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EAN : 9782846813594
Les Solitaires Intempestifs (17/09/2012)
3.67/5   6 notes
Résumé :
Dans les années 1960-1970‚ Jean-Louis Bory et Georges Charensol s’illustrèrent dans l’émission radiophonique « Le Masque et la Plume »‚ sur France Inter. Deux approches différentes des films critiqués mais une semblable sincérité jusque dans la mauvaise foi. Une verve‚ un humour‚ un goût certain pour les mots et la théâtralité mais surtout une passion commune pour le cinéma rendirent leurs échanges inoubliables. Une véritable complicité fondée sur une mésentente par... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Bory, Charensol , Charensol ,Bory, si vous avez moins de 50 balais, il y a peu de chance que ces noms vous disent quelque chose et bien petits veinard cette chronique est pour vous. François Morel et Olivier Broche (ex Deschiens et magnifiques quinquagénaires) ont eu la formidable idée de transformer le numéro de duettiste Bory, Charensol en pièce de théâtre et les éditions « les Solitaires Intempestifs » de publier le texte de la pièce.

A ma gauche Jean-Louis Bory jeune homme la trentaine, critique cinéma enthousiaste, passionné, de gauche, formidable passeur, pédagogue. Il aime aimer. A ma droite Georges Charensol, 20 ans de plus, journaliste esthète un poil réac mais bon fond, représentant la France assise sure de son bon droit. le chien fou et le vieux grigou. le ring : la plus vielle (mais la plus moderne et la plus vive) émission de France Inter, bientôt 60 balais, j'ai nommé : « le masque et la Plume » L'époque entre 1964 et 1976.

Formidable adaptation théâtrale de leurs joutes verbales que l'on pourrait résumer ainsi : les anciens contre les modernes. On s'aperçoit qu'à cette époque la critique était un Art. Passer par les fourches caudines de ces deux vrais amateurs de cinéma effraye, mais aussi fascine les cinéastes. Ils savent détester et aimer avec talent. Lorsque leur point de vue divergent, c'est un pur bonheur, leurs « battles » sur « Pierrot le fou » « Théorème » ou sur « le Parrain » est un pur exemple de passion, d'intelligence saupoudré de mauvaise foi, mais quand ils aiment de concert « Cris et Chuchotement » le CHEF-D'OeUVRE de Bergman, l'accord est parfait : un chef d'oeuvre de critique (si, si ça existe).

Bory, Charensol, Charensol, Bory, j'espère vous avoir donner envie de connaitre ces deux belles personnes, dans ce cas, il ne vous reste plus qu'à surfer sur INA.fr pour picorer quelques archives du siècle dernier.

Quant à l'émission actuelle, toujours vivante et passionnée, elle est diffusée sur France Inter le dimanche soir à 20h05, écoutez bien, on est très loin des émissions promotionnelles qui polluent tous les médias. Bref, rien de tel pour chasser le blues de fin de weekend.Merci à France Inter et au Masque & la plume d'exister!!

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Quand on tient des personnages hauts en couleurs on a envie d'en faire quelque chose. Alors François Morel et son complice Olivier Broche ont fait une pièce de théâtre avec le célèbre duo de critiques, Georges Charensol et Jean-Louis Bory. Ils ont sévit dans les années 60 et 70 sur France inter, dans l'émission "Le Masque et la plume".
Leur rencontre ne date pas d'hier. En 1945, les deux hommes vont se croiser pour la première fois dans les salons de Drouant quand Jean-Louis Bory reçoit le Prix Goncourt pour son premier roman "Mon village à l'heure allemande". Mais c'est seize ans plus tard, en 1961, qu'ils pourront affuter leurs arguments de critiques de cinéma pour les joutes verbales qui les ont rendus célèbres.
A l'époque, Charensol défendait son cinéma, ses cinéastes, souvent en contradiction avec ses confrères, souvent avec le verbe haut, mais toujours avec intégrité et pertinence. Mais le critique de la "vieille école" va trouver un adversaire à sa taille avec Jean-Louis Bory, représentant la jeune génération.

Dans ce texte on retrouve bien ces moments d'affrontement entre le "jeune chien fou" et le "vieux grigou", qui ont quelque chose du cirque pour le rire qu'ils suscitent.
Chaque acte représente un film avec son réalisateur et sa date de sortie, on y retrouve d'ailleurs ceux de la nouvelle vague, et sont agrémentés d'une présence féminine pour rythmer les propos qu'on a plutôt envie d'entendre que de lire. Quoi que je garde leurs intonations à l'oreille !


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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
DANS LES ANNÉES 1960-1970, Jean-Louis Bory et Georges Charensol s'illustrèrent dans l'émission radiophonique «Le Masque et la Plume», sur France Inter. Deux approches différentes des films critiqués mais une semblable sincérité jusque dans la mauvaise foi. Une verve, un humour, un goût certain pour les mots et la théâtralité mais surtout une passion commune pour le cinéma rendirent leurs échanges inoubliables. Une véritable complicité fondée sur une mésentente parfaite.

Jean-Luc Godard, 1964

BORY. - C'est le meilleur film de Godard !

CHARENSOL. - Nous sommes en plein délire !

BORY. - Comme tous les films de Godard, c'est un film triste.

CHARENSOL. - C'est un triste film, oui ! Écoutez, ce qui est très curieux, c'est qu'on m'attribue des opinions qui n'ont jamais été les miennes. J'ai été membre du jury du Festival de Venise, j'ai défendu Vivre sa vie, et j'ai réussi à lui faire avoir le prix !

BORY. - Ça, c'est exact.

CHARENSOL. - Je ne crois vraiment pas qu'on puisse continuer à répéter que je déteste Godard ! Je trouve qu'il y a, dans Godard, des dons incontestables, un certain charme, une certaine poésie à laquelle je suis aussi sensible que vous-même. Mais j'ajoute qu'un film comme Bande à part est tellement mal foutu, il est si visiblement improvisé, je ne dis pas au jour le jour, mais à l'heure à l'heure ou à la minute à la minute, que, évidemment, c'est plein de trous, c'est plein de vide, c'est plein de remplissage. Il aurait dû nous raconter son histoire en vingt, vingt-cinq minutes... Il a absolument fallu qu'il fasse deux heures ! Et ça n'est pas possible ! On dirait aujourd'hui que devant Godard, on doit être pour ou contre. Eh bien moi, je m'excuse, je voudrais exprimer une opinion nuancée et dire ceci : toutes les fois où Godard dirige Anna Karina, c'est presque toujours admirable. Quand Anna Karina est sur l'écran, nous sommes absolument touchés et quelquefois bouleversés. Et lorsqu'on dit que c'est un film d'amour, je suis entièrement d'accord. Mais quand on voit une vieille Simca qui fait des tours autour des arbres pendant dix minutes, eh bien, comme Anna Karina n'est pas sur l'écran, on s'embête !

BORY. - L'histoire de la voiture me semble très importante...

CHARENSOL. - Eh bien moi, ça m'ennuie, parce que ça m'ennuie !

BORY. - C'est Indianapolis.

CHARENSOL.- Oui, mais les intentions ne m'intéressent pas, ce qui m'agace...

BORY. - Les gens regardent un film de Godard comme on regarderait un film de Cayatte ! Ça n'est pas possible. On ne regarde pas, je ne sais pas, une oeuvre de M. Ingres, qui est un grand peintre, comme on regarde un Braque ou un Dufy, c'est évident ! Il faut une nouvelle sensibilité.
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BORY - L'Amour l'après-midi
CHARENSOL - D'Eric Rohmer.
BORY - Oui, c'est un chef-d'œuvre !
CHARENSOL -Non, ce n'est pas un chef-d'œuvre.
BORY - Si, c'est un truc très réussi.
CHARENSOL - Non.
BORY - Si. C'est une réussite parfaite dans les limites de Rohmer. C'est une parfaite réussite. Par rapport au Genou de Claire, c'est un peu plus haut.
CHARENSOL - Non, c'est un peu plus bas.
BORY - C'est un peu plus haut que le genou....
CHARENSOL - Le mollet ? on va dire le mollet.
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Bory. – Sous prétexte que les personnages sont italiens et que sa saigne beaucoup, vous vous tapez des tonnes de sauce tomates. Moi, j’ai l’estomac fragile.

(A propos du film « Le Parrain »)
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Bory.-… et là, c’est mal fait ! C’est constamment comme ça. Il y a un terrorisme du fric et de la publicité contre lequel je résiste et je résisterai ! Ce n’est pas du cinéma populaire ! Ce n’est pas vrai !

(A propos du film « Le cerveau »)
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Charensol.- Vous êtes… Vous êtes vraiment d’une mauvaise foi inimaginable !
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