Un roman à la fois déjanté et profond, le cheminement d'un personnage fort dans la découverte de ses origines et de lui-même.
Suite des aventures de Tolbiac Juillet, commencées avec « La fenêtre de Dieu », qu'il est indispensable d'avoir lu pour une bonne compréhension de l'intrigue. Cédric a inclus une liste des personnages au début du roman, cela permet de se remettre dans l'histoire et de se rafraîchir la mémoire.
Comme dans le premier tome, le prologue, totalement décalé, donne le ton, et met en scène un animal, un husky prénommé Gaucho, victime de la cruauté de l'homme.
Nous retrouvons Tolbiac, notre narrateur, en décembre 2011. Il revient d'un tour du monde après avoir vendu son perfecto aux enchères, à la fin du tome 1.
« Dès la première page, un sentiment contrarié me traversa. L'encre n'avait pas eu le temps de s'altérer, c'est dans ma tête que le souvenir avait jauni. le détachement m'avait sauvé la vie, mais il m'avait également recouvert d'une étrange peau à laquelle mon existence passée n'adhérait plus. Aujourd'hui, je tentais de recoller les morceaux. »
Nous découvrons son journal de bord, de juin à décembre, de Bordeaux à Lima, en passant par Moscou ou Kyoto. J'ai beaucoup aimé cette partie, qui s'est avérée être une bulle d'évasion et une grande bouffée d'air frais. Mention spéciale au séjour péruvien et au rituel chamane. Cette cérémonie, véritable interrogatoire de l'inconscient, permettra à Tolbiac de revoir Caline dans une vision poétique.
Ce tour du monde, vécu comme une fuite en avant de Tolbiac, permettra néanmoins à notre héros de retrouver Erin, sa demi-soeur, respectant la volonté de son père adoptif. Mais pas que. Car Tolbiac souhaite aborder sa mère biologique, Marie-Constance de Morsan.
Le récit est vivant et enjoué, la plume de Cédric poétique à souhait, addictive et savoureuse. L'humour est présent. « En bord de mère » est une histoire de femmes, dont le fil conducteur est le perfecto de Tolbiac.
« Deux fois par jour, je consultais mes courriels et me languissais d'un message de sa part. le chagrin m'enlaidissait. Il régnait sur mon coeur, comme aux creux de mes rides de trentenaire, un froid sec. Sa demande en mariage était à usage unique. La rétroactivité s'applique aux impôts, toujours, jamais en amour. »
Tolbiac a évolué par rapport au tome 1. Il a pris de l'épaisseur, il s'est enrichi. Je m'attache à lui de plus en plus, je dois bien l'avouer. Beaucoup d'introspection dans ce volume, Tolbiac est un peu perdu, il se cherche, est en quête de ses origines, de sa famille. Il se questionne beaucoup, même s'il ne veut pas trop se l'avouer. L'air de rien, Cédric permet au lecteur de s'interroger sur ses propres origines. La maternité, les liens du sang et ceux du coeur, les non-dits, les choix imposés et regrettés, sont autant de sujets qui effleurent à la surface du récit. Déjanté, donc, mais d'une belle profondeur malgré tout !
L'épilogue est très touchant, on ressent les mêmes émotions que Tolbiac, on a l'impression d'être à sa place, de vivre ce moment à travers lui. Et cette fin promet le meilleur pour la suite, j'ai hâte de me plonger dans le tome 3. Je l'ai commandé, je surveille ma boîte aux lettres !!
« En bord de mère » est le tome 2 d'une série de 4. J'en suis à mi-chemin de l'aventure de Tobliac, et croyez-moi, si vous recherchez une lecture poétique, déjantée, comique, avec de la profondeur, n'hésitez pas. Tentez l'aventure, vous m'en direz des nouvelles !
« Feindre le bonheur c'est déjà y croire un peu, non ? »
#CédricBlondelot #Enborddemère
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