«Le combat est père et roi de tous les êtres. Des uns il fait des dieux, des autres des hommes. Il rend les uns esclaves, les autres libres...». La paix à laquelle chacun de nous aspire est renvoyée aux calendes grecques. Notre «exigence vitale», en premier lieu, n'est-elle pas notre propre souffle physiologique, premier et dernier signe de notre vie ? Nous le voyons bien à la folle panique qui s'empare de nous lorsque nous sommes écrasés et asphyxiés dans une foule. Est-il possible de s'en désintéresser ? Si le souffle est stoppé plus de 6 à 7 minutes, c'est la mort. Il y a peu, une jeune championne apnéiste tentait de battre son record : au lieu de la glorieuse annonce du succès, ce fut celle de la «disparition» de l'apnéiste. Pire encore, on ne compte plus les enfants tués par le «jeu du foulard».
Pouvons-nous «...être homme sur terre sans satisfaire le plus aigu et l'absolu désintéressement de notre exigence vitale» ? Mais pouvons-nous échapper à la loi de la Vie ? Héraclite assure que le genre humain n'échappe pas à cette loi, celle de la vie animale : la vie est un combat obligé : «Il convient de savoir que le combat est universel et la lutte justice, et que toutes choses arrivent par opposition et nécessité»
Cette fonction respiratoire, - le souffle, Prana -, est, pour Swami Sivananda Sarasvati, la manifestation la plus facile à constater de l'«Énergie cosmique». D'un point de vue simplement physiologique, l'exigence vitale du souffle fut affirmée par Claude Bernard : «La respiration est pour l'animal la jonction la plus immédiatement indispensable de toutes».
Souffle, Énergie, Vitalité ne font qu'Un. En conclusion, notre inspiration d'oxygène peut ajuste titre être identifiée au «Souffle - Énergie» cosmique, créateur permanent de la vie sur terre; et cela, ici et maintenant, tout comme à l'origine de la vie sur notre planète.