Punk's Not Dead !
A quoi pensent deux punks en voyant une horde de zombies : « une performance. Un truc vraiment extrême, comme de peindre des scènes de déjeuners sur l'herbe avec des tripes de porc pour pinceau et de la bouse de vache comme peinture. du pur décadent conceptuel. » et vont s'envoyer une binouze.
"On passe de la science-fiction gore au fantastique de bénitier, murmure Mange-Poubelle. Pas le scénario le plus commun…"
C'est bien punk d'attendre la fin de la mode zombie pour publier un roman sur ce thème.
Bienvenue dans un squat habité par une bande de punks avec toutes ses nuances : Deuspi et Fonsdé, punks adeptes du pogo et avides de substances psychotropes; Eva, la punkette militante "contre le sexisme, le machisme, l'homophobie, la transphobie, le racisme, le fascisme, le classisme, l'expérimentation animale, le nucléaire, l'économie de marché, l'urbanisme, la répression, la politique d'immigration, le patronat, la violence contre les punks, la haine des moutons, etc."; Glandouille & Pustule, la section punk à chien du squat; Mange-poubelle, le punk SDF; et
Kropotkine, "le dernier anarcho-mao-libertaire-autonome sur terre".
Et ce club des sept va tenter de remettre de l'ordre dans ce déluge de zombies. Car oui, l'anarchie, c'est l'ordre sans l'État ! L'auteur, avec humour et ironie, nous dresse un portrait de l'anarchie, pas celle dépeinte par l'audiovisuel à la solde du libéralisme, mais celle au service de l'humain. de quoi remettre des valeurs sur une certaine devise bien mal en point : liberté, égalité, fraternité.
Nos loustics côtoieront des adeptes d'un Nouvel Ordre, des zombies férus de musique, affronteront plus d'une fois la Mort (mais rassurez-vous, Punk's Not Dead) et le plus grand opiacé au monde, la Religion.
Karim Berrouka était le chanteur des Ludwig von 88, les connaisseurs retrouveront dans ce texte ce mélange d'humour, de punk-rock et d'engagement cher à ce groupe.
Les fans de
Roland C. Wagner retrouveront le côté pas sérieux moins con qu'il n'y parait et un côté psychosphère.
Les punks, les anciens, se rappelleront leur jeunesse et leurs douces berceuses.
Houlala, il y a bien quelques bémols : après une première partie très réussie, le reste est un peu en dessous, parfois foutraque, le fait de perdre de vue certains personnages rend parfois difficile de les resituer et quelques longueurs.
Mais bon, c'est iconoclaste, mordant, inventif.
Un titre qui résume parfaitement l'intrigue, une couverture qui illustre à merveille le propos, un prix très honnête et pour finir, un roman qui vient de remporter le prix
Julia Verlanger remis aux Utopiales de Nantes.
Bref, mettez un pack dans le frigo, allez achetez le roman, et savourez.