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Fred Vargas (Antécédent bibliographique)
EAN : 9782290027189
96 pages
Librio (25/08/2010)
3.84/5   93 notes
Résumé :
Un meurtre vient troubler le quotidien de Pi, clochard et vendeur d'éponges à ses heures.
Interrogé comme témoin, il fait la connaissance d'Adamsberg, un commissaire aux méthodes déroutantes.
La vérité sur l'affaire se dévoile peu à peu, en même temps que se dessine le portrait d'un homme brisé par la vie.
Cet album inédit convoque le pinceau d'Edmond Baudoin pour illustrer avec réalisme les personnages de la nouvelle de Fred Vargas, Cinq francs... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Encore des maths ! Non, non, je jette l'éponge…

♫ Il vendait des couteaux sans mal,
Puis maintenant des éponges,
Car sa destinée fatale,
C'était de vendre des éponges.
Il disait aux gens de la rue:
"Voulez-vous des éponges?",
Mais reconnaissant l'inconnu,
Ils disaient toujours « Non, jette l'éponge !».
C'est ça qu'est triste. ♪

Qu'il est triste le pauvre « Pi », orphelin laissé à l'abandon par sa mère durant la Toussaint dont le prénom rédigé sur un papier fut tâché en partie par du café, vendant désormais dans les rues de Paris des éponges en duo avec son seul compagnon Martin !

Un jour, remarquant une femme en manteau de fourrure descendant d'un taxi, Pi Toussaint, «Le marchand d'éponges», est témoin des trois coups de fusil tirés à bout portant sur la femme.

Arrêté immédiatement par la police pour un interrogatoire, le commissaire Adamsberg tente de tirer les vers du nez de ce clochard bien étrange et peu bavard qui a assisté à la tentative de meurtre et qui ne voulait pas se séparer du fameux Martin, recouvert d'éponges.

Comment Adamsberg va-t-il dénouer cette affaire ? Pourra-t-il faire parler le misérable récalcitrant ? Suivra-t-il les instructions de son supérieur hiérarchique prêt à tout pour boucler au plus vite l'affaire ?

Sous les traits de crayon d'Edmond Baudoin en noir et blanc, « le marchand d'éponge» se révèle une adaptation fort réussie d'une nouvelle « Cinq francs pièce » parue dans l'ouvrage « Coule la Seine » de Fred Vargas dont le prix a augmenté au passage à un euro par éponge avec la monnaie unique.

Dans un univers qui n'est pas sans rappeler l'explosif « Blast » et son SDF interrogé par la police, j'ai été plus qu'agréablement surpris par cette bande-dessinée (ou roman graphique qui porte mal son nom pour une nouvelle) en parfaite symbiose avec le texte de Vargas, légèrement remanié dans sa première partie pour mieux coller aux dessins.

Sans hésiter, « le marchand d'éponge» est surement la meilleure adaptation de romans ou de nouvelles que j'ai lues, ce qui me conforte dans l'idée que le format de la nouvelle me semble le plus adapté pour une transformation en BD.

Très bonne découverte à tous… qui m'a incité à ouvrir le recueil de nouvelles «Coule la seine».


Ps : Au fait j'oubliai, Martin est… un caddie, en souvenir du nom d'un âne du village d'enfance de Pi.
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Voici un très joli roman graphique naît de la collaboration entre la célèbre auteure de littérature policière Fred Vargas et l'un des pionniers de la bande dessinée alternative, le dessinateur Edmond Baudoin.
Tous deux avaient déjà brillamment travaillé ensemble une première fois sur l'album « Les quatre fleuves ». Ils réitèrent de nouveau l'expérience avec « le marchand d'éponges », une adaptation de la nouvelle « Cinq francs pièce » tirée du recueil « Coule la Seine » de Fred Vargas.

Couché sur une bouche de métro, bien enroulé dans son duvet, Pi, un SDF, s'apprête à passer la nuit dehors auprès de son unique compagnon de route, un caddie rempli d'éponges trouvées dans un hangar désaffecté, que le vieux clochard tente tant bien que mal de vendre pour subsister.
Mais voilà qu'il assiste au meurtre d'une femme en manteau de fourrure blanc, croisée quelques instants plus tôt sur le trottoir ! L'assassin n'a pas soupçonné sa présence, « pour une fois, cette atroce transparence qui échoit aux sans-grades lui avait sauvé la peau ». Il n'empêche que Pi devient le seul témoin d'un crime « important » intéressant grandement les hautes sphères.
« Il y a un homme dans la merde qui sait des tas de choses et une femme dans le brouillard avec trois balles dans le corps. »…
Lorsqu'il interroge le vieux clochard, le commissaire Adamsberg, chargé de l'enquête, se rend vite compte que derrière le bonhomme difficile à faire collaborer, buté et renfrogné, se cache un type seul que la vie n'a pas épargné, un homme en mal d'écoute qui survit dans la rue depuis dix ans déjà.
« Il ne s'occupera de nous que lorsqu'on s'occupera de lui »… Parce qu'il croit sincèrement que « toute vie vaut toute vie », le flic aux méthodes originales noue alors avec le vieil SDF une relation de confiance, d'échange et d'écoute, qui l'amènera à résoudre l'affaire mais surtout à faire naître un peu d'espoir au fond du coeur de Pi.

Contrairement aux autres oeuvres de Fred Vargas Pars vite et reviens tard », « L'armée furieuse »…) mettant en scène le commissaire Adamsberg, l'intrigue policière n'est ici pas des plus importantes. Elle sert uniquement de support à la rencontre entre le vieux sans-abri taciturne et le héros récurrent de l'auteur, Adamsberg le flic désinvolte, sympathique et compréhensif.
Dans ce vaste paysage de solitude urbaine qu'est la ville de Paris, le face-à-face entre les deux hommes devient une parenthèse atemporelle et réconfortante qui se façonne sous le trait épais et charbonneux du dessinateur Edmond Baudouin.

Si au départ l'on a une impression d'un crayonné compact, dru et touffu devant les dessins tout en noir et blanc de Baudoin, très vite cette impression cède la place au sentiment que l'on a affaire à un artiste d'exception, capable en quelques traits de faire vivre, respirer, vrombir la capitale en en restituant admirablement bien l'ambiance belle et sombre. A ce sujet, la suite d'interrogations de l'artiste qui compose la deuxième partie de l'ouvrage, offre un éclairage très intéressant sur le regard du dessinateur, son questionnement personnel, son cheminement pour faire naître les émotions.
Les personnages, quant à eux, interpellent par le réalisme de leur expression ; le faciès largement marqué de Pi le clochard et la bienveillance du regard d'Adamsberg sont saisissants de réalité et d'une présence physique qui captive aisément le lecteur.
Référence en matière de bandes dessinées alternatives, Baudoin a fait du travail en noir et blanc son credo artistique, une magie sans cesse renouvelée. « le blanc renvoie toutes les couleurs. le pinceau fait une tâche, c'est le début du trait. le noir aspire toutes les couleurs, c'est un trou noir. Mais ce qui est magique, c'est le trait blanc qui apparaît entre les deux traits noirs. Je n'ai pas de maîtrise du trait blanc. C'est l'espèce de bonheur que donne le dessin. A chaque fois, c'est comme une promenade dont je ne connais pas la suite."

L'émotion et la poésie émanent de chaque planche regardée et particulièrement des paysages urbains qui, parmi tout ce blanc et ce noir, sont de façon étonnante empreints de lumière. Une luminosité douce qui se diffuse au coeur de notre oeil pour mieux nous capturer.
Car Baudoin ne se contente pas de dessiner. Avec son pinceau, il essaye avant tout « de dire »….dire la ville, les toits, les banlieues, les rues…dire l'ennui, la solitude, les gens…
Délié, dépouillé, japonisant, ou à l'inverse, frénétique, hachuré, vibratoire, le trait du dessinateur Edmond Baudoin sert remarquablement cette histoire de solitude urbaine de la romancière Fred Vargas.
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L'homme vend des éponges. Non ! Pas dans un commerce à proprement parler. Il les vend dans la rue. Marchand ambulant ? Si on veut. Il est SDF et a mis la main sur un stock de 9732 éponges végétales qu'il vend 1 euro pièce ! Un vrai pactole !
Il sait qu'il peut compter sur son âne, Martin ! Enfin, son arrière-grand-père avait un âne qui s'appelait Martin… Heu… Il n'a pas d'arrière-grand-père… Et son âne à lui, c'est un caddie de supermarché ! Bon, arrêtez vos commentaires, vous allez finir par l'embrouiller !

Comme tous les soirs, il attache avec une grosse chaîne son « âne » pour qu'on ne vienne pas le lui piquer et s'allonge à ses côtés sur une bouche d'aération du métro. Les bêtes ça a besoin qu'on s'en occupe, non ? Consciencieux, il se couche toujours aux côtés de son « âne ».

L'homme est là, couché à même le sol, à estimer dans combien de temps il aura écoulé son stock d'éponges. Calculer, c'est son truc à lui, ça ! Il aime les chiffres. Il s'appelle Pi ! Pi c'est un nombre inventé par un Grec il y a bien longtemps ! Et quel nombre ! Un taxi s'arrête à sa hauteur et une dame en manteau blanc en descend. Pas le genre à lui acheter une éponge ! Soudain, une voiture surgit. Un mec sort un flingue et dézingue la nana. Sûr qu'il n'a même pas vu le SDF qui ne devait être pour lui qu'un tas de vieilles loques traînant sur le trottoir…

Critique :

Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'Edmond Baudoin a un style graphique particulier. Inconvénient : le trait n'est pas très net ! Avantage : ce trait noir et épais confère au roman graphique une force brute qui correspond bien à l'ambiance du récit. Voilà le genre de livre qu'il ne me serait pas venu à l'idée d'acheter si un ange n'était passé pour me le souffler à l'oreille.

Sur un minuscule scénario de Fred Vargas qu'on pourrait qualifier de « nouvelle » bien plus que de roman, Edmond Baudoin a su exploiter et garder toute la force de la générosité de deux personnages qui, a priori, n'auraient pas de raison de se fréquenter dans un monde bien sombre, tant pour celui qui n'a pas d'autre choix que de vivre dans la rue que pour celui qui se confronte aux crimes crapuleux au jour le jour.
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Après avoir baladé toute la journée à travers la ville son caddie rempli d'éponges, le SDF s'affale sur une bouche de métro pour profiter d'un peu de chaleur pendant la nuit. Un taxi s'arrête. Une femme en fourrure blanche en sort. Quelques instants plus tard, un homme jaillit d'une voiture et tire sur elle.
Si j'aime beaucoup la bande dessinée, j'avoue que je ne connaissais pas du tout Edmond Baudouin, « célèbre dessinateur, scénariste et illustrateur », si j'en crois la quatrième de couverture du petit volume qu'on m'a prêté.
En revanche, j'ai lu quelques romans de Fred Vargas et son commissaire Adamsberg est un de mes personnages préférés. Je ne savais pas qu'il apparaissait aussi dans des nouvelles. Ce « Marchand d'éponges » est l'adaptation de « 5 francs pièce » paru dans le recueil « Coule la Seine ».
A la fin du volume, Edmond Baudouin explique qu'il n'est pas habitué à représenter des paysages urbains. Ce travail lui pose des problèmes : « Comment "dire" les toits, la banlieue, les rues ? » faire entendre les bruits : motos, voitures, métro, « peindre la solitude ». Il me semble qu'il les a brillamment résolus. La première chose qui m'a frappée dans cette lecture, c'est l'atmosphère, rendue par des traits parfois nerveux, parfois lourds, épais, à l'encre de Chine. Et puis, c'est justement la solitude. le personnage central est un SDF. Il n'a même pas de véritable nom. Abandonné à l'assistance publique à la Toussaint alors qu'il était bébé, il a perdu jusqu'à son prénom. Sa mère l'avait noté dans un registre, mais, en posant sur la feuille sa tasse de café, l'employé l'a partiellement effacé. Ainsi, il est devenu Toussaint Pi. Après une dégringolade le long de l'échelle sociale, il se retrouve à sillonner les rues de la ville avec un caddie chargé d'éponges qu'il essaie de vendre. Une vignette représente son rêve, alors qu'il erre entre conscience et sommeil. Monté sur un âne, il galope dans les nuages, jetant l'argent par poignées. C'est vrai : « un euro par éponge vendue, total 9732 euros », car il a découvert ces articles dans un hangar abandonné de Charenton, la cité des fous. Parce que son rêve est celui d'un fou ? Un fou qui voit son caddie comme un baudet qu'il nomme Martin et sur lequel il veille comme s'il s'agissait bel et bien d'un animal de chair et de sang.
Sa solitude, c'est aussi celle d'un être que la misère dépouille de son humanité. A tel point qu'on le prend pour un tas de hardes abandonnées dans un coin. Mais cette misère est aussi sa chance. La belle femme en fourrure blanche ne baisse même pas l'oeil sur lui. Elle l'a contourné comme un tas d'ordures. Mais l'assassin non plus ne l'a pas remarqué. Pourtant, ce tas de chiffons pourrait bien l'envoyer en prison.
Une seule personne va lui redonner sa dignité. C'est Adamsberg qui ordonne qu'on l'escorte à pied jusqu'au commissariat, parce qu'il ne veut pas abandonner Martin. Il fait garer le chariot entre deux voitures et le fait surveiller comme un véhicule important. Il ne se permet pas de tutoyer Pi, il s'intéresse à son nom, à son « métier », à sa manie des chiffres. Il pense qu'une vie en vaut une autre, qu'on soit vêtu de haillons ou de fourrure. Il refuse de céder aux ordres de cet envoyé du ministère, pressé, pour qui seules deux voies sont possibles : la force ou la corruption.
J'ai aimé la justesse de certaines observations, telles que : « son foutu chariot de supermarché n'était pas un instrument de précision. Il fallait toute la force des poignets pour le maintenir dans le droit chemin. C'était buté comme un âne, ça roulait de travers, ça résistait », l'humour : « Vaut peut-être mieux avoir 9732 éponges sur le dos que trois balles dans le corps », les explications de Pi sur les circonférences, celle d'un bouton ou du coeur jaune d'une pâquerette. Et, à ce moment, les publicités du métro sont remplacées par des affiches évoquant des problèmes mathématiques. J'ai aimé la déambulation d'Adamsberg seul dans la nuit, le long de la Seine. J'ai aimé la suggestion qu'il fait à Pi pour écouler sa marchandise. Oui, j'ai tout aimé. Bien plus que cela, cette histoire, je l'ai adorée.
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« Un meurtre vient troubler le quotidien de Pi, clochard et vendeur d'éponges à ses heures. Interrogé comme témoin, il fait la connaissance d'Adamsberg, un commissaire aux méthodes déroutantes. La vérité sur l'affaire se dévoile peu à peu, en même temps que se dessine le portrait d'un homme brisé par la vie. » Voilà ce que nous dit la quatrième de couverture.



Petit format version Librio, le Marchand d'éponges est le fruit de l'adaptation d'une nouvelle de Fred Vargas (que vous connaissez de nom ou pour en avoir déjà lu) par l'illustrateur Edmond Baudouin. Il suffit d'ouvrir le roman graphique pour se retrouver propulsé dans l'atmosphère parisienne. La rue parisienne. Gigantesque. Sombre. Solitaire. Surprenante. Inquiétante. La rue, c'est où vivent Pi et son caddie Martin. Pi, c'est un vendeur d'éponges. 1 euros l'éponge. Il en 9 732. le calcul est rapide. Mais ce soir, à vingt-trois heures, il sait qu'il ne vendra plus une seule éponge. C'est ainsi que commence l'histoire de notre héros moderne. Si le roman graphique traite de la rue et d'un de ses habitants, nous ne sombrons pas dans le triste, la misère, la compassion issue de la bienséance. Pi, c'est un vendeur d'éponges et non un arnaqueur. Il fait ses journées de boulot comme tout le monde tout en ayant conscience de sa condition. Un homme brisé par la vie qui est parvenu à se trouver un but, une raison pour se lever chaque jour. A chaque éponge vendu, il obtient un euro, un regard peut-être et un contact humain … car c'est ce qu'il lui manque le plus : n'être qu'un tas de fringues posé dans la rue … Il souhaiterait exister aux yeux des autres. Juste un instant.

Et puis, il y a ce meurtre dont il est le seul témoin. Car, après tout, qui prête attention au tas de fringues posé dans la rue ? Si personne ne le regarde, lui il a tout vu. Et le commissaire Adamsberg attend bien de tout savoir pour résoudre cette affaire. le commissaire et Pi se rencontrent et quelque chose se passe. On le sent à la lecture ou en posant notre regard sur les dessins. Quelque chose s'est passé entre ses deux hommes profondément humains. Et, c'est ce qui va nous intéresser : leur interaction et non l'affaire policière qui peut être bouclée en deux bulles.



Edmond Baudouin et ses illustrations servent à merveille la plume de Fred Vargas et nous dévoile un Paris réaliste où l'on peut mourir sur un trottoir face à l'indifférence la plus totale … où l'on peut rencontrer l'incroyable au coin d'une rue … où il y a encore un peu d'humanité. Bref, un roman graphique qui ne laisse pas indifférent.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
- C’est quoi le nom à la femme ?
- Pas de nom. Interdit.
- Ha bon ? Elle aussi, elle a perdu son nom ?
- Oui. Il ne lui en reste même pas le début. (*)
- Ben, on va lui donner un nombre alors, comme à moi [...]. «4.21» on va l’appeler, parce que, elle, elle a tiré le gros lot.
- Si tu veux, disons 4.21.


* : le témoin de la scène de crime s’appelle Pi comme Pierre par exemple.
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A la Toussaint, ma mère m’a porté à l’Assistance Publique. Elle a mis mon nom sur le grand registre. Quelqu’un m’a pris dans ses bras. Quelqu’un d’autre a posé sa tasse sur le grand registre. Le prénom s’est effacé, dans le café, il n’en est resté que deux lettres. Mais Sexe masculin, ça ne s’était pas dissous. C’était une veine
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Mais depuis des mois qu’il transvasait ses éponges depuis le hangar de Charenton jusqu’à Paris et qu’il poussait Martin dans toutes les rues de la Capitale, il en avait vendu exactement 512. A ce rythme, il lui faudrait 2150.3 jours pour écluser le hangar, soit six années virgule dix-sept à traîner son âne et sa carcasse (…).

Mais ses éponges, tout le monde s’en foutait.
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Vous ne pouvez pas vous faire une idée de tout ce que je sais. Parce que Pi ça fonctionne avec n’importe quel rond. C’est un Grec qui a trouvé ça dans le temps. C’étaient des malins, les Grecs. Ta montre, tu veux savoir le tour de ta montre si des fois ça t’intrigue ? La roue de ton chariot, le tour de ta tête, le tampon de la mairie, le trou de ta chaussure, le milieu de la pâquerette, le cul de la bouteille, la pièce d’un euro, ton verre de pinard, si tu veux savoir quelle circonférence tu as bue ? Le monde, il est fait que de ronds. Vous y avez pensé à ça ? Eh bien moi, Pi, je les connais tous, ces ronds. Posez-moi une colle si vous ne me croyez pas.
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C'était buté comme un âne, ça roulait de travers, ça résistait. Il fallait lui parler, l'engueuler, le bousculer, mais comme l'âne, ça permettait de trimballer une bonne quantité de marchandises. (p.5)

* le SDF Pi à propos de son chariot de supermarché
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