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C'est la fin de l'été.
Un jeune Allemand, Udo, retourne sur la Costa Brava, dix ans après sa dernière visite effectuée avec ses parents. Il est accompagné de sa fiancée Ingeborg. C'est la première fois qu'il part en vacances avec elle.
Il a un travail alimentaire mais sa véritable vocation ce sont les jeux de stratégie qu'il prend très au sérieux. C'est un champion, un fait qu'il aime rappeler.
Il se voit comme quelqu'un d'équilibré et espère pouvoir concilier son amour pour Ingeborg et sa
passion des jeux.
En réalité, il passe beaucoup de temps dans sa chambre d'hôtel à étudier de nouvelles stratégies, tandis que son amie fait des rencontres ; Un couple d'Allemand : Charly et Hanna. Ils rencontrent aussi trois ‘'Indigènes''.
Survient un évènement dramatique : la disparition soudaine de Charly en mer. Est-ce un suicide, un accident ?
Cela se dégrade. Ingeborg rentre seule en Allemagne, cela n'allait pas si bien entr' eux.
Hanna rentre également sans attendre que l'on retrouve le corps de son fiancé.
Le temps se dégrade. Les hôtels se vident progressivement.
Udo reste, il doit continuer une partie de jeu contre un loueur de pédalos.
Il perd contre son adversaire, pourtant néophyte.
Il rentre en Allemagne, trouve un autre travail et va sans doute abandonner le milieu des joueurs de jeux de stratégie. Avec Ingeborg, il ne sait pas.
Voilà !
Et non ! Car la Littérature est là ainsi que le talent d'un écrivain qui orchestre une mélodie somme toute banale.
C'est un huis clos envoutant et inquiétant.
DES PERSONNAGES INQUIÉTANTS, INCERTAINS.
Les trois indigènes ne sont nommés que par des surnoms : le Loup, l'Agneau et on se demande si l'agneau n'est pas un loup. Il y a une histoire de viol : qui a violé ; Charly ? Qui a été violé ; Charly ?
Et enfin le Brûlé, loueur de pédalos, défiguré par des brûlures dans des circonstances énigmatiques. Peut-être Sud-Américain qui, autrefois, fut poète. La nuit, il se terre, sur la plage, sous la forteresse de ses pédalos.
Udo renoue avec l'attirance éprouvée lorsqu'il était adolescent pour la gérante de cet hôtel .On se demande d'ailleurs s'il n'est pas resté pour elle. Elle lui fait du charme et le repousse lorsqu'il veut coucher avec elle. Pourquoi ? Nous ne saurons pas.
Et aussi son mari, tel un colonel Wurtz d' Apocalypse Now, mourant.
Il y a aussi le patron d'un bar louche, qui semble savoir… mais…
LES ATTIRANCES DU HÉROS.
Udo est spécialiste du jeu « le Troisième Reich, » un jeu de rôle sur plateau qui met en scène la Seconde Guerre Mondiale. C'est un jeu dangereux où les nazis peuvent gagner. Il semble esthétiquement (?) fasciné par la guerre et le nazisme.
Udo aime la culture allemande, les écrivains qui vantent l'héroïsme du soldat dans l'adversité.
« Si le Brûlé connaissait ou appréciait un peu la littérature allemande de ce siècle, je lui dirais que Manstein est comparable à Günter Grass et que Rommel est comparable à… Celan
Dans une atmosphère trouble et angoissante. « Tout a l'air pareil qu'hier, même si la tristesse a commencé à détruire le paysage. »
Un personnage fantasmatique, Florian Linden, auteur fictif de roman policier, traverse l'histoire et les cauchemars de Udo pour lui signifier : quoi ? Lui signifier que pour lui ce jeu pourrait bien devenir une question de vie ou de mort.
Il (Udo et le livre) est de plus en plus paranoïaque et mélange jeu, cauchemars et réalité.
Un récit de désintégration morale et psychologique. Quelque chose qui nous est caché, et à Udo. Un livre envoûtant, inquiétant.
Selon certain standard, cela se termine bien (mais, malgré tout, avec une référence à l'ambigu général von Seeckt).
J'en suis un peu déçu.
Parce qu'il y a une fin ?
Ou tendrais-je vers la face noire de la Force ?

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Une station balnéaire de la Costa Brava en pleine saison comme lieu idéal de perdition.

Pas le plus apprécié des romans du maitre Bolaño, mais sûrement l'un de ses plus aboutis…
Au vu des vastes latitudes d'appréciation qu'il laisse…

Une littérature des vaincus qui jamais ne se regardent dans le miroir.
Ou quand le Fusil de Tchekhov ne sert plus qu'à abattre un platiste mal réveillé.
Le loueur de pédalos n'est pas celui que l'on croit, malgré ses brûlures.

Les fantômes artificiels peuplant « La littérature nazie en Amérique » ne sont toujours pas revenus.
Goodwin sert encore ici de vague ligne d'horizon, tel ce spécialiste d'Hitler, qui finalement n'en parle jamais, dans le « Bruit de Fond » de Don DeLillo.
On joue avec, mais les pions ne sont pas de taille.

On pourrait aussi s'ennuyer, comme cela est suggéré… et puis non.
Cet Udo Berger, narrateur qui n'écrit même pas pour lui, et ce malgré l'antipathie, conserve une étrange forme d'intérêt, naturelle et froide, brillante comme un néon sale ou un capot de bagnole garée sur la plage.
Un souvenir de vacances qui ne devrait pas.
Un appeau de mouette ricaneuse qui aurait perdu toutes ses lettres, deux fois.

Mais peut-être qu'il n'y a rien à comprendre.
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Livre à la fois lent, qui a un certain goût d'inachevé (peut-être en relation avec le fait qu'il n'a pas été publié du vivant de son auteur), avec des personnages qui ne m'ont pas conquise... et pourtant il a exercé sur moi une certaine forme de fascination qui m'a empêchée de le lâcher avant la dernière page.
Pour moi cela reste plus un livre d'atmosphère, celle de la torpeur des vacances méditerranéennes, des étés qui finissent, des siestes dont les rêves ou les cauchemars se confondent avec la vie qui s'étire mollement.
Sans m'avoir emballée, il ne me décourage pas de continuer à découvrir cet auteur, dont la lecture des "detectives sauvages" reste toute fois plus recommandable que celle-ci.
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LE troisIÈME REICH de ROBERTO BOLAÑO
Écrit en 1989 paru en 2010, c'est un des premiers romans de Bolaño. Ne vous laissez pas abuser par le titre, le Troisième Reich dont il s'agit est une sorte de « wargame » un jeu mettant aux prises deux joueurs. Udo, le héros du roman est un maître à ce jeu, il vit en partie d'articles qu'il écrit sur le sujet. Il est en vacances en Espagne avec son amie, dans le même hôtel où il a passé des vacances avec ses parents des années auparavant. Ils vont rencontrer des allemands comme eux, des natifs aux noms curieux et il va s'installer une atmosphère bizarre et pesante, une sorte de menace imprécise et latente.
On attend le drame à chaque chapitre et le temps passe entre baignades, flirts, sexe et sorties en boîte.
Bolaño s'amuse avec son lecteur, il le ballade d'une plume agile et fantastique, parsème le récit de détails, de fausses pistes qui nous empêchent de lâcher ce livre.
J'avais découvert Bolaño avec Anvers qui m'avait donné envie de poursuivre avec lui et je vous conseille cet auteur par ailleurs et peut être surtout un des grands poètes sud américains,
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Fin de l'été sur la Costa Brava. Un jeune allemand passionné de jeux de plateau profite de ses vacances pour écrire enfin sa théorie tactique sur son jeu favori : le Troisième Reich.
Entre plage et beuveries il rencontre aussi des locaux aux surnoms singuliers : le Loup, l'Agneau et le Brûlé.
L'atmosphère estivale change peu à peu alors qu'il se lance dans une partie avec l'un d'entre eux.

Bon, déjà il est impossible de résumer ce texte. Ensuite, ce qui m'a le plus marquée c'est la façon dont Bolaño sait raconter la langueur, l'ennui, l'ambiguïté et les soirées sur le point de mal tourner.
J'ai apprécié de lire ce livre tout en me demandant pourquoi je le lisais. Je me demande encore pourquoi je l'ai lu d'ailleurs. 😅
Je me souviendrai de la description de cette ville de bord de mer en plein été lorsqu'un jour de pluie vient interrompre toutes les activités routinières des touristes.
Lien : https://luparju.com
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Udo Berger, un jeune Allemand, s'installe avec sa copine Ingrid dans l'hôtel espagnol qu'il fréquentait avec ses parents pendant son enfance. Il chérit ses souvenirs et les partage avec Ingrid, mais la patronne allemande de l'hôtel, l'attractive Frau Else, semble avoir oublié la famille Berger. Elle s'occupe de la gestion de l'hôtel et de son mari espagnol, qui est gravement malade. Pendant leur séjour dans la station baléaire de la Costa Brava, il rencontrent un autre jeune couple allemand, Charly et Hanna. Udo n'est pas vraiment content de cette rencontre. Il préfère passer ses vacances avec sa copine, mais celle-ci se lie d'amitié avec Charly et Hanna. Entre-temps Udo se réfugie dans leur chambre d'hôtel où il se dédie avec passion à un jeu de rôle appelé le Troisième Reich. Il imite la seconde guerre mondiale en miniature. Il trouve son adversaire dans un type espagnol marginal qui loue de pédalos à la plage, surnommé le Brûlé à cause de ses cicatrices. de nouveau, Bolaño parvient à créer une atmosphère de dépaysement et de désorientation mentale. Après la disparition de Charly, Hanna et Ingrid rentrent en Allemagne. Udo décide de rester, sous prétexte de faire le suivi dans l'affaire de la disparition de Charly. La vraie raison est qu'il peut désormais vivre pleinement sa fascination pour Frau Else et pour le jeu le Troisième Reich. Il ne quitte presque plus l'hôtel, qui devient un peu la métaphore de son isolement mental. A part Else et du Brûlé, il a perdu le contact avec le monde extérieur. Ce qui a commencé comme une idylle estivale deviendra de plus en plus un cauchemar. Un cauchemar qui semble plutôt être créé par Udo lui-même, que par le monde extérieur. J'ai beaucoup aimé ce livre. Je suis un très grand fan de Bolaño. Et je n'ai pas été déçu par le Troisème Reich. Mais ne vous attendez pas à un livre sur la seconde guerre mondiale, malgré la présence de personnages allemands.
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Dans le Troisième Reich, c'est le rythme lent qui surprend au départ, comme si le livre et ses personnages étaient totalement abattus par la chaleur du soleil de la Costa Brava.

Dans ce décor balnéaire, Udo erre comme un zombie entre son jeu de rôles où il refait la guerre -une guerre où l'Allemagne gagne quasiment à chaque fois- et les personnages fantômes et métaphoriques qui l'entourent : Charly l'ami disparu, Frau Else l'image de la mère, le Brûlé qui va faire basculer sa vie en retournant son passé.

Un livre étrange, peu rationnel, mais dont le style simple sert une mise en abime du lecteur qui se laisse entraîner dans une ambiance lugubre, un monde parallèle, une spirale qui ne mène finalement nulle part.

C'est épuré, lent et inattendu, mais pour une première incursion dans l'univers de ce grand auteur que je découvre, c'est suffisant pour me donner envie d'explorer davantage le reste de son oeuvre.
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Dérive toxique sur la costa brava pour de jeunes touristes allemands. Oeuvre de jeunesse (relative : RB s'est mis à la fiction romanesque à l'approche de la quarantaine), 'Le 3ème Reich' contient en germe ce qui fait le charme de Bolano (une manière d'instiller la paranoia de manière insidieuse avec une grande économie de moyen) sous une forme facile à lire, linéaire.

En ce sens : bonne introduction à l'oeuvre du Maître chilien.
(Avis écrit en 2010)
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Le Troisième Reich a été écrit par Roberto Bolano en 1989 et publié seulement en 2010. Je l'ai lu avec moins de plaisir que les autres oeuvres de ce génial écrivain.
Pourtant on y retrouve bien la poésie propre à l'auteur et ses préoccupations existentielles et politiques.
Un jeu de stratégie nommé "Le Troisième Reich" occupe une place centrale dans ce roman. Son objectif consiste à rejouer les phases de la seconde guerre mondiale avec le moins d'erreurs possible. On devine dès les premières pages qu'il est doté d' une importance symbolique énorme, et on le prend au sérieux. Bien plus qu'un jeu, il tient le rôle du psychopompe qui met à disposition le terrain d' une véritable guerre livrée par le narrateur contre lui-même et son monde d'hier comme le seraient les lames d'un tarot initiatique belliqueux : remise en cause de sa vie passée, de ses choix de vie, de ses relations amoureuses et amicales. Les diverses parties, menées contre un adversaire inquiétant et peut-être malveillant "Le Brûlé" ( probablement l'autre versant de lui-même mais toutes les interprétations sont ouvertes) le mènent de la certitude de la victoire à la perte progressive de ses avantages et à la défaite finale. Est-il fou de s'acharner ainsi contre vents et marées ? Cet échec le livrera-t-il aux terribles dangers qu'il pressent ou lui permettra-t-il de s'engager dans une nouvelle voie : la sienne ?
Tout cela aurait un grand intérêt, mais l'énumération interminable des généraux, des fronts de combat, des forces engagées, des pertes en hommes, en munitions et des manoeuvres offensives ou de contournement sur ce terrain de plastique et de carton est venue à bout de ma bonne volonté : j'ai terminé le roman en survolant les longues pages consacrées aux tactiques des combattants.


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Lecture bien frustrante que celle du troisième Reich de Bolaño. L'auteur parvient en milieu de roman à faire naître une certaine angoisse, mais n'arrive pas à l'entretenir. Peut-être est-ce dû à la volonté de ne pas approfondir les personnages, et d'en rester à la perception superficielle de ceux-ci par le narrateur Udo. Bolaño abuse alors de successions de fausses pistes qui ne contribuent pas à maintenir la tension mais qui finissent en revanche par lasser le lecteur. La fin du roman ne fait que confirmer la longue descente dans l'ennui, qu'aucune piste n'était bonne, et l'histoire se termine en apothéose de vide. Tous les personnages sont réduits à des ombres, comme... le lecteur. Peut-être une nouvelle aurait été mieux adaptée que ce roman qui tire en longueur et manque singulièrement de "punch". Reste un certain sentiment d'envoûtement lié au style, ce qui m'a sans doute permis de finir le livre. Ce n'est pas suffisant pour que je puisse le recommander.
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