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Avec Dorgelès, Genevoix, Duhamel, Jünger, Remarque, Giono, Barbusse nous livre une vision horrifiée de ce que fut la boucherie 14-18 et de ce que ces hommes ont vécu, noyés dans la boue, broyés par les obus, affamés et dévorés par les poux. Il faut les relire sans cesse pour ne jamais oublier ce qu'est la guerre...
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Le Feu /Henri Barbusse
Prix Goncourt 1916, ce témoignage fut vécu dans les tranchées en première ligne des troupes françaises en 1915 dans l'Artois. Barbusse en rédigea le texte final à l'hôpital de Chartres après avoir été blessé au combat. Antimilitariste militant et pacifiste de toujours, il resta néanmoins patriote et quoique réformé pour raison de santé, il s'engagea et fut volontaire pour aller en premières lignes.
Au début du récit, l'auteur, dans un style magnifique, puissant et imagé, décrit le réveil des soldats au petit matin dans une aube grise et humide, et nous fait part de son espoir : « La plaine qui ruisselle, striée de longs canaux parallèles, creusée de trous d'eau, est immense, et ces naufragés qui cherchent à se déterrer d'elle sont une multitude…Mais les trente millions d'esclaves jetés les uns sur les autres par le crime et l'erreur, dans la guerre de la boue, lèvent leurs faces humaines où germe enfin une volonté. L'avenir est dans les mains des esclaves, et on voit bien que le vieux monde sera changé par l'alliance que bâtiront un jour entre eux ceux dont le nombre et la misère sont infinis. » Son idéalisme serait bien déçu de voir où nous en sommes de nos jours.
Des hommes de tous les métiers, venus de tous les horizons, de cultures différentes, citadins et campagnards, de tous les âges se retrouvent dans les tranchées, boyaux boueux et quasi sépulture pour bon nombre d'entre eux. Victimes du froid, de la faim, de la soif, de toutes les privations, ils vont vivre l'enfer face à l'armée allemande et Barbusse miraculeusement va en réchapper.
Et puis le cri de Bertrand compagnon d'armes de Barbusse : « Honte à la gloire militaire, hontes aux armées, honte au métier de soldat, qui change les hommes tour à tour en stupides victimes et en ignobles bourreaux. »
Un témoignage unique, éblouissant et terrible de réalisme sur une guerre que l'oubli guette au fil des 11 novembre qui se succèdent. Neuf millions de morts tout de même ! Pour la patrie !
Ce récit est considéré comme un chef d'oeuvre de la littérature mondiale de guerre.
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Henri Barbusse s'est engagé dans la Première Guerre Mondiale. Ce Français d'une quarantaine d'années à l'époque a vécu de l'intérieur ce qu'était que la vie des Poilus. Ce carnet, merveilleusement rédigé, est une pépite bien loin des clichés que d'autres livres ou des films peuvent montrer. Lui l'a vécu. Il n'imagine pas. Il se souvient. Il utilise les notes qu'il a prises. C'est un témoignage, pas un roman. C'est la guerre, c'est dur, mais il maîtrise tellement bien la beauté des mots de cette jolie langue qu'est la Français que les horreurs vécues, il arrive à nous les transcrire sans qu'on referme le livre d'horreur. Pourtant ce devait être horrible. Un magnifique témoignage. Je ne comprends pas que ces textes ne soient pas étudiés à l'école.
Lien : https://joy369.unblog.fr/
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Une plongée dans l'enfer des tranchés de la Grande guerre. Henri Barbusse a vécu l'horreur de voir ses compagnons fauchés par les obus, la faim, le froid et les conditions inhumaines que l'on a fait subir aux soldats. Un poignant témoignage de la folie des hommes raconté à hauteur de poilus.
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Ce roman (mais s'agit-il d'un roman ?) donne un aperçu réaliste sur la terrible guerre de 1914-1918, vue du côté français. Henri Barbusse (1873-1935) a obtenu le prix Goncourt 1916, malgré le fait qu'il avait alors pris le contrepied de la propagande patriotique. (Pacifiste au moment où il a écrit ce livre, Barbusse a par la suite adhéré au communisme). Indiscutablement, "Le feu" est un témoignage poignant et terrifiant sur les horreurs du conflit. Mais, à mes yeux, il souffre un peu de la comparaison avec l'extraordinaire "A l'Ouest rien de nouveau" de E.-M. Remarque.
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Après A l'ouest rien de nouveau et Les croix de bois, j'ai décidé de m'attaquer à un autre monument de la première guerre mondiale. Et j'avoue qu'à la fin du livre, mon avis est pour le moins partagé.

Si j'avais été bouleversée par les livres de Roland Dorgelès et d'Erich Maria Remarque, le feu me laisse une légère sensation de malaise. Tout y est, la description des personnages, la camaraderie, les jours de repos, les tranchées, la boue, les canonnades, on sent que l'auteur sait de quoi il parle et pourtant… Je crois que c'est le style qui me gêne : ce n'est pas vraiment un roman, pas non plus un livre historique, et cependant j'ai eu l'impression de lire un reportage journalistique. Sont-ce les détails ? le fait que le narrateur n'est pas clairement défini, et que son personnage n'est pas vraiment identifié ? Je ne sais pas, mais le résultat n'est pas à la hauteur des espérances.

J'ai eu un peu de mal à entrer dans le livre, eu égard à la retranscription des modes de langage des personnages du livre et du nombre important de mots d'argot, qui obligent à vérifier la signification en fin de livre. J'ai fini par m'habituer, mais il me semble que ça nuit à la lecture.

Au final, je suis satisfaite d'avoir lu ce livre. C'est une oeuvre fondamentale sur la première guerre mondiale, mais que je placerais au second plan par rapport aux deux chefs d'oeuvres que sont Les croix de bois et A l'ouest rien de nouveau. Des deux livres émane une dimension pacifiste que je n'ai pas trouvée dans le feu.
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Certains livres nous entraînent dans les profondeurs des hommes, la complexité de l'amitié et des rapports entre les peuples ! Ce livre propulse le lecteur dans les tranchées de 14-18 dans la peur et l'horreur de la guerre !
A travers de grandes descriptions nous sommes embarqués dans cette horreur et cette peur.
Un grand livre.
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Henri Barbusse «Le feu» - Gallimard, 2007, «Folio-Plus», avec un dossier

Au fil des décennies, j'ai lu ce roman plusieurs fois, dès mes années lycéennes. Creusant mes connaissances sur la Grande Tuerie, je l'ai encore relu dernièrement. Et plus je le lis, plus je suis réservé, plus je suis distant.

Il faut tout d'abord insister sur le fait que ce récit est un roman, même s'il est largement tiré de l'expérience réelle de l'auteur sur le front. Soyons bien conscient qu'il ne s'agit nullement d'un témoignage autobiographique semblable par exemple à ceux de Dorgelès, Giono, Cendrars etc. L'auteur passe ici par la fiction, ce qui lui permet de faire un tour quasi complet de toutes les situations qui furent hélas vécues lors de cette Grande Tuerie : le front, les bombardements, les blessures, mais aussi l'incompréhension totale des gens de l'arrière, la complaisance des journalistes déformant les faits, la sottise crasse des premiers niveaux hiérarchiques de commandement et même – problème qui tarauda les populations du Nord occupé, après la guerre – la trahison des femmes restées en zone allemande. L'auteur fait «un tour d'horizon complet» quelque peu (trop) systématique.

Plus gênant encore à mes yeux, cette façon de restituer le langage du brave populo, en l'entrelardant de bien jolies phrases littéraires (genre p. 299 : «Peu à peu, avec une lenteur désespérante, le jour s'échappe du ciel dans la maigre charpente des nuages noirs») ou encore les «grandes découvertes» politiques ou morales pré-moulinées placées dans la bouche du poilu de base en recourant à son niveau de langage supposé.
L'auteur finit par en faire trop, et la grande envolée lyrique sur Liebknecht tourne au ridicule (p. 298).

Après plusieurs lectures, force est de constater que l'auteur utilise son indéniable talent d'écriture ainsi que sa réelle connaissance des évènements pour produire une démonstration politico-idéologique, ce qui revient à instrumentaliser l'immense misère que vécurent beaucoup de nos arrière grands-pères lors de cette horrible boucherie.

Me gêne encore plus l'utilisation ultérieure que le corps enseignant français fit de ce livre, qui devint pour l'Education Nationale «le» roman de la Grande Tuerie (un peu comme «Germinal» est devenu tout aussi abusivement celui des mines). Il me semble que les récits de Giono ou Genevoix seraient bien mieux appropriés.

N'oublions pas que ce roman sera hélas suivi d'une carrière de "commissaire politique communiste", couronnée d'une biographie de Staline qui laisse pantois...
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J'ai lu un article de Pierre Foglia, dans le journal La presse (Montréal), qui parlait de la littérature de guerre et, plus particulièrement, de « Au revoir là-haut » de Pierre Lemaitre. Il soulignait que ce livre n'était pas le premier livre intéressant sur le conflit 14-18 et il mentionnait, en autre, le feu d'Henri Barbusse publié en 1916. En faisant une recherche sur internet j'ai trouvé L'enfer (1908) et le feu en version numérique.

Pour le feu, comme pour L'enfer, les premiers chapitres ont des structures relativement similaires et m'ont laissés assez indifférent.

Dans le feu, les 19 premiers chapitres relatent la vie de tous les jours dans les tranchés. Barbusse échange avec les autres soldats sur les conditions de vie dans ces tranchés, leur vie avant cette guerre, leur femme, les enfants, l'amour de deux d'entre eux avec une femme et, enfin, ce qui pourrait être éventuellement leur futur. de plus, il faut être très attentif afin de bien comprendre les propos des compagnons d'infortune de l'auteur car il a respecté le langage parlé par ses camarades.

Cependant, plusieurs phrases percutantes des chapitres 20, 21 et 23 m'ont particulièrement touchés. Par exemple, dans le chapitre 20, je n'ai jamais lu la description d'une attaque décrite avec autant de justesse et d'intensité ; c'est comme si nous étions en mesure de regarder, en temps réel, les différents éléments de ce carnage. L'intensité de certains passages me rappelle « La vie d'un homme inconnu » d' Andreï Makine. Après chaque livre, sur la guerre 14-18, la deuxième guerre mondiale, la guerre du Vietnam, je me demande toujours comment ces hommes ont pu continuer à vivre. le chapitre 21, le poste de secours, me rappelle The Tunnels of Cu Chi sur la guerre du Vietnam. Ce sont des extraits du chapitre 20 que j'ai mis dans citation.
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Dans le cadre de l'opération " un éditeur se livre" , Libfly nous permet d'entrer plus avant dans l'univers des Editions IVENIT.
La qualité de cet ouvrage m'incite à réaffirmer mon attachement à cette maison d'édition.
Le choix de cette rencontre entre les textes extraits du "Feu " écrit par Henri Barbusse et les illustrations de François Boucq donne à cet album une tonalité juste.
Le carnage de 14-18 a marqué pour un siècle le monde. le traumatisme fut si grand qu'il marqua à jamais les hommes, les familles, les paysages et cela pour plusieurs générations.
Après cela rien ne put jamais être comme avant.
Les portes de l'enfer venaient d'être ouvertes.
Nous avons appris, là, l'indicible.
Invenit nous offre la possibilité de redécouvrir le témoignage d'Henri Barbusse. BOUCQ nous accompagne dans cette lecture.
Un travail important.
Un ouvrage qui doit absolument trouver sa place dans les bibliothèques des collèges et des lycées.
Merci à Libfly et à Invenit pour cette découverte.

Astrid SHRIQUI GARAIN
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