Un peu déçue par ce livre composé de plusieurs entretiens ou histoires particulières, même si j'ai passé un bon moment de lecture.
Dans la déclaration d'intention qui précède la préface, l'auteur déclare : « ce livre se veut une fenêtre différente sur le peuple roumain avec ses hauts et ses bas, ses réussites et ses défaites, sa part de lumière et sa part d'ombre. Des réflexions sur la Roumanie et
les Roumains ? Des clichés ? Des idées reçues ? Il en existe aussi bien dans les médias que dans l'édition. Ce livre sort des sentiers battus et part à la recherche des personnages et des histoires qui donnent chair à un pays ».
Je trouve pour ma part qu'il ne sort pas tant que cela des sentiers battus. En effet, il s'articule autour de quatre chapitres.
Dans « un roi et beaucoup de communistes »,
Mirel Bran s'entretient d'abord avec
Lucian Boia dont il écrit « l'historien le plus traduit à l'étranger est aussi le plus contesté en Roumanie », évoque ensuite « les tribulations » du Roi Michel en Roumanie après la chute de Ceaușescu, puis présente le travail de Marius Oprea qu'il appelle « le chasseur de la Securitate » et qui a fondé l'Institut d'investigation de crimes du communisme, pour « exorciser les démons du communisme » (p. 22-26). Suivent une rencontre avec Dan Voinea, procureur lors du « procès controversé de Nicolae Ceaușescu » et une autre avec une « grande dame oubliée »,
Doina Cornea ancienne dissidente communiste qui a décidé de consulter son dossier établi par la Securitate. Il y a encore dans ce premier chapitre l'histoire de Monica Macovei, « l'amazone de la justice » et deux pages sur la situation de l'Église orthodoxe roumaine.
Le deuxième chapitre (p. 44-73) est consacré aux Roms, « ces insoumis basanés » et là je vous renvoie à ma sélection de citations.
Le troisième chapitre est le plus intéressant selon moi. « D'ouest en est :
les Roumains partent, d'autres arrivent » traite des flux migratoires en Roumanie. On y trouve l'entretien avec
Claude Karnoouh, qu'il surnomme « un communiste parisien sur les terres de Dracula », « l'aventure assomptionniste, un thriller franco-roumain », l'histoire du Suisse Bernard Jacquet qui s'est installé en Roumanie pour y pratiquer l'agriculture, celle du Palestinien Raed Arafat, devenu « le représentant de la médecine d'urgence à l'échelle internationale », et enfin celle de Kasim, qui a fui la Somalie.
Le dernier chapitre intitulé « Nouvelles technologies : anges et démons » traite de l'informatique avec les hackers roumains tristement célèbres, ainsi que du plus grand parc d'Europe (est-ce toujours le cas ?) d'éoliennes de Fântânele.
Au final une belle « promenade » tout de même, mais un livre qui ne répond pas tout à fait à mes attentes.
P.S : À l'éditeur : mais où sont donc passés les diacritiques roumains pour les toponymes et les noms propres ? Parfois ils sont là (comme pour Ceaușescu), mais la plupart du temps ils sont absents.