J'ai choisi ce livre dans le cadre de « Masse critique » car le thème m'intéressait et cette lecture fut un peu rude et ce, pour plusieurs raisons !
Après une définition approfondie de ce qu'il appelle le « complotisme occidental », l'auteur revient en détail sur la personnalité de Navalny et là pas de grande surprise car je connaissais son nationalisme pur et dur, tout comme le fait qu'il avait cautionné l'annexion de la Crimée et qu'il faisait partie de l'entourage de Poutine au début, donc il ne m'était guère sympathique, car opposant par opportunisme.
On apprend également la manière dont il s'est enrichi, avec son frère, Oleg, en achetant des entreprises pour les privatiser, comme beaucoup d'oligarques à l'époque de
Boris Eltsine, ce qui lui a valu des condamnations. Son ultranationalisme et ses idées racistes ont été évoqués « dans le média américain Jacobin, proche de l'aile gauche du parti démocrate qui le qualifie même de « Trump russe » en 2017.
Ensuite
Jacques Baud revient sur la chronologie de l'affaire du supposé empoisonnement, dont on n'aura jamais la preuve, mais que l'Occident a su utiliser. L'auteur nous fournit des arguments très détaillés, des comptes-rendus : les bilans sanguins qui révèlent une quantité de substances importantes de l'alcool aux anxiolytiques (pas moins de trois : diazépam, nordazépam, oxazépam !) en passant par le lithium, un antiparkinsonien et tous ceux que j'ai dû oublier.
Le principe de l'empoisonnement reposait sur un taux élevé d'acétylcholinestérase qui permettait de pointer du doigt le Novitchok (utilisé contre Skrypal) ou un dérivé encore plus élaboré, donc neurotoxique, donc forcément criminel…
Je suis devenue incollable ou presque sur cette enzyme, mais un peu noyée sous la masse de renseignements fournis par l'auteur !
On apprend beaucoup de choses sur la propagande en Occident, via les USA, qui n'ont pas hésité à utiliser tous les arguments leur permettant de discréditer Poutine (en fait, il se débrouille très bien tout seul pour cela) notamment via le film réalisé par Navalny lors de son hospitalisation en Allemagne « le palais de Poutine » qui semble être volontairement mensonger.
En refermant cet ouvrage très, très documenté, je me suis rendu compte que j'avais perdu encore quelques illusions. On sait à quel point la CIA et le FSB sont capables de manipuler les opinions, tout le monde se souvient des « armes chimiques » de
Saddam Hussein, quoi qu'il en soit, il est très clair que le complotisme n'a pas de frontières.
Je précise que ce livre m'est tombé des mains à deux reprises, notamment avec l'invasion de l'Ukraine mais j'ai réussi à le terminer et j'en tire une certaine satisfaction.
Un grand merci à Babelio et aux éditions
Max Milo qui m'ont permis de découvrir ce livre et son auteur…
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