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EAN : 9780719598005
305 pages
John Murray (01/08/2010)
5/5   1 notes
Résumé :
There, for many years he lived side by side with the country people, a life ruled by the slow cycle of the seasons, far away from the frantic rush of the modern world. In spring as the pear trees blossomed he ploughed with horses, in summer he scythed the hay meadows and in the freezing winters gathered wood by sleigh from the forest. From sheepfolds harried by wolves, to courting expeditions in the snow, he experienced the traditional way of life to the full, and b... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
William Blacker se rend en Roumanie en 1989 juste après la révolution et commence à connaître le Maramureș. Il passe par Halma un peu par hasard, y fait la connaissance des Knall qui font visiter l'église saxonne. Il croise aussi les Tziganes. En 1996, il se libère de la civilisation et part s'installer en Roumanie. Il habite à Breb, chez Mihai, un paysan roumain devenu son ami.

Je n'en dit pas plus pour ne pas dévoiler l'histoire. Dans la série des auteurs un peu barrés, on fait fort avec William Blacker, un type civilisé, voire très. Grâce à lui, j'ai découvert Konrad Bercovici, Patrick Leigh Fermor ou Sacheverell Sitwell. Il cite aussi très à propos Byron, « Carmen » en français, Gregor von Rezzori, Sandor Marai (la plus pertinente « Then I realized that these people are still intimately familiar with the art of killing, blood is something they know well, and the flash of a knife is as natural to them as the smile of a woman » en traduction : « Je me suis alors rendu compte que l'art de tuer est toujours familier à ces gens jusqu'à l'intimité, ils connaissent bien le sang, et le reflet d'une lame de couteau leur est aussi naturel que le sourire d'une femme ») donne à un de ses personnages le nom de Goga en référence à l'auteur et politicien roumain d'extrême-droite.

Et voilà qu'il envoie tout valdinguer pour s'installer en Roumanie, et pas n'importe où, au fin fond du Maramureș, une des régions les plus traditionnelles. Au fond, cela a sa logique : il n'aurait pas pu fuir la civilisation au milieu de Bucarest ou Jassy, ou même Sibiu ou Brașov. le récit se veut autobiographique, mais pas tout à fait, puisque Blacker reconnaît volontiers avoir changé des noms et des événements. La tableau dressé de la situation des Tziganes est plus complexe qu'à première vue avec les habituels constats de misère et d'exclusion, et c'est potentiellement le plus intéressant. On découvre la diversité de leur situation : beaucoup depuis le communisme se sont sédentarisés, Blacker évoque brièvement leur riche roi, la misère devient relative après l'évocation des fêtes et des danses tous les soirs. Pour beaucoup, être tzigane, c'est vivre de rien. Nous croisons aussi des Tziganes laborieux, surtout les travailleurs du métal, les Căldărari. Avec les Roumains et les Saxons, voire les Sicules, se dessinent également des synergies, les uns sous-traitant pour ainsi dire aux autres.

Quant au village, qui est un des fondements, mythiques, de la littérature roumaine, il est en voie de disparition : les jeunes veulent gagner leur vie en ville et porter la même chose que ceux qui passent à la télévision. En plus de tout cela, Blacker s'est coltiné, avec humour, les tribunaux, la police, les scènes de ménage, l'aiguisage de la faux, sur lequel les considérations sont passionnantes, et, sans trop en dire, un gamin se mêle même à l'affaire. Un des exploits du narrateur, c'est de garder le suspense jusqu'à la fin et on se demande vraiment ce qui va se passer jusqu'à la page 300, mais aussi de démocratiser le village, avec du concret : les histoires de cerisiers, de mariage avec des morts, c'est un peu plus abordable que les essais mystiques de Lucian Blaga ! En même temps, très anglais et justement, Blacker était aussi correspondant au Telegraph. Malheureusement, ce n'est pas traduit en français, où l'on a sans doute jugé le livre trop « légèrement idiosyncratique », ou peut-être que ça parlait trop de roms à l'époque de Sarkozy et de « crise des migrants »…
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Les gens du village essayaient toujours de nous séparer, seulement ils utilisaient maintenant des moyens différents, plus subtils. Ils prenaient Marishka à part et lui chuchotaient à l'oreille. Je me souvenais des vers de Byron dans « Don Juan » :
Il avait un amant, on disait deux
Mais pour les scènes, un c'est presque mieux

[People in the village were still trying to separate us, only they were now using different, more subtle means. They would take Marishka aside and whisper into her ear. I remembered Byron's lines from « Don Juan » :
They whispered he had a lover, some said two ;
But for domestic quarrels one will do. (p. 287)]
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It was from him that I learnt of the modern-day Fagins of Italy, and how the more innocent Gypsies fell into their nets. (…)
Instead of Germany, after a long journey in a van, they found themselves in the city of Salerno in southern Italy. There they were brought by their 'Boss' to the empty shell of an unfinished apartment block. Inside there were hundreds of Romanian beggars sleeping on rags and mattresses which had been salvaged from rubbish dumps. There were rats everywhere. (…)
The next morning they were pushed out on to the streets to beg. Romi was in tears. But in his tearful state he earned good money, especially outside the churches. He pocketed over a hundred euros on the first day and in the evening he tried to conceal some of it from the 'Boss'.He was told to strip. They found the money and beat him. They beat Dumitru as well because he had earned only ten euros. (p. 286)
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In Transylvania the keeping of sheep involves constant vigilance and a pack of large and well-trained dogs. The dogs are not for herding but for protection against wild animals. In the British Isles bears were wiped out by the sixteenth century, and the last wolf was said to have been shot by Sir Ewen Cameron of Lochiel in 1686. But here wolves still carry off sheep by the scruff of their necks and bears tear pigs in half like loaves of bread. As Gregor Von Rezzori wrote in one of his beautiful memoirs of Romania, 'The poetic gentleness of the flowery slopes was all too deceptive in obscuring the wildness of the deep forests.' (p. 221)
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Owing to the hardships experienced both during and after the war, many Saxons had lost the will to continue living in Transylvania. So when in 1960s and 70s President Ceaușescu had begun selling exit permits to Saxons for a few thousand Deutschmarks many people took the offer, and the idea of emigration as an option was lodged in Saxon minds. Following the 1989 Revolution, when the borders became easier to cross, and, as I had first heard from Gerhilde's family, Germany was willing to give citizenship to all Saxons, the floodgates were opened and within a couple of years the Saxon population had dwindled. Only a few thousand now remained and a unique 850-year-old culture was on the point of extinction. (p. 65)
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Pendant que des amis en Angleterre s'efforçaient de maîtriser les dernières technologies informatiques, j'apprenais à faucher. « Ça », comme je l'écrivis à un ami, « c'est ce que moi, j'appelle le progrès. »

[While friends in England were mastering the latest computer technology, I was learning how to mow. 'This', as I wrote to a friend, 'is what I call progress.'] (p. 51)
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