Peut-on résumer la grossesse et l'accouchement en un livre ? Sans doute que non mais c'est la pari fixé par cette auteure canadienne. Il s'agit d'un gros livre, pas pratique pour le chevet, qui fait plus de 500 pages et est lourd, donc pour une femme enceinte mauvais plan! Il est composé de deux parties, une sur le suivi de grossesse et une sur l'accouchement. Je n'ai pas du tout accroché à la partie suivi de grossesse qui est trop orientée sur les pratiques canadiennes. Il m'a été très laborieux de la lire et j'ai failli à plusieurs reprises laisser tomber ce livre. La partie sur l'accouchement est bien plus intéressante et plus riche, elle aborde tout et se veut le plus naturelle possible en n'omettant pas d'aborder déclenchement, césarienne, HAD... En somme, livre en demi-teinte mais tout de même très instructif. le format est à revoir ainsi que les photos en noir et blanc avec beaucoup de nu dont quelques unes orientées sur la sortie du bébé du vagin.
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Un livre que je recommande chaudement à toutes les femmes enceintes ainsi qu'à leur entourage. Isabelle brabant, sage-femme à la maison de naissance Côte-des-Neiges à Montréal, nous livre ses conseils pour aborder l'accouchement comme une belle expérience de vie et non pas un traumatisme douloureux. Un livre qui incite à choisir d'accoucher naturellement, sans péridurale, en maison de naissance ou chez soi (et non pas à l'hôpital).
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Mon livre de chevet lors de ma première grossesse, et à nouveau pour la 2eme ! On apprend beaucoup de choses sur la physiologie de l'accouchement, tout est expliqué de manière claire et compréhensible pour toute maman (et papa) qui souhaite en savoir plus. Grace à ce livre, je me suis sentie prête à vivre sereinement mon accouchement 100% naturel ! A lire absolument en attendant bébé :-)
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Plusieurs d'entre nous ont eu, enfant, une expérience de l'amour liée à notre performance. "Quand tu es gentille, tu fais plaisir à maman !" On a peut-être gardé l'impression qu'on doit faire quelque chose de spécial ou être quelqu'un de bien pour mériter l'amour des autres. On n'est pas aimée tout court, sans condition, juste pour qui on est. Beaucoup d'entre nous ont continué à agir comme des "bonnes filles" pour conserver l'amour des autres.
Le sens du travail et de l'accouchement se perd, au point qu'un opération douloureuse, qui laisse une cicatrice, atteint l'intégrité corporelle et change l'accueil du bébé, semble une solution attrayante pour un nombre grandissant de femmes. (…)
Maria de Konick s'est longuement questionnée sur les changements sociaux qui se cachent derrière la banalisation de la césarienne. L'une des tendances qu'elle a notée (…) est cette notion que la césarienne sous péridurale constitue un progrès, ''parce qu'elle permet à l'homme et à la femme de vivre ensemble la naissance de leur bébé''. Voilà qui est extraordinaire : restreindre la portée de l'expérience de la mère pour que celle de son conjoint puisse s'y comparer ! Comme si on ne pouvait juger un événement aussi riche que l'accueil d'un bébé qu'à la condition de vivre une expérience (presque) identique. Dans la même ligne de pensée, l'alimentation au biberon donne l'illusion de transformer l'allaitement en une fonction parfaitement unisexe. Or, dans un cas comme dans l'autre, le prix à payer pour obtenir cette équivalence artificielle des expériences, c'est une perte importante pour la mère, et pour le bébé. La grossesse n'est pas encore mise en cause, vu la complexité technique de la remplacer ou de la répartir entre les parents ! Mais on peut imaginer un jour pas si lointain où hommes et femmes, main dans la main, viendront au laboratoire contempler leur petit fœtus produit in vitro. J'hallucine ? Peut-être pas. Le sens profond de notre condition humaine se joue dans certaines des nouvelles technologies de reproduction appliquées aux humains. La banalisation totale de la césarienne dans l'imaginaire populaire, alors qu'il s'agit pourtant d'une chirurgie majeure avec des risques pour la mère et l'enfant, constitue un pas vers ce monde déshumanisé où un enfant naîtrait d'un laboratoire plutôt que (…) du ventre accueillant de sa mère. En perdant collectivement notre capacité d'accoucher par nous-mêmes, nous perdons beaucoup plus, nous les femmes et nous l'humanité.
Nous assistons à l'abaissement de notre seuil collectif de tolérance à la douleur. Cela affecte chaque femme qui va accoucher, puisque cela nie vigoureusement qu'il y ait un sens à cette douleur. Avant même d'avoir commencé, cela rabaisse le courage à une position idéologique candide et un peu ridicule. Plusieurs femmes m'ont dit qu'elles se demandaient, qu'on leur avait demandé, si elles n'étaient pas masochistes de vouloir vivre cette douleur-là. C'est grave ! Surtout que pour une femme, être masochiste, ce n'est pas anodin. Cela veut dire s'enfoncer dans un rôle de victime et se diminuer, volontairement. Souffrir ''pour le fun''. Pour jouer à la martyre. Dans ce contexte, on comprend que cela soit difficile d'inviter les femmes à vivre intégralement la douleur de leur accouchement et de les convaincre par là à une prodigieuse découverte d'elles-mêmes.
L'accouchement n'est pas un examen que vous pouvez réussir ou couler ! Ce n'est pas non plus un procédé mécanique où il suffit de contrôler le bon fonctionnement de chaque pièce et de chaque étape de production pour assurer la qualité du produit final. C'est un moment charnière de la vie. La transformation physique évidente est accompagnée d'une transformation psychique, tout aussi réelle bien qu'invisible, et d'une transformation de tout le système familial et social autour de la mère et de l'enfant. Dans ce vaste mouvement, les humains que nous sommes ne pouvons qu'avancer à tâtons, attentifs à l'énergie directrice et à l'effet qu'elle a sur nous. Plus que jamais, les corps, les émotions, le mental doivent apprendre à fonctionner harmonieusement.
La péridurale que l'on choisit pendant un accouchement normal crée une rupture de sensations entre la mère et son bébé qui, lui, n'est pas sous péridurale. Ces heures de travail qui restent avant la naissance, il les vivra dans toute leur intensité, séparé de l'expérience de sa mère par cette anesthésie qui la coupe, elle, de sa douleur et le laisse seul dans ce voyage plein d'inconnu. (...)
La demande de péridurale camoufle parfois une autre souffrance, qui n'est pas physique cette fois. Or la péridurale soulage quand c'est bien dans le corps que se situe le cœur de la douleur. Elle ne traite pas l'inquiétude, la peine, la solitude, la déception ou les autres émotions que l'on ressent parfois pendant un accouchement.
Sage-femme au Québec, la vie au quotidien