Cela fait quelques albums que la série Ekhö part à vau-l'eau, mais je garde toujours l'espoir qu'à un moment donné, le brillant scénariste qu'est
Arleston va redresser la barre et revenir au niveau du début.
Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, Ekhö est un monde miroir, c'est-à-dire qu'il est comme le nôtre, mais sans la fée électricité. On se déplace à dos d'animaux et le monde est gouverné par d'étranges bestioles nommées Preshauns, qui, sous leurs airs de peluches, ont énormément de pouvoir et quelques petits soucis s'ils ne boivent pas leur thé à heures fixes.
Fourmille et Yuri Podrov ont été transportés sur ce monde et Fourmille, depuis le début, se retrouve souvent hantée par les fantômes de personnes mortes violemment.
Cette fois-ci, Fourmille va héberger le fantôme d'un homme qui a perdu la mémoire. Leur voyage va les mener jusqu'au Mexique, la version Ekhö, bien entendu… Là, sur place, Fourmille et Yuri vont mener l'enquête et remonter des trucs pas très éthiques dans leurs filets.
Bon, je ne dirai pas que cet album n'est pas bon, contrairement à d'autres, il se situe dans la tranche des "pas mal, mais pouvait mieux faire". Je m'explique…
Fourmille héberge l'esprit d'un homme, alors que c'est une femme. Lorsque est occupée par un fantôme, sa personnalité disparaît tout à fait, remplacée par la nouvelle, durant quelque temps. Avec un homme dans un corps de femme, il y avait moyen de s'amuser, hélas, le scénariste est resté sobre et les gags, qui auraient pu être nombreux, ne sont guère au rendez-vous.
Le début prend son temps, c'est bien, cela permet de placer les décors, les personnages, de développer le scénario. A contrario, vu que nous sommes dans un album de 52 pages, il faut gazer pour le final et là, tout va trop vite, beaucoup trop vite.
Dommage, parce que vu le sujet traité,
Arleston avait moyen d'aller plus loin, de creuser plus profondément et de nous offrir un scénario aux petits oignons, le tout porté par les excellents dessins d'
Alessandro Barbucci.
Résultat des courses, on lit l'album, on sourit bien trop peu et on a l'impression que tout cela est creux, qu'il manque de mâche, d'épaisseur, d'épices et surtout, de tabasco pour tabasser les papilles des lecteurs de la première heure.
Nous sommes loin de l'excellence des scénarios de premiers albums... D'accord, celui-ci est mieux conçu que certains qui l'ont précédé, mais malgré tout, on ressort de sa lecture sans avoir la banane aux lèvres, sans le sourire béat des débuts et à mille lieues de ce qu'
Arleston est capable de faire habituellement.