Le Monstre, Tome 3 : Rendez-vous à Paris

Troisième partie sur quatre de ce qui devait être une trilogie et qui finit en tétralogie, Rendez-vous à Paris pêche un peu par orgueil par rapport aux deux premiers tomes de la Tétralogie du Monstre d'Enki Bilal.
En effet, l'intrigue se fait déjà plus désordonné et on ne peut pas clairement dire que le fond de l'histoire progresse vraiment entre la première et la dernière page, autant qu'il peut le faire dans les deux premiers tomes notamment. C'est du Enki Bilal alors évidemment rien à redire sur le dessin qui se veut toujours autant tortueux et torturé, presque autant que les personnages. le véritable point négatif est bien le scénario : je ne sais pas si c'est lié au fait que l'auteur ait fait évoluer son format de trois à quatre tomes, mais Rendez-vous à Paris nous fait uniquement espérer des avancées que je n'ai pas trouvées, mais l'intérêt que je peux porter à l'histoire.
Un tome légèrement en-dessous des autres du point de vue scénaristiques, beaucoup moins riche c'est certain. Espérons malgré tout une conclusion d'une facture suffisamment bonne pour clore comme il convient cette saga du Monstre.

Le tome démarre fort... Les 10 personnalités qui ont vu le Site de l'Aigle ont disparu. Visiblement, le 32 décembre a bien eu lieu. On ignore où ces personnes éminentes se trouvent. On saura bien plus tard (dans l'album) que les corps disloqués sont sur mars, où accepte de se rendre Leyla.

Pendant ce temps, on suit Amir et sa carrière de footballeur (enfin, un football futuriste imaginé par Bilal). Et Nike poursuit sa recherche de ces deux alter ego, avec une excroissance sur l'abdomen, Warhole dans la tête et Holeraw qui vient se moquer de lui. Jeu de dupes, sur fond de Belgrade-Zagreb-Sarajevo, la trilogie mortelle d'une sale guerre. Il est abondamment question de snipers.

Au niveau de la mise en page, rien à redire. Bilal diminue encore le nombre de cases par planche. On en a souvent 2, voire une seule... Rarement plus de 3, de toute façon. Vu le format, c'est la grande classe. Et cela ne rend (que du contraire) pas la lecture plus aisée. Les planches sont denses. Et entrecoupées de coupures de presse, d'articles scientifico-artistico-culturels. Bien vu.

Par contre, j'ai ressenti un certain vide, un manque de tension, une errance que j'ai trouvé malvenue dans le scénario. On sait que la série était prévue en 3 tomes et que Bilal emporté par son élan et sa passion nous la sert en 4 tomes, sur le principe charcutier bien connu, "il y en a un peu plus, je vous le met quand même"... phrase que Rocco Siffredi ne renierait pas. Est-ce cela, ou Bilal nous entraîne vers d'autres méandres obscurs et nauséabonds? On le saura dans le dernier tome.

Troisième tome du monstre
Ce qui semblait une histoire ardue, tordue très alambiquée devient une histoire aléatoire synonyme de chaos avec une trame difficile à suivre s'il n'y avait des dessins époustouflants mais un peu moins que dans les deux premiers tomes on serait tenté de lâcher prise.
Les couleurs aussi subissent une usure, moins marquées, moins innovantes elles ne se renouvellent pas et c'est dommage Tout au plus des zébrures noires sur les visages sont plus franches plus visibles que celles qui étaient blanches Des ocres rougeâtres excrémenteux et des couleurs rouille capillaires, des traçages de lettres monumentales en jaune vif, blanc comme des slogans footballistiques, les verts pisseux persistent ainsi que les bleus avec fractales blanches, des rouges/ blancs comme un célèbre dentifrice
Peut-être peut-on voir une utilisation volontaire de couleurs groupées par deux ou trois pages
Fait notable: vu des cases ou les personnages rient et s'amusent mais on sent que c'est artificiel et cela est plus que gênant voir angoissant.
Après avoir aborder le monde de la culture dans le précédent tome, Bilal ici nous invite dans les stades de foot. On est en Europe centrale en Yougo, pays du ballon rond, seul échappatoire à la pauvreté et Amir devient footballeur dans une équipe mixte non pas au niveau ethnique mais du genre, équipe mixte mais laïque.
Un porte avion volant sert de base d'entraînement et de vestiaires.
Une grosse métastase organique se greffe sur le thorax de Nike Hatzfeld,
Nike dont qui était doté d'une mémoire phénoménale se voit maintenant gratifier d'un nez hyper sensible au phéromones surtout féminines celles de Leyla et le voilà qui file comme un Saint-Hubert nez sur le trottoir. Toujours cornaqué par Optus warhole il passe à travers le monde vide de personnages ou rempli à volonté
Optus warhole/médecin père et Holeraw/warhole/artiste sorte de clone sont semblent-ils en disruption. le clone s'autorise des privautés avec son géniteur et maître
Comprend qui peut!
Attendons fermement le quatrième volet de la trilogie pour y voir gouttes et pas des noires qui tuent !

Je me suis un peu perdu dans ce volume, j'avais de temps en temps l'impression d'avoir raté un épisode... Tout va très vite, toujours de sublimes dessins.
Lien : http://latetedelart2.blogspo..

Ah dur ... Je suis encore obligée d'enlever une étoile : on suit Amir qui est footballeur, Nike qui est toujours à la recherche de Leyla et d'Amir, mais avec Warhole/Holeraw en embuscade ... Une recherche sur un terrain historique Belgrade-Zagreb-Sarajevo, qui renvoit aux circonstances des naissances des trois personnages et à leur passé.
Je n'ai pas eu l'impression qu'il se passait grand chose dans ce tome, malgré toujours une très grande qualité des dessins.
Je m'accroche et passe au tome 4 en croisant les doigts!