Des théories sur l'identité de
Jack The Ripper, j'en ai lu de toutes les sortes : des farfelues, des capillotractées, des dirigées, des plus sérieuses, des intéressantes, des intrigantes, des complotistes, des abusées, des holmésiennes…
Mais celle d'un criminel appartenant à la légende urbaine, on ne me l'avait pas encore faite !
Les auteurs, avant de nous parler des crimes vont nous faire visiter Londres, mais attention, pas celle des jolies cartes postales, pas celle des beaux quartiers : l'East End, le négatif du West End.
La misère, la crasse, le dénuement, la pauvreté, les conditions de travail inhumaines, bref, l'East End. On ajoutera une dose de smog, celui qui puait fort et qui tua bien des gens et le décor plus vrai que nature est planté.
Notons que les nuits des différents meurtres, il n'y avait pas de brouillard ! Ni de haut-de-forme dans les témoignages…
Petit inconvénient lorsque, sur le même mois, on a lu "
London Noir", "
Sherlock Holmes une vie" et qu'on enchaîne avec "Jack L'Éventreur, les morts", c'est qu'on retrouve des redites. Oui, des copiés-collés qui se trouvaient dans les autres ouvrages, notamment dans celui consacré à Londres ou Holmes.
Pas de plagiat puisque c'est le même auteur, mais ça donne cette horrible impression de déjà-lu. Bon, voyons le bon côté de la chose, à force de lire les même infos, je pourrais les retenir dans ma mémoire passoire.
C'est une étude complète et copieuse que les auteurs nous proposent car ils ne se contentent pas d'égrainer les dates, les lieux, noms des victimes mais ils dissèquent aussi la société victorienne et Londres.
L'autopsie est puante mais ça vaut le coup d'y mettre son nez afin de ne pas aller se coucher bête. Beaucoup de sujets passeront sur la table : les docks, la politique, les débuts de la police (son Histoire), le climat, l'industrie, la prostitution, la misère, le tueur au torse, la presse qui cherche le scoop…
Pour ceux qui aiment voir le Londres victorien sous un autre visage que celui du thé et des scones, c'est le pied.
Ensuite, maintenant que le décor est planté et que vous en savez plus sur l'East End, on va commencer à vous parler des victimes de 1888 en commençant par Emma Smith, juste avant Martha Tabram. Il est à noter qu'elles ne font pas partie des victimes canoniques mais il faut en tenir compte quand même.
Notez aussi que les auteurs ne vous proposeront pas un nom à la fin de leur ouvrage ! Mais le florilège des suspects est bien présent et les théories loufoques et farfelues seront passées au crible rapidement.
Leur but est de faire la biographie d'une grande figure populaire mythique, en dégageant les grands faites d'une vie de la gangue de la fiction. En essayant, comme pour leur autres ouvrages, de révéler une présence derrière le mythe littéraire, ils n'ont pu découvrir qu'une terrifiante absence.
Une fois de plus, c'est un ouvrage copieux qui se lit sur plusieurs jours, mais pas de trop car c'est addictif, sans pour autant avoir un scénario puisqu'il s'agit d'une étude. Peut-être devrait-il publier "Comment rendre des études intéressantes et addictives pour les lecteurs" pour en inspirer certains.
Un excellent ouvrage qui traînait depuis trop longtemps sur mes étagères et une fois de plus, shame on me, car là, cet ouvrage va dans le trio de tête, aux côtés du "Le livre rouge de Jack L'éventreur" de Bourgouin (la polémique sur l'auteur et ses mensonges et un autre débat) et de "Jack l'éventreur démasqué – L'enquête définitive" de
Sophie Herfort (la partie Historique consacrée aux meurtres, pour sa théorie, on valide ou pas).
PS : je n'ai pas pu découvrir pourquoi dans les autres ouvrages, l'auteur transformait le nom de Mary-Ann Nichols en Mary-Ann Nicholson.
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