Ah je reconnais bien
Gregory Benford là.
Une sacrée manie d'utiliser du vocabulaire scientifique de haute volée sans vraiment l'expliquer – que les pilotes comme les comptables manipulent à loisir – associée à une formidable imagination pour construire des situations cosmiques exotiques et percutantes.
L'auteur est vache avec son héroïne pilote Claire et son IA de vaisseau Erma. Non seulement leur dernière mission de tractage de comète a lamentablement échoué, mais les voilà rattrapée par les juristes qui lui imposent, pour la peine, une autre mission autrement plus risquée : déplacer un trou de ver qui s'est excité suite aux imprudentes expériences des chercheurs. Cela va les entrainer dans une aventure proprement stupéfiante.
La personnalité un brin anarchiste de Claire et ses dialogues avec Erma (qui possède un humour pince sans rire, peut-être sans le savoir) sont savoureux. Benford aime bien les personnages qui défient le système, mais celle-ci a un humour sarcastique très agréable.
Quant à l'aspect stupéfiant de l'aventure, je dirais seulement que l'auteur déploie la même imagination que dans son grand cycle du Centre Galactique (toujours en cours de lecture chez moi) : il sait me faire rêver.
Mais pourquoi faire tant usage de jargon scientifique comme si tout un chacun le maîtrisait sur le bout des doigts ? Pourquoi ne pas l'accompagner d'images vulgarisatrices ? Benford n'arrête pas de faire prononcer le terme « moment angulaire » par ses personnages (même les comptables). Dire au détour d'un dialogue que le machin tourne, c'est jouable non ? Bon, en fait il tente l'image avec son évocation de derviche tourneur, mais il y avait moyen de faire plus simple.
En fait il manque un Jack O'Neil pour interrompre une
Samantha Carter quand elle se lance dans ses explications scientifiques (référence Stargate SG1 ^^).
Le plus drôle, c'est que Claire dit à un comptable d'arrêter avec le jargon dès qu'un juriste se met à parler, lol !
Voilou ! Une lecture agréable aux images exotiques et du jargon organisé en poésie.