Revivre

Revivre Ugo Bertott
A la demande du Pr Gridelli Ugo Bertotti décide de raconter une histoire sur la transplantation d'organes. Il choisit alors de raconter une histoire vraie, celle de Selma et des 3 receveurs d'organes. Un graphisme épuré noir et blanc, beaucoup plus de noir que de blanc , accompagne les textes. Un regard juste, posé, réfléchi sur un sujet délicat.
Car chacun d'entre nous est susceptible d'avoir à répondre à cette question : don d'organes, j'accepte ou je refuse.
Répondre pour soi c'est une chose mais s'il faut répondre pour un proche , un très proche que faire?
Merci pour ce récit, un récit à mettre cela va sans dire entre toutes les mains ...

Cette BD délicate de Ugo Bertotti a un ton aussi sombre que son premier roman, le Monde d'Aïcha. Elle traite d'une femme syrienne de 49 ans qui, pour échapper son pays détruite par la guerre, rejoint l'Italie en 2013 avec son mari et ses deux enfants. Pourtant, en arrivant sur le bateau, elle subit une grave blessure à la tête, elle se retrouve donc à l'hôpital pendant quelques mois avant sa mort. le livre de fiction historique m'a plu car, grâce au style pathétique et émouvant du lecteur, c'était comme si je vivais l'histoire des personnages avec eux. J'ai pu bien comprendre l'urgence de la situation en Syrie et les dangers effrayants et tragiques que subissent les réfugiés. Il est facile à comprendre mais parle de thèmes délicates et triste. Je recommande ce livre pour ceux qui n'ont pas peur des histoires tristes.

Très belle bande-dessinée qui m'a fait penser au magnifique roman de Maylis de Kerangal, Réparer les vivants. A la thématique délicate du don d'organes s'ajoute ici celle de l'immigration clandestine et de ses dangers. Humanisme et universalisme ne sont pas des mots vains ici, puisqu'il s'agit de reconnaître en l'autre ce qu'il a de semblable à nous et cela commence par le corps. Dans une des planches de la BD, des personnages de médecin s'étonnent que des musulmans acceptent ce don d'organes qui vont bénéficier à des catholiques. le livre n'en paraît que plus nécessaire...