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Ovni littéraire que ce B-17G au titre évocateur d'un autre objet volant, bien identifié celui-là, puisqu'il s'agit d'un bombardier américain de la seconde guerre mondiale, appelé à anéantir l'ennemi commun des alliés, le nazisme.
L'écriture sophistiquée et metallique de Bergounioux nous fait pénétrer à l'intérieur d'un de ses appareils, après moult circonvolutions qui nous le présentent tout d'abord d'un point de vue extérieur, celui d'une caméra couplée à la mitrailleuse d'un chasseur allemand, un Focke-Wulf 190, à vos souhaits. En donnant une dimension poétique, en passant par des réflexions sur la narration, en évoquant tour à tour Faulkner ou Hemingway ou Saint-Exupery, ça vole décidément haut dans ce court récit considéré culte par certains.
Très haut même.
Peut-être un peu trop pour moi.
J'y ai ressenti une forme d'admiration pour le travail d'écriture, mais aussi une forme de détachement émotionnel.
Ça doit être pour ça que j'ai vite enchaîné avec une relecture un peu plus terre à terre, facile à lire et drôle, Mon chien Stupide de John Fante.
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« L'évènement a pris fin quand à peine il semblait commencer ». Quatre-vingts pages suffocantes pour mettre cet évènement en scène et le décrire impitoyablement, chaque mot d'une justesse chirurgicale et infaillible.
Ces quatre-vingts pages appartiennent à mes plus grands moments de lecture.


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Une Forteresse Volante détruite au-dessus de l'Allemagne de 1944, un récit total en 75 pages.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/11/16/note-de-lecture-b-17g-pierre-bergounioux/
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De jeunes Américains s'apprêtent à monter dans la fameuse « forteresse volante », l'avion B 17-G. Pierre Bergounioux prend le point de vue de ces jeunes gens insouciants, que la peur fait plaisanter et il en profite pour reconstituer le passé humain et technique qui les a conduits à ce point de départ.
Comme l'avion va être « pulvérisé », l'auteur fait de même avec sa narration, y mêlant de nombreuses références littéraires (peut-être un peu trop érudites parfois) de Shakespeare à Faulkner, son auteur de prédilection. Il mélange volontiers le passé et le présent narratif, les paysans américains aux prouesses techniques déployées dans ce tube qui renferme de jeunes vies et qui, on le sait dès le commencement, vont être fauchées.
Quand Pierre Bergounioux part sur une digression, il la développe à l'envi. S'il fait référence à la guerre d'Hemingway par exemple, on a une partie de sa biographie, dans quel avion il est monté et les impressions que l'auteur en avait à l'époque. En montant en quelque sorte dans l'avion avec ces jeunes qui vont bombarder l'Allemagne, Bergounioux s'interroge et nous interroge sur les hommes, leur passé, leur présent et leurs désirs.
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Ce que peut la littérature


"La réalité, lorsqu'elle pulvérise l'idée qu'on s'en faisait, qu'elle nous rappelle son existence, sa royauté, sa puissance, c'est invariablement avec perte et fracas. Pour l'accueillir et, s'il se peut, la projeter, par le moyen du langage articulé, sur du papier, il y a deux préalables, qui sont de l'éprouver en personne et d'être sans prévention ni but précis, sans passé ni projets pour l'avenir, d'avoir moins de vingt ans, donc."

Les pilote, copilote, mécanicien, navigateur, bombardier, opérateur radio et mitrailleurs qui composent l'équipage d'un B-17G, qualifié de "Forteresse volante" durant la Seconde guerre mondiale, sont souvent jeunes. Ils ont 19 ans, mettons. Ils partent, au sein d'une escadrille de quatre appareils qui forment le box, bombarder l'Allemagne nazie. À vingt mille pieds d'altitude, ils sont pris en chasse, probablement par un Focke-Wulf 190 qui vomit ses obus de 20 mm. C'est la règle semble-t-il. Cette trame trouve son origine dans une séquence filmée vue par l'auteur pour la première fois à la télévision familiale en 1965.

"Pour les Anciens, déjà, la guerre était mère de toutes choses." Et la guerre est une chasse. Dans sa brillante et malicieuse postface, Pierre Michon, qui connaît si bien l'auteur, ne manque pas de rappeler ce que ce texte doit à Moby Dick. Bergounioux convoque ou évoque aussi Faulkner, Kant, Mailer, Saint-Exupéry, Proust, Kafka, Cervantes, Joyce, Homère, Hemingway, Shakespeare, Rimbaud, fermez le ban ! C'est qu'ici, il est avant tout question de littérature, de ce que c'est que de porter une expérience vécue à l'écrit, de ce que cela présuppose, exige, implique, de là où cela mène, que l'on soit propriétaire régnant sur ses terres, pilote de guerre, asthmatique reclus dans sa chambre ou vagabond.

Bergounioux connaît son affaire. À partir de ce matériau somme toute assez prosaïque, il met en branle, lui, la grande et mystérieuse machine volante de l'écriture. Il fait se lever des mondes. Il explique, au sens étymologique du terme, il déplie, déploie les possibles  dont l'événement est gros. Son texte est une fenêtre en forme de kaléidoscope qui s'ouvre sur le réel.

Pour cela, en bon démiurge qu'il est, il forge ses armes, qu'on appelle aussi le style. le sien est limpide. Tout y semble d'une évidente facilité, comme toujours chez ceux qui maîtrisent leur outil. de la même manière qu'un menuisier reconnaît vite un ouvrage réalisé par un homme du métier, il est bien rare qu'il faille plus de quelques pages pour que les masques tombent. Chacune des 76 qui forment ce texte est là pour nous rappeler que oui, décidément, la littérature peut beaucoup.

(Je ne note pas les livres car ce ne sont pas de bons ou de mauvais élèves.)
Lien : https://lesheuresbreves.com/
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Difficile d'ecrire quoi que ce soit sur ce livre apres avoir lu la post face de Pierre Michon. Je voudrai plutôt vous inviter à le lire parce que c'est typiquement un tres grand livre et qu'il n'a pas grande chance de se retrouver sous les feux de l'actualité. le texte saisit le lecteur des la premiere phrase et le tient suspendu entre instant figé et éternité J'avais éprouvé la meme sensation a la lecture de la Chronique d'une mort annoncée de Garcia Marquez. Curieux car les auteurs et les ouvrages sont très différents
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C'est après avoir vu le documentaire Vies métalliques, Rencontres avec Pierre Bergounioux de Henry Colomer que je me suis lancé dans la lecture de B-17 G.
Pierre Bergounioux est un écrivain sculpteur aux voix très métalliques. Son écriture, à l'image de ses sculptures, est acérée et froide : une narration complexe, entremêlées de poésie.
Ce roman relate les derniers instants d'une équipe de jeunes aviateurs embarqués dans une forteresse volante B-17G, l'un des bombardiers qui déversa sur l'Allemagne nazie des flots de bombes durant la seconde Guerre Mondiale. Volant à haute altitude, dans des conditions rudimentaires, les hommes étaient assaillis par le froid et le danger permanent de la chasse allemande. Récit forcément imaginaire puisque aucun de ces hommes n'a pu relater cette expérience ultime, Pierre Bergounioux a l'audace de nous plonger dans une éruption de sueur, de sang, de métal, de peur, de peaux et d'acier déchiquetés. Suprême instant, minuscule moment qui précède celui où le feu des armes emporte tout dans un fracas assourdissant, suspension des esprits entre l'éther des hautes atmosphères et celui des esprits jeunes et conquérants de ces presque hommes qui se désintègrent avec leur machine.
Livre culte pour certains, B-17G est, à n'en pas douter, un monument d'écriture.
Lien : http://legenepietlargousier...
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