Un goût de sucre et de miel

Je remercie Babelio et les éditions La Bouinotte pour l'envoi, dans le cadre de la masse critique de juin de l'ouvrage : Un goût de sucre et de miel de Léandre Boizeau.
C'était un petit garçon à la mèche trop longue et au regard trop libre.
Dans cette petite ville des lendemains de la guerre, Léandre, le fils de « La Manouche », apprend tôt le prix de la différence.
Mais il y gagne le goût de la liberté, au fil d'une vie de forain rythmée par les fêtes de villages d'un pays qui a tellement besoin de s'amuser.
Au centre d'un univers intime de marchands de peaux de lapins et autres « vendeurs de rêves », dans les effluves de nougat rouge, Léandre vit et rêve, travaille, aussi, à l'âge des jeux insouciants.
Un goût de sucre et de miel est un très joli livre, témoignage d'une enfance dans les années 1940 d'un petit garçon considéré comme « le fils de la Manouche ».
Léandre est né en juin 1940, au début de sa vie il ne connaît son père que comme la photo sur le buffet.
Quand son papa revient de la guerre, le petit garçon va commencer à aller sur les routes avec ses parents, vendeurs ambulants. Sa maman fabrique du nougat rouge selon une recette de famille. Ensemble ils vont dans les villages voisins vendre des confiseries, de la vaisselle. Léandre aura même au début un stand de pêche à la ligne.
Une vie simple, mais heureuse. Une vie tellement différente de notre époque, loin des jeux vidéos et d'Internet.
Léandre est un enfant heureux, même si son papa a vécu de drôles de choses pendant la seconde guerre mondiale c'est un homme bon. Il aime son fils, sa famille, et ils lui rendent bien.
J'ai aimé découvrir l'enfance de ce petit garçon devenu grand. Il est attachant, nous voguons dans ces souvenirs et certains passages sont très touchants.
Il n'est pas vraiment forain à mes yeux, c'est plus une famille de vendeurs ambulants. D'ailleurs, c'est ce qu'affirmait ses parents et donc le jeune Léandre. Il a commencé à travailler très jeune sur les routes, il a quand même été à l'école en parallèle puisqu'il est devenu instituteur. Certes pour les gens du village sa mère était considéré comme une manouche pourtant ils n'en n'étaient pas vraiment. Ils avaient une maison, une vie simple, prenaient soin les uns des autres. Une famille comme tant d'autre :)
L'écriture est fluide, j'ai pris plaisir à lire ce joli témoignage qu'est Un goût de sucre et de miel.
Quel dommage que je ne puisse pas goûter ce nougat rouge dont nous parle si bien Léandre Boizeau.
Je vous invite à le lire à votre tour si vous aimez ce genre d'ouvrage.
Petit plus : à la fin on trouve un album rempli de ses photos d'enfance, ce qui permet d'encore mieux nous immerger dans l'ambiance.
Ma note : quatre étoiles.

Je n'ai pas l'habitude de lire des autobiographies, préférant souvent jeter mon dévolu sur les récits de fiction. Mais force est de constater que j'ai passé un superbe moment, émouvant et mémorable, à découvrir l'existence de Léandre, le fils de "La Manouche".

Ce petit garçon différent du Berry, qui devient un adulte accompli et affirmé nous partage grâce à des talents de conteur incomparables son histoire, sans oublier L Histoire avec un grand H puisqu'on va traverser la France du 20e siècle à ses côtés et revivre les chamboulements marquants d'une grande époque.

Le cadre est vraiment superbement travaillé, les émotions sont fortes et transperçantes. Je me suis régalée de découvrir un monde qui m'était inconnu à travers cette expérience unique et inoubliable du milieu des forains.
Les détails, les anecdotes, tous les ingrédients sont réunis pour une immersion on ne peut plus parfaite. J'ai été littéralement happée par le texte, ses beaux mots, porté par une plume vivante et authentique qui nous frappe en plein coeur.
Les cinq sens se montrent titillés à merveille, il nous transporte et nous émeut. Tout est si bien amené que je m'y suis sentie, secouée par les images se déroulant sous mes yeux, charmée par le goût du sucre dans ma bouche...

Un gamin touchant, un homme admirable, Léandre, c'est vraiment quelqu'un ! Je suis persuadée qu'il saura vous séduire à votre tour, écoutez son histoire, elle en vaut vraiment la peine. La confidence de ses souvenirs vous marquera à jamais, sentiments et émotions habitent ce livre avec une intensité sans pareille. Je vous garantis de vivre par procuration cette existence unique, faite de différences et d'espoir, de nostalgie et de bonheur aussi. C'est comme un bonbon acidulé qu'on déguste lentement et dont la saveur exquise reste longtemps en bouche, même une fois terminé.

Le monde forain a quelque chose de fascinant, un côté un peu magique et qui laisse rêveur. Alors un récit sur le sujet, pourquoi pas !

Je dois dire que j'ai assez vite déchanté. Parce que cette autobiographie est certes très intéressante, mais plus pour l'aspect historique quelle apporte. Loin du cadre idyllique que cela laissait présager, c'est une histoire de famille qui a subi la guerre, et d'autres obligations pas forcément drôles. La vie de "manouches" comme ils sont appelées ne l'est en fait pas. Ce sont finalement, et c'est bien dit clairement, simplement des vendeurs ambulants.

Mais c'est surtout le côté très factuel qui m'a perdue. Beaucoup de dates, des événements relatés avec un recul assez étonnant quand on parle de sa propre vie et de celle de sa famille. Je sais bien que c'est le genre qui veut ça, on a là une autobiographie, plus qu'un témoignage qui creuse en profondeur, et je ne suis pas particulièrement sensible à ce genre littéraire.