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Histoire de France Belin tome 4 sur 13

Jean-Louis Biget (Directeur de publication)
EAN : 9782701133614
700 pages
Editions Belin (15/10/2009)
4.18/5   33 notes
Résumé :
La France des XIVe et XVe siècles est une France marquée par la tragédie : famines, pestes, révoltes populaires, conflits civils et militaires... C'est le siècle de la « Guerre de Cent Ans ». Cette guerre connut plusieurs phases, entrecoupées d'accalmies et de trêves. La durée du conflit, les souffrances de ceux qui l'ont provoqué ou en ont pâti, interdisent cependant de le réduire à l'écume des jours, de le résumer à l'apparence des événements dramatiques : c'est l... >Voir plus
Que lire après Le temps de la guerre de Cent Ans (1328-1453)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
C'est la société française des XIVème et XVème siècles, plongée, dès les années qui ont suivi le remplacement des Capétiens directs par les Valois, dans un conflit long, entrecoupé de trêves, qui nous est décrite, et les aspects sociaux, politiques, diplomatiques, financiers, économiques, culturels et religieux, n'y ont pas moins de place que les faits guerriers et leurs répercussions immédiates ou plus durables sur les hommes et leur organisation.
Si le rappel chronologique des faits n'est pas négligé, il est souvent le support d'analyses synthétiques de tout ce qui permet de mieux les comprendre. Une belle iconographie, des cartes, des citations ciblées de sources essentielles, la réponse donnée en annexe à des questions particulières qui méritent d'être posées donnent à l'ensemble une cohérence.
Boris Bove n'est pas seulement un historien de la guerre de Cent Ans - Édouard Perroy, Jean Favier et Georges Minois ont été les meilleurs dans leurs sommes narratives -, il est avant tout un spécialiste de l'époque dans chacun des éléments traités. Il était vraiment le mieux armé pour nous décrire et faire revivre à nos yeux le temps de la Guerre de Cent Ans 1328-1453, en nous rendant les faits encore plus intelligibles avec ces "contextualisations".
On ne peut manquer de s'y référer aujourd'hui, en prenant bien conscience que l'histoire de ces temps agités et que la sortie de cette crise ne consistent pas seulement en une succession linéaire de faits militaires et de cessations des hostilités entre France et Angleterre doublées, accompagnées ou suivies de conflits internes, mais qu'elles ont été aussi les conditions de surgissement d'une ère nouvelle et que les relations humaines se sont organisées en conséquence dans tous les domaines d'action et de réflexion, pour faire face.
Pas étonnant qu'une période comme la Renaissance ait fait suite à la guerre de Cent Ans.

François Sarindar, auteur de : Jeanne d'Arc, une mission inachevée (2015)
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La collection Histoire de France par Belin n'est plus à présenter ; collection ambitieuse et d'une exceptionnelle qualité qui s'est donnée pour objectif d'écrire une histoire de France nouvelle, vivante, moderne et surtout réactualisée grâce à une nouvelle génération d'historiens spécialistes et talentueux. Une collection ambitieuse dans le fond donc mais aussi la forme; les ouvrages sont des petits bijoux esthétiques où la richesse iconographique a été mise au centre de la conception. Les illustrations abondantes et de grande qualité donnent au livre une indéniable valeur supplémentaire. (et que dire de la beauté de la couverture, la qualité du toucher et du papier qui sont remarquables et font du livre une pépite que l'on aime à admirer, à toucher et avoir près de soi !)
La collection se compose donc de treize tomes divisés en différentes périodes marquées/signifiées dans le titre par une année de début et une année de fin, allant de 481 jusqu'à 2005. Chaque tome est très dense, faisant en moyenne 500 pages, donc c'est dire le niveau de complétude et d'érudition de la collection. Ils sont souvent considérés comme un excellent outil pour les étudiants néanmoins ce sont ils sont aussi adressés aux passionnés d'histoire qui y trouveront une extraordinaire source de savoirs !

Après avoir lu L'âge d'or capétien, 1180-1328, j'ai donc enchaîné avec ce tome qui est le suivant et qui couvre la période 1328-1453, intitulé le temps de la guerre de cent ans et c'est un titre qui a toute son importance car il ne s'agit pas d'un livre retraçant uniquement la guerre de cent ans mais d'un livre véritablement transversal sur la période. La guerre de cent ans sera en réalité le fil rouge d'un siècle riche de multiples événements et bouleversements. un siècle dense, complexe, à la fois florissant et sombre.

Un siècle qui débute avec la crise dynastique née de l'arrivée au pouvoir de la branche des Valois après à la chute des derniers capétiens directs, crise dans laquelle s'engouffre le roi d'Angleterre en revendiquant le trône (étant le petit-fils de Philippe le Bel) et qui associée à des contestations de suzeraineté, sera à l'origine du conflit ouvert entre la France et l'Angleterre déclenchant le début de la guerre dite de cent ans. Qui est en réalité loin d'être une seule et même longue guerre mais de multiples guerres entrecoupées de multiples temps de paix.
Après avoir débuté par un état de lieux du royaume et présenté les origines du conflit, l'auteur abordera tour à tour : la fiscalité et les réformes de l'impôt rendues nécessaire par la guerre et qui se fera non sans révoltes (jacqueries, marmousets…), les différents bouleversements sociétaux : effondrement démographique, résurgence d'épidémies (la peste), dépression agricole, mais aussi le renouveau et le rayonnement de la vie de cour, les révoltes des princes à l'origine de la guerre civile armagnacs/bourguignons, le grand schisme et l'essor de la dévotion religieuse. L'auteur terminera par le redressement du pays qui après un long siècle de soubresauts verra enfin la lumière au bout du tunnel, militairement et économiquement, quittant peu à peu cette fin moyen-âge moribonde pour se diriger vers une renaissance, et La Renaissance.

Encore une fois l'ouvrage se découpe en plusieurs chapitres, douze précisément, dans lesquels Boris Bove a fait le choix d'un agencement un peu différent des autres tomes, car c'est un découpage moins chronologique que thématique. Ce que j'ai trouvé plutôt très bon car ça permet une compréhension plus globale du siècle et des enjeux spécifiques de chaque pan. Autre bonne idée de Boris Bove, il a fait le choix d'ajouter à chaque fin de chapitre une conclusion. C'est tout bête mais ça apporte beaucoup !
Bien-sûr comme je le répète à chaque tome ce sont des livres d'un certain niveau et si l'on a pas quelques bases (et la passion) son contenu peut paraître ardue. Mais comme le tome précédent, les chapitres peuvent se lire indépendamment les uns des autres donc c'est un livre dans lequel on peut naviguer selon son envie.
De plus, la plume de Boris Bove excessivement plaisante, elle est très fluide et aisée, c'était un plaisir à lire ! L'historien dépoussière une période assez mal connue, ou parfois trop réduite, on en apprend à la fois sur la guerre et sur tous les aspects de la société.

Un mot sur la dernière partie du livre, commune à tous les ouvrages de la collection, et indépendante du contenu mais non moins complémentaire : l'Atelier de l'historien. Formidable idée et atout incontestable de cette collection, chaque auteur y présente l'historiographie des sujets abordés et nous éclaire sur les différentes sources existantes, la façon de les traiter et quels enseignements en tirer. Sorte de recul critique sur l'histoire de l'histoire, Une idée que je trouve excellente et qui montre d'autant plus l'ambition d'excellence de cette collection. (D'ailleurs ici il analysera la figure de Jeanne d'Arc qui a déchaînée bien des passions et bien des récupérations à travers l'histoire !)
Sans parler bien-sûr de l'annexe complète et dense (biographies, glossaire, bibliographies, chronologie, et généalogies etc.)

Bref, encore une fois un ouvrage absolument passionnant, encore un coup de coeur !
Maintenant direction le tome suivant : Les renaissances, 1453-1559 par Philippe Hamon!
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Le temps de la guerre de Cent ans est le quatrième volume de la collection Histoire de France dirigée par Joël Cornette pour Belin. Signé par Boris Bove, ce livre s'attache à analyser la période couvrant une partie des XIV° et du XV° siècles connue sous le nom de « guerre de Cent ans » :

" La France des XIV° et XV° siècles traverse famines, pestes, révoltes populaires et aristocratiques, conflits civils et militaires. Ce livre, cependant, s'attache moins à la narration détaillée des misères et des malheurs causés par des guerres sans cesse relancées qu'à la compréhension de l'ordre masqué par le chaos des événements.

« L'automne du Moyen-Âge » marque l'affirmation de l'Etat monarchique, une construction territoriale unifiée par la soumission à la souveraineté du roi. La conscience d'une identité « nationale » se forge alors, incarnée par Jeanne d'Arc. Charles VII n'est plus une prince féodal, mais le chef d'un Etat.

Le temps de la guerre de Cent ans n'est pas celui d'une décadence globale et d'une apocalypse, mais celui d'une période tourmentée et féconde, où brillent les arts, les lettres et la vie de cour, tandis que s'élaborent les fondements d'une société et d'une époque nouvelles. "

Après un premier chapitre décrivant la situation du royaume de France en 1328, Boris Bove montre comment la guerre extérieure contre l'Angleterre, dont le roi revendique la couronne de France suite à une crise de succession, a permis tant bien que mal à la monarchie de justifier et de pérenniser une fiscalité permettant de financer les guerres, l'administration royale et la vie de cour. L'auteur montre aussi comment la guerre de Cent ans, plus qu'une guerre de la France contre l'Angleterre, est en fait une guerre civile entre princes du royaume et prétendants au trône.

Du point de vue social, sociétal, et démographique, ce livre s'attarde sur les vagues d'épidémies qui provoquent une chute démographique, sur la dépression de l'agriculture et la mutation industrielle, sur les révoltes populaires, sur la crise de l'Eglise associé paradoxalement à un essor du christianisme dans la société.

Le dernier chapitre relate la fin de la guerre civile, le redressement du royaume de France au milieu du XIV° siècle, et la consolidation du patriotisme après des décennies de guerres.

Comme dans les autres volumes de la collection, l'ouvrage s'achève avec une longue partie intitulée « L'atelier de l'historien », consacrée à plusieurs thématiques. La première est consacrée aux sources de la fin du Moyen-Âge, tandis que la deuxième s'interroge sur l'existence d'une véritable crise à la fin du Moyen-Âge. le troisième atelier, celui qui m'a le plus plu, revient sur Jeanne d'Arc et la façon dont son souvenir a été utilisé et disputé par des courants de pensée différents, avant d'être approprié par l'extrême-droite au XX° siècle. C'est une réflexion passionnante sur la différence entre Histoire et mémoire et l'utilisation des figures historiques pour des raisons politiques. le quatrième atelier, que j'ai seulement survolé, est consacré à un nouveau champ de recherche : l'alimentation à la fin du Moyen-Âge.

Dans l'ensemble, ce quatrième volume est très intéressant. Il reprend une trame chronologique tout en faisant au fil des chapitres des arrêts fréquents sur des sujets sociaux ou culturels. Les illustrations, les cartes et les documents présentés sont toujours de très grande qualité et facilitent la compréhension du texte.

J'ai mis plus de temps à terminer ce volume, même c'est plus parce que j'ai été pris par d'autres lectures et diverses activités que par la qualité de l'ouvrage. Au contraire, je l'ai trouvé plus accessible que les deux précédents, et en particulier Féodalités qui m'avait semblé un peu aride pour les non-connaisseurs.

A nouveau avec cette collection, le point fort est la présentation des savoirs et des analyses issus des recherches les plus récentes, permettant de s'éloigner des représentations de l'Histoire telles que je les avais conservées dans mes souvenirs scolaires.

Après cette plongée dans la guerre de Cent ans, je vais sans tarder poursuivre mon voyage dans le temps avec le prochain tome, consacrée à la Renaissance, ou plutôt Les Renaissances, puisque c'est ainsi qu'est titré le cinquième volume de la collection.
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Passionné par le moyen âge et en particulier par la guerre de cent ans, je dévore tout ce qui s'y attache. Ce livre est dense, il y a énormément d'information, malheureusement on se focalise essentiellement sur la partie économique et sociétale, la partie militaire est quant à elle un peu négligée et c'est bien dommage quand on s'attaque à une période dont le fait principal (et accessoirement le nom du livre) est un conflit armé.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
La société politique et la société civile attendent du souverain le respect des coutumes et des privilèges, c'est-à-dire du droit. L'actualité politique met sur le devant de la scène la question du droit à exiger l'impôt, mais cette exigence récente rejoint des plaintes beaucoup plus anciennes sur le fonctionnement de la justice.
L'exercice de la bonne justice est en effet, dans la culture médiévale, le principal fondement de la légitimité du pouvoir dans la mesure où la justification de l'existence des rois, c'est la nécessité de corriger des hommes qui sont mauvais par nature. La monarchie s'inscrit ainsi dans l'ordre du monde, puisque le roi tire son pouvoir de Dieu. L'autorité monarchique a d'abord surtout consisté à arbitrer les conflits, mais elle a aussi développé une justice exemplaire qu'incarne celle rendue par les savants juristes du Parlement de Paris. La fonction judiciaire est donc au cœur de la théorie et de la pratique du pouvoir, si bien qu'il paraît évident à tous que le monarque doit se soumettre à ses propres lois. Pourtant l'idéologie royale a aussi un potentiel absolutiste qu'elle tire du christianisme comme du droit romain: le roi sacré est un lieutenant de Dieu et ne peut être jugé que par lui, tandis que le droit antique affirmait que l'empereur était la loi vivante. Ce potentiel absolutiste et la nécessite politique pouvaient inciter les rois à faire passer la justice après la raison d'État, au grand dam de leurs administrés.
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L’idéologie courtoise apparu au XIIe siècle dans les cours princières et visait a civiliser une cour peuplé de guerriers. Elle connut un regain deux siècles plus tard civilisque la cour comme organisme politique et social connaissait un nouvel apogée. Elle définissait les qualités de l'homme de cour, qui étaient à la fois éthiques sesociales. L'homme courtois devait être honnête, loyal, poli, mesuré, mais aussi joyeux et généreux (ce qui nourrissait une largesse désinvolte). La courtoisie était un art de vivre, mais aussi un art d'aimer dans lequel l'amant devait soumettre son désir à celui de sa dame. Il est difficile de savoir, au XIIe comme au XIe siècle, si la position de la femme à la cour s'en trouva améliorée et dans quelle mesure l'amour courtois ne servit pas d'ornement esthétique à celui que vouaient les nobles à leur prince. Il est sûr en revanche que l'amour des dames était plus que jamais exalté à la cour à la fin du XIVe siècle. Il servit de motif à de nombreuses œuvres: des poèmes comme ceux de Guillaume de Machaut et d'Eustache Deschamps, des romans comme le Meliador de Froissart, mais aussi des peintures ou des tapisseries comme celle du don du cœur de l'amant. L'omniprésence du thème était telle que pour la première fois, il échappa aux poncifs esthétisants des hommes pour être renouvelé par une femme, Christine de Pizan. Elle vanta Charles V qui était de mœurs pures et «exigeait aussi que ses gentilshommes veillent à se conduire irréprochablement avec les femmes, afin qu'aucune ne se sente jamais offensée»; elle dénonça aussi la misogynie et le libertinage que prônait le Roman de la rose de Jean de Meung sous couvert de naturalisme.
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Le règne de Philippe de Valois (1328-1350) est celui de l'apogée et de l'effondrement de la prospérité du royaume le plus riche d'Europe : une série de défaites mémorables installe le pays dans la guerre à partir de 1340, tandis que la population est décimée par une peste venu, e d'Asie en 1347. Pour comprendre l'effondrement du bel édifice, il est tentant pour l'historien, qui connaît la suite des événements, de pointer les fissures qui l'annoncent, mais c'est faire peu de cas des efforts des contemporains pour éviter une catastrophe qui n'était peut-être pas nécessaire, et c'est aussi faire fi des concours de circonstances qui précipitent parfois le cours de l'histoire.
Premier paragraphe du chapitre I.
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"Age de plomb, temps pervers, ciel d'airain".

Eustache Deschamps, 1394
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Le trésor était associé à la fonction royale, car un prince ne pouvait pas ne pas être riche.
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Video de Boris Bove (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Boris Bove
Version longue de la rencontre avec les historiens Joël Cornette, Boris Bove et Nicolas Le Roux, qui a eu lieu le 16 décembre 2009 à la librairie dialogues à Brest, à l'occasion de la parution de la série de livres Histoire de France (éditions Belin).
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