J'ai déjà publié la critique de
L'accompagnatrice, lu dans une autre édition, je l'ai adoré mais je n'y reviendrai donc pas.
Le Laquais et la putainle Laquais et la putain est encore plus sombre et s'attache à Tania, fille d'une famille péterbourgeoise aisée, plutôt sans attraits, envieuse. Elle réussit néanmoins à épouser le fiancé de sa soeur, vit quelque temps dans les plaisirs, mais sa situation se dégrade, son mari meurt, elle part à Paris espérant trouver un homme riche, le trouve mais lorsqu'il la fuit, elle se retrouve sans ressources, sans parler français et espère trouver un homme qui puisse la faire vivre. Elle ne trouvera qu'un serveur de restaurant, Russe, qui l'aimera sans que ce sentiment soit partagé.
La description de ces exilés russes est poignante, ils sont déracinés, leur vie est dure et morose.
Tout est dit avec grande économie de moyens par
Nina Berberova !
Le Mal noir
À nouveau nous sommes à Paris et suivons Evguéni Petrovitch qui vient rechercher au Mont-de-piété des boucles d'oreille confiées il y a 9 ans, en vue de les vendre pour lui permettre de partir aux Etats-Unis. Hélas, l'une est atteinte du mal noir et ne vaut plus rien...
Il sera sauvé par Alia Ivanova qui pour pouvoir louer son logement doit cohabiter avec lui pendant un mois. Ils se voient peu mais finiront par se rapprocher, elle lui propose de rester mais il part.
À New-York, il se liera d'amité avec une autre femme, Lioudmila, la fille de son employeur mais à nouveau, il fuira cet amour possible.
Nous le retrouvons à Chicago, but initial de son périple et comprendrons que c'est suite à la mort de sa femme qu'il est ainsi déboussolé, lui aussi atteint d'un mal noir.
le récit comme les deux autres de ce livre est très court.
Nina Berberova a le sens de l'ellipse et nous fait bien pénétrer dans la psychologie de ses personnages.
À nouveau également, c'est un roman sombre mais je les ai trouvés tous les trois merveilleusement écrits !