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3,7

sur 1082 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Du haut de ses 90 ans, Bjarni Gislason de Kolkustadir se livre à Helga, qu'il a toujours aimée sans jamais pouvoir l'avouer, dans une longue lettre où il raconte ses plus beaux souvenirs, ses regrets et son amour éperdu pour sa terre…

Marié à Unnur, rendue stérile et aigrie suite à une opération ayant mal tourné, cet éleveur de brebis fier et droit aura, malgré ses principes, goûté au plaisir adultère dans les bras de la plantureuse Helga. Mais le regret de n'avoir pas pu vivre cet amour pleinement et ouvertement le ronge et c'est dans une dernière lettre pleine d'émotions et de sincérité qu'il lui confie ce qu'a été sa vie, avec et sans elle. A travers sa plume, on découvre un homme entier, profondément amoureux de sa terre et de ses origines au point de leur sacrifier l'amour de sa vie. Il se dévoile en homme simple et honnête, fier de ses valeurs, qui aura consacré sa vie aux autres et à ses bêtes.

Encore une fois, les éditions Zulma nous font découvrir un joli trésor de la littérature islandaise avec ce roman épistolaire bouleversant, plein de tendresse et de sensualité, qui dresse le portrait d'un paysan amoureux de littérature et de son métier, un métier qui comporte son lot de rudesse et de difficultés. Un texte magnifique, véritable hymne à la nature et à l'Islande, qui mêle savamment le trivial et la poésie pour nous offrir un bel hommage au monde rural et à ses richesses ! Difficile de rester insensible à cette explosion d'émotions et de sensations ! Un auteur à découvrir !
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Ce roman est celui d'"un bonhomme qui a préféré croupir dans son trou que suivre l'amour.". Sous la forme d'une longue lettre à Helga, Bjarni retrace l'histoire de sa passion pour cette femme. Passion qu'il a pourtant sacrifié au profit de sa vie sur ses terres,dans la campagne islandaise, auprès de ses moutons, ses coutumes,ses racines. C'est un hymne à l'amour et à la nature. Une belle réflexion sur l'impacte de la vie citadine et du capitalisme sur l'essentiel de ce qui constitue l'humanité. C'est le second roman que je lis consécutivement d'écrivains islandais. Ce n'est ni le même auteur ni la même période mais j'y ai retrouvé beaucoup de similitudes par le rapport étroit que les personnes entretiennent avec la nature. Dans celui-ci j'ai été déroutée par l'existence simultanée d'une immense sensualité, d'une poésie très fine et d'un rapport très cru,presque primaire à l'animal, rapport qui influe également dans les relations humaines sans que cela ne retire en rien leur beauté. Cela me donne envie de découvrir davantage l'Islande et ses habitants, par la littérature mais pas seulement...
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Coups de coeur des libraires

Lien : http://www.zulma.fr/coups-co..
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Mieux valait ne pas être une chochotte pour vivre dans la campagne islandaise pendant la 2e guerre mondiale… ! On savait déjà, grâce à Jon Kalman Stefansson (Entre ciel et terre) et à Kristin Marja Baldursdottir (Karitas) que la vie des pêcheurs en Islande n'était pas forcément une partie de plaisir, on sait maintenant que si on y était agriculteur, il valait mieux aimer les moutons, vu qu'il n'y avait pas beaucoup d'autres interlocuteurs !
C'est d'ailleurs à eux que s'adresse parfois Bjarni, le narrateur de cette longue lettre à Helga, lorsqu'en plein désarroi, il envisage de s'exiler à Reykjavik pour y retrouver l'amour de sa vie, Helga.
Car Helga, et il n'en prend vraiment conscience qu'au soir de sa vie, aura été le grand amour de Bjarni, un grand amour cependant éclipsé par l'amour de la terre et de la nature.
J'ai beaucoup aimé ce texte simple et direct, parfois cru et souvent poétique, dans lequel Bjarni se raconte : il raconte ce qu'a été sa vie, son amour de chaque instant pour Helga, son appartenance à la nature, avec humour, lyrisme parfois, sans mièvrerie aucune et sans facilité de langage (ou de traduction). Et d'ailleurs chapeau bas à la traductrice et à son magnifique travail qui restitue avec vigueur et simplicité la langue d'un vieil éleveur de moutons, un vieil homme qui fait le bilan de sa vie avec tristesse mais sans acrimonie. Pas si cul-terreux qu'il veut bien le dire d'ailleurs, le gars !
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Un tout petit livre, une longue lettre. Et quelle lettre !
Bjarni a quatre-vingt-dix ans et n'espère plus rien ; il n'a plus rien à perdre, non plus.
Lui "qui a préféré croupir dans son trou plutôt que suivre l'amour" écrit une longue lettre-confession à Helga, l'amour de sa vie. Un peu comme s'il voulait tout mettre en ordre avant de mourir.
"Ah, je suis devenu un vieillard impossible qui prend plaisir à raviver de vieilles plaies" : effectivement, le texte est douloureux, mais il est aussi tour à tour poétique et drôle. Certains passages sont très fins, d'autres très crus, c'est ce qui fait le charme de cette lettre, et lui donne son authenticité. Nonagénaire, Bjarni ne craint plus d'être jugé et s'exprime sans retenue.
On découvre au fur et à mesure l'histoire de Bjarni, Helga et les autres. On découvre aussi la vie rude sur la lande islandaise. Cette Islande que Bjarni aime passionnément, comme il aime les brebis dont il s'occupe, et comme il aime Helga, d'un même amour simple et franc : Bjarni est un être entier.
Mais, s'il a un côté indéniablement rustique, il n'est pas un rustaud dénué de toute finesse : il aime, pour illustrer ses propos ou pour essayer de mieux comprendre lui-même telle ou telle situation, utiliser des citations et même de la poésie.
Cette lettre à Helga est décidément bien originale. Originale et bouleversante. Je ne peux que vous conseiller de la lire, bien qu'elle ne vous soit pas adressée... ici, la curiosité ne sera pas un vilain défaut !
Un grand merci à Babelio et aux éditions Points, grâce à qui j'ai eu le plaisir de lire cette lettre avant sa sortie en poche.
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Cela fait des années que je souhaite lire ce roman. C'est enfin chose faite aujourd'hui. Loin d'être le coup de coeur attendu, La Lettre à Helga de l'auteur islandais Bergsveinn Birgisson n'en reste pas moins une lecture de qualité.

Aujourd'hui vieux monsieur, Bjarni décide qu'il est temps de confesser son amour à Helga dans une longue lettre. A travers cette lettre, nous apprenons à connaître Bjarni, qui à la fin de sa vie, n'a plus rien à cacher et nous révèle sans aucun artifice, son amour contrarié pour Helga ainsi que sa vie quotidienne dans une époque en plein chamboulement (après-guerre). Paysans au fin fond de l'Islande, Bjarni nous dépeint un quotidien difficile mais auquel il est très attaché. Tout en lisant et en apprenant à connaitre ses deux personnages, on apprend énormément de choses sur la vie à la campagne et le quotidien des islandais. Leur histoire d'amour n'a rien d'original mais elle n'en reste pas moins émouvante. Par contre, attention, Bjarni est un gars de la campagne et il ne mâche pas ses mots. le langage est souvent familier et très cru. Cela peut être dérangeant, mais pour ma part, j'ai trouvé cela encore plus immersif et plutôt intelligent de la part de l'auteur.

Loin d'être une lecture marquante, La Lettre à Helga n'en reste pas moins agréable pour peu que l'on s'intéresse à l'Islande ou que l'on ait envie d'une petite histoire d'amour contrarié rapide à lire.
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Que dire de la Lettre à Helga ? Ce qui ressort de cette lecture, en tout cas, c'est un sentiment de gratitude envers le personnage principal, Bjarni, qui nous révèle dans les moindres détails, les heures –des plus sombres aux plus heureuses- de son existence. En effet, dans cette lettre émouvante, ô combien tardive, adressée à l'amour de sa vie, sa chère, sa Belle Helga, Bjarni nous délivre une réflexion sur la vie. Quelle magnifique écriture !

J'ai suivi cette narration avec des sentiments variés –comme la tristesse ou la pitié- et j'ai vraiment apprécié Bjarni, un personnage présentant une double facette, puisqu'il peut apparaitre aussi bien rustre, sauvage, profondément attaché à sa terre natale, que poète et passionné, ce qui ne peut que nous toucher au plus haut point…

J'avoue que certains noms de famille ou de provinces ont été difficiles à lire, mais ce petit détail n'a pas empêché une lecture fluide et agréable de cette lettre.

Que dire de plus, si ce n'est que j'ai été touchée par l'amour impossible qui unit Bjarni à Helga, tous deux étant mariés et tous deux exprimant des désirs contraires, qui ne pourront hélas que les séparer pour toujours. La fin d'une lettre est toujours touchante, et celle-ci n'a pas échappé à la règle !

La Lettre à Helga a donc été pour moi une belle découverte, car ce livre est un véritable hymne à l'amour, amour certes impossible, mais amour tout de même, -bref mais passionné- entre deux êtres qui désiraient une vie différente de la leur.

A lire !
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Magnifique ! Quelle déclaration d'amour ! Lettre que l'on aimerait tous recevoir ! (Mais au bon moment)
Belle écriture poétique de Bergsveinn Birgisson, né en 1971, titulaire d'un doctorat en littérature médiévale scandinave.
Une pépite que cette histoire d'amour qui se passe dans la campagne islandaise, racontée par un vieil homme, éleveur de brebis, sur la fin de sa vie. le paragraphe sur Christophe Colomb qui profite des heureux indiens pour en faire des esclaves fait froid dans le dos. C'est également une réflexion sur les sentiments humains, sur la comparaison des vies citadines et rurales, sur le choix de sa destinée. Petit livre ou tout y grand et bien analysé.
Ce roman est aussi fin que La pêche au saumon de Jeannette Haien qui se passe en Irlande. A savourer… Un grand merci à la vendeuse de la librairie Gilbert Joseph du 13ème qui me l'a conseillé.
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je ne pense pas que je vous ferai découvrir ce premier roman de l'islandais Bergsveinn Birgisson, car il a connu un énorme succès, dans pas mal de pays d'Europe, et notamment en France.

En effet, lors de cette rentrée 2013, il a été une des rares excellentes surprises, la presse et les blogueurs célèbrant d'une voix quasiment unanime ce nouveau prodige de la littérature scandinave, et plus particulièrement de la littérature islandaise, une littérature dont je vous avais déjà dit un mot l'an passé.

Ce court roman, que j'ai lu dans le cadre de la nouvelle édition du prix CEZAM 2014 organisé avec mon CE, est en fait une confession épistolaire d'un vieux paysan islandais, qui, juste avant de mourir, souhaite alléger le fardeau avec lequel il affrontera la grande Faucheuse. Il écrit ainsi une longue lettre à Helga, la seule femme qu'il n' a jamais aimé, d'un amour impossible une déclaration enflammée dans lequel il se souvient avec délices et intensité des premiers émois, des premiers regards, des premiers gestes.

En tentant d'expliquer dans sa lettre la raison de l'impossibilité de son amour (la fidélité à sa femme, l'attachement à sa terre...etc.), le narrateur se met à nu de façon très touchante, et cette tragédie sentimentale est absolument poignante, car tout en suivant la voie qu'il croyait la sienne, on s'aperçoit au fil de sa lettre qu'il jamais cessé de penser à Helga.

En effet, le "héros" de ce beau récit, Bjarni Gíslason de Kolkustadir est un homme simple et un peu rustre, mais en même temps pétri de poésie et d'attention émerveillée à la nature sauvage, et en tout cas complétement dépassé par la force de cet amour qu'il ne soupconnait pas.

Hymne à la nature, à la terre, à certaines valeurs qu'on peut juger un peu ancestrales mais qui n'en restent pas moins tout à fait respectable, cette bouleversante confession amoureuse s'avère in fine une puissante réflexion sur les sentiments amoureux et le sens de la vie. Assurément un des plus beaux romans sur l'amour de ces dernières années...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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A plus de 90 ans, Bjarni Gislason a décidé d'écrire une dernière lettre. Une lettre destinée à sa chère Helga, son seul véritable amour. Avec sa femme Unnur, ce n'était pas pareil. Elle n'a jamais pu avoir d'enfant et leurs relations en ont été particulièrement détériorées. Une vie de couple pleine de rancoeur et d'amertume que Bjarni fuyait dès qu'il le pouvait. Éleveur de moutons et contrôleur cantonal des réserves de fourrage, il devait souvent se rendre dans les fermes alentour pour évaluer la santé des cheptels. C'est dans une de ces fermes, pendant la seconde guerre mondiale, qu'il a rencontré Helga. Une femme sensuelle à la poitrine opulente qui l'a rendu fou de désir. Leur adultère fut aussi passionné que foudroyant. Lorsqu'Helga tomba enceinte, elle lui proposa de quitter leur trou perdu pour partir à Reykjavik. Mais le fermier refusa d'abandonner sa terre et brisa à jamais leur relation. Quarante ans plus tard, il ressent le besoin d'écrire cette longue lettre pour expliquer à Helga les raisons de son choix. Forcément trop tard…

Ce pourrait être la triste litanie d'un vieillard en bout de course. Ce pourrait être un texte tire-larmes où un homme se retourne une dernière fois sur des occasions manquées. Et bien c'est tout sauf ça. Certes Bjarni constate qu'il a raté quelque chose. Mais il le fait avec tellement de détachement, d'humour et d'autodérision que c'est un régal. Avec lui on découvre la vie dans les campagnes islandaises au tournant de la modernité. On accueille les premiers tracteurs mais l'isolement est tel qu'il faut parfois fumer les morts comme des poissons au coeur de l'hiver pour les conserver en attendant de pouvoir les enterrer au printemps. Pour traiter les brebis contre la gale, il faut les tremper manuellement dans une mixture composée à 90% d'urine. Il raconte aussi son échec au concours du plus beau bélier où il était pourtant certain de gagner. Des pratiques d'un autre âge sur lesquelles il revient sans amertume mais avec un réel plaisir. Concernant la fin de leur histoire, il assume totalement son choix même s'il sait que c'était sans doute une erreur : « Ici, à la campagne, j'ai eu de l'importance. Et si ce n'est qu'une idée, au moins aurais-je eu l'impression d'en avoir. Voila une différence qui compte. »

Ce qui est formidable, c'est le ton sur lequel il rédige sa lettre. Léger et fleuri, souvent très drôle (« Te voir nue dans les rayons de soleil était revigorant comme la vision d'une fleur sur un escarpement rocheux. Je ne connais rien qui puisse égaler la beauté de ce spectacle. La seule chose qui me vienne à l'esprit est l'arrivée de mon tracteur Farmall. »), c'est franc, direct, en toute sincérité. J'ai aussi adoré la façon dont il parle du désir qui a été l'aiguillon de sa relation avec Helga : « Ensuite je t'aurais embrassée, des attouchements hâtifs auraient eu lieu avant que je ne baisse mon froc tandis que tu relevais ton pull de grosse laine pour dénuder tes seins et là, mes cuisses couleur d'aspirine se seraient mises à claquer contre toi, tandis que le courlis roucoulais dans l'air lourd du parfum de la bruyère, et nous deux, pauvres créatures, là, dans le creux, n'en aurions plus fait qu'une, l'espace d'un instant, jusqu'au dernier soupir de la montée de sève, quand la gelée blanche aurait dégouliné sur la face interne de ta cuisse sur quelques brins d'herbe sèche, seuls témoins de l'embrasement qui nous avait saisis. » Ces quelques lignes sont à des années lumières du purin que nous offre les Cinquante nuances de grey et consorts. Tellement supérieur, tellement plus proche de la littérature que j'aime.

Un premier roman somptueux, tragi-comique à souhait et qui m'a fait passer un délicieux moment de lecture. Un véritable coup de coeur. Pour le plaisir, je vous offre une dernier extrait : « Je te le dis du fond du coeur, ma Belle, je ne suis plus qu'une vieille bûche vermoulue et pourrie gisant sur le rivage du temps, d'où le ressac m'emportera bientôt. Et nul ne pleurera ma disparition. C'est bien vrai ce que disaient les anciens : on devient lâche en vieillissant. »
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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