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Portrait type du lecteur assidu de Bukowski. On peut tomber par hasard sur une de ces nouvelles, aimer ou détester, mais lorsqu'on y revient, c'est signe que la plume de Hank nous a harponnés.

Je l'imaginerai volontiers obsédé : obsédé de la femme, de ses grosses cuisses, de son gros cul, de ses nichons en poire ou en pastèque. Je l'imagine toujours prêt à baisser son calebut et à sortir son gros poireau, prêt à enfourner le premier trou à portée de queue.

Je l'imaginerai légèrement vulgaire : plaisir du mot qui choque, du mot cru où un chat est appelé un chat et une chatte appelée une chatte. Après tout, Hank parle la rue, parle la vie, il parle comme toi et moi, dans l'intimité d'une soirée arrosée entre potes ou copines.

Je l'imaginerai avec un penchant sur la bouteille. Pas un grand cru classé, non juste un rouge qui tâche, trois packs de bières, ou un whisky. Bon OK, dans ces histoires, Hank boit, certains diront beaucoup, avec excès même. Mais qu'est-ce que l'excès ? Est-ce que gerber ses tripes le lendemain matin est signe d'excès ? Après tout chacun son transit… Non, Hank boit un peu pour oublier, un peu pour passer le temps, un peu pour s'amuser, un peu pour faire chier les autres, un peu par plaisir, un peu par ennui, un peu pour trouver belle la grosse qui est dans son pieu… Tous ces « peu » mis bout à bout procure une soirée monumentale où au final tu te réveilles le lendemain la gueule dans le cul, la gerbe collée au menton et le proprio venu gueulé sur ce bordel nocturne.

Je l'imaginerai solitaire. Quand tu lis Bukowski, tu te retranches chez toi, comme dans un monastère grecque, l'ouzo en moins. A ces lectures subversives, les filles te fuient. Elles veulent bien de ce vieux dégueulasse mais pas d'un pauvre ersatz. Alors t'es seul, avec tes livres de Hank, et entre deux lectures, tu bois et tu te branles. Il n'y a pas d'autres alternatives. C'est la déchéance du lecteur de Bukowski.

Je l'imaginerai obnubilé par le sexe. Car dans la vie, il n'y a que le sexe. le sexe, la femme de l'autre, le cul de la voisine. le sexe sans lendemain apporte tant de plaisir. Pas autant que sur un champ de courses, l'adrénaline de la dernière ligne droite quand le bourrin sur lequel vous avez parié le loyer du mois ou la pension alimentaire de l'autre pétasse remonte de la dernière place… à l'avant-dernière place.

Je l'imaginerai facilement en conseiller, fiscal ou familial, le genre de pote toujours prêt à rendre service, à vous soutenir. Hank sera toujours là pour vous prodiguer de bons conseils, pour vous sortir du pétrin et vous aider. Quelques soient les situations les plus improbables, sachez que Hank les a vécu bien avant vous. Il a l'expérience derrière lui et saura remédier à ces difficultés inopportunes pour vous tirer d'affaire. Hank est un sage, un sage expérimenté qui s'est fait un devoir d'aider son prochain. Alors suivez ses bons conseils, ils vous rendront grandement service.

Je l'imaginerai poète. Car lire Bukowski revient avant tout à savourer un brin de poésie perdu au milieu d'immondices. le coup de l'hirondelle blessée dans la neige (cf. citations), ça me troue le cul. Il n'y a que Hank pour faire ressortir une telle beauté, un tel moment d'émotion et d'égarement.

Mais avant tout, je l'imaginerai aussi philosophe. Car le vieux hank, comme je l'ai déjà précisé, a de la bouteille. de l'expérience comme on dit en langage religieusement correct. Il sait où il en est, il sait qu'il est un pauvre raté parmi de nombreux autres raté. ET c'est pour cette raison qu'on l'aime. Parce qu'il donne voix à tous les paumés de l'Amérique, ceux que les Institutions ont mis de côté depuis trop longtemps, ceux qu'on appelle communément les laissés-pour-compte, ceux qui se retrouvent dans les bars, sur les champs de courses ou dans la rue.

ET MOI DANS TOUT CA ?
[...]
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Je l'avais déjà lu il y a plusieurs années. Je l'ai relu avec le plaisir de retrouver Hank, ses putes, ses packs de bière, ses courses en compagnie de tous les paumés de Los Angeles. J'aime retrouver sa vie d'anarchiste, envoyant tout bouler, désabusé de tout. Il décrit avec brio son rejet du conformisme. La vie n'a pas de sens, je suis d'accord avec toi, Hank. Mais il faut bien vivre, malgré tout.
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Si on veut aborder du Charles Bukowski autant commencer par lire de ses nouvelles, j'ai donc au travers des « Nouveaux contes de la folie ordinaire » pu découvrir cet auteur atypique.
J'avoue avoir été happée par l'univers de Bukowski, un univers marginal et névrosé où apparaît des thèmes récurrents tels le sexe, la picole, les femmes, les potes mais aussi la misère tout ça dans une ambiance violente, sadique voire noire mais écrit avec tellement de force, de sincérité, de sensibilité que lorsque l'on s'attarde sur quelques chapitres on peut y déceler de la tendresse et de la poésie.
Son vocabulaire est cru, son langage trivial, un Bukowski dénué de toute moralité comme si il n'avait rien à perdre. Ses contes peuvent parfois choquer comme dans une de ses nouvelles « La sirène baiseuse de Venice » lorsque deux potes paumés et alcoolos baisent le cadavre d'une belle jeune fille. Ces deux amis tombent amoureux du cadavre au point de se comporter vis-à-vis d'elle comme si elle était vivante. Ils veillent sur elle avec beaucoup de pudeur et de respect, c'est assez déconcertant...Etrangement on s'attache aux deux protagonistes car il découle avant tout de cette nouvelle, une forte histoire d'amitié et de complicité.
Dans les « Nouveaux contes de la folie ordinaire » l'auteur appréhende et parle également du quotidien des miséreux, des losers d'un Los Angeles caché, le quotidien de ceux que certains ne voient pas et que d'autres ignorent mais que Bukoswki honore en racontant des anecdotes démentielles, perverses, violentes, provocantes mais dotées d'humour et d'émotions.
Certes Charles Bukoswki peut parfois dégoûter comme il peut fasciner mais il faut le lire pour pouvoir peut être mieux le cerner.
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Si certains sont touchés par la grâce, moi j'ai été touché par Bukowski. Foudroyé même. Il est celui qui a ouvert la porte de ma bibliothèque à tous les autres. Pourquoi un tel coup de foudre ?

C'est difficile à dire. Avant toute chose, c'est son écriture qui m'a parlé. Découvrir que l'on pouvait écrire comme ça, qu'on avait le droit, ça a été une surprise totale. Sa liberté de ton m'a stupéfié, choqué, paralysé, enchanté. Évidemment la langue n'est pas belle. Zéro esthétisme. Mais c'est clair, limpide, fluide. Son éditeur lui avoua un jour : « A cause de toi je ne peux plus lire les autres poètes. Tu marches droit au but, sans la moindre fioriture, comme si tu suivais une voie ferrée traversant l'enfer. » Et j'ai découvert pour la première fois quelqu'un s'adressant aux laissés pour compte, aux sans grades, aux marginaux : « j'ai toujours parlé la langue du peuple en l'appliquant au monde de derrière les miroirs. » le tout sans jugement, sans un regard extérieur mais au contraire en appartenant monde qu'il décrit. Loin de Zola et du naturalisme, quoi. Si Bukowski vous raconte une bagarre de poivrots, il fait partie des protagonistes. Quand il vous décrit une journée aux courses, il l'a vécue. Les gueules de bois il a connu ça au quotidien. Bien sûr c'est un gros mythomane et un misogyne de première. Bien sûr, il adorait choquer, il était d'une grossièreté sans limite. Quand il se met dans la peau d'un violeur suivant une beauté jusque dans son appartement, il affabule totalement. Quand il décrit un pédophile surveillant sa proie, il vous donne la nausée.

Bukowski fanfaronne, il est ridicule, il est grotesque, il est tragi-comique. Mais je le trouve génial parce qu'il assume tout cela. Il est dans l'autodérision permanente, sans jamais se prendre au sérieux. Loin de toute prétention littéraire alors qu'il avait des lettres : Genet, Kafka, Céline, Dostoïevski et Fante, entre autres, étaient ses héros. Mais il est toujours resté dans l'authenticité lorsqu'il écrivait, la peur, la violence, la solitude et les ravages de l'alcool. Il a multiplié les boulots minables pour survivre, devant arracher des heures d'écriture au coeur de journées dont il sortait abruti par la fatigue et les excès en tout genre.

Bukowski restera à jamais, dans mon panthéon personnel, comme le plus grand des écrivains. Et j'ai bien conscience que peu de monde partage mon avis. Mais je vous avoue que j'en ai strictement rien à cirer…
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Bukowski se traine une petite réputation d'écrivain glauque, déprimant car ils nous parle de la vie au bord du gouffre, des gens que la société a vaincus. Ou qu'elle n'a pas eu.
Mais Charles n'est pas déprimant, il est tour à tour tendre, vulgaire, tragique, drôle, en colère, virulent et la lecture des ces livres est plus jouissive qu'autre chose.
Sous l'apparence grossièreté des textes se cache une vrai âme de poète qui sait que la vie est une comédie tragique ou l'inverse je ne sais pas bien et qui tient à partager cette vérité et sa révolte avec nous.
Et il y arrive le bougre par le génie de sa plume car si Buk est parfois vulgaire (souvent ?) sa prose est splendide, émouvante, bouleversante tout en étant pleine d'humour et de révolte. Un vrai tour de force.
Buk nous balade donc d'une émotion à l'autre au fil de ses délires tout en faisant passer certaines vérités sur la vie, la mort et le reste. le propre des auteurs vraiment doués, pour ne pas dire géniaux.
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Si Bukowski n'avait pas existé, il aurait fallu l'inventer. On n'aime ou on n'aime pas. Pour moi, ce sont des récréations prises en alterné avec les révélations coups de poings de Gomorra de Roberto Saviano. C'est tellement osé et cru que cela me fait rire, surtout la première nouvelle : La sirène baiseuse de Venice, Californie. Dans ces 44 ‘contes' on y trouve les thèmes chers à l'auteur : alcool, sexe, jeu, mais surtout misère, emplois merdiques, galère. Au moins cela ne sent pas l'hypocrisie !

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Petite histoire vecue à propos de ce livre.
Je devais avoir 20-22 ans quand j'ai découvert Bukowski. enfin quand je dis "découvert" je devrais plutôt dire "volé" ce bouquin qui, à la fois par son titre et sa couverture, m'a attiré tout de suite.
J'étais dans le rayon bouquin d'un supermarché, pas un sou en poche, et mes yeux allaient et venaient d'un auteur à un autre. Et là, d'un coup, le flash, le destin, le hasard (même si je n'y crois pas), c'est comme de "découvrir de l'or à la décharge publique" ! Ni une ni deux, j'estime que les bouquins de poches sont faits pour être dans les poches, je ressors avec ce bouquin et cette manie que j'avais à l'époque de faucher des bouquins de poches.
Me voilà donc en possession d'un auteur qui, sans encore le savoir, allait influencer beaucoup de mes lectures et m'emmener vers d'autres et encore d'autres.
Quelle claque quand on a la vingtaine et qu'on lit Bukowski ! Enfin un mec qui me parle, qui est là à mes côtés et je m'y identifie très vite. le problème est que je n'ai que 20-22 ans! Comment assimiler tout ça à cet âge ? Est-ce bien raisonnable de lire Bukowski à ce moment précis de mon existence?
A l'époque je n'en savais rien mais je venais de mettre le doigt dans un engrenage. Bukowski m'a fait découvrir Fante comme Djian m'a fait découvrir Brautigan.
Tout ça c'est la même famille, le même oeil. Ce jour là j'aurai pu choisir un autre auteur mais à bien y réfléchir, 25 ans plus tard, ce n'était pas possible.
On va vers ce que l'on est ! Et un choix n'est plus un choix à partir du moment où il s'impose !!
Merci Monsieur Bukowski !
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Pour moi, inconditionnel de BUKO, je dirai qu'il est le Maupassant du XXème, relatant la nature humaine dans ce qu'elle a de plus négativement jouissif...BUKO était certainement un écorché vif, qui a fuit dans l'alcool, la triste réalité du quotidien des bas-fonds sociaux qu'il a côtoyés.
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Et de nouveau nous revoilà plongés dans l'univers sordide et triste de Bukowski. On s'attache à ses fleurs du mal, sa vie de « pas grand-chose » pour reprendre un de ses titres on va de biture en biture de jour en jour, on raconte la dépravation jusqu'au dégoût, l'une des nouvelles (« un monstre ») raconte l'histoire d'un pauvre type pédophile, qui commet un viol et un meurtre par ennui et désoeuvrement, par folie alcoolisée aussi et cela provoque un choc de lecteur en ce sens qu'on a presque pitié de ce type déchu, rejeté de tous et devenu un monstre.
Plus drôle est cette critique des milieux littéraires et sa cohorte de bas-bleus, les adeptes de la consommation, les hippies qui prennent des substances et la faune des champs de courses. On en mange du champ de course dans ce livre jusqu'à la nausée ! Ce sont les seules nouvelles où je me suis un peu ennuyé. En effet, que nous importe que tel cheval a une cote de sept ou de dix contre un, quand l'auteur aura décrit l'ambiance, montré que le pauvre peut rarement se refaire sur une course à moins de connaître les jockeys et encore, qu'il n'y a pas de règle la plupart du temps, on a à peu près compris le message. Était-il utile de le répéter sur quatre à cinq nouvelles dont deux se suivent ?
Plus intéressant dans ce recueil, est cette façon qu'a eu Bukowski de se définir : ni intellectuel (ce qu'il a lu l'a ennuyé), ni tout-à-fait clochard, puisqu'il est content d'avoir un toit, ni vraiment du peuple vu sa profession et sa notoriété :

« Quand je suis avec des gens, je me sens mal à l'aise. Ils parlent et ils s'emballent pour des choses qui me sont étrangères. Pourtant, c'est grâce à eux que j'existe, moi aussi. Je me dis que, si ces conneries leur donnent l'impression d'exister, alors j'existe moi aussi. A ceci près que je me fous de "réussir" et que je ne désire avoir ni famille, ni baraque, ni boulot respectable etc. Ainsi, sans être un artiste, ou un intellectuel, je diffère quand même de l'Américain moyen."»

« Je me console avec l'alcool, le jeu et le sexe, ce en quoi je ressemble aux gens de mon quartier, de ma ville, à mes concitoyens. »

Il continue néanmoins de raconter sa souffrance dans des boulots qui ne lui conviennent pas, des boulots où il ne faut trop se poser de questions, juste s'abrutir sans rien dire. le problème est qu'il gamberge trop et il ne les tient pas. Et les jours et les bières passent et c'est toujours la même misère qui revient jusqu'à cette solution, summum de l'humour cynique et désabusé :

« Les deux grandes inventions de l'homme sont le lit et la bombe atomique : le premier fait tout oublier et la seconde fait tout disparaître. »
Levons notre verre au vieux Charles !
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J'ai compris les excès que plusieurs personnes reprochent à Bukowski en lisant Nouveaux contes de la folie ordinaire. J'ai effectivement trouvé que 3-4 nouvelles dépassaient largement les limites (les 2 premières, entre autres). J'ai même pensé qu'un tri aurait pu/dû être fait. Mais en même temps, comment ne pas tolérer les débordements d'un vieux dégueulasse. C'est même étonnant qu'il n'en ai pas plus. À la limite, ils sont certainement nécessaires. le boxer a besoin de taper dans le vide pour que certains coups percutent. Car c'est bien la sensation que j'ai éprouvé à lire ces presque 90 nouvelles (je ne les ai pas comptées, je vous rassure), une à la suite de l'autre, comme un boxer qui travaille au corps à petits coups. Bukowski vise souvent juste, frappe sur le point qui fait mal. Il va aussi au tapis, on le pense K.O., mais il trouve, on ne sait pas d'où, la force de se relever, pour encaisser à nouveau. Il endure tout ça, parce qu'il sait qu'il peut toucher la mise, remporter le gros lot, en un seul coup, bien placé. Il y a de ces nouvelles qui vous retournent à l'envers comme si vous étiez né hier.
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