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EAN : 9782825108055
272 pages
L'Age d'Homme (01/11/1995)
2.83/5   3 notes
Résumé :
Préface de Michel Dentan

Nous voici sur les chemins d’une Europe oubliée. Nous suivons Uli le chevrier, le mercenaire, serviteur de maîtres inconnus. C’est le XVIIIe siècle des guerres et des rapines, de la famille et de l’aventure. Tout cela raconté de la manière la plus fraîche et naïve. Un livre rare.

272 pages.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
"Le pauvre homme du Toggenbourg", c'est ainsi qu'Uli Bräker se désigne lui-même dans une lettre qu'il projette d'écrire à un notable suisse de son époque, la seconde moitié du XVIIIe siècle. Effectivement le récit qu'il fait de sa vie à l'intention de ses enfants est loin d'être idyllique et la pauvreté en est bien l'un des éléments principaux.
Uli Bräker a exercé de nombreux métiers : chevrier, fabricant de salpêtre, mercenaire, petit paysan, tisserand de coton, mais à la fin de son journal, il est bien obligé de reconnaître que les douze bras de sa famille suffisent à peine à nourrir leurs six bouches !
Ce récit m'a parfois fait penser aux tribulations de Candide, par exemple quand le narrateur part s'engager comme mercenaire dans l'armée prussienne. Mais malheureusement beaucoup de passages m'ont lassé quand Uli évoque ce qui l'empêche d'avancer dans la vie ou quand il part dans des considérations religieuses. J'ai lu ce livre car il fait partie du patrimoine culturel suisse, mais je n'en garderai pas un souvenir inoubliable !
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Récit autobiographique d'un homme humble mais suffisamment lettré pour écrire l'histoire de sa vie sur fond de vie rurale et de guerres, dans la Suisse du 18e siècle.

Comment prendre ce récit, tout d'abord ? Est-ce vraiment un simple journal, ou une vraie tentative de roman ? L'histoire veut que le texte n'ait pas été destiné à être publié… J'ai eu des doutes en le lisant, et j'en ai encore maintenant. Un journal sur la vie d'un homme humble, dont l'existence est très fortement marquée par sa foi. Il s'efforce d'être honnête et retisse le cours de sa vie de fils de paysan et de mercenaire.

Bon, je dois avoir un problème avec certains récits que je trouve écrits très au premier degré. Si l'auteur ne prétendait pas être un écrivain, en effet, on ne peut pas le lui reprocher complètement, mais quel ennui souverain !!! Je n'attendais pas quoi que ce soit de métaphysique, mais j'espérais quelques sursauts. On est noyés sous la naïveté de l'auteur (qui se retrouve engagé dans des batailles sans trop savoir comment lui-même… au moins avec le Candide de Voltaire, on riait de l'ironie de l'auteur, mais malheureusement Braker n'est pas Voltaire…) et surtout, tout est soumis à sa foi. le pauvre est un pantin entre les mains de son dieu et de sa religion. Désespérant ! A défaut, on comprendra le poids de la religion dans la Suisse d'antan. Fa-ti-gant !!!
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Ce qui m'inquiète le plus, Uli, c'est ta jeunesse et ton insouciance. Crois-moi, tu t'en vas dans un monde plein de séductions, où les canailles et les coquins ne manquent pas qui sont à l'affût de braves garçons naïfs comme toi. Je t'en conjure, ne fais pas confiance à des inconnus ; et ne te laisse pas induire à commettre des actes qui te semblent répréhensibles. Prie avec zèle, comme Daniel à Babylone, et n'oublie jamais que, si moi je ne peux plus te voir et t'entendre, ton Père céleste voit et entend tes pensées et tes actions les plus secrètes, où que tu sois. Tu connais la Bible par cœur : c'est la parole de Dieu. Étudie cette parole, et n'oublie jamais ce qu'il est advenu de ces gens pieux qui craignaient Dieu. Pense à Abraham, Joseph, David. Songe maintenant aux malheurs des impies et des propres à rien. Pour l'amour de ton âme, Uli, au nom de ton salut terrestre et éternel, n'oublie pas Dieu. Quand tu vois la voûte du ciel au-dessus de ta tête, sache qu'Il est auprès de toi. Je ne puis rien faire de plus pour toi que te recommander à la protection du Tout-Puissant. Je le ferai, inlassablement.
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Il y a longtemps que je me donne beaucoup de mal pour m'étudier moi-même, et je crois vraiment me connaître en partie – ma femmne m'a été dans ce domaine une aide précieuse - mais en partie je demeure à moi-même une curieuse énigme. Tant de sentiments justes ; un cœur si bienveillant, enclin à la justice et à la bonté; tant de joie et d'intérêt pour tout ce que le monde offre de beau sur le plan physique et moral ; ces sentiments de tristesse à la vue ou à l'ouïe de toute injustice, de toute détresse et de toute misère ; tant de voeux sincères, enfin, pour la prospérité des autres principalement. Je sais tout cela, de science certaine. Mais par ailleurs: encore tant de malice au fond de mon cœur ; tout ce fatras de châteaux en Espagne, de jardins d'Eden, de chimères (que je continue à cultiver avec une délectation secrète dans ma tête de vieux fou) tel que n'en a peut-étre encore rêvé aucun autre cerveau d'homme. Et maintenant. encore un mot sur ma situation actuelle et sur mes enfants.
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Mon plus grand plaisir (on l'aura du reste déja remarqué au cours de mon récit), c'était, par un beau matin ou un soir paisible. de m'étendre. tout en gardant mes chèvres, au milieu d'un buisson au sommet d'une montagne, de tirer du sac un petit livre que longtemps je portai toujours sur moi, de méditer longuement sur mes devoirs envers Dieu, envers mes parents, envers tous les bommes, et envers moi-même, jusqu'à ce que je finisse par tomber dans une sorte de transe sauvage ; et (je m'en souviens encore comme si c'était hier) je terminais chaque fois par une exhortation à des enfants quí commençait par ces mots : "Venez enfants, agenouillons-nous devant le trône de notre Père céleste "
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Ma patrie n'est pas un pays de Cocagne, ce n'est pas I'Arabie Heureuse ni le joli Pays de Vaud. C'est le Toggenbourg, dont les habitants ont toujours passé pour des gens agités et grossiers. Que ceux qui leur font ainsi du tort en prennent sur eux la responsabilité ; si je soutenais le contraire, on me taxerait de toute manière toujours de partialité. Mais une chose est sûre : partout où j'ai été, j'ai rencontré des gens aussi grossiers et plus grossiers encore, des gens aussi bêtes et même plus. Mais, je l'ai déjà dit, je n'ai pas l'intention de parler de mes compatriotes, et d'ailleurs il ne me siérait pas de le faire. En tout cas, je les aime, comme aussi j'aime mon pays, tout aussi bien que n'importe qui sur terre, et vivrait-il dans un paradis. - Notre Toggenbourg est une charmante vallée qu'on met douze heures à par- courir, avec plusieurs vallées latérales, et entourée de montagnes fertiles. La vallée principale s'étire un arc, du sud-est au nord-est.
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Le jour de ma naissance (22 décembre 1735)

Pour moi, un jour fort important. On m'a dit que j'étais venu au monde un peu trop tôt. Mais c'était l'affaire de mes parents. Il se peut, après tout, que j'aie eu dans le ventre de ma mère déjà, le désir de voir la lumière du jour, et cette soif de lumière m'a poursuivi tout au long de ma vie ! Et puis j'étais le fruit des premières ardeurs de mon père - grâces lui en soient rendues maintenant qu'il est couché sous la terre ! C'était un homme ardent, au sang chaud. J'y ai déjà réfléchi plus de cent fois, et j'ai parfois souhaité avoir d'autres origines lorsque des passions violentes se déchaînaient dans mon cœeur et que je devais leur livrer un combat sans merci. Mais sitôt l'orage calmé, je remerciais mon père de m'avoir transmis son tempérament fougueux, qui me permet de jouir d'une foule de joies innocentes avec une intensité bien plus grande que la plupart des gens. Bref. ce fut donc le 22 décembre que je vis le jour.
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