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sur 429 notes
Russel Banks nous plonge au coeur de l'Amérique profonde à travers ces 12 nouvelles retraçant l'histoire de personnages ordinaires mais à un moment-clé de leur vie.
Certaines histoires m'ont beaucoup plu, d'autres moins mais aucune ne m'a laissée indifférente.
J'ai littéralement frissonné avec le terrifiant récit intitulé « Blue » dans lequel Ventana, en allant s'offrir la voiture d'occasion de ses rêves, se retrouve enfermée dans le parking de la concession automobile avec comme seul compagnon un énorme pitbull. La nuit va être longue...

Au gré des récits, on découvre des protagonistes que la vie n'a pas épargnés, certains font de mauvais choix qui les entraînent sur une route qu'ils ne pensaient pas emprunter, d'autres encore subissent les conséquences d'un coup du destin mais la plupart nous plonge dans le quotidien d'une vie ordinaire.
Il n'y a pas toujours de morale ou de fin juste à chaque récit, il s'agit simplement d'une tranche de vie d'un citoyen lambda à laquelle nous avons le privilège d'assister.
Je vous recommande ces histoires courtes qui permettent de faire une belle parenthèse ou tout simplement de souffler entre deux romans.
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Douze nouvelles relatant des morceaux de vie aux Etats-Unis
On parle de situations difficiles… du divorce au suicide en passant par les dépressions, le racisme, la drogue…
Un livre dont on ne peut se séparer une fois ouvert, de courtes histoires qui vous prennent aux tripes ! A savourer sans modération !
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Russel Banks revient en 2015 avec un recueil de nouvelles, un genre littéraire qui lui convient bien puisque l'auteur sait modeler un personnage et une histoire en peu de lignes, et parvient à capter l'attention du lecteur sur des petits riens qui font une grande émotion.
Ces douze histoires se basent ici sur des vies d'Américains matures, au-delà de la quarantaine jusqu'à la retraite amorcée ou bien entamée. Des couples vieillissants ou divorcés, des gens de classe moyenne qui peinent à trouver le soleil convoité après une vie familiale et professionnelle difficile.
« Nous étions tous des atomes provenant de la fission de familles nucléaires et nous cherchions tous de nouveaux noyaux à recomposer. »
Ces moyens sont souvent l'évasion sur les routes ou vers les côtes ensoleillées tels les oiseaux des neiges mais aussi le vol, l'obtention d'une bourse, parfois même la drogue ou tout simplement la confession à un inconnu pour une fois, se confier, exister, paraître quelqu'un, sortir d'une solitude qui vous emprisonne.
Le talent de Russel Banks est de savoir faire basculer le lecteur sur un geste, comme celui de prendre un enfant dans les bras, d'écouter un coeur dans une nouvelle poitrine, d'enterrer un chien, témoin de toute une vie. Il sait parfois surprendre avec des personnages plus étranges comme Billy avec son perroquet sur l'épaule ou Enrique, témoin étrange dans les brumes de l'alcool. Il sait nous faire réfléchir sur les dangers de la drogue, sur le rôle de la femme asservie dans une vie conjugale étouffante, sur la jalousie des amis ou l'indifférence de certains.
Avec une écriture subtile, efficace, Russel Banks accroche le lecteur dès les premières lignes et ne le lâche plus en créant magistralement les situations, en touchant efficacement les points sensibles sur des sujets de société aussi divers que le chômage, la retraite, le divorce, le couple, la drogue, le don d'organes, l'exclusion. Et, signe d'un expert de la nouvelle, les chutes vous surprendront plus d'une fois par leur force, leur suggestion ou leur mystère.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Toujours aussi merveilleux écrivain de nouvelles. Chaque texte de ce recueil est excellent. Certains laissent une profonde trace ensuite. Par exemple, mais ce pourrait être une autre, "Les Outer Banks", ce couple de retraités qui a tout quitté pour parcourir les USA en camping-car. Un matin, ils découvrent leur chien morte. C'est évidemment sans que cela ne soit dit entre eux à leur propre mort à laquelle ils sont confrontés. "La pluie est arrivée de l'Atlantique en rideaux qui se succédaient comme les vagues sur le sable, sauf qu'elle tombait plus lentement sans gagner en force ni faiblir. Le couple regarda la pluie et les vagues à travers le pare-brise large et plat. Il n'y avait pas d'autres véhicules dans ce parking, et on en voyait pas non plus sur la route le long de la côte derrière eux. On était à la fin de l'automne, les maisons et les cottages loués pendant l'été étaient fermés en cette saison.
"Je ne sais pas pourquoi. Ou plutôt, si, je sais. À cause de la chienne." Il entrouvrit sa vitre et ralluma son bout de cigare devenu froid. Pendant un long moment, le couple resta assis en silence.
À la fin, ce fut elle qui dit : alors, c'est ça, et c'est ça, les célbres Outer Banks de Caroline du Nord ?
— Ouais. Désolé pour le temps, dit-il. Le cimetière de l'Atlantique, Alice.
— Oui. Je sais.
— Une blague, Alice ? Une blague ?
Elle ne répondit pas. Un moment passa, et Ed dit : "Il faut qu'on s'occupe de la chienne. Tu le sais.
Du grand Russel Banks toujours à son meilleur lorsqu'il écrit des nouvelles.
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Plus que tout, l'écriture de nouvelles demande un grand talent. C'est un art difficile et exigeant que de créer un univers et une histoire en quelques pages. Et ça, Russell Banks sait le faire.
Grand romancier, il démontre qu'il est aussi un grand novelliste, dans la tradition et la même veine que le non moins grand Raymond Carver.
J'ai adoré et dégusté chaque histoire, chaque ligne de ce recueil.
Ce que fait de meileur la littérature américaine.
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Bon je suis une fan de Russell Banks. J'ai dévoré ses romans précédents, et là je dois bien avouer que je n'ai pas du tout accroché.

Il s'agit d'un ensemble de nouvelles – certaines parues par ailleurs, dans des revues américaines ou même française – rassemblées ici, je suppose, pour leur sujet commun : la famille, les relations familiales, dans l'Amérique des années 2000. Les thèmes abordés sont la solitude, les rêves brisés, les vies qu'on s'invente… et les braves toutous qui nous aident (parfois) à supporter tout cela …

Rien d'extraordinaire, ni dans l'originalité des histoires, ni dans la façon de les traiter, et on a l'impression de textes refusés par ailleurs ou écrits à la va-vite. Deux ou trois d'entre elles sont un peu au-dessus du lot et auraient mérité un meilleur traitement, un petit effort de l'auteur … telles l'histoire du Marine pensionné, celle de Ventana, venue acheter une voiture avec ses économies, celle de Veronica, que l'on continue de rechercher …

Le seul mérite que je lui trouverai – outre que les nouvelles sont assez courtes et se lisent très vite – serait de donner un témoignage de l'Amérique d'aujourd'hui.

Donc je déconseillerai ce livre. Si vous voulez lire Banks, lisez plutôt « le livre de la Jamaïque », « sous le règne De Bone », «American darling », « affliction », …
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e n'aime pas les nouvelles, voilà qui est dit! Alors pourquoi ces cinq coquillages? Parce que cet auteur que je ne connaissais pas, est tout simplement extraordinaire, les moins de 40 ans diraient « génial ». Je déteste passer d'une histoire à une autre, surtout quand j'étais bien dans un univers, j'ai besoin de reprendre ma respiration. Je ne lis pas deux romans à la suite, j'ai besoin au moins d'une nuit pour changer d'univers, pour les nouvelles c'est pareil. Abandonner deux amies, l'une mariée à un Frank qui ne fait pas le poids face aux charmes qu'offre la liberté d'un récent veuvage de l'autre , pour aller vers un barmaid qui est le champion des cocktails, c'est pénible. Malgré toutes les qualités de l'écrivain cela reste un problème pour moi, mais j'ai adoré ses nouvelles . Un peu comme Carver ou comme Hooper, Russel Banks peint un pays dans toute sa variété quotidienne, les gens qui s'ennuient en couple ou seuls, ceux qui auraient aimé tromper leur femmes, et ceux qui le font. Les récits n'ont pas forcément de chute, parfois rien de grave ne s'y passe, parfois si.

Les portraits sont criants de vérité, cet écrivain sait capter l'attention du lecteur en quelques phrases, c'est très important pour des nouvelles surtout au début, car sinon on reste dans l'atmosphère du récit précédent un peu trop longtemps. On vit au rythme des retraités qui préfèrent le soleil de Miami aux froidures du nord. On appelle ces gens « les oiseaux des neiges », et une des nouvelles porte ce titre, c'est une de mes préférées. La scène de l'urne funéraire est très réussie. Je note d'ailleurs que les urnes funéraires sont de bons sujets littéraires. J'ai été très émue par cet ancien marine, qui est resté digne toute sa vie, mais qui ruiné, a trouvé une mauvaise solution pour que ses enfants n'en sache rien, et par cette femme noire qui essaie de réaliser le rêve de sa vie : acheter une voiture d'occasion et se retrouve coincée derrière les grilles du garage gardé un chien féroce. Toutes ces nouvelles pourraient être le script d'un film, tant les personnages sont vivants.

On n'est pas dans l'Amérique des perdants,même si une nouvelle parle de la drogue, la violence affleure sans être omniprésente, mais ce n'est pas non plus l'image des gens qui réussissent , ou alors c'est juste le moment d'avant ou d'après. Les gens ne sont souvent pas exactement ce qu'ils semblaient être. Une des nouvelles, la plus courte, montre combien on se raconte parfois des histoires sur une personne rencontrée par hasard. A partir d'une simple liste de courses, l'homme croit comprendre la détresse d'une femme qui finalement le taxera de vingt dollars pour se payer sa dose de drogue. J'ai beaucoup aimé cette nouvelle où il se passe si peu de choses.

Si je ne suis pas réconciliée avec le genre littéraire (les nouvelles) je sais, en revanche, que je viens de découvrir un écrivain de grand talent.
Lien : http://luocine.fr/?p=3738
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L'écrivain et le stéthoscope.
Un recueil de nouvelles de Russel Banks, c'est un peu la garantie du plaisir de la lecture.
À l'écriture toujours aussi magistrale de Banks s'ajoute le format de courtes nouvelles qui oblige à aller vite et bien à l'essentiel, là où ça fait mal, juste au coeur.
Au coeur de ces hommes et femmes dont la vie est sur le point de basculer tout doucement, au coeur d'une famille qui est sur le point de partir à la dérive. Car il est beaucoup question de couples et de familles dans ces nouvelles comme dans celle qui donne son titre au recueil : Un membre permanent de la famille, un membre de la famille qu'on vous laisse découvrir (un indice : il est en photo sur la couverture).
Des tranches de vie ou non, même pas : de simples petits moments de vie, quelques heures suspendues entre deux (un hôpital, un hôtel, un aérogare, …), où tout semble sur le point de glisser, de basculer, au moment où l'on décide de continuer ou d'arrêter de se mentir à soi-même.
De son écriture sèche et un peu froide, comme un stéthoscope, Russel Banks ausculte les coeurs.
Comme celui de Howard, tout récemment transplanté, qui doit s'habituer au rythme cardiaque d'un autre, un autre dont la veuve a voulu le rencontrer.

[…] '”Oui, j'aimerais vous demander un service, dit-elle. Je peux ?
- Ouais, bien sûr. Pourquoi pas ?
- Je voudrais écouter votre coeur. le coeur de Steve.
- Houlà ! Écouter mon coeur ? C'est … disons, est-ce que c'est pas un peu … bizarre ?
- Pour moi ce serait vraiment important. Plus que vous n'imaginez. […]
Ils restèrent ensemble un long moment, secoués par le vent qui venait du port, chacun serrant l'autre dans ses bras en écoutant le coeur d'Howard.

Dans les premières pages (une des meilleures nouvelles) on fera aussi la rencontre de Connie, un ancien marine, un vétéran dont les trois fils sont dans la police et qui se fait bêtement choper au retour d'un braquage de banque …

[…] “Allez, papa, sois raisonnable. On est deux là à pouvoir t'arrêter ! C'est ce que tu veux ? Être arrêté par tes propres fils ? Et que le troisième soit ton gardien de prison ?”
Connie regarde la fenêtre à l'autre bout de la pièce et, à travers la vitre, l'obscurité du dehors. Il se demande si on est déjà en pleine nuit ou de très bonne heure le matin. Il déclare : “Ça parait bizarre, quand vous dites les choses comme ça. Comme si j'avais voulu que ça arrive.”

En quelques pages, chaque moment nous plonge au coeur de l'humain, au coeur de ces êtres ordinaires des États-Unis d'Amérique.
Comme autant de rapides portraits, crayonnés en quelques traits. La pirouette qui tient lieu de chute habituellement à une nouvelle ressort plus ici du crayon levé. Comme en suspension.
Contrairement à la plupart des recueils de nouvelles, celui-ci est très harmonieux, empreint d'une unité de ton un peu mélancolique qui fait qu'on le referme en ayant l'impression d'avoir lu un roman, d'avoir traversé un village étrange peuplé de personnages voisins.
Un concentré de très grande littérature. Tout simplement.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/
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« Un membre permanent de la famille » est le nouveau recueil de nouvelles de Russell Banks. En donnant vie à une galerie de personnages contrastés, mais souvent en proie à des difficultés de tous ordres, sociales, économiques, ou relationnelles, les douze récits brossent un portrait de l'Amérique contemporaine, une Amérique en crise à bien des niveaux.
La première nouvelle donne le ton. L'histoire d'un ancien marine en proie à de graves difficultés financières, et contraint de se muer en braqueur de banque. Après un accident de voiture, il se réveille à l'hôpital, face à ses fils… policiers, et bientôt prêts à l'interpeller.
La plupart des personnages mis en scène par Russell Banks se trouvent à un point de basculement possible de leur vie. Dans « Transplantation », par exemple, un homme, qui vient de recevoir une greffe du coeur, apprend que la jeune veuve de celui dont il a récupéré le coeur souhaite le rencontrer. Alors qu'il apparaissait comme un homme égoïste et froid, il montre bientôt une toute autre facette de sa personnalité au contact de la jeune femme.
Très ancrées dans le contexte social actuel, plusieurs nouvelles font écho aux tensions raciales aux Etats-Unis. Une femme noire enfermée par erreur dans le parking d'une concession automobile refuse d'appeler la police par peur d'être accusée à tort, du fait de sa couleur de peau, de s'être introduite par effraction. Son peu de confiance envers les autorités la propulse bientôt dans une situation dramatique.
Russell Banks explorent aussi les vicissitudes de la vie de couple et amoureuse. Un homme seul ère dans la maison de son ancienne compagne, qui a désormais refait sa vie. Isabelle a du mal à cacher à son entourage le sentiment de légèreté qu'elle éprouve après la mort de son mari, mettant fin à une relation de très longue durée. Quant au « membre permanent de la famille » qui donne son nom au recueil, c'est un chien, animal bienveillant qui fait le lien entre deux personnes divorcées en déambulant d'une maison à l'autre. Mais le chien dans les nouvelles de Russell Banks peut aussi être un animal inquiétant, voire menaçant, comme le pitbull qui terrorise la femme noire enfermée dans la concession automobile. Ou encore le chien d'un couple de retraités partis en voyage à travers les Etats-Unis, et dont la mort va brutalement réveiller de multiples angoisses.
En quelques pages, Russell Banks nous plonge dans des univers à chaque fois différents, souvent assez durs, mais sans jamais s'apitoyer sur ses personnages. Douze histoires, douze pépites, qui se déroulent entre l'Etat de New-York et la Floride, des lieux que l'auteur restitue particulièrement bien pour les fréquenter régulièrement.

Florence (Le Vésinet)
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Je ressors complètement conquise de ce recueil de nouvelles.
J'avais déjà beaucoup entendu parler de Russell Banks mais n'avais encore jamais lu cet auteur. Ce livre-ci ne sera, sans nul doute, pas son unique à passer dans mes mains tant l'écriture est magnifique, portant le livre à elle-seule.
Quant à ce recueil, il recèle douze histoires plus étonnantes les uns que les autres. Douze histoires peuplées de personnages aux destins malheureux, aux relations humaines déficientes et aux profils psychologiques variés et pas toujours équilibrés.
Décidemment, il me tarde de lire un roman de l'auteur... étant donné que j'ai vraiment beaucoup de difficultés à adhérer au principe des nouvelles; à savoir, qu'au bout de vingt à trente pages, la lectrice que je suis reste, à chaque fois, sur sa faim! Un genre, donc, que je n'apprécie que très peu.
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