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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec un tel sujet, le risque est énorme. Ceux de ma génération se souviennent peut-être des larmes versées avec Ryan O'Neal quand meurt Ali McGraw à la fin de Love story. Culte et pourtant bien sirupeux, bande-son assortie. Heureusement, la littérature est un art qui, pratiqué avec talent, sincérité et délicatesse permet d'offrir des bouquets d'émotions. Les larmes peuvent faire du bien, puiser leur source dans la beauté et la force des sentiments, dans la colère aussi. Les larmes peuvent apaiser et donner une furieuse envie de vivre.

Car d'emblée, nous le savons, la voix de celle qui raconte est une voix d'outre-tombe. Sarah est morte, à 42 ans, balayée par un cancer foudroyant détecté alors qu'elle était enceinte de son deuxième enfant. Sarah est morte mais sa colère est toujours là, mêlée à l'amour qui l'unit à Théo et à leurs deux jeunes enfants, Simon et Camille. Sarah est morte et son dernier acte d'amour est de permettre à Théo de libérer son esprit du deuil pour rester sur le chemin qu'il a toujours privilégié et pour lequel il est si doué : celui de la vie ; et par la même occasion, la laisser reposer en paix. Alors Sarah raconte. Comment Théo, plus jeune qu'elle, a pourtant joué le rôle de tuteur autour duquel elle s'est enroulée pour laisser de côté ses peurs et ses failles pour avancer, s'autoriser à aimer et à croire au bonheur. Il faut dire qu'il est irrésistible ce "lutin", boosté à l'optimisme, à la beauté et à "La vie est belle" de Capra. de quoi chasser les dernières traces du spleen que la jeune femme traîne depuis son adolescence. Sarah raconte la vie, les projets, l'amour fou, la naissance de Simon, les avancées professionnelles, la deuxième grossesse, le diagnostic terrible, l'entrée en guerre (oui, il y a quelques accents de la guerre est déclarée aussi)... Sarah raconte et le lecteur se saisit de sa colère, parce que non, pas sûr que ce soit vraiment juste que les forts soient frappés.

J'ai versé mes premières larmes à la page 135 et ensuite, bah... c'était parti. Mais ce qui m'a fait pleurer, c'est la chaleur qui se dégage de ce récit, la farouche volonté affichée par tous de faire face ensemble, bien droits, unis par ce qu'on ne peut pas qualifier autrement que de l'amour, qu'il soit exprimé par le regard d'un ami, par le message d'un patron, par celui qui sait qu'il va rester ou par celle qui sait qu'elle va partir. le respect total des sentiments de l'autre, de sa douleur, du chemin qu'il emprunte pour s'en sortir. Et puis, il faut le dire, faire parler Sarah donne une force extraordinaire au roman, excluant toute mièvrerie par son langage direct qui ne se cache derrière aucun faux-semblant. On comprend, au moment des remerciements et en lisant les commentaires sur les réseaux sociaux que l'auteur utilise une matière autobiographique ce qui amplifie le tour de force et explique sans doute en partie ce judicieux parti-pris de narration.

Peut-être que si Franck Capra vivait au 21ème siècle, il aurait aimé s'emparer de ce texte, magnifique hymne à la vie, pour en faire l'un de ses chefs d'oeuvre. Qui sait ? Tous les ingrédients sont là. Impossible de ne pas être touché par la force positive qui se dégage de ce roman que l'on termine dans un grand sourire baigné de larmes en se disant que oui, faut pas l'oublier, la vie est belle.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Sarah est morte. Pourtant, dans ce premier roman de Thibaut Bérard, elle nous fait une visite guidée de son plus proche vivant. C'est le privilège de l'amour, celui de Théo avec qui elle a partagé sa vie.
Jeune fille, elle ressemblait à Sandrine Bonnaire dans "Sans toit ni loi" d'Agnès Varda mais la rencontre surprenante avec une psy lui a permis de ne plus avoir envie de se flinguer chaque matin. Cela explique son envie d'aimer et d'être aimée même s'il lui arrivait parfois de dire devant ses amis témoins qu'elle allait mourir avant 40 ans, réminiscence de sa jeunesse de punkette.
Le bonheur elle va le vivre avec Théo, ce jeune homme foufou qu'elle appelle Lutin et qui sous ses airs de déconneur est un grand amoureux. La naissance du petit Samuel va les combler. Quand arrive Camille quelques années plus tard la situation va changer puisqu'on découvre à Sarah une tumeur qui met sa vie en danger.
Théo résume la situation à leurs proches : maladie, très grave, cancer, ne pas compter sur une guérison, avancer étape par étape, accouchement prématuré, commencer la chimio ; se préparer au pire, tous ensemble.
Pourtant, face à ce putain de cancer ils décident de se battre comme des super-héros.
Face à l'adversité Théo voit des signes partout et pense à cette expression "Il est juste que les forts soient frappés" comme un défi qu'ils sont capables de relever et qui donne ce drôle de titre au roman. Je comprends très bien cela. Cela veut dire qu'ils endurent ça parce que justement ils en sont capables.
Et le plus incroyable c'est qu'ils vont y arriver. La fête pour l'anniversaire de la quadragénaire en est la preuve même si on sait dès le départ que c'est un sursis puisque Sarah va mourir à 42 ans.
Alors quand une tumeur revient, signalée par des essoufflements et une grosse fatigue, la combativité de Sarah en prend un coup face aux séances de chimio qui l'attend. Théo, lui, ne veut pas baisser les bras malgré la vie épuisante qu'il doit mener entre l'hôpital, le travail, les enfants.
Jusqu'au jour où il rencontre Cléo.
Bon, je ne vais pas raconter la fin cousue de fils blancs qui m'a beaucoup énervée parce qu'elle gâche cet excellent roman mais comme par hasard, à partir de ce moment-là, Théo va être d'accord avec Sarah qui a envie que ça cesse, qui a envie de mourir.
Sarah, de son nuage, lui trouve des circonstances atténuantes mais quand même, le fait qu'il n'ait aucun sentiment de culpabilité me semble assez improbable.
Alors que j'ai dévoré ce livre qui aborde le sujet triste de la fin de vie avec beaucoup d'humour je regrette que ça ne soit pas un « sans faute » avec cette fin qui n'est pas à la hauteur du reste.


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Avant Théo, Sarah était en vrac et avait tout le temps besoin de sa psy. Avant Sarah, Théo passait son temps à faire l'idiot pour amuser la galerie. Et puis Sarah a rencontré « Lutin », ce gamin de six ans son cadet. Et puis Théo a rencontré « moineau » qui lui a donné l'envie de devenir « responsable ». Ces deux-là se sont reconnus instantanément et vont s'aimer à la folie. Même si il faut toujours se méfier du bonheur, qui ne nous est que – très rarement – accordé pour la vie … Mais, bon, comme le dit régulièrement Sarah : « moi, de toute façon, je vais crever avant quarante ans ! » …

Viendra le temps de la joie et la naissance de Simon. Viendra le temps de la maladie et la naissance de Camille. Viendra le temps des larmes, après le terrible diagnostique du « Dr House », et viendra le temps du combat en compagnie de la formidable « Dr Quinn » …

Un magnifique premier roman de Thibault Bérard, qui ne s'en est pas tenu à cette seule tentative et nous a livré la suite dans un deuxième opus (« Les enfants véritables ») que je ne manquerai pas de lire ! Son écriture est superbe, sincère, tragique et – paradoxalement – emplie d'humour. Les mots sont justes : dans ce récit il n'y a pas de place pour la « langue de bois » … Une douloureuse et néanmoins lumineuse histoire d'amour, qui n'est pas sans me rappeler – avec beaucoup d'émotion – celle, lue il y a une cinquantaine d'années, lors de mon adolescence … (« Love Story »)
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A 20 ans Sarah a voulu en finir avec la vie. Aujourd'hui à l'aube de la trentaine, alors qu'elle mène une vie enfin épanouie avec Compagnon Théo, son fils Simon et que tout le monde se réjouit de sa nouvelle grossesse, elle apprend qu'elle est atteinte d'un cancer.
Sarah raconte elle-même son histoire.
Une histoire de bonheur, de partage, de douleur, de combat, d'amour, d'amitié, de deuil mais aussi d'espoir et de résilience maniée avec intelligence, justesse, émotion et même humour parfois.
Un roman fort qui m'a frappée en plein coeur.
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Du lieu où elle nous raconte son histoire, sa jeunesse rebelle, l'amour de Théo, le diagnostic foudroyant de la tumeur au moment même où la première grossesse fait le pari de l'avenir, et puis les combats plus épuisants d'être sans cesse renouvelés, Sarah surplombe son passé et le futur sans elle. Son présent ne se situe plus dans sa vie et il lui reste juste le temps de ramasser les pans de son existence pour s'en munir avant d'acquiescer au départ définitif. Pour viatique elle emporte l'amour de Théo, les rires de ses enfants, la tendresse des amis, tout ce qui l'a enveloppée avant et pendant sa maladie. En adoptant le point de vue (le point de vie) de celle qui a déjà tout quitté, l'auteur nous fait mesurer le poids de ce à quoi celui qui meurt, comme celui qui reste, doit renoncer.
De la même manière que Sarah a appris à vivre, il lui faut maintenant apprendre à mourir. Mais est-ce que la mort s'apprend ? Est-ce que des deux côtés du dernier souffle, ceux qui partent comme ceux qui restent, ont à accomplir une ultime tâche, propre à chacun, qui ne se résout pas uniquement à ce que l'on nomme "le travail de deuil" ? Cette quête aboutirait-elle non pas au déni et encore moins à l'oubli, mais, à l'inverse, à une appropriation apaisée de la mort, de l'absence irrévocable, et à son intégration dans la pulsion de vie ? Qu'est-ce que c'est "être fort" ? Assumer le quotidien jusqu'à l'épuisement, croire mordicus en l'invraisemblable, comme Théo ? Supporter les traitements violents et la dégradation physique, repousser toujours plus haut le rocher de Sisyphe, comme Sarah ?
Il me semble que ces questions irriguent l'histoire poignante de Sarah et Théo et donnent au roman de Thibault Bérard une profondeur et une force d'autant plus remarquables que jamais l'émotion qui suinte de chaque phrase ne fait sombrer le récit dans le larmoyant. Jusqu'au bout, une énergie vitale vient contrebalancer le chagrin et je reste encore sous le choc de cet équilibre déroutant entre la vraie tristesse éprouvée empathiquement face aux deux personnages et une sorte de soulagement lumineux à l'idée que leurs choix restent au service de ce qu'il y a de plus vivant en nous. C'est un peu comme si le roman de Thibault Bérard alternait indéfiniment les ténèbres et la lumière. Quoique... non ! Il n'y a pas d'alternance mais une continuité ou mieux une imbrication des unes et de l'autre. Oui, j'ai ressenti EN MÊME TEMPS et sans pouvoir les démêler le chagrin et la joie au coeur de l'histoire de Sarah et Théo et cela même dans les situations les plus dramatiques, les plus désespérantes. Et cette impression me reste encore de manière très prégnante.
Sans doute l'écriture est-elle pour beaucoup dans cette sensation d'équilibre délicat qui me reste en mémoire. Factuelle, dépouillée, et pourtant terriblement suggestive, elle joue de l'ironie et de la dérision un peu bravaches, totalement en accord avec ce que l'on imagine de la personnalité de la narratrice, mais elle exprime aussi la colère, le désespoir, la lassitude tout en restant pleine de pudeur et de dignité. Une écriture qui ne cache rien des montagnes russes émotionnelles des deux personnages et qui nous en emplit le coeur.
Roman d'amour, roman d'apprentissage, roman tragique et optimiste, "Il est juste que les forts soient frappés" continue d'habiter ma maison et de chuchoter "Je ne suis pas loin, juste de l'autre côté du chemin".
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Un 1er roman qui vous prend par le colbac pour ne plus vous lâcher !

Attirée par la couverture et par le titre, je m'empresse de lire la 4e de couverture : l'histoire d'une jeune femme pleine de vie, follement amoureuse et bientôt maman pour la 2ème fois qui découvre qu'elle est atteinte d'un cancer ! Au secours ! Pas pour moi, me dis-je en reposant prestement l'objet du désir déjà plus désiré.

Et pourtant… pourtant il y a notre prix de Maffliers pour lequel notre petite équipe de 10 passionnées lit, lit à plus soif tout ce qui lui passe entre les mains pour tenter de dénicher des perles rares parmi tous ces livres de la rentrée littéraire. C'est Alex, moins effarouchée que moi qui va s'y coller. Et Alex est dithyrambique... Bon…
Alors oui, on y parle de la mort, beaucoup. Mais on y parle surtout de la vie, pas d'une petite vie rabougrie, pas d'une petite vie "de tous les jours", non, d'une "petite vie de tous les jours qui sait qu'elle n'en a plus pour très longtemps", d'une envie de vivre à couper le souffle, à décrocher les étoiles, à repousser la mort. Et Sarah, du haut de ses limbes nous hurle "Mais vivez bon sang, vivez !"
On y parle aussi d'Amour, d'un amour transcendé, d'un amour qui se croit le plus fort, comme dans les chansons.
Alors oui, on pleure (beaucoup me concernant… le record lacrymal détenu par "Sur la route de Madison" est battu à plate couture) et oui, comme Théo, l'amoureux, Théo le lutin, le super-héros, on a envie de croire au miracle malgré les évidences. On est embarqué par cette écriture sincère, tirée au cordeau, à fleur de peau, qui jamais ne tombe dans le pathos, on est happé par le rythme du récit.

Une lecture marquante, intense et qui remet chaque chose à sa vraie place.

A lire !
"La force d'un homme se mesure à ses faiblesses"
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Très touchant. Belle écriture, j'ai ressenti toutes les émotions vécues par les protagonistes : joie, peur, colère, impuissance, détermination, épuisement. J'ai cheminé dans l'histoire comme si j'en faisais partie.

Un roman d'amour qui fait du bien, malgré la fin qui quoique anticipée est tout de même crève-coeur.

Petit agacement : l'auteur utilise abondamment le "name dropping". Pour moi, cet apport aux texte n'ajoute aucune valeur à la belle histoire.
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Sarah est morte. C'est elle-même qui nous le dit d'ailleurs, dès la première page du roman.

Mais avant de partir pour de vrai, elle remonte le fil de son existence.

Elle, la jeune femme tourmentée et dépressive va rencontrer Théo.

Théo et Sarah s'aiment. Un amour qui les emporte, elle l'écorchée vive et cet homme si plein de vie.

Un amour couronné par la naissance du premier enfant, Simon.

Puis la deuxième grossesse mais cette fois-ci, une ombre fond sur eux. La jeune femme découvre qu'elle est atteinte d'une tumeur. Une course contre la montre s'engage.

Ce roman est celui de la vie. Ce qui peut paraître paradoxal sachant que le thème traité est celui de la mort.

Mais ce couple respire la vie. La force et l'optimisme. Mais aussi la fatigue, l'usure, la douleur et la peine.

On passe, au fil des pages, du rire aux larmes.

L'on suit impuissant, les moments d'espoir et de doutes.

Mais il faut continuer car Théo, malgré tout, veut et doit vivre. C'est ce que Sarah souhaite pour lui aussi. Même lorsque dans les dernières pages, cette soif de vivre fait mal aussi.

Ce roman est véritablement un tourbillon d'émotions qui ne laisse pas indemne.
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Sarah
Fauchée par un cancer
A seulement 42 ans...

Dès les premiers chapitres, l'issue est fixée. Elle sera fatale à Sarah.
Sarah, qui nous parle de là-haut.
Sarah, la punkette, qui revient sur sa vie avec ses hauts et ses bas, qui évoque son amour abyssal pour Théo, Simon et Camille.
Mais une Sarah qui souhaite aussi trouver la paix et enfin s'affranchir de ce cancer.

Pour ce premier roman, Thibault Bérard donne vie à deux amoureux, qui vont devoir se battre alors que la vie ne leur fait aucun cadeau.
Un cycle se termine, un autre commence. On ne sort pas indemne de cette histoire.
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Je referme ce beau et dur roman avec un reste de larmes aux yeux. Poignant, émouvant, mais tellement réaliste.

Depuis l'au-delà, Sarah raconte sa courte vie, le bonheur brutalement interrompu par la maladie et le terrible combat qui s'ensuit.
Cette construction m'a fait penser au roman de Michel Rostain "le fils". Tellement dur celui ci également.

De ce fait, on sait tout de suite quelle sera l'issue...on sait dès le début qui va gagner...
Et pourtant, je me suis surprise à espérer avec les personnages, à me réjouir à certains moments. C'est toute la force du récit, on vit et vibre avec Sarah et son grand enfant de compagnon Théo.
"Il est juste que les forts soient frappés" est un roman qui parle d'amour, d'amitié, de volonté, de courage.
C'est aussi un roman qui parle de vie, d'espoir, de tolérance.
La relation naissante de Théo avec Cléo, vue de l'extérieur, aurait eu toutes les chances de me choquer. Et pourtant, après tout ce qui a précédé, je ne l'ai pas été et je l'ai même comprise.
Une belle leçon : ne pas juger ce que l'on ne peut finalement pas comprendre si on ne l'a pas vécu.

Un roman très très fort à ne pas forcément mettre entre toutes les mains.
On est tous confrontés à un moment ou à un autre à cette terrifiante maladie qu'est le cancer. Qui ne connaît pas au moins un cas ? Il faut juste ne pas le lire au mauvais moment.
Ou retenir avant tout le message positif.



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