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Juliane Nivelt (Traducteur)
EAN : 9782351782392
336 pages
Gallmeister (05/05/2022)
3.82/5   14 notes
Résumé :
David Ames grandit avec ses deux frères au bord de la rivière Penobscot et de l’océan Atlantique. Son père, artiste-rêveur constructeur de bateaux, et sa mère, journaliste engagée, partagent leur amour de la vie sauvage et des légendes amérindiennes.

Cette vie en communion avec la nature bascule l’espace d’une nuit, lorsqu’un incendie volontaire ravage une ancienne usine de papier. Aussitôt la petite communauté s’embrase. La famille Ames, qui a pris ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
David Ames, fils d'Arnoux, constructeur romantique de bateaux et de Fallon, journaliste engagée pour la cause indienne, grandit avec ses deux frères dans la baie de Penobscot, là où se mêlent l'eau douce du fleuve qui doit son nom à une tribu indienne, et l'eau de mer de l'océan Atlantique.

Arnoux et Fallon ont construit une maison au coeur de la nature et transmis à leurs enfants leur passion pour un monde sauvage où résonnent encore les légendes amérindiennes d'un autre temps.

L'incendie volontaire qui ravage une usine de papier désaffectée peu après la visite de potentiels repreneurs va embraser la petite communauté de la baie et marquer la fin de l'innocence du jeune adolescent de quatorze ans. Fallon décide de publier dans le journal local la lettre dans laquelle Molly Greenwind, une jeune indienne Penobscot, se dénonce et explique que son acte visait à venger et à sauver la rivière des souillures de l'usine.

Tandis que Molly et son père Adam décident de prendre la fuite et de braver la rudesse du climat du Nord-Est des Etats-Unis, de nouvelles tensions vont bouleverser la communauté qui vit sur une ancienne terre indienne colonisée par les Français : la colère d'un pêcheur mal aimé du nom de Lyman Creel fait ressurgir les fantômes d'un passé que chacun pensait à tout jamais enfoui et déclenche un déferlement de violences aux conséquences dramatiques.

Le début du premier livre de Gregory Brown évoque le genre du roman initiatique, au travers du regard acéré que pose le jeune David Ames sur le monde qui l'entoure. Las, de malentendus en vengeances imbéciles, la suite du roman évoque une tragédie grecque, qui ballote ses personnages dans les vents mauvais que soufflent des dieux oubliés.

Toute l'originalité des « Jours sombres » tient à la magie indienne qui semble encore hanter la baie de Penobscot où l'enfance de David sombre tel un soleil noir dans un océan en flammes.

« L'endroit était empreint d'une qualité que je n'aurais su définir : l'eau qui se précipitait dans la gorge étroite plantée de pins et d'épicéas, les rochers bleu-vert polis par le courant, les poissons qui bondissaient pour attraper les éphémères dans l'infinie lumière orangée de l'après-midi. « Certains lieux sont les portails de l'éternité, dit Reggie. Quand on regarde autour de soi, on comprend que le monde est immortel. Que l'on existe hors du temps. le chenal est peut-être un de ces lieux ». »

Bercé par les contes indiens de son enfance, David côtoie un oncle qui lui narre ses rêves étranges dont les protagonistes parlent l'algonquin et un père qui semble persuadé que les bateaux de son chantier naval se parlent entre eux. La beauté onirique de la nature qui l'entoure semble parfois éclipser la frontière ténue qui sépare le rêve de la réalité.

« Le soir, il aimait s'asseoir dehors et nous raconter la manière dont, certaines nuits, quand nous dormions, il fermait les yeux, quittait son corps et glissait dans la rivière. Il devenait poisson. Il devenait oiseau. Il devenait brume. Il devenait bois flottant. Il laissait le courant l'emporter dans l'Atlantique, puis il traversait l'océan ».

« Les jours sombres » nous conte avec une finesse rare la fin tragique de l'enfance de David Ames. Ce très beau roman nous emporte dans un monde oublié, où certains arbres sont sacrés, où le hululement d'un couple de grands-ducs vous réveille chaque matin, un monde que le courage d'une jeune indienne lassée d'entendre la rivière Penobscot pleurer, pourrait peut-être sauver.
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Empreint de poésie, ce premier roman offre un écrin émeraude à ses héros qui aiment la forêt, le ciel et l'océan plus encore que leurs proches. Gregory Brown s'attarde sur la beauté du Maine, de ces terres arrachées aux Indiens Penobscots des siècles plus tôt, mais n'ose pas, pas encore, donner davantage de caractère à ses protagonistes, leur conférer des contours plus nets. Malgré sa narration à la première personne, Les jours sombres reste donc avant tout un superbe hommage à la nature - en filigrane seulement, se devine le salut solennel aux Amérindiens et à la famille (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/05/12/les-jours-sombres-gregory-brown/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Les jours sombres, c'est le titre que Falon Ames, une femme journaliste , donne au journal qu'elle crée dans une petite ville de Maine au bord de la rivière Penobscot , le nom de cette dernière étant aussi celui des indiens habitant cette magnifique contrée bien avant l'arrivée des Blancs et de leurs ravages .

La naissance de ce journal est motivée par l'incendie d'une ancienne usine de papier en instance de rachat et de réouverture alors que lors de son activité cette usine polluait les eaux de la rivière. L'auteur de cet incendie envoie une lettre au journal , dévoilant ainsi en partie son identité puisqu'il s'agit d'une jeune indienne de 14 ans, Mollie .

Cet acte et cette lettre que Falon veut publier sont à l'origine du bouleversement de la vie de beaucoup de personnes, à commencer par le narrateur de l'histoire, un jeune garçon de 14 ans, David, un des trois fils de Falon et de Arnoux Ames .

L'incendie et la polémique qu'il entraine sont le déclencheur d'une série d'accrocs dans la fausse harmonie de cette communauté, en particulier entre la famille Ames et leur voisin Lyman Creel . C'est ce que l'auteur appelle des lignes de faille , surtout entre Arnoux et Lyman , deux anciens soldats dont l'avenir après l'armée a été bien différent entrainant jalousie et ressentiments que, en tant qu'adultes, ils arrivent à maitriser plus ou moins bien mais cette relative subtilité n'est pas l'apanage des ados :

David et son frère jumeau , persuadés d'agir pour le bien de tous , commettent des actes de vengeance dont les conséquences vont les dépasser et entrainer d'autres drames .

Molly, la jeune indienne dont on suit parallèlement l'histoire, a voulu venger son peuple et la rivière dans un acte courageux et réfléchi car elle a imaginé aussi le devenir de ce site incendié de façon intelligente et originale mais par contre, elle et son père ont du fuir dans la montagne et depuis ils vivent comme des parias , soutenus et aidés , cependant par un indien Moses, sorte de bon génie puisqu'il apporte également son amitié à la famille Ames.

La vengeance est un des thèmes forts de ce roman entrainant l'apprentissage souvent brutal de la réalité et la fin de l'enfance .

J'ai aimé les relations entre ces différentes personnes , la tolérance et la bonté de certaines et pour une fois, l'absence de préjugés négatifs vis à vis de la population indienne même si le vol de leurs terres , l'abandon de leurs coutumes restent en toile de fond de ce roman .
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Cela fait longtemps que je l'ai lu ce roman, je continu à rattraper mon retard dans la publication de mes chroniques. Alors voyons voir ce que j'ai retenu de cette lecture.

Dans Les jours sombres, Grégory Brown nous propose une histoire pleine de poésie qui commence donc par un incendie volontaire d'une usine de papier. Usine qui a participé à la destruction de l'environnement dont la rivière Penobscot mais également qui avec sa fermeture a fait perdre du travail pour de nombreux indiens. Molly, une jeune indienne se dénonce à travers une lettre envoyée au journal local.

J'ai eu la sensation tout au long de ma lecture de flotter dans une sorte de brouillard. Un brouillard lié au climat décrit par Grégory Brown mais également dû aux légendes amérindiennes distillées dans ce roman. C'est une ambiance assez particulière qui j'ai l'impression m'a tenue en quelque sorte éloigné de cette histoire. Je l'ai lu, j'ai apprécié la poésie, la nature et l'écologie, les relations dans la famille Ames et la fin tragique de l'enfance de David.

Il y a comme de la magie dans ce roman, entre les légendes, les arbres, les animaux et les hommes. C'est un peu comme si malgré toute l'humanité et l'attachement à la terre, Grégory Brown nous conte une histoire d'un autre lieu ou d'un autre temps. Une lecture donc assez particulière.
Lien : https://readlookhear.blog/20..
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une écriture poétique, une belle histoire, des personnages attachants et complexes...une belle lecture et dire que c'est un premier roman ! J'ai hâte de lire les suivants. .
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
QUELLE EST L’HISTOIRE de cet endroit ? De cette vallée ? De cette rivière ? De cette baie ?
L’histoire de cet endroit ? L’histoire de cet endroit est simple. Les hommes emportent les femmes et la mer emporte les hommes.
Mais comment les hommes emportent-ils les femmes ?
Avec l’amour. Les poings. Les couteaux. Les grossesses. L’argent. Les mots. L’amour.
Comment la mer emporte-t-elle les hommes ?
Rien de plus facile. Une simple bourrasque, le bond d’une vague traîtresse.
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Certains lieux sont les portails de l'éternité. Quand on regarde autour de soi, on comprend que le monde est immortel. Que l'on existe hors du temps.
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