AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,76

sur 1195 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La scène est presque désertique, un intérieur sans meuble, une lumière grisâtre, un personnage dans son fauteuil roulant, couvert d'un drap, un autre qui le découvre et découvre en même temps deux poubelles. C'est tout ce qui reste de quelques vies, le "tout" est rien, et le rien est encore une chose. Hamm est aveugle et immobilisé, Clov, son valet, ne peut pas s'asseoir, mobilité et immobilité, les deux engendrées par la douleur. Nagg et Nell, les parents de Hamm sont cul-de-jatte, enfermés dans des poubelles, ou bien dans leur corps, dans leur âme peut-être ? Tous touchés par un handicap, une impuissance physique et relationnelle, des vivants sans vie.
Fin de partie, fin de jeu, "la fin est dans le commencement et cependant on continue", pas de fin, sans fin, ennui et inutilité. Est-ce l'absurdité de la vie ? Elle nous impose son jeu cynique et pourtant il faut l'accepter et s'y accrocher et continuer. Pourquoi les choses arrivent-elles de telle ou telle manière ? C'est la règle du jeu. On naît pour mourir, et on accumule au cours de l'existence des joies et des peines sans aucune utilité. le but ultime de la vie est-il donc la mort ? Passe-t-on la vie à attendre la fin ?
Rendez-vous du tragique et du douloureux, relation entre le faible et le fort, le dominant et le dominé, c'est ainsi la vie, et Samuel Beckett prend de la distance avec lucidité, se prendre au sérieux c'est enfoncer le clou, vaut mieux en rire.
Fin de partie, créée en 1957, a été écrite en français et puis traduite en anglais par l'auteur lui-même. Une dizaine d'années après la fin de la guerre, le théâtre de l'absurde, le manque de sens qui trouve tout son sens dans des écrits comme ceux de Samuel Beckett, Eugène Ionesco, Jean-Paul Sartre, Arthur Adamov, Albert Camus.
Beckett, homme intense érudit passionné, était habité par un souffle que ceux qui l'avaient connu appelaient "divin" (Comment c'était, souvenirs sur Samuel Beckett, Anne Atik). "Certains auteurs", disait Anne Atik à Beckett, "écrivent au rythme de leur pouls et de leur respiration", et Beckett de répondre "Dans ce cas, je serais haletant."
Il a rendu dans son oeuvre l'essence humaine même, celle qui accouche du tragique et s'en plaint après.
Son regard, comme celui d'un peintre, cherche la forme, la lumière, le mouvement, l'espace, et son théâtre est essentiellement à regarder, les personnages et leur corps, leurs gestes et mimiques, en silence pour que le silence prenne la place et l'importance qui lui sont dues, essentiel chez Beckett. A la lecture, la didascalie enlève à l'image sa force et aux instants leurs enchaînements et leur cours.
Le langage du corps est réduit à l'essentiel, il parle muet, les mots percutants, ironiques jusqu'au cynisme, s'habillent d'un humour noir, grinçant, proche de la violence. Des mots forts, car "la vie est un alcool fort", selon les propres mots de Christian Bobin.
Multiple crise, celle de l'homme, celle du langage, celle de toute relation humaine qui paralyse et handicape, dans une attente sans fin de quelque chose qui ne vient pas, dans des répétitions sans fin des gestes et des mots qui se cherchent, crise de l'espoir mal nourri en voie de disparition, crise de sens. Profusion de solitude. Dans l'espace qui les cloisonne plus rien ne se passe, ne serait-il leur espace intérieur ?
Mais, nous sommes acteurs, des clowns, et devons faire rire et nous faire rire, et avec de l'outrance.
Minimaliste, Beckett extrait l'essentiel qui, tout nu, franchit difficilement les codes du théâtre classique. Poète sensible et lucide, ciseleur des mots et de leurs rythme et agencement, il peint les âmes et dessine les corps dans l'espace de l'existence avec ce qui leur est propre : souplesse rigide, pause mouvementée, rapidité lente, multitude solitaire, l'un ne va pas sans l'autre, ils se définissent réciproquement, des douceurs violentes, des pleins vides, absurde tout ça ? Non. Juste les oxymores et les paradoxes de notre vie.
Commenter  J’apprécie          282
Théâtre de l'absurde ou théâtre du désenchantement ?

Dans "Fin de partie" tout est dit depuis le début : "Fini, c'est fini, ça va finir, ça va peut-être finir." Il ne se passe rien, en apparence. Chaque jour un éternel recommencement pour ces 4 là. Avec les mêmes blagues, les mêmes questions, les mêmes provocations, les mêmes joutes verbales, les mêmes réponses.

"Fin de partie" c'est la fin de cette bataille continue entre Hamm, aveugle infirme en fauteuil roulant et Clov, son domestique, peut-être son fils adoptif, pas en très bonne santé non plus. Est-ce leur manière de s'aimer et de se le dire que cet échange acerbe et sarcastique ? Car il est sans arrêt question que Clov quitte Hamm un jour, bien que leur relation soit une symbiose qui les maintient en vie dans ce néant qui les entoure.

Pour contrebalancer cette relation à la limite de la haine, il y a les apparitions de Nell et Nagg, les parents de Hamm. Enfermés chacun dans une poubelle, suffisamment proches pour se parler, suffisamment loin pour ne pouvoir s'embrasser, leurs échanges sont des petits mots d'amour, des souvenirs d'une passion, des petites bouffées de douceur. Mais de douceur pathétique. Ils servent d'auditoire à Hamm et son récit (autobiographique ?).

Dans ce Huis clos sombre chacun semble figé à sa place. Seul Clov peut se déplacer. La seule question est : les quittera-t-il ?

Beckett donne une vision sombre du monde et de l'humanité. Ce texte est une descente continue dans la déshumanisation, autour de 4 personnages qui dépérissent comme le monde dans lequel ils vivent. Et comme toujours chez Beckett c'est le langage qui fait le lien entre les êtres. Mais même les mots semblent se désagréger, perdre leur force, leur capacité à exprimer et à décrire, avec force pauses et hésitations. le lieu même dans lequel vivent ces 4 personnages traduit l'enfermement qui est omniprésent : enfermement de cette communauté recluse (pour une raison que l'on ignore, mais les mentions de l'extérieur ne sont pas encourageantes), enfermement de ces êtres dans leur corps malade, enfermement des esprits.

Je suis toujours impressionnée par les didascalies dans les textes de Beckett, et par l'injonction faite au metteur en scène de les respecter scrupuleusement. Mais ces consignes de mise en scène font tellement partie de l'esprit de l'auteur que je ne peux désormais imaginer ses textes de théâtre sans elles.
Commenter  J’apprécie          172
Une pièce très sombre sur la perte de sens et la fin, avec l'écho dans le théâtre de l'absurde : le Roi se meurt de Eugène Ionesco.
Le monde y est décrit comme désert, un peu comme s'il ne restait plus que la scène.
Commenter  J’apprécie          170
Retour de lecture sur “Fin de partie”, une pièce de théâtre écrite en 1957 par l'écrivain, poète et dramaturge irlandais, d'expression française et anglaise, Samuel Beckett, qui a obtenu le prix Nobel de littérature en 1969. Dans un décor très dépouillé, la pièce met en scène quatre personnages physiquement handicapés qui semblent vivre dans un monde dévasté et post-apocalyptique. Les deux principaux personnages sont Clov, le serviteur malvoyant qui est le seul à pouvoir se déplacer librement et Hamm son maître, aveugle et cloué dans un fauteuil roulant. Viennent ensuite Nell et Nagg, ses parents culs-de-jattes qui ont perdu leurs jambes dans un accident de tandem et qui vivent dans des poubelles. Ils semblent tous se détester, Hamm en veut à son père de l'avoir engendré, il empoisonne également sa mère qui semble mourir. Son père le hait car il lui reproche de les maltraiter. Clov menace sans arrêt de partir, mais ne se décide jamais vraiment. Les dialogues sont assez particuliers puisqu'ils n'ont apparemment que peu de sens et d'intérêt, le tout est très décousu et les personnages se répètent souvent et parlent beaucoup pour ne rien dire. Les répliques prennent du sens lorsqu'elles sont prises isolément, mais le dialogue lui-même est souvent un dialogue de sourds. Tout cela semble faire partie d'un rituel familial puisque le serviteur répète sans cesse que « quelque chose suit son cours » et qu'on avance très lentement mais sûrement vers cette fameuse fin de partie. Cette pièce qui a d'abord été écrite en français est souvent associée au théâtre de l'absurde, bien que Beckett réfute l'appartenance à tout courant littéraire. C'est une pièce très minimaliste et une lecture à laquelle il convient d'être préparé pour l'aborder de la bonne manière. Sinon, une ou plusieurs  lectures peuvent facilement être enchainées, la pièce étant très courte. Sa lecture n'est pas particulièrement passionnante, étant dépourvue de toute intrigue, et même d'action, ce n'est qu'une succession de dialogues décousus et fragmentés. La quatrième de couverture parle d'humour, c'est un humour qu'on perçoit difficilement à la lecture de la pièce. Il y a surtout beaucoup d'ironie, beaucoup de pessimisme (peut être justifié) et une vision de l'humanité, de sa nature et de son avenir très noire. La lecture est très souvent perturbée par de nombreuses indications de mise en scène. Cette pièce semble donc dans tous les cas, plus intéressante jouée que lue. L'intérêt de cette lecture se limite pratiquement à son côté purement littéraire, en étant une pièce du XXième siècle associée au théâtre de l'absurde. Son thème principal est donc l'absurdité de la vie dont la seule fin possible est la mort, mais elle aborde également de nombreux autres thèmes comme la dépendance, la cruauté, l'aporie, l'immobilité, l'inaction, et le temps qui passe. La pièce ayant été écrite au début de la guerre froide, elle évoque aussi par de nombreux aspects le cataclysme nucléaire. le titre de la pièce pourrait faire référence au jeu d'échecs, la “fin de partie” étant une phase importante dans ce jeu et Beckett connu pour en être adepte. Hamm serait alors un roi condamné, privé de toute mobilité, et Clov le valet qui lui tourne autour pour le mettre mat. A lire certaines répliques de Hamm, il semble clair que cette fin de partie ne concerne pas uniquement les personnages de la pièce en fin de vie, mais que ce soit toute l'humanité qui va vers un “échec et mat” depuis son entrée dans l'ère nucléaire. C'est une pièce qui redevient pleinement d'actualité depuis le conflit ukrainien, qui nous rappelle de manière glaçante la situation absurde et dangereuse que nous subissons depuis le début de la guerre froide. Pour conclure, il s'agit d'une lecture pas forcément très agréable, ni très gaie, mais la pièce est tout de même très intéressante, par sa complexité, sa subtilité, et bien sûr les très nombreux thèmes abordés. C'est en tout cas une très bonne manière d'aborder ou de découvrir le théâtre de l'absurde, version Beckett.

__________________________________

HAMM:
J'ai connu un fou qui croyait que la fin du monde était arrivée. Il faisait de la peinture. Je l'aimais bien. J'allais le voir, à l'asile. Je le prenais par la main et le traînais devant la fenêtre. Mais regarde! Là! Tout ce blé qui lève! Et là! Regarde! Les voiles des sardiniers! Toute cette beauté! (Un temps.) Il m'arrachait sa main et retournait dans son coin. Epouvanté. Il n'avait vu que des cendres. (Un temps.) Lui seul avait été épargné. (Un temps.) Oublié. (Un temps.) Il paraît que le cas n'est... n'était pas si... si rare.

CLOV:
Un fou? Quand cela? 

HAMM:
Oh c'est loin, loin. Tu n'étais pas encore de ce monde.

CLOV:
La belle époque!

Commenter  J’apprécie          166
Dans une pièce nue aux murs grisâtres, quatre personnages occupent la scène. Au centre, se trouve Hamm, un vieil homme aveugle, qui est cloué dans un fauteuil roulant et tyrannise Clov, en le sifflant sans cesse et lui donnant des ordres à longueur de temps.

L'histoire se déroule sur une seule journée qui semble interminable et les deux protagonistes principaux tournent en rond. Dans un coin, se trouvent deux poubelles dans lesquelles vivent les parents de Hamm. Ils ne sont plus que des déchets, n'ont plus aucune utilité et vivent leurs derniers jours en ressassant leurs souvenirs.

Il n'y a pas d'intrigue à proprement parler. C'est une partie qui se joue sous nos yeux où les répliques fusent des deux côtés. Un dialogue entre Hamm et Clov pour tromper l'ennui et la solitude qui les assaillent. Ne supportant plus les caprices de Hamm, Clov désire partir mais n'y parvient pas car ils ont besoin l'un de l'autre.

Cela fait bien plusieurs années que je n'avais pas lu de théâtre et cette lecture a été parfaite pour me remettre en selle. Cette pièce de Beckett mêle habilement le tragique au comique dans une atmosphère de fin du monde.

L'existences de ces personnages semblent vides et les journées paraissent se répéter inlassablement. Ils n'espèrent plus rien de la vie et la fin semble imminente, libératrice. À travers cette pièce, Samuel Beckett nous propose une vision bien pessimiste de l'humanité avec des protagonistes qui sont tous en pleine décrépitude.

Un excellent huis-clos, une lecture riche qu'il faudra que je relise pour en apprécier pleinement toutes les subtilités.

Lien : https://mesechappeeslivresqu..
Commenter  J’apprécie          80
4 personnages dans une pièce, seuls au monde qui ne semblent plus exister. Hamm est aveugle, dans un fauteuil roulant et se montre infect. Il donne des ordres à son fils adoptif, Clov, qui reste auprès de lui comme un chien, il ignore pourquoi. Son seul jeu, c'est de faire croire qu'il pourrait partir. Mais que ferait Hamm sans lui, et finalement inversement ? Pourtant Hamm souffre et cette situation l'agace. Les parents de Hamm sont présents aussi, cul de jatte, et installés dans une poubelle. Ils s'aiment et attendent eux aussi. Chacun attend donc sa fin : la mort ou la fin de l'histoire ?
On est dans l'absurde. C'est parfois très plaisant à lire et en même temps assez révoltant.
Commenter  J’apprécie          70
Dans la lignée des oeuvres du XXème siècle de Samuel Beckett que j'ai eu à étudier lors de mon premier semestre de ma licence de lettres, Fin de Partie était l'une des deux oeuvres les plus analysées en cours.

L'histoire se déroule en huis-clos, dans une pièce de maison que l'on peut qualifier de salon, sans décoration apparente, si ce n'est un tableau retourné. Au centre de cette pièce trône Hamm, dans son fauteuil, homme paraplégique et aveugle. Deux poubelles sont posées à ces côtés, dans lesquelles se situent les parents de Hamm, Nell et Nagg, bien entamés par l'âge. le serviteur, seul être qui semble totalement en emphase avec ses membres, c'est Clov, qui dirige les déplacements de Hamm, et obéit à ses ordres. D'un gris terne et obscur, la pièce n'est pas du tout acceuillante. Y plane une sensation de mal-être, d'angoisse, d'anéantissement et de mort prochaine.

Dans Fin de Partie, on peut déceler un manque d'humanisme flagrant. La chose qui choque le plus est sans doute la destinée de Nagg et Nell, qui finissent dans une poubelle, qui sont traités par leur fils comme des moins que rien, fils qui les rabaisse, les prive de nourritures, et en vient même à les haïr. Clov est réduit à un pantin, qui gesticule, se déplace guidé par la voix de Hamm, exécutant ses ordres à la perfection. le seul brin d'humanisme peut se voir à l'extérieur, lorsque Clov monte sur l'échelle, prend ses jumelles et regarde à l'extérieur de la fenêtre, les étendues de l'océan, et l'enfant, seul être vraiment vivant de l'ouvrage.

Au fil de la pièce, tout se réduit, s'amoindrit, pour finalement complétement disparaître. Nagg et Nell se voient refusés leurs dragées, remplacées par un biscuit qu'ils ne peuvent pas croquer. Clov n'arrête pas de se déplacer de tous côtés de la scène, pour, au final, complètement disparaître de la pièce, sans savoir réellement la teneur de sa disparition. le thème de la mort est presque omniprésent, et ce dès le début de la pièce, avec les parents d'âge avancé qui attendent leur heure dans leurs poubelles, le chien-pantin, inanimé, qui tombe aux pieds de Hamm, ce dernier même, ne possédant plus le contrôle de son corps, soumis à quelqu'un d'autre.

Hamm est un bourreau, qui donne continuellement des ordres à son serviteur Clov, se présentant comme une victime consentante, qui n'arrive pas à prendre la décision de partir de son plein grè. Mais au fil de l'avancement de la pièce, on se rend compte que le schéma sadomasochiste qui pèse sur Hamm et Clov se renverse. Hamm est dépendant physiquement de Clov, qui le déplace et s'occupe sciemment de lui. le bourreau n'est en fait qu'une victime, victime de sa condition, voire de sa vie.

Ce qui est exceptionnel avec les oeuvres de Samuel Beckett, c'est qu'en prenant le temps de lire, de savourer chaque phrase, chaque mot de ses histoires, ont peu y déceler maintes et maintes explications. L'auteur reste vague sur les significations de ses oeuvres, ce qui permet aux lecteurs d'user de son imagination pour mettre en scène mentalement la pièce, s'approprier les histoires, se faire une idée personnelle sur le caractère des personnages, décider du sens global du livre. Je n'ai sans doute exposé qu'un quart des thématiques cités dans Fin de Partie, mais une analyse plus précis de l'oeuvre serait bien trop longue et peu utile ici.

Pour finir, je peux vous dire que j'ai pris du plaisir à déchiffrer Samuel Beckett. Ce genre de plume mystérieuse est très rare ; il faut la lire avec curiosité, sans a-priori, et apprécier pleinement les mots du papier. Une histoire à première vue brinquebalante, mais qui se révèle bien plus moderne et réaliste qu'on le pense.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
Commenter  J’apprécie          70
Lire ou assister à une représentation? Pour fin de partie, sans hésiter, la représentation l'emporte. Au-delà désespoir qui domine (pour moi) à la lecture, la pièce jouée (ou du moins dans la mise en scène de Richard Jones) laisse émerger bien davantage ironie, cruauté , drôlerie même des situations et des dialogues. Même si Beckett affirme que ses pièces n'ont aucun message caché, difficile de ne pas en chercher là, interdépendance des quatre personnages dans un huis-clos dont on ignore la raison, et surtout permanence des gestes quotidiens, inadaptation de chacun, et finalement, la vie, malgré tout. Espoir ou désespoir? ni l'un ni l'autre, la question n'était pas là. Et après la représentation, chacun en entend ce qu'il veut, répond ou pas: puissance du théâtre!
Commenter  J’apprécie          60
Du grand n'importe quoi comme j'aime !

Un paralytique, Hamm - plus tout jeune, aveugle, avec ses parents, Nell et Nagg, qui vivent chacun dans une poubelle, et Clov, qui semble être quelque chose comme son fils adoptif, on ne sait pas trop, et qui accourt au moindre coup de sonnette de Hamm.

Un dialogue sans queue ni tête entre Clov et Hamm, qui revient sans cesse sur la question de savoir si Clov partira ou pas.

On ne sait pas où on est, on ne comprend pas où on va, et encore moins pourquoi, à vrai dire...

L'absurde pour l'absurde, voilà comment j'ai ressenti cette pièce. Et j'y ai davantage vu une partie de ping pong que d'échecs.

Bref, du Grand N'importe quoi, et c'est pas donné à tout le monde !
Commenter  J’apprécie          60
Je ne suis pas une grande lectrice de théâtre, mais là je dois avouer que j'ai adoré. C'est différent du théâtre classique, nous sommes dans au XXème siècle, dans le théâtre de l'absurde. Cette pièce est une critique du langage, avec des répétitions dans les répliques, les mots coupés, des jeux de mots ("Sans Hamm, pas de home"). On doit aussi une grande importance aux didascalies. Elle nous apporte une réflexion sur la vie, sur l'existence car elle évoque la routine des personnages, enfermés. Il ne se passe rien, les jours sont identiques, Hamm pose les mêmes questions, Clov y répond. Pourtant le temps passe, les parents de Hamm dans les poubelles vieillissent de plus en plus, ils sont mis à l'écart. L'humain devient un déchet. Hamm, qui maudit ses parents de l'avoir conçu nous renvoie à une question sans réponse : Pourquoi existe-t-on ? Très bonne pièce comique dans ces répliques absurdes.
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (4248) Voir plus



Quiz Voir plus

En attendant Godot, on répond à ce quiz

En quelle année cette pièce a t-elle été publiée ?

1948
1952
1956
1968

10 questions
316 lecteurs ont répondu
Thème : En attendant Godot de Samuel BeckettCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..