AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782494463004
120 pages
Elyzad (27/10/2023)
4.11/5   9 notes
Résumé :
En Mauritanie, un veuf, inconsolable de ne pouvoir faire opérer ses quatre enfants aveugles, sollicite l'aide des plantes puis de la prière avant de les abandonner au bord d'une route. Chacun d'eux porte en eux un rêve. Guidés par l'esprit du désert, ils emmènent le lecteur entre conte et réalité dans un pays empli d'images, de rencontres, où les doutes laissent place à l'espoir. Premier roman.
Que lire après Les yeux bleus du désertVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
"Les yeux bleus du désert" est le premier roman de Christine Bergougnous paru aux éditions Elyzad.

Au delà de l'originalité de cette histoire inspirée de faits réels _ on tient une nouvelle preuve que la réalité dépasse toujours l'imagination_ cette fable initiatique constitue un véritable hommage au désert et transmet un superbe message d'espoir tout en impressions sableuses et en morceaux de ciel.

Il fallait un titre avec du panache pour préfigurer l'histoire que referme ce court mais intense roman. Car le sujet que touche l'autrice est profond et sensible.

_ Avoir des yeux pour eux

Christine Bergougnous s'attache à raconter l'handicap de 4 enfants dans un monde où la cécité est une condamnation. Elle raconte la tragédie que cela peut représenter avec beaucoup de délicatesse et de justesse. Sa langue est au service des sens et particulièrement de la vue, elle exalte la couleur, fait danser la lumière, donne vie aux formes et aux ombres avec une belle ferveur.

Elle cherche et parvient à “dire” ce que ces quatre enfants ne peuvent pas voir, avec ce souci de tout rendre, de tout déceler et tout décrire avec précision comme si elle s'adressait à eux, comme leur père s'y attache dans l'histoire

Ainsi l'on perçoit une tension _ qui s'avère féconde.

Entre d'une part, sa volonté de toucher à l'universel, pour que cette histoire puisse prétendre à une dimension supérieure. On pense d'ailleurs aux mythes grecs.

Et d'autre part, sa volonté de rester à la hauteur des enfants. Chaque enfant, chaque âge, est raconté à travers sa sensibilité et ses rêves. Chacun a son chemin.

Le résultat est très intense d'un point de vue de la sensibilité et l'enfance est mis à l'honneur comme un fragile état de grâce.

_ Hommage à la Mauritanie et au désert, paradis perdu

Les yeux bleus du désert regorge de descriptions de paysages. Christine Bergougnous peint comme une impressionniste. Son amour pour le désert et tout ce qu'il peut représenter comme altérité d'un côté et inaltérabilité de l'autre, filtre à travers ses mots.

Elle raconte aussi le passé et le présent du désert et de la Mauritanie. L'autrice évoque les us et coutumes des populations et cherche à transmettre, ne serait-ce qu'un peu de leur spiritualité héritée de centaines d'années d'existence dans un milieu hostile à la culture et à la vie humaine.

Elle décrit comment la modernité a pénétré le désert, comment elle bute aussi sur lui et comment elle l'a déjà changé avec la pollution et les déplacements de population.

_ du souffle
Ce qu'on l'en retient, c'est que Les yeux bleus du désert est une fable sur l'espoir. L'autrice fait de ses protagonistes des figures allégoriques de l'humanité. Tous doivent, par la force des choses, faire preuve de courage et s'en remettre tant au hasard qu'aux autres pour trouver leur chemin.

Enfin un mot sur la forme. le style de Christine Bergougnous nous a paru déjà très abouti. Il est mélodique, comme un fredonnement qui élèverait de délicates et éphémères constructions avec les mots, comme le vent avec le sable.
Commenter  J’apprécie          20
Sidi Mahmoud, veuf inconsolable, dans un acte de folie, abandonne sur une route en plein désert mauritanien, ses 4 enfants aux yeux bleus, atteints de cécité.

Ayant perdu tout espoir de les faire soigner, il s'en remet à la force d'un rêve.

Il demande à chacun de marcher droit devant lui sans s'arrêter, vers un point cardinal ; afin qu'au bout du chemin, ils recouvrent la vue :

Baba, le fils aîné, âgée d'une dizaine d'année part vers le Nord

Mariem, la deuxième fille, vers le sud,

Zeinebou, sa soeur, âgée de 6 ans, vers l'est

Mohamed Lemine, âgé d'à peine 4 ans, vers l'ouest.

Chacun a un rêve qu'il réalisera, guidé par l'esprit du désert.

Un voyage initiatique, qui, grâce à l'écriture tout aussi visuelle que sensorielle de l'auteur, transporte le lecteur dans le désert mauritanien à leur côté.

Ce roman est parsemé de clin d'oeil au livre de Saint Exupéryle Petit Prince, dans lequel j'ai retrouvé sa poésie.

Une écriture délicate, sensible et poétique ; un conte bouleversant, inspiré d'une histoire vraie, celle de cette fratrie de 4 enfants mauritaniens, qui auraient certainement pu être soignés dans notre Pays.

L'auteur connaît bien ce pays qu'elle sillonne depuis des années pour mener des missions humanitaire.

A découvrir ♥️
Commenter  J’apprécie          20
Inspirée de l'histoire vraie de quatre enfants mauritaniens aux yeux bleus, atteints de cécité, l'autrice nous offre un roman d'une grande poésie.
A la fois témoignage, conte et récit initiatique, l'écriture est pleine d'émotion pour raconter le chemin semé de doutes de chaque membre de cette famille dans un pays à la fois rude et empli de solidarité.
Ici, la narration foisonne de détails, de couleurs, de paysages, faisant appel à tous nos sens pour dire la couleur de l'aube dans le désert, le grondement de la mer qui recrache les déchets, le tressaillement des petits cailloux qui annoncent le passage du train ou le goût salé et inépuisable des larmes du désespoir.
Entre rêve et réalité, chacun poursuit sa quête pour retrouver la vue ou tout simplement l'espoir, celui de vivre malgré la cécité, malgré la perte de l'être aimé, malgré l'abandon, malgré tout.

Un véritable hommage à la Mauritanie et à son peuple, nomade ou citadin, respectueux des traditions ancestrales et ouvert aux autres.

Lien : https://www.instagram.com/Ne..
Commenter  J’apprécie          60

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Et, par-delà les grandes dunes qui séparaient le reg et les arbres pliés par les rafales de vent, de l’immense océan et des bancs de sable et des oiseaux endormis que Mariem ne voyait pas, les filles se couchaient, enroulées l’une contre l’autre, Maïmouna cachant sa peine et son secret dans sa poitrine qui pleurait.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : mauritanieVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (20) Voir plus




{* *}