Les saltimbanques de la revolution ou gracchus babeuf raconte aux citoyens

Un petit livre étrange et fascinant.


Nous sommes en Picardie, région qui a vu naître Gracchus Babeuf et où il exerça ses différents métiers. Nous faisons la connaissance d'un jeune homme, Joseph, qui avait 19 ans en 1789 et a donc grandi avec la Révolution Française. A travers lui et toutes ses rencontres, l'auteur nous raconte l'histoire de Babeuf et de ses compagnons de lutte, leurs révoltes, leurs faits d'armes mais aussi leurs arrestations qui furent multiples.


Mais tout ceci, c'est du passé, c'était avant, avant le 18 Brumaire, avant Bonaparte, avant la revanche des aristocrates, avant la mort de Babeuf. Maintenant, ceux de ses anciens compagnons qui restent, se cachent ou ont disparu.

A ce moment du livre, je ne vois pas où Roger Bordier veut nous conduire quand, soudain, par hasard, une nuit, Joseph aperçoit des hommes avec des lanternes qui rentrent dans une forêt. Il décide de les suivre et ils vont arriver jusqu'à une grange où deux soldats les accueilleront et leurs prendront leurs lanternes pour, disent ils, l'éclairage de la scène...???

Eh oui, car il s'agit bien d'un théâtre improvisé, d'une représentation où des hommes vont interpréter Gracchus Babeuf et ses compagnons. Les deux soldats vont commencer par déclamer les grandes "citations" de Babeuf en faisant participer le public puis les acteurs nous feront revivre les débats, les discussions qui aboutiront à la "Conjuration des Egaux", ainsi que le procès qui suivit : celui de Babeuf et de ses hommes.

L'auteur réussit à rendre beaucoup d'émotion car il fait jouer la pièce par d'anciens compagnons de Babeuf, fait participer le public dans lequel il met également des hommes ayant participé à la lutte ce qui donne des échanges bruyants, certains reprenant les acteurs car ils étaient présents lors des faits, parfois colériques mais aussi très émouvants.

Ces hommes continuaient le combat à leur façon car comme l'a dit Gracchus Babeuf : " Que faire d'autre aussi longtemps que la justice n'existe pas ? "



Voilà, un petit livre très original et pour le moins surprenant, que l'on regrette de quitter.
Trois cents pages de plus m'auraient tout autant captivé !