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Six mois se sont écoulés depuis que j'ai lu Illusions perdues, mais ce cher Lucien est toujours resté quelque part dans mes pensées, et je me suis souvent demandé qu'est-ce qu'il est devenu.
Et le voilà qui revient à Paris triomphant et riche, au grand étonnement de tous. Il récupère son titre de Rubempré, s'attire l'affection de quelques grandes dames aristocrates et songe même à en épouser une.
Dans ce récit, nous avons une multitude de personnages, mais Balzac les a chacun extrêmement bien travaillé. Son talent réside dans le fait qu'on ressent pour chaque personnage une émotion différente. Lors de la lecture, on a vraiment l'impression de les côtoyer, de connaître leurs états d'âme et de partager un bout de leur existence fictive.
Il y a d'abord Lucien, pour lequel j'ai toujours eu des sentiments partagés entre l'indulgence - étant donné tous ses déboires depuis ses débuts à Angoulême - et l'agacement face à son caractère égoïste, inconstant, faible et ambitieux. Je lui reproche encore et toujours sa paresse et sa vanité, qui le perdront ! Et quel échec, mais chut je n'en dirais pas plus ! D'ailleurs, il s'efface un peu dans cette histoire au profit de l'abbé Carlos Herrera, alias Jacques Collin, alias Vautrin, alias Trompe-la-mort, qui à mes yeux est le personnage principal. Sous ces différentes identités se cache un des personnages les plus diaboliques et cruels que j'ai rencontré dans mes lectures.
Le titre parle des courtisanes, mais celle qu'on ne saurait oublier ici est Esther. Je n'ai ressenti que de la pitié pour cette pauvre créature, aveuglée par l'amour et en même temps l'objet des machinations machiavéliques et des convoitises de tout le monde !
Balzac taillade toute cette société parisienne du XIXème siècle et leurs faiblesses: comment ne pas trouver ridicule le baron Nucingen, qui croit acheter choses et gens avec son argent mais qui est pris dans les affres de la passion amoureuse ? Et même, ces maris et femmes, qui restent stoïques, voire indifférents, devant l'adultère avéré de leur conjoint ?
Il nous décrit aussi minutieusement le système judiciaire et le droit criminel de l'époque, l'argot des rues, les conditions de vie des courtisanes etc. Sur ce point, il me rappelle un peu les sujets évoqués par Victor Hugo dans Les Misérables, mais la poésie et la plume engagée en moins.
Le style d'écriture est très riche, grandiloquent, fouillé mais complexe. Ce ne fut pas facile tout le temps, même pour moi, lecteur aguerri, d'autant plus que le rythme était lent, les descriptions plus détaillées et longues. Seuls deux aspects m'ont agacé: le style allemand-juif contrefait par Balzac pour le baron Nucingen, et les multiples allusions à ces autres ouvrages.
Si je n'ai pas été aussi époustouflé que le premier tome, je garderai de très bons souvenirs de cette lecture. A lire ? Oui si vous aimez l'univers balzacien !


Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Le plus passionnant des volumes de la Condition Humaine...Il fait suite aux Illusions perdues: Lucien de Rubempré, veule, fragile , au bord du suicide- mais ô combien sexy tout éploré et tout mouillé- y faisait la rencontre -et la conquête- in extremis d'un bien curieux évêque espagnol , vraiment pas très catholique, Mgr de Herrera, alias Vautrin (voir Père Goriot) alias Trompe-la-Mort.

L'évêque signait avec ce malheureux candidat à la noyade un pacte faustien: la gloire, la richesse, l'amour des plus belles femmes contre une obéissance aveugle et l'abandon de tout scrupule moral..

C'est ce pacte et cette promesse que vont remplir Splendeurs et misères des courtisanes, livre foisonnant, aux chapitres courts, s'arrêtant toujours sur un "suspense" insupportable-car Balzac le publiait en feuilleton!

Lucien aura l'amour des dames de la haute,l'argent et la notoriété, le pouvoir qui les accompagne, et aussi la fidélité passionnée de la plus rouée des courtisanes, Esther, dite la Torpille...

Splendeurs...est le roman des conversions et des métamorphoses: la gourgandine devient sainte, le pauvre chéri devient puissant...tant qu'il reste sous la férule de Herrera, mais comprendra son malheur quand il croira pouvoir impunément voler de ses propres ailes. Quant à l'évêque ex-taulard, il finira dans la peau ...du chef de la police parisienne, Balzac s'étant inspiré de Vidocq, personnage historique au destin romanesque.

Balzac tout frétillant de cette mauvaise compagnie -giton, pute , maquereau , indic'- nous balade avec délices dans un univers parisien interlope...sans résister aux parenthèses didactiques -la langue des forçats, marquée de la fleur de lys aurait dit Hugo son collègue en bas-fonds, nous est longuement détaillée...mais autant les parenthèses notariales des Illusions perdues m'ont exaspérée -comment rédiger un avis de saisie en dix leçons!- autant les parenthèses exotiques dans les prisons et le bagne m'ont ravie...Mieux vaut un bad boy que dix clercs de notaire!

Autre audace: les amours homosexuelles à peine avouées de l'évêque et de son joli protégé...

Un Balzac page-turner, on vous dit!
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Splendeurs et misères des courtisanes commencent là où Les illusions perdues se terminent. Lucien de Rubempré, grâce au soutien du mystérieux abbé Carlos Herrera revient triomphalement dans la capitale française. Ce Paris qui l'avait dédaigneusement rejeté l'accepte maintenant les bras (presque) grands ouverts. Eugène de Rastignac, la comtesse de Sérisy et la duchesse de Maufrigneuse en font leur protégé. Il est même question d'un mariage avec la fille de la duchesse de Grandlieu.

Attention, spoiler !

Les magouilles de l'abbé Herrera visant à faire recouvrer sa fortune à Lucien font beaucoup parler et plusieurs commencent à douter. La mort d'Esther fait s'écrouler ce château de cartes. Il apparaît que cette courtisane se prostituait et soutirait des fortunes au baron de Nucingen pour les distribuer à son amoureux Lucien. le jeune homme, emprisonné, est trop faible et il n'arrive pas à se défendre correctement.

Ce roman De Balzac dépasse grandement l'histoire de Lucien de Rubempré. D'ailleurs, celui-ci, disparaît avant la fin du roman. Ce sont les femmes, des courtisanes, qui, si elles n'occupent pas toujours une place de premier plan, n'en ont pas moins un rôle déterminant. D'abord, le désir de vengeance de Mme de Bargeton et de son cercle d'amies joue pour beaucoup. Toutefois, Esther symbolise la courtisane par excellence : elle réussit à merveille à exploiter la passion du baron de Nucingen. Et ce n'est pas qu'une jolie femme. Elle tente de sa racheter de son ancienne vie de prostituée, hésite à se donner à son soupirant, sa conscience la travaille. Il y a aussi la duchesse de Maufrigneuse qui intervient dans le procès de Lucien et la comtesse de Sérisy qui va jusqu'à obtenir de son mari qu'il use de toute son influence dans l'affaire. D'un autre côté, l'épouse du juge Camesot intrigue pour favoriser l'avancement de son mari. Bref, des femmes avec leur agenda qui tissent le destin des hommes qu'elles croisent…

Ceci dit, Splendeurs et misères des courtisanes est également une histoire de rédemption. Alors que Lucien sombre rapidement dans le désespoir, tout le génie de l'abbé Herrera se met en branle. Il joue de ruse et d'intelligence contre les forces de l'ordre qui le soupçonnent être nul autre que l'ancien bagnard Jacques Collin, alias Vautrin, aussi surnommé Trompe-la-mort. Il porte le roman sur ses épaules dans la dernière partie du roman. Quand son protégé commet l'irréparable, il vit un moment de profonde tristesse et d'abattement mais se reprend vite en main. Mieux, il délaisse le crime pour rejoindre la police.

Balzac a le mérite de dépeindre réalistiquement et extraordinairement bien les Paris du début du XIXe siècle. Oui, oui, les Paris. Celui des pauvres gens, des chaumières, des ruelles sombres, des prisons, etc. Mais aussi celui de l'élite, qu'on retrouve à l'opéra et dans les salons privés. J'en retrouve l'écho dans la Recherche du temps perdu, de Marcel Proust. Malheureusement, soit les lecteurs de l'époque étaient ignares, soit l'auteur aimait s'épandre en descriptions. Parfois, son côté pédagogue m'a agacé, particulièrement quand il se sent obligé d'expliquer en long et en large la justice française, le monde des forçats, etc. Quant à moi, quelques lignes auraient suffi. Cette lourdeur m'a ennuyé plus que tout. Mais bon, les personnages, intéressants, complexes, surprenants, plus grands que nature, ont compensé amplement. Bref, j'ai fixé à mon agenda des rendez-vous avec d'autres tomes de cette fresque qu'est la Comédie Humaine.
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J'avais fondé de nombreux espoirs sur ce roman et j'avoue ne pas avoir été déçue. Encore une fois, l'écriture balzacienne nous absorbe dans une valse des personnages qui conduit au vertige (Le roman ne compte pas moins de 273 personnages !).
On retrouve ici les codes classiques d'un roman du XIXe, avec ce thème largement rebattu de l'accession au pouvoir par les femmes. C'est en effet ce que Lucien de Rubempré, sous la direction de l'abbé Carlos Herrera, tente de faire par le biais d'Esther, la splendide courtisane repentie, et Clotilde, la jeune fille laide et pourtant si riche du duc de Grandlieu. Mais, bien plus que ces deux personnages, c'est une myriade de femmes qui gravite autour du couple si étrange incarné par Lucien et l'abbé Carlos Herrera. Chacune d'entre elles apparaît comme un portrait type de femmes, dont la vie semble guidée par un seul sentiment: l'amour (D'une certaine manière, cela ne fait que renforcer l'idée que la femme est un être faible et soumis à ses passions, même si on peut voir une exception dans le personnage d'Asie).

C'est surtout cela qui m'a le plus frappé dans ce roman, à savoir l'éventail des relations amoureuses, dont Balzac nous dresse un panorama très sombre. (L'amour apparaît destructeur et source de désordres). Pourtant la société est façonnée par ce type de relations, qu'elles soient feintes ou réelles. Ainsi, à l'amour fusionnel de Lucien et Esther (qui est prête à tous les sacrifices pour celui qu'elle aime), se succède l'amour à sens unique de Nucingen pour cette même Esther, un amour naïf, purement physique et parfois à la limite de la bestialité. D'un point de vue totalement subjectif, c'est l'amour démesuré, à la fois passionnel et paternel, mais aussi un peu déroutant, de Carlos Herrera pour son protégé Lucien, qui m'a le plus frappé. Les descriptions qu'en fait
Balzac m'ont littéralement bouleversée par leur aspect tragique et désarçonnant. J'y ai vu une certaine forme de poésie et de beauté, que je n'avais jamais vu auparavant.
Outre cet aspect, la dernière partie du roman est particulièrement surprenante et inattendue. D'un roman sur l'ambition et le pouvoir, Balzac nous fait glisser vers un roman "policier", où nous avons tout le loisir d'admirer l'intelligence et le pragmatisme, voire le machiavélisme, de l'abbé Carlos Herrera/Vautrin/Trompe-la-Mort/Jacques Colin (Autant de noms et d'identités qui font toute l'ambiguïté et la force de personnage). Au fil de mots, Balzac nous fait ainsi passer d'un monde à l'autre, soit des plus hautes sphères de la société à la prison, où au bout du compte tout fonctionne de la même façon.

Certes, Splendeurs et Misères des Courtisanes est un pavé, mais franchement qu'est-ce que ça vaut le coup !
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Histoire d'une courtisane : Esther Gobseck. Trois romans dans ce roman : Esther et Lucien (de Rubempr??), Esther et Nucingen, Lucien et Vautrin (alias Carlos Herrera, Jacques Collin, Trompe-la-mort). le lien entre ces trois destins est Vautrin qui offre la r??demption ?? Esther pour la donner ?? Lucien, qui d??prave Esther pour d??pouiller Nucingen et qui fait tout pour sauver Lucien de la prison. Une peinture sans complaisance du 19e si??cle. La quatri??me partie (??crite bien apr??s les autres) peut sembler en trop : elle termine l'histoire de Vautrin, ancien for??at qui terminera chef de la police (?? la place de Bibi-Lupin, autre ancien for??at).
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Cela faisait bien longtemps que je voulais me plonger dans ce roman De Balzac: le titre fait en effet référence aux courtisanes du XIXème siècle qui me fascinent tant, et dont je découvre les différentes facettes à travers mes lectures (Ma cousine Bette", "La dame aux camélias", ...).Je ne sais pas exactement ce qui me fait aimer cette période, si ce n'est le fait de savoir que des personnes ne pouvaient vivre que de délices et de divertissements, sans autres soucis que de faire partie de l'élite parisien, entourés de soieries et de dentelles... Phénomène que l'on retrouve d'ailleurs largement chez Proust...

Quoi qu'il en soit, pour parvenir à ce roman, j'ai dû passer par l'étape des "Illusions perdues", qui plante bien le décor et les personnages de "Splendeurs...". Cependant, les "illusions..." m'ayant quelque peu déçue, j'appréhendais de me lancer dans ce nouvel épisode. La présence d'Esther m'a largement rassurée, bien que je n'ai pas cependant retrouvé cette verve qui m'avait emporté avec la "Cousine Bette". Par contre, les références continuelles au personnage ambigu que de Vautrin m'engagent à me tourner vers "Le père Goriot", ce qui me parait en plus être une bonne manière de poursuivre ma lecture De Balzac.
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Si Les Illusions Perdues, notre première rencontre avec Lucien de Rubempré, était une scène provinciale de flirts maniérés et de suicides ratés, dans Splendeurs et misères des courtisanes, Balzac nous plonge, toujours avec élégance, dans la sexualité la plus crue (pourtant bien distincte de l'amour) et dans la jungle de la vie parisiense. Dans Splendeurs, on réussit ses suicides, Esther d'abord, Lucien ensuite, et seuls survivent les forts, ceux qui malgré leurs déchirements savent se glisser dans tous les déguisements et asservir à leur tour cette société qui écrase les faibles.
> Écouter un extrait : Chapitre 01.


Lien : http://www.litteratureaudio...
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Cette suite des "Illusions perdues" nous entraine dans le monde de la comédie humaine. Beaucoup de personnages sont récurrent à ses romans. En plus de suivre la chute du beau Lucien de Rubempré et de son âme damné de Vautrin, de nombreuses histoires vont se meler faisant apparaitre le Cénacle (ancien amis de Lucien), les lorettes (femmes de petites vertues), le célèbre Rastignac, le baron de Nucingen, et d'autres encore. du luxe, du sang et des rebondissements, voila à quoi vous serez exposé. Même les longueurs sont excusables.
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Mon prof de français au lycée avait coutûme de classer ce Balzac-là comme le plus beau roman de la langue française.
Peut-être, après tout..
Pour moi, c'est avant tout un grand polar, le plus grand de tous.
Ce roman permet de vivre les personnages, d'habiter la peau de certains, d'en mépriser voire violemment détester d'autres.
Si Esther est délicieuse, Lucien de Rubempré est un être profondément vil, lâche, abject..
Nucingen m'interesse: il sait, au fond, qu'on se joue de lui. Mais il aime, il veut donner pour donner, aimer pour le plaisir d'aimer, seul éclair de génerosité dans une vie vouée à l'accaparement.
Vautrin, ah Vautrin ! Vautrin est LE personnage par lequel Balzac se met lui-même en scène, l'homme des combinaisons diaboliques et des amours homosexuelles contrariées.
Les deux pour lesquels j'ai du respect sont Rastignac, un roué nettement plus intelligent mais aussi humain que celui un peu énervant d'Illusions Perdues, ainsi que le marquis de Sérizy: en voilà un qui est digne, sait souffrir en silence, fait preuve de bonté et d'abnégation, sans toutefois ni se renier ni jouer le brin de moquette... Digne, tout simplement.
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Du suspens, un vrai polar à la fin !
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