Pourtant déjà adulte depuis longtemps, j'ai pris un très grand plaisir à lire il y a une vingtaine d'années les trois nouvelles qui constituent ce livre. Paradoxalement, c'est la première, qui lui a donné son titre, que j'ai le moins appréciée mais qui sera peut-être la préférée des jeunes lecteurs à qui ces textes sont destinés. Dans la deuxième, Rue de la Chance, émotion, humour, suspense se conjuguent pour décrire en parallèle les fins de route de deux personnages que tout oppose mais que le hasard finit par se faire rencontrer à la toute dernière page. La troisième, le mois de mai de Monsieur Dobichon, décrit avec humour la revanche d'un modeste employé objet de bien des moqueries et encore sous la coupe de sa mère à plus de quarante ans. Claude Klotz n'avait sans doute pas cet objectif mais il peut se lire comme un message d'espoir : tout le monde est capable de réussir s'il découvre le domaine dans lequel son talent ne demande qu'à s'exprimer.
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J'ai acheté ce livre pour mon fils âgé de 10 ans et heureusement, je l'ai lu avant de lui donner !
Trois nouvelles... Dans la première, un garçon de 10 ans prépare son plateau télé et "pour couronner le tout" sort un paquet de cigarettes. "C'était peut-être le moment qu'il préférait", "Là, il se sentait devenir un homme". C'était peut-être acceptable en 1979, date de première publication du livre, mais aujourd'hui ??
Dans les deux autres nouvelles, le suicide est présenté comme seule solution au harcèlement que subissent les deux personnages. Certes, la tentative échoue, mais est-ce vraiment un discours à tenir à des enfants de 9 ou 10 ans ?
Je ne comprends pas comment ce livre peut être "Recommandé par l'Éducation nationale" !!
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C'était l'émission qu'il préférait : il y avait des extraits de films marrants. Harp se demandait parfois s'il n'aimait pas mieux les extraits de films que les films tout entiers… Un film entier, c'était parfois un peu long alors que les extraits, on n'avait pas le temps de s'ennuyer, et puis, évidemment, ils présentaient les meilleurs passages pour que les gens aient envie de voir le reste : même un enfant de dix ans aurait compris ça.
Il alluma sa cigarette ; c'était l'idéal, juste au moment où ils allaient passer un sketch de Jerry Lewis. Il plaça le bout filtre au milieu de sa bouche, avança les lèvres comme s'il embrassait Cynthia et s'apprêta à téter la première bouffée.
C'est alors que l'on sonna à la porte.
Harp fronça les sourcils.
Cela n'était jamais arrivé. Jamais.
Qui pouvait venir à cette heure-ci ? Dave aurait-il oublié quelque chose ? Non, et dans ce cas-là, il aurait entendu le moteur de la voiture.
Lewis apparut sur l'écran, fit une grimace et ouvrit la bouche. Harp n'entendit pas ce qu'il disait parce que, au même instant, la sonnerie retentit pour la deuxième fois.
On s'impatientait.
Les Conway ne fréquentaient pas les voisins et personne ne venait jamais. La maison était isolée, presque en pleine campagne, à l'ouest de Long Island (État de New York, U.S.A.).
Harp n'aurait pas su dire pourquoi, mais il eut peur soudain. Le visiteur avait une façon vraiment brutale de sonner, jamais Dave ni Cynthia ne s'y prenaient ainsi lorsqu'ils avaient oublié leurs clefs.
Harp savait que l'on voyait la lumière de la rue, inutile donc d'essayer de faire croire que la maison était vide : celui qui sonnait avait compris qu'il y avait quelqu'un.
Harp se leva et se tint quelques secondes immobile au milieu des journaux, sa cigarette toujours à la main.
Il s'écouta ; dans le poste, les rires fusaient devant les grimaces de Lewis.
Un instant, Harp espéra que le visiteur était parti, mais la troisième sonnerie retentit, plus stridente que les deux autres.
Le chien bleu et vert semblait fixer le battant de la porte.
Spalanchi regarda le profil de son voisin qui se découpait sur la vitre.
"Je t'ai vu au zoo, cracha t-il, je suis sûr que je t'ai vu au zoo, du côté des gorilles."
Walcho se tourna, étonné.
"C'est drôle, dit-il, moi je ne t'ai pas vu ; pourquoi tu ne m'as pas fait signe ?"
Spalanchi pensa que s'il voulait pas devenir fou furieux, il valait mieux qu'il se retrouve seul.
Sous le sourire de sa belle-fille, Andréa se rendit compte qu'il y avait une haine immense qui l'épouvanté. (p.73)
Borknan nota le chiffre avec son stylo d'or fin, ouvrit le tiroir de son bureau et s'octroya une demi-cacahuète grillée, seul excès que lui autorisait la médecine.
"J'ai le goût du merveilleux, ce sont des restes d'enfance." C'est avec ces quelques mots de Romain Gary, extrait de "La Nuit sera calme", que nous démarrons ce nouvel épisode de notre podcast. Car il y sera justement question d'éblouissement des premières fois, de cet âge où chaque découverte est un trésor à apprivoiser. D'enfance, en somme.
Pour nous accompagner : nous recevons Valentine Goby, autrice de nombreux romans pour adultes, mais aussi pour la jeunesse. Son dernier livre, "L'Île haute", nous emmène à la rencontre de Vadim, jeune garçon de 12 ans, qui vit à Paris. Nous sommes en 1943 et il est envoyé dans les Alpes. Officiellement pour soigner son asthme, mais surtout pour fuir les Allemands... car il est Juif. Arrivé après un long trajet en train et dans la neige, Vadim découvre la splendeur de la montagne, immensité enivrante qui le rend minuscule.
Au cours de cet entretien, Valentine Goby nous dira comment est née cette envie d'écrire un roman d'apprentissage, et en quoi l'enfance la fascine et l'inspire.
Juste après, nous retrouverons les libraires de Dialogues, Romain, Rozenn et Laure. Ils ont sélectionné pour nous plusieurs romans sur l'enfance et l'émerveillement.
Bibliographie :
- L'Île haute, de Valentine Goby (éd. Actes Sud)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/20859799-l-ile-haute-valentine-goby-actes-sud
- Murène, de Valentine Goby (éd. Actes Sud)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/18855093-murene-roman-valentine-goby-actes-sud
- L'Anguille, de Valentine Goby (éd. Thierry Magnier)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/16758956-l-anguille-valentine-goby-thierry-magnier
- Chèr.e moi (éd. Seuil)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/21362899-cher-e-moi-lettres-a-l-ado-qu-lettres-a-l-ado--collectif-seuil
- Germinal, d'Émile Zola (éd. Folio)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/843968-germinal-emile-zola-folio
- Les Misérables, de Victor Hugo (éd. Folio)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/11354695-les-miserables-victor-hugo-folio
- E = mc2 mon amour, de Patrick Cauvin (éd. le Livre de poche)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/185907-e-mc2-mon-amour-roman-patrick-cauvin-le-livre-de-poche
- Élisée, avant les ruisseaux et les montagnes, de Thomas Giraud (éd. Contre-allée)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/16687921-elisee-avant-les-ruisseaux-et-les-montagnes-thomas-giraud-contre-allee
- Ciel bleu, de Galsan Tschinag (éd. Métailié)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/18909888-ciel-bleu-une-enfance-dans-le-haut-altai-galsan-tschinag-anne-marie-metailie
- L'Invention de Louvette, de Gabriela Trujillo (éd. Verticales)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/18955179-l-invention-de-louvette-roman-gabriela-trujillo-verticales
- le Petit Prince, d'Antoine de Saint-Exupéry (éd. Folio)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/392754-le-petit-prince-avec-des-aquarelles-de-l-auteur-antoine-de-saint-exupery-folio
- Alice au pays des merveilles, de Lewis Carroll (éd. Folio)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/8194310-les-aventures-d-alice-au-pays-des-merveilles---lewis-carroll-folio
- L'Étranger, d'Albert Camus (ed. Folio)
https://www.librairiedialogues.fr/livre/440374-l-etranger-albert-camus-folio
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