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3,9

sur 1617 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
1er récit du quatuor des saisons
composé de Grossir le ciel, Plateau, Glaise et Né d'aucune femme, et publié au @livredepoche sous le nom de Des saisons et une rose.
J'ai déjà lu Né d'aucune femme que j'avais adoré.
Grossir le ciel est un roman noir, polar psychologique, un huis-clos dans la campagne cévenole.
2 fermes, 2 hommes Gus et Abel solitaires et taiseux.
Ils se rendent service à l'occasion, et mêlent parfois leurs solitudes autour d'un verre de vin. La vie a été ingrate avec Gus, haï par ses parents, rabaissé par ses camarades d'école, mais aimé par sa grand-mère mais elle est morte.... Gus, la cinquantaine a repris la ferme de ses parents à leurs décès, il s'occupe de ses vaches et de ses veaux. Il a son chien Max qui lui est fidèle.
Janvier 2007, mort de l'abbé Pierre, tout bascule. Gus, le lendemain, décide d'aller chasser la grive sous la neige. Il entend des cris étranges près de la ferme d'Abel, des coups de feu, des traces de sang..... que s'est-il passé ? Quelques jours plus tard, Gus découvre son chien blessé, apeuré dans un petit bois près de chez lui, et des clés de voiture...
Abel a un comportement bizarre, des étrangers viennent taper à sa porte..... Gus doit "enqueter....
Ce livre réunit tous les ingrédients pour nous surprendre : suspens, non-dit, secrets de famille, méfiance, soupçons.... et une écriture sobre, juste, addictive que j'adore. C'est aussi un hommage à ces hommes de la terre.
Lien : https://www.instagram.com/on..
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Tels des Robinsons échoués au milieu de leurs quelques arpents de terre, ces deux-là vivent seuls, séparés l'un de l'autre par des haies bocagères et des clôtures. Un mauvais chemin leur permet de partager occasionnellement un verre de gnole ou de vin. Aussi taiseux l'un que l'autre, l'indifférence n'est qu'apparente, surtout lorsque la traque d'un gibier amène Gus près de la ferme d'Abel, et que des cris et détonations suspectes retentissent. L'explication viendra, laissant Gus dubitatif.

D'autres menaces viennent troubler la quiétude des lieux, la visite d'évangélistes semble cacher d'autres intérêts, dans un monde qui ne parvient que par bribes au coeur de cette campagne isolée des Cévennes, et puis survient un drame lointain dont l'écho parvient jusque là : l'abbé Pierre disparait. C'est le début d'une époque troublée pour ces hommes sauvages.


On ne peut échapper à la civilisation. Ce n'est pas en se passant de téléphone et en ignorant les sollicitations intempestives des visionnaires d'autoproclamés d'une autre gestion de l'agriculture que l'on peut se protéger. le maintien de cette autarcie ne tient qu'à un fil.
Si le monde bouge à distance, le microcosme d'Abel et Gus est aussi sur le point de se déliter, de drames en secrets révélés.

Un roman noir, âpre, dans un décor d'autant plus rude que l'hiver dénude les environs. Remarquablement dressé, le portrait de ces deux hommes nous immisce dans une vie quotidienne minimaliste et difficile. On est pris par l'ambiance et par les dissonances successives qui vont faire voler en éclat le calme apparent.

C'est captivant, à la fois pour le cadre et la narration.

240 pages La manufacture de livres 9 novembre 2014
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Rustre et Froid.

Bel hommage que cette histoire de Gus. Taiseux entre taiseux, paysans se parlant très peu, un lien peut-être le vin, des secrets enfuis dans la terre dure de l'hiver, la mort de l'abbé Pierre, des « suceurs de bibles » évangélistes aux bonnes paroles.
Tous ce petit monde raconté avec sobriété, délicatesse avec toujours ce brin de mystère qui oblige le lecteur à tourner rapidement sa page. le temps n'a plus de durée, la mort nous mène au diablerie du paradis !
J'ai adoré … cette France profonde.
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"Grossir le ciel" est un huis clos à ciel ouvert qui réunit Abel et Gus, 2 paysans et voisins que 400 mètres (et le ciel) séparent dans une campagne reculée. Travailleurs, têtus, taisaux et solitaires ils partagent à l'occasion un verre de pinard dans une ambiance minimaliste. Leurs chemins vont pourtant se rejoindre d'une manière qu'ils n'auraient jamais pu imaginer et le passé va revenir fracasser ce tableau buccolique. Servi par une écriture (!) et des dialogues grandioses, et malgré une fin un peu alambiquée (comme si l'auteur avait eu du mal à boucler son intrigue) , "Grossir le ciel" est une grosse claque. Merci Franck Bouysse...
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Polar cévenol.

Une ruralité profonde, où vivent des êtres solitaires et taiseux. Des êtres aux vies calées sur le rythme implacable de la Nature, ses cycles saisonniers, son cadencement immuable. Des êtres au passé brouillé, écrabouillé et aux réminiscences crasseuses. Abel et Gus, fermiers mitoyens, verront ce passé ressurgir, impitoyable.
Le développement du portrait quotidien de ces êtres "à la marge" est sans appel: un véritable scalpel qui nous dévoile une réalité rude et froide.
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Drôle de coïncidence puisque qu'après avoir lu le raconteur de monde de Patrice Lepage et L'Ami
de Tiffany Tavernier je me retrouve à lire celui ci qui me semble s'en rapprocher sur ses thèmes (l'amitié, la paysannerie, la filiation, les secrets bien gardés).

L'écriture est belle, au dessus des deux précédemment cités. L'histoire est limpide, on ne s'y perd pas et le livre est plutôt court à lire.
La psychologie des personnages est incroyable. Pour ceux qui ont connus des paysans qui sont sur leurs terres depuis plusieurs générations, les ressemblances sont frappantes de justesses et de réalismes.

Un auteur que je vais suivre.
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Aux Doges, pas de fioritures : la vie de Gus est rythmée par la nature, son chien Mars, les bêtes à nourrir, les clôtures à réparer, le bois à couper et parfois, par un petit coup de rouge avec son plus proche voisin Abel.
En plein hiver cévennol, dans le silence assourdi par la neige, un coup de feu va faire basculer l'équilibre. le jour de la mort de l'Abbé Pierre.

Une plume poétique, concise, imagée, une ambiance épaisse, un souffle à couper au couteau. Franck Bouysse nous emmène, doucement mais inévitablement dans ce drame implacable. J'y étais, transportée par les mots, devant ces paysages vivants, face aux émotions brutes, écoutant les silences et les non-dits.
L'angoisse arrive crescendo, jusqu'au final, imprévisible.

J'ai beaucoup aimé le personnage de Gus, sa rusticité, la finesse de ses pensées, ses blessures.
J'ai beaucoup aimé l'histoire de ces deux hommes isolés dans ce lieu-dit, fermé au reste du monde.

Une très très belle découverte.
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L'histoire d'Abel et Gus, deux solitudes qui se soutiennent mutuellement dans l'âpreté de la campagne cévenole .
Un roman court, dense et inclassable entre chronique de la vie rurale et réflexion sur la futilité de notre monde.
Franck Bouysse installe progressivement une ambiance de plus en plus pesante avec en toile de fond une intrigue qui oppresse le lecteur et ne le lâche qu'une fois la dernière page tournée...bien trop vite !
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Superbe ! le 3ème Franck Bouysse que je lis et c'est toujours aussi bien ! C'est un vrai poète, de ceux qui savent en quelques lignes poser un contexte, créer une ambiance et nous faire trembler. Un polar rural avec un rythme assez lent qui correspond parfaitement au mode de vie des protagonistes. On va de découvertes en découvertes et on finit sonné !
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Gus vit dans les Cévennes, il est paysan, parce qu'au fond il ne sait pas ce qu'il aurait pu faire d'autre. Son entourage se résume à son chien Mars et à son voisin Abel. C'est lorsque l'abbé Pierre meurt que la vie de Gus bascule, et il ne se doute pas de ce qui l'attend au cours des prochains jours. Une série d'évènements va bousculer sa routine, remettant tout ce qu'il connait en question.

Avant tout, je voudrais signaler que sur la couverture de mon édition, il est écrit policier, mais ça n'en est pas un. Roman noir, chronique rurale rude, oui, mais ici pas d'enquête.
Bien que ce roman soit assez court (235 pages), il est très dense. J'ai découvert la plume de Franck Bouysse et je la trouve magnifique. Dans ce décor âpre, qui ne fait pas de cadeau à ses habitants, l'auteur nous livre des images, des tranches de vie avec des expressions qui font mouche et qui nous marquent.
Ce que raconte cette histoire est dur, implacable, le tout rendu encore plus pesant par le climat, et la rudesse de cette vie. Gus nous apparait comme un homme qui n'a pas vraiment choisi son destin. Il est là, ni heureux, ni malheureux, et nous découvrons son passé, ses douleurs et ses espoirs déçus.
Son voisin Abel pourrait sembler plus facile à aborder, à déchiffrer, et pourtant, il est également porteur de lourds secrets.
Avec ce livre, j'ai passé un très bon moment de lecture, c'est un mélange détonnant de poésie et de réalité parfois insoutenable.
J'ai ressenti plusieurs fois le même sentiment qu'en lisant Trois jours et une vie de Pierre Lemaitre, d'ailleurs, voici ce qu'écrit cet auteur à propos de Franck Bouysse dans son Dictionnaire amoureux du polar : "Franck Bouysse revendique la ruralité dont il est issu, et dont il tire, comme le faisait Giono, des histoires tragiques qui touchent à l'universel". Chez ces deux romanciers, nous sommes face à des personnages très réels, entrainés vers ce qu'il y a de plus noir chez les hommes.

Pourquoi lire Grossir le ciel ?

J'ai vraiment eu un gros coup de coeur pour ce roman. Franck Bouysse décrit très bien ses protagonistes, les décors, les ambiances, c'est une écriture très cinématographique. Nous sommes avec Gus, nous vivons avec lui ces jours particuliers, alors que nos vies sont si éloignées de la sienne.
Je ne peux que recommander ce livre et j'ai hâte de retrouver cet auteur à nouveau.
Lien : http://racontemoilalecture.o..
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