Il y a quelque chose de changé sur la chaine
Un récit témoignage d'une établie. La découverte d'une usine, de la main d'oeuvre féminine, des conditions de travail et d'encadrement, dans les années 70.
Des ouvrières, souvent jeunes, le travail à la chaine, l'infantilisation des personnes, les pénibilités et la fatigue, le rapport au temps hors travail (cette vie privée et ces contraintes incrustée dans le temps de travail) particulier des femmes salariées…
Les divisions entre chaines de production, les primes, les classifications des OS, la difficulté à rendre collectif les diverses situations individuelles, la précarité liée au bas niveau de salaire, la peur du licenciement…
Il est frappant que l'organisation syndicale représentée CGT) ne sache ni organiser les salariées, ni mettre en avant des revendications qui font sens, ni même proposer des lieux où les paroles des intéressées puissent s'échanger.
Des expériences de pétitions, de débrayages, des rancoeurs, des apprentissages… et, ce qui fait lutte et rupture…
Et comment ne pas souligner, l'irruption du problème de l'avortement…
La position d'établie s'exprime, entre autres, par le décalage d'insertion sociale, les illusions gauchistes sur les réalités matérielles de vie et leurs conséquences, les bêtises « pro-chinoises », la difficulté d'empathie, les jugements à l'aune d'autres réalités.
Reste cependant, une description du travail, des soucis de ces salariées, du refus – si difficile quelque fois à concrétiser – de l'atteinte à leurs droits et à leur dignité. La parole libérée, le défilé dans les ateliers, la confrontation directe avec le patron, la grève.
Il est bien illusoire de croire que ces temps sont révolus, que les conditions de travail dans cette usine de production ne nous concernent plus, qu'une salariée n'est somme toute qu'un salarié…
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