Son récit reflète la vie qu’il a menée dans le Levant, une vie d’exploration libre et passionnée. On y trouvera, outre des descriptions minutieuses des plantes et des animaux qu’il était venu examiner, des remarques sur la vie quotidienne des habitants, sur leur religion, leurs divertissements, leurs activités. En revanche, Belon, par respect de la vérité sans doute, a dédaigné d’y inclure tout ce qu’il n’avait pas vu, contrairement à ces voyageurs des temps passés ou futurs qui décrivent les appartements des « sultanes » auxquels, bien sûr ils n’ont jamais eu accès.
L’histoire de la « scandaleuse alliance » de François Ier avec Soliman se résume donc à des allées et venues incessantes entre Paris et Constantinople, à des négociations continues, à des traités officiels ou secrets, à quelques rumeurs et beaucoup de propagande. Désormais, les Turcs interviendront de moins en moins dans les affaires de l’Europe. Lépante marquera en 1571 un coup d’arrêt dans les entreprises offensives en Méditerranée occidentale. Il est vrai que les acteurs ont changé : Barberousse est mort en 1546, Charles Quint abdique en 1556 et laisse la place à un souverain moins porté à la monarchie universelle, Philippe II, qui signe en 1559 la paix avec la France, laquelle connaît d’ailleurs des guerres civiles qui suffisent à mobiliser ses énergies. Soliman lui-même meurt en 1566 en Hongrie.