Les lecteurs qui ont eu le plaisir d'accompagner Augustine, facétieuse héroïne du précédent ouvrage de
Pierre Boxberger (
Messie soit-elle), dans ses pérégrinations inattendues, se feront une joie de retrouver la belle plume malicieuse de l'auteur au service de Claire
Da Costa, personnage aussi déroutant, de par ses volte-face radicales, qu'attachant avec ses doutes et ses blessures, en provenance de l'enfance, conservées intactes.
La diagonale des femmes nous propose une alternance de chapitres narratifs, où notre principale protagoniste, écrivaine en devenir, se raconte avec une multitude de détails épicés donnant à son quotidien plat et ennuyeux des airs de symphonie fantastique, et d'échanges épistolaires savoureux, à la fois ampoulés et grivois, entre celle-ci et un célèbre auteur de romans féministes, organisateur de stages littéraires.
Le rythme du roman fonctionne à merveille et les joutes écrites de ces duellistes lettrés, pleines de finesse et d'humour polisson, nous entraînent dans l'arène des liaisons dangereuses.
Pierre Boxberger, à l'instar de son personnage masculin, romancier populaire primé, nous raconte les femmes, leurs oppressions séculaires, leurs luttes, leurs échecs et leurs laborieuses et magnifiques victoires. Mais ne vous y trompez pas, il ne s'agit pas ici d'une plaidoirie molle et sucrée comme une guimauve mais plutôt d'un féminisme sombre, ambigu, aux aspirations souterraines équivoques.
Qu'y-a-t-il donc dans la tête de ces hommes qui parlent si bien des malheurs du sexe opposé, qui le soutiennent ardemment et quels sont, au final, leurs véritables desseins ?
Mystère et boule de gomme ! La réponse se trouve au bout de l'espiègle et un tantinet cynique ouvrage de
Pierre Boxberger :
La diagonale des femmes.