Très bon livre !
Une philosophie d'autrui très intéressante.
C'est un livre philosophique qui sait rester intelligent sans pour autant être trop lourd...
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Lorsque, suivant un chemin, nous rencontrons un autre homme qui venait à notre rencontre, suivant aussi son chemin, nous ne connaissons que notre partie du chemin, non la sienne ; nous ne connaissons sa partie du chemin que dans la rencontre.
La rencontre de l'homme avec Dieu ne se produit pas pour qu'il s'occupe de Dieu, mais pour qu'il mette en pratique le sens divin du monde. Toute révélation est vocation et mission. Mais l'homme au lieu d'accomplir cette révélation se retourne sans cesse vers son auteur. Il veut avoir affaire à Dieu et non au monde. Mais ainsi détourné il ne rencontre plus de Tu pour lui faire face, il ne peut plus qu'installer un Dieu-Cela dans les choses, croire qu'il connaît Dieu comme un Cela et parler de lui comme d'un Cela.
Les sentiments ne produisent pas la vie personelle: peu de gens le savent encore car, c'est dans les sentiments que semblent résider ce que nous avons de plus personel; et quand on a appris, comme l'homme moderne, à donner grande importance à ses propres sentiments, le désespoir d'en constater le néant ne nous éclaire pas beaucoup, car ce désespoir même est encore un sentiment et nous intéresse.
Destinée et liberté sont fiancées l'une à l'autre. Seul l'homme qui réalise la liberté rencontre la destinée.
Toute la doctrine du repliement sur soi se fonde sur cette illusion gigantesque de l'esprit humain qui, replié sur lui-même, s'imagine agir à l'intérieur de l'homme. En vérité il agit à partir de l'homme, entre l'homme et ce qui n'est pas l'homme. Quand l'esprit replié sur soi renonce au sens de la relation qui lui est propre, il est obligé de ramener dans l'homme, d'intégrer à son âme l'univers et Dieu. Telle est l'illusion psychique de l'esprit.
Robert Bober Il y a quand même dans la rue des gens qui passent - éditions P.O.L où Robert Bober tente de dire comment et de quoi est composé son nouveau livre "Il y a quand même dans la rue des gens qui passent", et où il est notamment question de son précédent livre "Par instants la vie n'est pas sûre" et la poursuite de sa conversation avec Pierre Dumayet, d'identité indéterminée et d'identités, d'innocence et de bonté, d' enfance et de rencontres, du yiddish et de Georges Perec, de Seth et de Julien Malland, de Martin Buber et de Gaston Bachelard, de Cholem Aleikhem et du film "Tevye le laitier" de Maurice Schwartz, de Zozo et de la rafle du Vel d'hiv, d'images et livres, de Robert Doisneau et de la photographie, de Pierre Reverdy et de la librairie du Désordre à la Butte aux Cailles, à l'occasion de la parution de "Il y a quand même dans la rue des gens qui passent" en octobre 2023 aux éditions P.O.L, à Paris, le 10 janvier 2024
"– Alors, toujours aussi gros ?
– Et toi, toujours aussi con ?
C'est comme ça que j'ai compris qu'ils étaient copains. le gros, derrière son comptoir, c'était le patron du bistrot-guinguette « Chez Victor » situé derrière la place des Fêtes au fond de l'impasse Compans. le con était accoudé au zinc en attendant d'être servi.
Plus tard, bien plus tard, je suis retourné voir le bistrot « Chez Victor », je ne l'ai pas retrouvé. Tout le quartier avait été détruit."
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