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3,72

sur 1993 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Récemment, au cours d'une bacchanale, me délectant d'une succulente cuisine gasconne dans un établissement basque fréquenté par le monde local de l'Ovalie, de joyeux carabins m'ont affublé de cet atypique sobriquet: "Californication"!!! Il faut préciser que le hasard, ou peut-être la chance, m'avait placé au milieu d'un aréopage de charmantes jeunes femmes dont la compagnie fut pour moi un réel ravissement. Et j'ai pris la boutade de ces internes avinés pour un compliment. Mais ce n'est pas tant d'être comparé à David Duchovny, alias Hank Moody, qui m'a flatté. C'est surtout que ce personnage n'est autre que l'incarnation cathodique, l'alter ego télévisuel de Charles Bukowski !!! Écrivain américain de la déchéance, poète maudit, littérateur clochardisé, buveur de grand renom, turfiste invétéré et surtout grand amateur libidineux et bedonnant de femmes, Bukowski écrit sans fioritures, avec son sang comme avec son sperme, le tout chargé d'alcool. Il écrit au burin, de manière abrupte, comme si au fil des mots éjaculés, vomis, crachés sur la page on entendait le martèlement de ses doigts sur la Remington. Mais entre les lignes de sa prose qui décrit un monde cru, un monde réel, un monde cruel, notre monde, se dissimule l'énergie du désespoir, celle d'un Indécrottable Romantique... Bukowski est un gros porc !!! Bukowski est un poète !!! Bukowski est un écrivain !!!
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J'ai adoré son style cru, vulgaire.
Un vieux ronchon déguelasse nous livre ses anecdotes avec un cynisme déconcertant.
Difficile de ne rien éprouver à la lecture de ce livre, qu'on adhère ou pas.
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Entre journal, récit, nouvelle et parfois grand n'importe quoi... Très cru, dérangeant, dégoûtant même...mais génialissime ; la force de l'écriture !
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Mon histoire avec Bukowski est longue. Je suis tombé dessus bien trop jeune: l'impact fut trop grand, les répercussions trop nombreuses. Cela ne fait rien. Ah, quel compagnon de route! J'en ai découvert des chemins avec lui, plus ou moins recommandables. J'en ai parcouru des paysages urbains, des idées hallucinées et des images dévitalisées. Et il y a toujours eu avec moi cette espèce de fierté pleine de révolte à assumer aimer Bukowski, tout comme cette espèce de connivence à en parler avec d'autres. J'ai quelques amis amateurs du bougre, et c'est toujours un plaisir coupable d'en parler avec eux, autour, évidemment, de plein de bières. J'ai aussi eu l'occasion facile de faire le malin, lors du salon du livre de Bron 2012. Invité d'honneur, je discute avec Bernard Pivot, qui me demande quel est mon auteur préféré. Et même si j'ai menti, j'ai pris un plaisir immense à répondre, souriant, Bukowski, et ainsi de décomposer mon interlocuteur.

Bukowski m'a présenté la misère. Une totale et vraie misère, gagnant tous les plans de vie et accablant notre cher auteur. Et pourtant, il n'est pas du genre à s'en plaindre. Il est plutôt du genre à en parler, à la prendre comme contexte, puisque fictionnels ou non, ses écrits sont authentiques. Alors on peut bien s'essayer à pasticher Bukowski, rien n'y fait. Il y a, pour la plupart des lecteurs de Bukowski, un tragique exotisme dans ses écrits. Peu de ses lecteurs ont, je pense, expérimenté la détresse sociale comme il l'a fait. C'est probablement ce qui a fait que Bukowski fut aussi unique, souvent imité mais jamais égalé.

Bukowski m'a présenté la poésie. Il écrit, dans "Contes de la folie ordinaire", qu'il n'a jamais rien compris à Rimbaud. On ne peut pas lui en vouloir. Une chose est sûre, sa démarche s'approche de celle utilisée par Rimbaud. Altérer ses sens et le cours de ses pensées pour produire un écrit, ça s'en rapproche bien. Et Bukowski a quelque chose de miraculeux: après des pages de violence, de chaos, de perte de contrôle, il finit toujours (ou souvent, en tous cas) par puiser dans une poésie fugace. Cela fait mouche, a prend aux tripes, c'est beau. Et je peux vous jurer que j'adore quand cela fait ça.

Bukowski m'a présenté l'image du salaud. le vrai, celui qui n'a peu ou pas de remords. Celui qui s'évertue constamment à foutre la merde, bien décidé à ne pas laisser les événements se dérouler sans embûches. Celui qui a une morale extrêmement douteuse, pour ne pas dire dans un sens plus véritable, pas de morale. Celui qui ne respecte quasiment rien, et ne croit qu'en lui. Qui se laisse porter au gré des emmerdes, trouvant le plus souvent amusant une détresse autre que la sienne.

Mais surtout, Bukowski est un super écrivain. Il a clairement un style très particulier, avec ses envolées parfois ubuesques, parfois lyriques qui viennent marteler des récits parfois lapidaires et à la construction souvent bancale. On a du mal à cerner ses histoires, le pire étant quand il choisit d'écrire des récits allégoriques, où cela devient franchement bizarre. Les meilleurs moments sont ceux où il se met en scène. Ce sont les meilleurs histoires.
Ce qu'il y a d'évident, à la lecture de ce livre, c'est qu'il n'y a rien d'évident à lire Bukowski. Les gens le résument trop vite. Un ami l'a encore décrit, il y a une semaine, comme un alcoolique moche qui passe son temps à baiser, fumer et boire. Bukowski n'aurait probablement pas dit mieux de lui-même, mais il ne faut pas le croire à chaque fois, au contraire. Parce que Bukowski, c'est aussi e mec qui a écumé toutes les bibliothèques de je ne sais plus quelle ville (New-York?) en lisant tout ce qu'il trouvait, jusqu'à ce qu'il tombe sur John Fante. C'est aussi le mec qui a une culture littéraire de malade mais qui ne se permettait quasiment jamais de la mentionner. C'est le mec qui a été en un sens respecté et craint par toute la Beat Generation, parce que Ginsberg et ses copains réalisaient bien qu'un gars qui peut rendre passionnant la façon dont il vient de gerber sur ses chaussures pouvait très vite faire de l'ombre (bon, après, ce bon vieux Buk n'a pas fait peur à grand-monde...). C'est le gars qui, tout miséreux qu'il était, avait sa réputation et pour lequel les gens témoignaient du respect.

Bukowski est un auteur majeur. Enormément de défauts pour très peu de qualités. Mais il a ce côté attachant des bonhommes complètement paumés, en dérive, que l'on aimerait aider mais qui ne demanderont jamais de l'aide. Il a surtout ce côté proche de soi: des Bukowski, on se dit qu'il y en a plein. Et tant mieux. Gare à ceux qui jugeront trop vite les paroles prononcées après 3 litres de bière, gare à ceux qui penseront classer l'importance de moments vécus. L'impermanence des choses est maîtresse chez Bukowski: on peut probablement penser qu'il est plus noble d'écrire sur l'amour ou la folie, comme un Faulkner; il n'en est rien, et Bukowski sait rendre un curage de nez intemporel. Et c'est ainsi que va la vie, et les écrits de Bukowski: le chaos s'amoncelle, les détails étouffent, des tas de petites choses déformées par le prisme de l'alcool, qui poussent l'âme d'une pression continue jusqu'à ce qu'elle s'échappe au-travers de quelques phrases magnifiques et trop réelles, pour au final s'oublier comme n'importe quel autre élément, dans le temps qui s'écoule.
Le génie de Bukowski est bien caché, que ses détracteurs se gardent bien de le juger à la hâte.

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Un livre que j'ai lu sur les conseils critiques de je-ne-sais-plus-qui (un autre bloggeur/chroniqueur de livres). Bref, son avis m'avait laissé assez dubitatif et je me suis laissé tenter à vérifier par moi-même ce qu'il y avait derrière ce titre énigmatique. J'ai acheté le livre pour un prix ridicule et je me suis laissé tenté à le lire, ce qui s'est fait très vite.

Bukowski écrit d'une manière assez incroyable, mélange entre du récit réaliste trash et des médiations sur la connerie humaine dont il se revendique un membre à part entière. Un membre pas particulièrement glorieux d'ailleurs.

Ce livre a aussi un style d'histoire qui semblent sans queue ni tête, s'arrêtant et repartant à chaque fois ailleurs. C'est déroutant, car on ne sait pas à quoi s'attendre et quel morale il faut en tirer (si morale il y a, ce dont je doute pour certains récits). C'est assez dérangeant, mais plaisant à lire. Et je pense qu'un message passe en filigrane de tout ça quand même. Mais je n'en suis pas certain.

C'est sur, ce livre n'est pas pour tout âge, mais il est une sorte d'OVNI dans mes lectures récentes. Ne ressemblant à aucun autre, les Contes de la folie ordinaire sont comme indiqués dans le titre, des contes d'une folie ordinaire. La vie, mais sous un autre angle et d'une autre manière. C'est pas celle que j'aurais pensée mais elle existe aussi. Et j'ai bien aimé, c'est l'essentiel.
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"Contes de la folie ordinaire" fut mon initiation à Charles Bukowski. Un baptême réussi à la découverte d'un univers où tout va mal, où le sens de la vie est douteux, mais un univers bien vivant malgré tout. La vision sombre du monde et de l'humanité de Bukowski le relègue dans les couches sociales les plus marginales et trouve dans l'alcool et le sexe débridé le seul antidote au désespoir. Mais le lascar dévale vers l'autodestruction avec une énergie vitale impressionnante. Et dans ces nouvelles, j'ai aimé cette association de réalisme sombre qui donne envie de pleurer et de force brute qui m'a fait rire ou sourire.
Le style de Bukowski n'a rien d'élégant, il n'est ni raffiné ni érudit. Il est vulgaire, proche de l'oral, franc et au plus près des émotions brutes. « Le style est un bon outil pour dire ce que tu as à dire, mais quand tu n'as plus rien à dire, le style est une pine qui bande mou devant le con mirobolant de l'univers », écrit-il à un ami. Il n'a aucun problème à décrire en détail des situations ambiguës ou embarrassantes qui feraient honte à la plupart d'entre nous. Des situations qui sont à bien des égards autobiographiques, les personnages étant l'auteur lui-même ou un de ses avatars.
Dans ce recueil, les nouvelles ont beau se distinguer les unes des autres, elles possèdent un refrain commun : Bukowski, Buk, Hank, ou quel que soit le nom qu'on lui donne, est un paria alcoolique qui occupe un emploi subalterne et se débat avec ses frustrations sexuelles et sa vie instinctive. Il passe ses journées à boire de la bière ou du vin bon marché, à jouer (et perdre) aux courses, à courtiser des prostituées et à critiquer la société et les hommes. Cette ritournelle pourrait être ennuyeuse à la longue, mais la marginalité des personnages, leur bouillonnement, la plume acide de l'auteur, son style cru, son humour caustique et des répliques mémorables ont nourri ma curiosité de lecteur et excité mon intérêt.
J'avoue avoir été étonné plus d'une fois par l'absurdité, l'étrangeté et le manque de filtres dans l'écriture, et ce n'est certainement pas un livre facile à digérer. Mais il faut lire entre les lignes et comprendre que Bukowski n'avait pas d'autre intention que celle de briser la vision hypocrite de la société américaine du milieu du XXe siècle, la désillusion rampante et le manque de perspectives provoqués par les nombreuses guerres et crises qui se succédaient dans ces années-là.
Certes, ce n'est pas un auteur qui plaira à tout le monde, trop indigeste, trop grossier, trop cynique, trop exhibitionniste. Mais personne n'écrit comme lui. L'attrait de son écriture réside certainement dans sa simplicité. Si quelque chose sent la merde, il l'écrit. S'il est trop bourré pour avoir une érection, il l'écrit. S'il parvient à s'envoyer en l'air, il l'écrit. Et s'il se retrouve en prison en raison d'une énième interpellation pour état d'ivresse, il l'écrit aussi. Bukowski ne se cache pas derrière ses mots et n'a pas peur d'écrire ce qu'il ressent. Il est capable d'observer le monde, de s'en moquer et de rire de lui-même en même temps. Il mérite une petite chance de la part de tous, juste pour sa façon sincère, vivante et désenchantée, mais pas déprimée de raconter la vie.
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Je lisais que c'était uniquement du cul du cul et encore du cul. Alors oui certes un peu, mais cela est fait dans un but, et n'est pas là juste pour attirer le lecteur, mais bien pour être immergé et embarqué complétement dans l'univers de Bukowski. Je dois même dire que j'ai trouvé une certaine poésie dans quelques nouvelles, et certaines sont mêmes touchantes.
Le style est direct, franc, et offre une immersion complète dans ce décor si "étatsunien".
Je ne peux pas dire pour autant que toutes les nouvelles m'ont enchantées et j'avais parfois envie de passer à la suivante. Mais il a cette force de nous accrocher malgré tout.
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Bukowski fait dans l'autofiction. Les textes courts se succèdent, ils sont appelés contes. Bon on n'est pas dans l'univers de Charles Perrault, éloignez les enfants . L'écrivain ne met pas de gant, retroussez vous les manches, ça tache. L'édition livre de poche est écrit en tout petit, on raccourcit la distance pour mieux lire. Aussitôt on est frappé par un remugle comme quand on dévisse le siphon de l'évier bouché. Tout degringole, eau croupie, cheveux, épluchures de légumes, et tout le reste. Et ça fait un gros ploc dans le seau. Je m'arme de patience, et je rapproche le livre de mes yeux. Bite, biture, vomi, tels sont peu ou prou les champs lexicaux employé par l'auteur. C'est clairement pas du Céline. J'imagine que quand on se nourrit de homard et de truffe, on aime bien s'envoyer de temps à autre une boîte de nuggets. Bon allons y pour les nuggets.
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D'un côté, un écrivain brutal, provocateur, âpre, lucide, maudit... de l'autre, un dessinateur baroque, violent, visionnaire, pervers... BUKOWSKI et SCHULTHEISS regardent l'Amérique s'effondrer dans ses mythes. Fini Hollywood, Dallas, Play-Boy, les annéees Reagan, et l'american way of life. Place aux taudis lépreux, aux banlieues sordides, aux destins alcoolisés de personnages quotidiens...
BUKOWSKI forge une littérature intense et éruptive, rouge comme le vin le plus lourd et noire comme les tourmenst de l'âme. Huit de ses plus célèbres nouvelles passent à la B.D. sous le crayon enfiévré de SCHULTHEISS.
En noir et blanc, un empire agonise et se meurt.
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Attention âmes sensibles s'abstenir ! Par contre si vous êtes du genre trash ou amateur de sensations fortes et d'expériences sexuelles en tout genre, foncez ! (J'exagère mais à peine !). Une chose est sûre cette lecture ne vous laissera pas indifférent(e), vous allez adorer ou détester !

Bukowski nous offre donc un recueil de 20 nouvelles dont le titre original était : Erection, éjaculation, exhibition. Inutile que je vous fasse un dessin sur le thème du livre : Vous savez cette petite chose qui fait tourner le monde et la "tête" de bien des hommes (Oui de certaines femmes aussi !). Ces nouvelles à forte teneur autobiographiques, nous offre un joli panel des exploits et aventures que l'auteur a pu avoir et peuvent laisser sans voix le commun des mortels face à une telle débauche ...

Difficile de vous faire part de mon ressenti concernant ce livre car il est très trouble ; c'est un amalgame de beaucoup de sentiments et pensées parfois paradoxals. Tout d'abord, l'écriture est surprenante. On est dans un langage très oralisé avec un vocabulaire familier et des phrases courtes qui ont l'art de trancher dans le vif. Ce qui n'est pas pour me déplaire sauf lorsqu'on tombe dans la vulgarité, là il n'y a rien à faire, je reste hermétique à certains propos.

Il y a aussi ce sentiment de malaise que j'ai à être placé dans le rôle d'un voyeur qui au lieu de surprendre un couple enlacé, dont les élans les transporteraient, contemple juste de la misère sexuelle. La femme réduite encore une fois au rôle d'objet sexuel, de déversoir, face à un homme manifestement obsédé par sa queue au point d'en oublier qu'une femme est autre chose qu'un corps, je ne vous parle même pas de la misogynie dont il fait preuve, ni de sa violence, ni de son absence de moral ... Bref, il est immonde !

Et pourtant, il a quelque chose de fascinant. Une sensibilité à fleur de peau, une souffrance et une fragilité qui le rendent particulièrement humain mais le conduise à une autodestruction inéluctable. le train est en marche depuis longtemps et rien ni personne ne pourrait l'arrêter. Sa vision du monde et les délires que lui procure l'alcool le conduise à avoir une vision du monde à laquelle on se heurte. Pour Bukowski, la folie est dans le monde qui l'entoure, elle fait partie de sa vie depuis toujours, elle n'est donc plus folie ..
Lien : http://depuislecadredemafene..
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