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Au-delà de la mort, quelque part dans les limbes, Sarah nous raconte son histoire. Sa jeunesse rebelle, ses fêlures , son coup de foudre pour Théo, leur histoire d'amour fou, leurs amis, leurs enfants et cette foutue maladie qui l'a emportée à 42 ans.

En filigrane, il y a le cinéma, surtout ce film de Franck Capra et son ange, « It's a wonderful life » mais aussi « La vie est belle», Fellini et Varda. Il y a la littérature, la musique qui porte, réconforte, Nick Cave, Aerosmith, Les Beatles.

Le cinéma, la littérature, la musique et le tourbillon de la vie, une multitude de petits moments de bonheur, de tendresse. Tout semble si simple et limpide, la vie, l'amour. Sarah, forte d'un bonheur qu'elle n'osait plus espérer, Théo, protecteur, amoureux, et leurs deux enfants Simon et Camille.

Mais la maladie en a décidé autrement, juste avant la naissance de Camille. Sarah, Moineau fragile, Esperate housewife et Théo, Lutin lunaire, boule d'énergie, vont lutter de concert, soutenus par leurs amis, leurs proches. Ils sont forts, ils veulent défier la mort, être valeureux, invincibles. Il y aura ce carnet de combat avec la liste des facteurs de vie pour contrebalancer cette foutue maladie, il y aura des chimios, des rémissions, de l'espoir, l'urgence de vivre, du courage, des moments doux, des retours en enfer, l'irrémédiable.

Le récit de Thibault Bérard est bouleversant et lumineux à la fois, porté par une écriture vive au tempo fébrile, avec juste ce qu'il faut d'humour pour nous faire sourire à travers les larmes.

Au coeur de la tragédie, il y a ce maëlstrom d'émotions qui vient nous broyer le coeur et résonne comme un magnifique hymne à l'amour, à la vie.
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Dès l'incipit, le ton est donné, la narratrice est morte à 42 ans. Les choses sont claires, il ne s'agit pas d'une comédie. Pourtant l'auteur réussit à faire de quelque chose de dramatique, quelque chose de beau, et oserais-je le dire, quelque chose de léger. Cela n'empêche en rien l'émotion, puissante, très présente. Mais le parti-pris d'une certaine distanciation dans la narration permet de mettre de la légèreté et parfois de l'humour là où il y aurait eu matière à pathos. le résultat est étonnant, un véritable hymne au bonheur, à la puissance de l'amour et à la vie ...

Elle, Sarah, une punkette suicidaire persuadée qu'elle mourra avant ses 40 ans, ne se croit pas douée pour la vie.
Lui, Théo, un peu plus jeune qu'elle, fou de cinéma, de Frank Capra et de Fellini arrive à la persuader du contraire.
Ensemble, elle est son Moineau, il est son Lutin, c'est l'amour fou, la vie joyeuse, les amis, la naissance d'un petit garçon. Puis quelques années après, une seconde grossesse au cours de laquelle on découvre un cancer très agressif à Sarah. Ils ne vont désormais plus quitter celui qu'ils appellent Dr House. Et c'est l'origine du titre, Théo qui, fort de leur amour, les croit invincibles, décrète qu'"il est juste que les forts soient frappés ", parce que forcément eux sont plus capables que d'autres de s'en sortir...

Des personnages terriblement romantiques et attachants, une très belle écriture font de ce premier roman, une réussite. Un texte lumineux et fort dont après réflexion, j'ai trouvé la fin magnifique car de prime abord elle m'avait surprise ...
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Ce roman "il est juste que les forts soient frappés" me faisait de l'oeil depuis longtemps, j'ai décidé une bonne fois pour toute de m'y plonger et je ne l'ai pas regretté.

C'est l'histoire de Sarah une ado rebelle, déjantée, qui flirte avec la mort et qui finalement réussi à apprécier la vie lorsqu'elle fait la connaissance de Théo. Ils tombent profondément amoureux.

Sarah et Théo forment un couple d'aujourd'hui, ils se complaisent et trouvent dans leur vie une certaine sérénité auréolé par la naissance d'un petit Simon. Leur bonheur tout simple va voler en éclat quand au moment de sa seconde maternité, peu avant la naissance de Camille, les médecins détectent une tumeur cancéreuse. Sarah va mourir.

Non je ne trahis rien de l'intrigue en vous écrivant cela, car dès le début de ce roman c'est Sarah qui s'adresse au lecteur, dans les limbes où elle vit désormais.

Sarah va nous raconter son histoire, son aventure, son adolescence mouvementée, sa rencontre avec Théo, pierrot solaire, un peu rêveur, les copains, la famille, les projets, et puis le diagnostic, la chambre d'hôpital, les médecins, les infirmières, une page qui se tourne et une envie irrépressible de continuer à vivre malgré tout.

Ce roman est portée par une sincérité et une justesse dans l'écriture.

THIBAULT BERARD nous parle de la maladie, la mort, mais il nous parle surtout de la vie, du bonheur, de l'amour, de l'amitié.

L'auteur aborde aussi l'urgence de vivre, l'urgence d'être heureux car pour Théo et Sarah la vie est belle, en référence au film de Frank Capra qui accompagne leur histoire d'amour.

C'est un beau roman bouleversant ,lumineux, sans mièvrerie ni pathos où l'humour sait trouver sa place et où la musique rythme les bons et les mauvais jours.

Un roman à découvrir.
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Sarah et Théo, c'est une histoire à la vie à la mort.Ils s'aiment passionnément. Elle, ancienne punkette torturée, ne pensait pas tomber sur lui, homme adolescent, rempli d'optimisme et de naïveté, tout comme elle ne pensait pas non plus passer le cap des 40 ans. Leur vie est un tourbillon d'amour, de projets et de moments heureux, tous les deux, avec leur bande de copains, avec Simon, leur fils, puis arrive la maladie de Sarah, qu'ils vivront aussi intensément qu'ils s'aiment...Malgré le désespoir et la tristesse qui les habitent, ils veulent garder leur joie de vivre, s'aimer comme avant et profiter des moments qu'il leur reste.  

L'originalité de ce roman réside dans le fait que c'est Sarah qui nous raconte son histoire. Elle est morte, on le sait, et elle nous annonce cela d'une manière très désinvolte, faisant comprendre au lecteur qu'il est inutile de s'apitoyer sur son sort. Ce qu'elle veut d'ailleurs c'est que les vivants l'oublie, c'est être en paix et ne pas sentir que l'on pense à elle avec tristesse. Ce qu'elle veut, aussi, c'est raconter son histoire pour en finir une bonne fois pour toute, et raconter ses derniers moments de vie, que la maladie a rendus infiniment précieux. Elle revit les jours de traitement, les visites à l'hôpital les retours à la maison, les amis, les enfants, les parents, les jours d'espoir et les moments de lassitude.Elle veut vivre, mais contrairement à Théo, elle ne se voile pas la face et veut garder les pieds sur terre. Son ton est juste, souvent humoristique, toujours tendre envers les siens, envers Théo surtout... On comprend à travers ses mots, combien la vie est précieuse.  
Ce roman est magnifique, bouleversant et lumineux, car à travers cette descente aux enfers, c'est la vie que l'on célèbre au final, et cette délivrance qui arrive quand la souffrance ne peut plus être supportée, pour l'un comme pour l'autre. Leur parcours est dur mais ils ne cesseront d'espérer, jusqu'au bout, et même après la mort de Sarah, c'est la vie que l'on célèbre. 
Ce roman est d'une beauté infinie, une sorte de lourd chagrin plein d'amour et de vie...

Livre lu dans le cadre des 68 premères fois #68premieresfois
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"La vie, ce n'est pas d'attendre que l'orage passe, mais d'apprendre à danser sous la pluie." - citation anonyme, attribuée à tort à Sénèque

"Il me reste à raconter les jours les plus précieux de ma vie, puisque ce sont ceux qui m'ont été offerts par la mort alors même qu'elle avait prévu de me les enlever."

Un titre qui accroche, une 1re de couverture qui attire autant que la 4e repousse : bref, entre Thibault Bérard et moi, c'était pas gagné. Malgré les chroniques toutes très enthousiastes et sans les #68premieresfois, je crois qu'on en serait encore à s'ignorer superbement tous les deux.

Et pourtant.
Il y a des romans qui vous volent les mots. Un véritable hold-up, sans effraction parce que vous avez laissé l'histoire entrer, et qu'elle en a profité pour mettre le pied dans la porte afin d'être sûre que vous la lirez jusqu'au bout. Il est juste que les forts soient frappés, 1er roman de Thibault Bérard aux Éditions de l'Observatoire, est de ces romans-là.

Sarah nous parle depuis un endroit dont on ne parle plus, dont on ne revient pas.
Sarah est morte le 12 juillet 2015 à 17 h 42 d'une récidive fulgurante de son cancer, et pourtant c'est elle qui raconte à la 1re personne le combat qui a été le sien et celui de Théo plusieurs années durant.

"J'étais une femme quand je suis morte - une jeune femme de 42 ans, ça vous donne déjà une idée de l'ampleur du drame à venir."

Nous voilà prévenus.
Disons-le tout net, si ce point de vue narratif est audacieux, astucieux, inattendu, il est surtout risqué ; l'un des possibles écueils étant que Thibault Bérard n'arrive pas à s'effacer suffisamment pour laisser entendre la voix féminine qui porte son histoire ; un autre étant que le récit s'enfonce avec une complaisance doucereuse dans le pathos et la morbidité comme dans la masse spongieuse d'une guimauve. Il n'en est rien. La raison en est celle qui raconte, précisément : Sarah.

Sarah, petit moineau fragile et frondeur - oserais-je écrire trompe-la-mort ? :

"Moi, de toute façon, je vais crever avant 40 ans."

Sarah qui mène une vie quasi fusionnelle avec Théo, son lutin, son cadet de 6 ans :

"On est bien, tous les deux. On se nourrit l'un de l'autre […] La vie hurle et c'est bon."

Sarah qui croit bon de nous prévenir :

"Ne me voyez pas comme une victime ou une malade.
Voyez ça comme ce que c'est, une histoire. Ce n'est pas parce qu'elle est vraie et dure par moments, ni même parce qu'elle finirait mal, que ce n'en est pas une ; toutes les vies sont des aventures extraordinaires, pour qui peut les voir dépliées devant soi."

Soit.
Alors, entrons dans les plis de l'histoire extraordinaire du moineau et du lutin, une histoire dont on sait qu'à la fin le cancer aura gagné. Sans tout balayer.
La question est là, évidemment : Il est juste que les forts soient frappés est-il une tragédie ?
Non, parce que ce roman, c'est la vie même, celle qui commence par une rencontre improbable entre Moineau écorchée vive cachant mal sa vulnérabilité et Lutin aux airs d'adolescent solaire prêt à compenser les "errements lunatiques" de Sarah.

Sarah et Théo se laissent aller au bonheur, celui d'être deux, celui d'être trois à l'arrivée de leur petit garçon, Simon. Celui d'être quatre quand une 2e grossesse s'annonce ? Non. En fait, ils ne seront jamais quatre. Ils seront cinq, irrémédiablement cinq, jusqu'au bout. le cancer de Sarah a été diagnostiqué alors qu'elle porte encore Camille qu'il faut faire naître, prématurée, par césarienne afin de ne pas retarder la mise en oeuvre de la chimiothérapie. La mort s'invite alors qu'une vie vient, frémissante et fragile.

Plombant ? Larmoyant ? Encore une fois, non.
Malgré l'absence de suspens connue dès les toutes premières pages, nous nous prenons à espérer qu'un miracle advienne tellement tous les personnages sont beaux et bouleversants, unis dans leur combat, Théo et Sarah bien sûr, leurs familles, leurs amis aussi, Leyla, Clément, Yanis… et les enfants, Simon et Camille, la meilleure raison qui soit pour continuer à se battre et à espérer.

Il y a cette phrase de Théo :

"Mon amour, on va entrer dans une vie extraordinaire, tu comprends ? Ce sera notre vie, voilà. On va se battre et on va gagner, et on sera justement exceptionnels parce que ça a l'air impossible."

comme un écho à celle de Mark Twain :

"Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait."

Nous avons envie d'y croire avec lui, avec eux, nous espérons que l'énergie qu'ils déploient soit communicative et bienfaisante, nous nous tenons à leurs côtés. Et quand arrive enfin la rémission en dépit du pronostic initial du Dr House,

"Je n'ai pas actuellement les moyens de soigner votre femme"

quand nous voyons Simon et Camille grandir, Théo et Sarah s'autoriser à (re)vivre des moments heureux, nous nous prenons à nouveau à croire que notre saine colère envers une situation terriblement injuste (foutu titre !) a porté ses fruits et que peut-être Sarah se verra-t-elle accordé "[…] ce temps, que je n'ai plus devant moi, pour revivre des heures qui ont été celles du début, de l'envol, du jaillissement, de la naissance, de l'attente, de l'espoir, de l'imprévu, de l'inconnu, de l'inédit."

C'est idiot je le sais, nous ne pouvons nous empêcher d'être optimistes tout en sachant que la vague, immense, va tout emporter sur son passage, nous laissant avec Théo, dévastés. Encore que Théo, lui, vient de rencontrer Cléo "ce nom seul, qui ressemble au sien, est une échappée folle, une chute vers les nuages", Cléo dont l'intrusion alors que Sarah se meurt est discutable, si ce n'est qu'elle montre que la vie, toujours elle, sait ébaucher un coin de ciel bleu.

Rarement l'expression passer du rire aux larmes n'a été aussi pertinente. Je pense qu'une des raisons tient à ce que les personnages sont doués, très doués même, pour la vie, et que ce roman confirme qu'en littérature les textes les plus crépusculaires peuvent se révéler les plus lumineux.
Il est juste que les forts soient frappés est un 1er roman en état de grâce, pétri d'humanité, où la douleur la plus vive côtoie un humour salvateur, où la dignité et la pudeur disent avec justesse les heures, les jours, les mois d'une lutte à armes inégales, une lutte à la David contre Goliath, à l'issue finalement acceptée de guerre lasse.

"Mais si rien ne bouge, alors il faut que tout s'arrête... et que, donc, la mort vienne."

Ce roman est beau. Dur et beau. Révoltant et beau. Vive et toujours juste, la parole donnée à l'omnisciente Sarah est son meilleur atout pour raconter ce que l'amour permet d'accomplir. Il est juste que les forts soient frappés est une tragédie à l'optimisme irrésistible, une ode à la vie parce que, telle que la filme Franck Capra (lisez, vous comprendrez), "la vie est belle".
La dernière page tournée, j'ai su à cet imperceptible moment de flottement que les effets de cette lecture ne se dissiperaient pas de sitôt.

1er roman, lu pour la session 2021 des #68premieresfois

Lien : https://www.calliope-petrich..
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Sarah et Théo sont heureux. Bohèmes, épicuriens et amoureux. Il est de six ans son cadet. Elle est plus vulnérable qu'il n'y paraît. Ensemble, ils ont un premier petit bout, Simon. Et puis, parce que la vie n'attend pas, une petite fille Camille. C'est pendant la grossesse de ce deuxième bébé que « le séisme » se produit. Avant 40 ans. Une tumeur au niveau du médiastin, une zone comprise entre le coeur et les poumons.

Ensembles, ils affrontent le crabe et se battent de toutes leurs forces. Avant une rechute qui elle, ne pardonnera pas.

Ce roman qui aurait tout pour verser dans un voyeurisme déplacé est tout à fait lumineux. Dès l'ouverture, la voix de Sarah clarifie les choses : il n'y aura pas d'issue heureuse. Enfin, si. Mais ce n'est pas celle que l'on croit. C'est elle qui mène la danse et le cours de l'histoire. C'est elle la narratrice et c'est avec elle que nous traversons les épreuves. L'accouchement prématuré. Les séances de chimio-thérapie. Les bouleversements. Les peines mais aussi les joies. La vie « extra-ordinaire » qui se vit au jour le jour.

Avec ce roman, au titre absolument renversant de courage et d'humilité, Thibault Bérard nous offre un récit sur la reconstruction, la « résilience » et la vie finalement.
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Pour un premier roman, Thibault Bérard fait fort.
Sarah, punkette de 20 ans, est un être déchiré, persuadée de mourir à l'âge de 40 ans. Mais quand elle rencontre Théo, sa vie va changer. Ils vont vivre pleinement, emplis d'un amour tellement fort que leur vie sera en permanence joyeuse et remplie de bonheur. Quand Sarah tombe enceinte, c'est l'euphorie pour eux. Ce petit être nommé Simon, sera pour eux la lumière de leur vie. Quand Sarah attend leur second enfant, une fille qu'ils vont appeler Camille, leur vie va basculer car Sarah est atteinte d'un cancer du poumon. le pronostic est mauvais.
Mais ils vont de battre, fort de leur amour tellement fort.
J'ai beaucoup aimé cette jolie histoire, qui n'est absolument pas triste. J'ai ressentie avec Sarah, tous ses sentiments, ses rancoeurs, ses frustrations et ses peurs. On parle beaucoup de résilience sur les réseaux sociaux. Sarah en est un exemple. le cancer nous rend fort, même lorsqu'on sait que l'issue en sera un beau jour, fatal ; mais en attendant, il faut profiter de la vie, de ses proches de sa famille. Il faut savourer chaque instant.
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Il est devenu banal de retrouver, régulièrement, dans la littérature, le thème du cancer ; avec plus ou moins de brio, de force, ou d'intérêt tout simplement. Il faut donc choisir, et surtout bien choisir.

Celui- détonne par sa construction, par son angle d'attaque. On le comprend assez vite, celle qui s'exprime, n'est plus. C'est de l'au-delà qu'elle reprend le cours de sa vie, et plus précisément, sa vie de couple, de mère de famille, de femme malade qui se bat, qui rechute et puis s'en va.

Sarah était une rebelle, tendance dépressive. Elle croise un jour la route de Theo. Tout semble sourire à ce jeune couple rapidement devenu parent d'un petit Simon, puis dans l'attente d'une petite fille. Sauf que très vite, le cancer foudroyant bouleverse le bonheur familial.

Présenté comme cela, le propos peut sembler lourd, triste, plombant et larmoyant.
Bien au contraire…

Ce roman est bouleversant pour son audace, sa légèreté, sa profondeur, son humour. Thibault Bérard, dont c'est ici le premier roman, offre un texte magnifique, sensible et vivant. Il nous dit la fragilité du bonheur ; le temps nous est compté, et chaque minute doit être vécue comme si c'était la dernière.

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Théo et Sarah, lutin et moineau, sont amoureux. Ils sont passionnés, joyeux, invincibles. Mais un jour le point de chute est atteint, la maladie les foudroie. Ils perdent la bataille, on le sait dès les premiers instants de lecture. On aimerait un retournement de situation, sauf que la vie n'est pas faite que de cadeau et de joie lumineuse, la vie est parfois sacrément infâme. On a beau créer de la résilience on en sort parfois bien abimé. Est-il juste que les forts soient frappés ? Qui sont les forts ? Comment le demeure-t-ils ?
Une écriture dynamique, qui punch, qui danse, qui groove, et qui parfois met kao. Des propos réflexifs empreints d'humour, parfois caustique, parfois tendre.
Malgré l'obscurité du récit, l'ambiance y est solaire et revigorante. C'est chaud, c'est enveloppant et c'est beau.

Oui mais voilà, je me suis beaucoup trop attaché à Sarah, trop identifiée à elle. Lorsque Théo rencontre un nouvel amour et le vit pendant que le premier se meurt, la déchirure a été trop profonde pour moi. Aucune rationalité n'a pu émerger, cela m'a mise en colère, viscéralement.J'ai eu envie de hurler sur l'amoureux qui subit mais trahit, qui choisis la vie pendant qu'elle disparaît, qui l'évince, alors qu'elle est encore là, même à demi et qu'elle a besoin de lui. J'aimais très fort ce couple, cette histoire bouleversante, jusqu'à l'arrivée de la nouvelle âme salutaire. Après avoir achevé la lecture, lorsque j'ai su que c'était en plus autobiographique, une rage sourde et aveugle est montée en moi dont je ne me suis pas départie. Depuis, je suis en colère. Chaque fois que j'entends parler de ce livre je frémis, j'ai vraiment aimé l'écriture, sa force m'a subjugué, peut-être trop. C'est même surement là que réside la puissance d'évocation de ce roman, on le vit jusqu'à s'animer entièrement !

L'auteur est celui qui sauve mais celui qui survit aussi, il est celui qui achève en s'abandonnant à une autre avant qu'elle ait disparue complètement et je n'arrive pas à faire un pas de côté. Je me suis trop identifié à Sarah et malgré la raison, les arguments qui me disent qu'il faut bien survivre à la douleur, je suis trop envahie, étourdie par la pensée de Théo faisant l'amour pendant que son moineau s'effrite doucement et en douleur vers le néant. Rationnellement je ne lui en veux pas, je comprends même, mais émotionnellement je hurle chaque fois que j'y songe. C'est surement injuste mais je ne vois que l'injustice pour elle, elle m'a envahi. C'est doux parce qu'elle vit encore grâce à ce récit. C'est surement une belle preuve d'amour intemporelle, peut être aussi un dédouanement de la culpabilité, une expiation de la tristesse. Je comprends l'envie de vivre, je ne comprends pas qu'il l'entame avant que Sarah soient enterrée, avant qu'elle se soit dispersée dans les larmes.

Je ne savais pas si j'allais pouvoir écrire sur cette lecture, mais elle continue de m'animer profondément, il fallait que je mette des mots sur mon indignation. Je n'ai pas encore compris complètement les angoisses qu'elle révèle en moi, mais une chose est sûr c'est que ce concentré d'émotions ne laisse pas indifférent. Il réveille avec vigueur toutes les contradictions qui peuvent provoquer l'homme. Il a secoué chaque parcelle d'humanité en moi.

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« Il me reste à raconter les jours les plus précieux de ma vie, puisque ce sont ceux qui m'ont été offerts pas la mort alors même qu'elle avait prévu de me les enlever. »
C'est la voix de Sarah que l'on entend nous raconter son histoire. Une voix singulière, littéralement d'outre-tombe puisque, elle nous l'annonce dès la première page, Sarah est morte. Pourtant, sa voix sonne haut et claire, à Sarah, tout au long de ce récit sobre, joyeux, lumineux, ou elle nous raconte l'histoire d'une vie trop brève mais pleine d'amour, de folie et de force, cette force incroyable et désespérée que l'existence offre parfois comme un dernier cadeau à ceux qui s'en vont comme à ceux qui restent. Car certains vont rester après Sarah, certains vont rester derrière elle. Ceux qui, sans mollir, auront été là, tout autour, depuis le premier jour, depuis l'amour et la légèreté, depuis la gaité et l'insouciance, depuis la première alarme et le premier sanglot, la première peur, la première guerre, le premier pas vers l'absence. Certains vont rester, au premier rang desquels Théo, dont les traits légers de lutin dissimulaient le courage d'un super-héros…
Il est juste que les talentueux soient salués et Thibault Bérard, dès ce premier roman audacieux à la tonalité subtile, jamais larmoyante, entre d'une plume sensible, élégante et assurée parmi leurs rangs.
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