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sur 658 notes
Un recueil de 13 nouvelles dans lesquelles le fantastique a la part belle.
L'auteur explore des thèmes aussi vieux que le monde : le jeune homme qui rencontre un vieillard qui n'est autre que lui-même, la non rencontre avec ce qui est peut être un monstre puisque tous les indices sont là mais le monstre lui est absent, et ce livre de sable qu'on ne peut feuilleter entièrement et dont les pages changent à tel point qu'il est impossible de retrouver une page déjà lue, et toutes ces références à la mythologie nordique que l'on retrouve comme un fil conducteur.
Des mots qui coulent sans qu'on les puisse les rattraper, un texte à la fois léger mais si dense dans sa philosophie.
13 nouvelles à déguster sans modération.
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Lecture décevante de cet ensemble de treize contes qui figurent, selon mon ressenti, un amas de leçons de vie et de philosophie simplistes, parfois exprimé par l'absurde voire par l'ésotérique et toujours avec un vernis de références littéraires ou historiques. Je n'y ai trouvé absolument aucun intérêt.
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Parmi les treize nouvelles de ce recueil, celle qui me reste en mémoire est le livre de sable, celle qui a donné ce titre superbe.
Vous serez attiré, vous ne pourrez pas résister, vous allez conclure un pacte terrible, vous allez ouvrir un livre fantastique, infini, captivant, diabolique... A lire absolument, si, comme Borgès, vous n'avez pas peur du pouvoir des livres.
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Parait qu'il est connu, et reconnu, Borges...
Moi il m'a laissée froide, très froide même : sur des récits par essence courts, il met trois plombes pour arriver au vif du sujet ; après les transgressions dont il est coutumier et qui n'ont aucun intérêt, il présente des faits qu'il estime, ou qu'il essaie de faire paraître, extraordinaires ; et puis il ne se donne pas la peine de terminer, sans doute veut-il laisser l'éclat du mystère et le mystère du doute???? Mais si certains thèmes sont intéressants (le double, l'utopie d'un monde qui ne s'encombre pas du passé,...) ils sont si mal traités (à mon sens!) que j'y suis restée étrangère!
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Voir une chose c'est la comprendre. Tous les objets qui nous entourent ont pour la plupart un sens dont le but est de nous rassurer.

Avoir une réelle vision de l'univers ne peut donc correspondre uniquement qu'à ce que nous pouvons assimiler.

Tout le reste n'est qu'une terre inconnue qu'il faut avoir le courage de fouler.

Une maison rouge local présumé d'un minotaure endormi aux formes insensées que l'on approche dans le dégout et l'effroi.

Des objets s'imbriquant les uns dans les autres échappant à tout entendement.

Un aspect général représentant les traits d'un hôte invisible ne faisant que se répandre dans un labyrinthe sans queue ni tête.

Propageant dans une demeure au bout de nulle part la reproduction démentielle du moins pour nous de sa conscience astronomique.

Dans une sorte de miroirs atypiques allant se perdre dans la pénombre de leurs plafonds.

De nouveaux clichés qu'il faut avoir la force d'affronter sans baisser les yeux au risque de voir s'effilocher au fil de la découverte de pièces aussi improbable les unes que les autres une raison incapable de s'adapter à de telles visions.

Et pourtant une seconde vérité est certainement présente dans toutes ces images dégotées au bord de la folie.

Un autre monde terrifiant dont on ne peut plus ignorer la présence qu'il faut accepter comme une seconde peau juxtaposée à notre monde et que l'univers transporte dans son expansion.

There are more things Jorge Luis Borges

A quoi bon s'acharner sur ce que l'on ne comprend pas ceci malgré l'apparence d'un document regroupant certainement le secret des secrets mais préférant le reproduire dans sa propre logique.

Logique n'en étant pas une du moins la notre puisque tout son contenu n'est qu'un assortiment décousu truffé de contradictions ne provoquant que curiosité peur et retrait.

Aucun suivi possible au contact de pages thématiques venues d'ailleurs dépourvues de consistances passant de main en main dans l'espace et le temps sans pour cela se démunir de leurs codes d'accès.

Le tout dans la paume de sa main pour presque rien certes mais dans quel état !

Une révélation en mode détraquée ne générant qu'un partenariat éprouvant et sans issue entre deux ressentis séparés par un mur infranchissable.

Isolant à tout jamais le mécanisme crypté d'une boite de pandore enchevêtrée dans l'ordonnancement de son déséquilibre, assumant pleinement la surface d'un texte inexploitable très éloigné d'un discernement conditionné dépendant depuis des siècles de sa cause à effet.

Un livre constamment à disposition certainement rédigé à l'aube des temps par la première particule dont nous avons anéanti la fantaisie par notre lucidité et son ordonnancement.

Le livre de sableJorge Luis Borges.

Dans un système universel soumis à la gravitation, un point en rotation autour d'une circonférence sera un présent à la poursuite de son futur et de son passé, concepts qu'il connait déjà puisque son déplacement circulaire est éternel.

Le début est égal à la fin, ce qui était devient ce qui est, tout en étant ce qui sera.

L'événement quel qu'il soit sera irrémédiablement voué à la répétition, malgré la ferme volonté de vouloir changer l'ordre des choses.

"L'hydre-univers tordant son corps écaillé d'astres."
Victor Hugo

En attendant la découverte de cette citation qu'il connait déjà, l'autre, aube et crépuscule d'un même esprit se rêve à distance sur un banc public en devisant sur les comparaisons de deux époques à parcourir ou révolues.

Genève et Cambridge. Borges jeune et vieux en devenir ou déclinant se parle à lui-même le temps d'une brève rencontre en devisant sur ses manques et ses acquis.

Interface entre l'homme d'hier qui grâce à la découverte de son double redevient l'homme d'aujourd'hui.

Plusieurs décennies ignorées par l'un parcourues par l'autre ne sont plus que le devenir et la finalité d'une même conscience.

La première réanime ses réminiscences que la seconde n'étant que le duplicata de la première se chargera de reproduire au coup par coup.

La reconstitution de toute une connaissance accumulée ayant la possibilité de se régénérer à nouveau en visitant ou revisitant toutes les étapes de son parcours sans pouvoir les modifier.

Celui qui a été dégrossit celui qui sera et qui se réalisera dans ses propres pas.

L'autre Jorge Luis Borges

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Borges et sa recherche de l'infini, de quoi donner de la matière aux rêves. Les petits grains de sable que je cherche sont ici, ceux du marchand de sable. Et je creuse toujours plus dans ce livre de sable, cette œuvre éphémère, ce château de sable fait de mots réellement magiques tracés sur une plage, que les vagues viennent effacer. Je me demande si c'est voulu de la part de Borges la perception que j'ai de ses livres, parce que je les vois qui s'écoulent dans mon esprit comme dans un sablier, parce que je les oublie, avec le temps qui passe, mais il suffit d'y revenir, de retourner le sablier, pour réactiver le mécanisme et pour que le sable s'écoule, encore et encore.
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13nouvelles du maître argentin où l'on retrouve certains de ses thèmes favoris :le livre ,bien entendu , (UNDR, le miroir et le masque, le livre de sable) ,le double (L'autre) , les hérésies (la secte des Trente) , les organisations proliférantes (Le Congrès) . On passe des froidures nordiques (Ulrica, Utopie d'un homme qui est fatigué, le disque ) à la pampa sud américaine (Le Congrès La nuit des dons ,They are more things, AvelinoArredondo) . Les genres varient , fantastique, autobiographique, symbolique mais toujours avec ce mélange de culture encyclopédique, d'imagination mythologique et de sophistication intellectuelle qui est la marque de Borges.
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N° 1428 - Février 2020.

Le livre de sable - Jorge Luis Borges- Folio.
Traduit de l'espagnol par Françoise Rosset.

C'est une atmosphère bien étrange qui baigne les différentes nouvelles de ce recueil tel Borges qui rencontre un autre lui-même. Il y a d'ailleurs beaucoup d entrevues dans ces textes au nombre de treize [est-ce une allusion au mystère de ce nombre? L'auteur précise lui-même qu'il est le fruit du hasard ou de la fatalité], le narrateur est toujours un sud-américain d'un certain âge qui croise, d'ailleurs fortuitement et sans suite pour l'avenir, un interlocuteur (ou trice) plus jeune. le conteur, qui ressemble à l'auteur tant les détails biographiques donnés le concernent (certains de ses personnages ont en effet des problèmes de vue), est toujours seul voire solitaire malgré quelques rencontres amoureuses mais qui ne durent pas. Les textes où le rêve tient un grande place sont souvent labyrinthiques, inquiétants, mystérieux, fantastiques avec des connotations d'horreur. Il est souvent fait allusion à d'autres écrivains de la même inspiration. Refusant d'écrire une préface à son propre livre Borges lui préfère un épilogue dans lequel il s'explique ou donne des clés de ces différentes fictions. Il souhaite que les rêves qu'elles ne manqueront pas de susciter continuent à nourrir l'imaginaire de ses lecteurs.

C'est sans doute la caractéristique d'un esprit quelque peu dérangé mais je dois bien avouer que je suis entré de plain-pied, sans le comprendre complètement peut-être, dans cet univers que je caractérise moi-même d'énigmatique et je souscris à la remarque de notre auteur faite au début de la nouvelle qui donne son titre au recueil. Il y écrit « C'est devenu une convention aujourd'hui d'affirmer de tout conte fantastique qu'il est véridique ». Cette remarque m'évoque à la fois celle de Boris Vian dans la préface de « l'écume des jours » : « L'histoire est entièrement vraie puisque je l'ai imaginée d'un bout à l'autre. » ou, à contrario , le tableau de Magritte «Ceci n'est pas une pipe ».

Ce recueil illustre bien le parti-pris d'écriture qui fut celui de Borges. Il est en effet connu pour être un nouvelliste privilégiant le fantastique et l'aspect infini des choses comme peut l'indiquer la référence au sable qui figure dans le titre donné à cet ouvrage.

Je retiens aussi cette citation de Borges signant également la 4° de couverture « Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure ni pour une entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères aux démagogues. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps ».

©Hervé Gautier http:// hervegautier.e-monsite.comN° 1423 - Janvier 2020.
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Bon aprés des critiques sur ce livre assez bonne, et étant une référence des nouvelles fantastiques. Je fus également curieux du fait que cet auteur soit argentin. Dans ma quête de mieux connaitre le genre, je me suis procuré ce livre et est donc commencé a lire.
Je suis très déçu des nouvelles, beaucoup de nouvelles sans intérêts. On commence a lire la nouvelle, et comme dans une nouvelle de Poe ou de Lovecraft, on s'attend a une fin surprenante mais rien ne vient, et du coup on cherche l'intérêt de la nouvelle... Certaines nouvelles sont également difficiles à comprendre et à suivre la logique.
La seule nouvelle que j'ai trouvé intéressante fut 'Le Livre du Sable" , meme si la trop courte longueur du récit frustre un peu.
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Les treize contes sont présentés comme des récits, donc forcément véridiques, authentiques. Pourtant, il s'attaquent à une utopie. le poème qui ne contient qu'un seul mot. La bibliothèque qui doit contenir tous les livres. le livre qui contient tout.

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire en séquentiel d'abord dans une des deux langues, puis ensuite dans l'autre. En édition bilingue, on a l'opportunité de découvrir la précision et la subtilité de l'espagnol de Borges, même si comme moi on n'en a que quelques notions scolaires. On connaît le principe: page de gauche, le texte original; à droite, la traduction. On peut immédiatement constater que la page de droite est un peu plus longue que l'autre.

Ces contes fantastiques sont pour la plupart très courts, et en refermant le livre, on se demande quel était le but de Borges: jouer au chat et à la souris avec son lecteur? Peut-être, car certains de ces contes n'ont pas de dénouement. Nous égarer dans des vertiges métaphysiques? le problème de la connaissance, entre autres... Borges est décidément rusé, voire retors.

Je penche plutôt pour l'expression du désenchantement atteint par l'écrivain en fin de vie. Cela est particulièrement flagrant dans "Utopie d'un homme qui est fatigué". L'imprimerie, explique-t-il, pince-sans-rire, fut le pire fléau de l'humanité, car elle a principalement servi à multiplier les textes inutiles. Que dirait-il aujourd'hui devant la logorrhée d'images, d'avis péremptoires, de fake news, et de vidéos, déversée chaque seconde sur internet?

Je n'ai pu aussi m'empêcher de relever les petites remarques assassines distillées sur les sociétés de son temps, sur les politiciens, "des invalides que l'on est obligé de promener dans de grosses voitures", sur les argentins ("être de souche italienne était encore déshonorant à Buenos Aires"), sur les Etats-Unis, ce pays qui ne l'intéresse que fort peu.

Sous l'ironie apparente, l'amertume perce par moments: l'amour ne dure pas, et la philosophie ne semble pas pouvoir beaucoup aider à supporter la vie...
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