Philippine Lomar, tome 5 : Un vilain, des faux

J'étais contente de dénicher le dernier volume des aventures policières de Philippine Lomar. Les auteurs s'attaquent à l'immigration et cela reste la partie visible de l'iceberg. On reconnaît ainsi le public visé pour cette série : jeunesse évidemment ! J'aurai aimé des détails plus poussés comme ce qu'ils nous avaient concocté dans les volumes précédents. Pas seulement des détails mais aussi des phrases bien percutantes. Un service habituel quoi ;) le tome se lit toujours rapidement et on survole la thématique des immigrants et le travail au noir avec le cliché de la cave pour la fabrication des textiles sportifs.. Un peu déçue par ce tome mais j'apprécie toujours la jeune Philippine donc j'ai quand même envie de voir la suite avec ce teaser mode Arsène Lupin.

Dominique Zay choisit un sujet important comme trame de son récit. Cette fois, il choisit d'évoquer les sans-papiers venus d'Afrique. Son héroïne va réunir une famille qui vient retrouver leur oncle. le scénariste explique très vaguement qu'ils fuient la pollution et la corruption qui étouffe un pays. Toutefois, il met sous le tapis la méthode pour venir du Cameroun, les conditions de voyage, le prix… Ni même où le frère et la soeur vivaient sur Paris avant d'aller sur Amiens. Il est dommage encore une fois de choisir un sujet aussi sensible et toujours d'actualité pour le survoler aussi simplement. de même, on aurait pu trouver à la fin du tome un petit dossier pédagogique pour mieux contextualiser et comprendre. Ce ne sont ni les spécialistes ni les organismes qui manquent. C'est d'autant plus nécessaire que c'est à destination d'un public enfant/adolescent. Au final, l'immigration est juste un sujet comme un autre pour donner un contexte à une enquête policière qui n'en ait pas trop une non plus. Contrebalancer à la fin avec l'immersion dans un conte africain avec la beauté de la nature, des animaux en liberté est aussi un peu facile. Est-ce que cette Afrique hors tourisme de masse existe encore vraiment ? Et surtout en dehors de quelques parcs ?

Du côté du scénario, quelques phrases chocs et gentilles qui manquent d'explication. C'est mal qu'il a des gens qui profitent de la misère des autres. Pourquoi ne pas expliquer le pourquoi du comment? Pourquoi cela perdure ? Qui s'enrichit de cela ? On reste juste sur la dualité naïve du bien contre le mal. Mais la réalité est bien loin de cela surtout lorsqu'il est question de justice. Peut-être qu'il est bien de montrer que l'on a de l'esprit néanmoins point trop n'en faut. le méchant se nomme Levilain, vraiment ? Et ce titre : Un vilain, des faux ? On en parle ? Non. Au final j'ai été vraiment déçue de cette dernière aventure qui ne me donne pas envie de lire la suite. Même si pour une fois nous avons le droit à micro-teaser.
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Avec ce cinquième tome, les auteurs prouvent une nouvelle fois qu'une série Jeunesse peut à la fois être drôle et sérieuse, traditionnelle et moderne, accessible et subtile. La qualité de cette série demeure constante, chaque tome étant aussi abouti que le précédent. Elle propose une galerie de personnages plus vrais que nature, miroir de notre société : des gueules d'ange qui sont en fait des raclures, des gros durs qui sont en réalité de grands tendres, des pourris qui sont effectivement pourris et des individus comme vous et moi qui deviennent des héros du quotidien.

Dans ce tome, les auteurs abordent le thème de l'immigration et des clandestins. Pour une BD Jeunesse, on peut dire qu'il s'agit d'un choix fort qui témoigne d'un certain engagement et d'un désir de sensibiliser les jeunes lecteurs. Cette série a non seulement le mérite de nous faire rire grâce à son scénario à l'humour piquant, mais aussi de nous faire réfléchir. Moi je dis : bravo !

Une enquête à la fois sympathique et instructive.
Grâce à une héroïne pleine d'énergie et de valeurs humaines, on découvre l'univers difficile des émigrés et des sans-papiers.
Ce n'est pas toujours crédible car cette jeune fille se met dans des situations trop dangereuses pour elle mais on accepte tout de même assez facilement.

Avec malice et intelligence, Philippine Lomar réussit toujours à trouver le meilleur moyen de démêler le vrai du faux et de condamner ceux qui le méritent. La bande-dessinée rappelle facilement les aventures de Sherlock Holmes mais l'auteur réussit à la remettre dans le contexte actuel, en parlant de sujets d'actualités avec beaucoup de justesse.