A peine le livre ouvert, j'ai suivi William qui m'a conduite dans sa banlieue pourrie où chacun rêve d'évasion à sa façon, derrière les façades tristes au coin desquelles on peut tomber sur les flics. J'ai vu aussi la douceur de ce jeune homme : le regard qu'il pose sur le SDF quand plus personne ne semble le voir, la promesse au vieil Antoine, et puis so
n amour pour
Véro. Mais
Véro, elle aime aussi l'héroïne. Et William n'a plus envie de partager.
Comment parler de ce récit à la fois court et d'une si grande densité ? le trait de Baudoin imagine des contours mouvants à ce personnage touchant. La tête comme prise dans une cage, William se confond parfois avec ce qui l'entoure, comme si son quartier tout entier le contenait, le contraignait. Il se fond dans les rencontres aussi. Il s'empreigne de la douceur ici, d'une sensation de liberté là. Parce qu'il aime à croire, William, malgré tout ce qui se dresse, malgré tous ceux qui le pressent, qu' « y'a pas des prisons partout ». Alors sa liberté, il va se l'offrir.
Un superbe petit récit graphique où se déploie tout le talent d'
Edmond Baudoin quand sous son trait sombre naît une incroyable poésie.
Lien :
https://31rstfloor.wordpress..