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EAN : 9782845168732
64 pages
Pu Clermont (01/11/2019)
4.67/5   6 notes
Résumé :
Les dystopies sont partout, ou presque: romans pour ados ou pour adultes, films et séries télévisées, jeux vidéo, publicités… Mais la dystopie, au fond, c'est quoi ? Qu'est-ce qui la distingue de l'utopie comme de la contre-utopie ? Comment expliquer un tel engouement pour des univers aussi sombres et souvent même morbides ? En quoi cette fascination nous permet-elle de mieux comprendre le monde contemporain ? Cet ouvrage fait le point sur un genre devenu un phénomè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Alors j'aime bien le concept de ces petits livrets. Ca tient dans la poche arrière d'un jean's , c'est léger, c'est court (une cinquantaine de page), mais c'est condensé et précis.

J'ai choisi la dystopie car c'est un sujet qui me parle depuis longtemps. J'aime en général ces romans incisifs et qui mettent a mal notre société ( même si celle-ci est transposée ailleurs dans l'espace et dans le temps).
Bref un livret qui remet les choses à leur place et qui nous fait débuter la dystopie bien avant ce que l'on pense (du moins en ce qui me concerne)

Et puis sans être un cours théorique, on en apprend des choses.. on augmente aussi considérablement sa PAL car l'auteur sans nous noyer nous conseille de nombreux romans ou films pour étayer ses dires.. alors bien sûr il y a les classiques et les incontournables comme1984, hunger Games, la servante écarlate,... mais aussi plein d'autres.

A tous ceux qui aime la dystopie je conseille ce petit livret.
Il existe d'autres sujets qui je suis certaine seront tout aussi passionnant

Je remercie Babelio et les éditions universitaires Blaises Pascal pour cette belle découverte
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De nos jours, la dystopie est partout : littérature, cinéma, séries, musique, jeux vidéo... J'adore ce genre mais il est difficile à décrire et à définir. Laurent Bazin s'y est attaqué. Il argumente, cite, donne des exemples et de nombreux titres de livres dystopiques sur lesquels il appuie son développement. Il explique tout d'abord l'utopie pour ensuite aborder la dystopie. Ces deux genres sont connectés et c'est très intéressant.

Il remonte dans le temps en cherchant la genèse de ce genre, reprend les diverses thématiques utilisées par les écrivains et autres médias... J'ai apprécié que l'auteur démente l'idée que la dystopie n'est faite que pour les ados. Il explique parfaitement pourquoi ce public est le plus visé aujourd'hui.

Ce livre apporte beaucoup d'éléments et de réponses à certaines questions. Même si je dois avouer que je ne suis pas sûre de pouvoir expliquer la dystopie, genre aussi complexe que fascinant, ce livre m'a beaucoup appris et permis de voir la dystopie sous un autre jour.

Les éditions Presses universitaires Blaise Pascal ont eu la merveilleuse idée de publier ses petits livrets ayant chacun une thématique sur la littérature, la politique, l'histoire et bien d'autres. Chacun se compose de 64 pages. 64 pages pour nous expliquer simplement le sujet abordé. Je trouve que ce projet mérite d'être mis en avant. Les sujets sont divers et accessibles. Exemples de sujets abordés par cette collection: "Les séries télévisées", "L'extrême droite française", "L'intelligence artificielle", ... Il y en a pour tous les goûts ! Merci à eux et à Babelio pour cette découverte.
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Un bon essai sur la dystopie, s'attachant à son histoire, sa définition, et ses principaux thèmes. Va et vient entre utopie et dystopie, rempli de références bibliographiques et cinématographiques, je peux vous dire que j'ai ajouté pas mal de ceux-ci à ma liste d'envies !
Cependant, je n'ai rien appris de plus ici que dans les livres en eux-mêmes ou de simples bases de cours de lettres modernes... J'étais un peu déçue et m'attendais à plus de recherches théoriques, sur la dystopie en général, et moins de focalisation sur divers ouvrages appartenant à ce sous-genre littéraire.
Je le recommande tout de même aux néophytes que ce petit livre comblera sans nul doute !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Il serait donc profondément réducteur, au nom d'une méfiance envers les fictions de l'imaginaire, de taxer leurs consommateurs d'adolescents régressifs, immatures et décérébrés. Entrer en dystopie, c'est au contraire troquer la régression pour la résilience : prendre conscience de la dégradation des concepts comme du déclin des sociétés, en prendre acte et ce faisant apprendre à s'en dépendre pour reconstruire autre chose, autrement. A ce titre on ne peut qu'en encourager l'usage; si les récits dystopiques favorisent incontestablement les postures ludiques et l'évasion dans l'ailleurs, ils occupent tout autant une fonction critique, et même propédeutique; partant, ils constituent un outil plutôt qu'un obstacle, une force programmatique plutôt qu'un constat d'échec.
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Le voyageur n'est plus seulement un observateur mais devient un protagoniste jaugeant les sociétés qu'il rencontre, parfois même entrant en conflit avec elle. On voit apparaître un motif narratif qui deviendra un topos du voyage imaginaire, à savoir l'individu ramené à une condition dérisoire (un animal, un nain, …) permettant d'exemplifier par contraste la dangerosité des univers explorés. Le sujet amorce alors ce pas de côté qui lui fait prendre conscience de son inadaptation ; loin de pouvoir s'intégrer dans un organisation en apparence harmonieuse, il reste l'Autre inassimilable, témoin de la propension de ses hôtes à l'exclusion. Dès lors la perfection initiale des lieux (souvent présentés comme autant de métaphores de l'Eden) cède le pas au malaise de personnages de plus en plus sceptiques, au point de quitter in fine des pays devenus hostiles.
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La seconde phase, de la seconde moitié du XXème siècle à aujourd'hui, marque l'émergence de nouvelles peurs collectives : la dystopie devient une forme culturelle dominante à l'échelle de la planète. Cette prégnance a partie liée avec une ère riche en traumatisme de tous ordres : diplomatiques ( conflits mondiaux, guerres de décolonisation, génocides), politiques (nationalismes, totalitarismes, dictatures), économiques (chocs pétroliers, crises financières, chômage de masse), sociétaux (migrations, globalisation, communautarismes), environnementaux ( modernisation de la dissuasion nucléaire, menaces technologiques, catastrophes écologiques) ou encore culturels (fin des grands récits, ère du soupçon, post modernité).
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Comment expliquer cette insistance croissante sur le pôle négatif ? Peut être parce que, recul aidant, la Révolution française - dans son énergie comme dans ses excès - est perçue à la fois comme un moment fondateur déportée universelle et une acmé de violence populaire : ce qui explique pourquoi son souvenir nourrira à la fois les tenants d'une idéologie jacobine progressiste, en France ou en Russie, et les porteurs d'un révisionnisme faisant de 1789 la mère des totalitarismes à venir.
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Terminons avec une dimension rarement mise en exergue dans les analyses portant sur les fictions dystopiques et qui, pourtant nous semble déterminante : la question du libre-arbitre, entendu non plus seulement, dans son acceptation politique ( quelle liberté une société donnée accorde-t-elle à ses membres?) mais dans son occurrence philosophique (en quoi son positionnement dans un groupe engage ou au contraire inhibe la liberté intérieure d'un individu ?).
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