Je remercie les Presses Universitaires du Midi, et Masse Critique, de Babelio, de m'avoir permis de lire
Comprendre et parler l'arabe maghrébin, de
Saïd Benjelloun, et d'en faire la critique.
Pourquoi choisir de faire la critique d'un manuel d'apprentissage d'une langue étrangère ? Je dois avouer que j'ai été poussée par la curiosité. Faire cette critique m'a paru une sorte de défi. J'ai appris plusieurs langues étrangères, au lycée et à la fac, alors pourquoi ne pas essayer d'apprendre l'arabe maghrébin ?
Cet ouvrage, réalisé par un professeur à l'université de Toulouse
Jean-Jaurès, est destiné à des étudiants qui veulent apprendre l'arabe maghrébin parlé au Maroc, en Algérie et en Tunisie. Dans mon cas, il s'agit d'un "support d'auto-apprentissage" puisque il s'adresse à une personne qui va l'utiliser de manière autonome, en dehors du cadre du lycée ou de l'université.
Le niveau visé par l'ouvrage correspond à B2 du Cadre Européen commun de référence pour les langues (CECRL). Il s'agit d'un niveau avancé.
L'ouvrage comprend une introduction, puis douze chapitres correspondant aux leçons, un mémento, une partie conjugaison, une partie lexicale, et se termine par la bibliographie.
Pour chaque leçon, l'étudiant dispose de deux graphies :
- page de gauche : graphie latine, qui permet d'avoir une prononciation exacte, si vous ne savez pas lire l'arabe.
- page de droite : graphie arabe, qui suppose que vous savez déjà lire et écrire en arabe littéral, ou que vous êtes en train de l'apprendre. Les deux lectures peuvent être utilisées de manière complémentaire.
Les enregistrements sonores des leçons permettent d'entendre les dialogues, fournissent des traductions et des explications détaillées en français, ainsi que les corrigés des exercices.
L'ouvrage est illustré par des photos du sud marocain.
Pour faire cette critique, j'ai téléchargé le support audio de la première leçon et j'étudié cette leçon : "Qui je suis" (skun ana) en utilisant la page de gauche car je ne lis pas l'arabe.
Au tout début, je me suis contentée d'écouter la leçon, sans rien comprendre. J'ai écouté plusieurs fois l'enregistrement, je me suis ensuite aidée du texte en graphie latine ; Il s'agit de dialogues simples de la vie quotidienne, comme par exemple une petite conversation téléphonique.
Lorsqu'on consacre du temps à l'apprentissage de la leçon, qu'on écoute plusieurs fois le texte, qu'on fait l'effort de rechercher les éléments qu'on ne comprend pas, qu'on s'aide des explications du professeur, on remarque que l'on comprend un plus grand nombre d'éléments et que l'on peut les réutiliser pour faire d'autres phrases. Au final, on a le plaisir de comprendre une petite conversation, et de pouvoir communiquer, même s'il s'agit d'une communication très simple, ce qui est déjà très gratifiant.
Il me semble qu'au terme des douze leçons, l'étudiant aura pu s'exercer, consolider ses acquis et disposer de bonnes connaissances ce qui est le résultat recherché.
En conclusion, selon moi - et je ne suis ni professeur, ni étudiante en linguistique - la méthode proposée est efficace et bien conçue.
Il faut mesurer les risques, lorsqu'on coche "
Comprendre et parler l'arabe maghrébin" dans une liste de livres proposés à Masse Critique. le risque, c'est d'avoir envie d'aller plus loin dans son apprentissage, de ne pas vouloir se limiter à son aspect oral - qui déjà, vous l'avouerez, représente un effort important lorsque vos années d'étudiante sont loin, très loin derrière vous....
Alors, ne pas arrêter, poursuivre l'apprentissage des douze leçons du manuel ? Et de plus, apprendre à lire et écrire l'arabe ? Ce serait un vrai défi... je suis assez tentée..