AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,79

sur 662 notes
5
13 avis
4
16 avis
3
9 avis
2
4 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Cher Hank,
Votre dernière escale dans le roman m'a été un rare plaisir... Une de ces jouissance particulière que l'on ne trouve que dans ces romans noirs confectionnés à l'ancienne!
Vous arrivez quasiment au niveau de mon mètre étalon qui se trouve être
Un privé à Babylone de Richard Brautigan! C'est vous dire.
Vous sublimez l'archétype du privé américain, sauce côte ouest, en l'épiçant de filles toujours plus sublimes et inatteignables et de beuveries incessantes.
Votre galerie de personnages grotesques, improbables, cruels et pitoyables est proprement phénoménale... Et le Louis-Ferdinand Céline pas mort comme tout le monde mais convoité par la grande faucheuse, n'est pas la moindre de ces figures!
Belane, votre héros fripé fait de son mieux pour résoudre plusieurs enquêtes en même temps... Parviendra-t-il à trouver les solutions?... En tout cas, l'apothéose finale de Pulp est l'une des plus belle qu'il m'ait été donné de lire. C'est...somptueux.
Gérard Guégan, qui a traduit Pulp, s'est fendu d'une fort intéressante postface dans laquelle il raconte votre trip européen et donne un aperçu de votre personnalité difficilement fréquentable... indissociable de votre génie particulier.
Par chance, Hank, il me reste la majeure partie de votre oeuvre à parcourir.
La fête n'est donc pas terminée pour le lecteur que je suis et qui vous découvrit avec Les contes de la folie ordinaire.
Hi, Hank et bien à vous,
Horusfonck
Commenter  J’apprécie          573
« - Qu'y a-t-il de si affreux sur cette.. Terre ?
- Chacune de ses composantes. le smog, par exemple, mais aussi son taux de criminalité, l'air empoisonné, les eaux polluées, la nourriture cancérigène... Mais encore la haine, le désespoir... (...) Ça m'attriste, mais ça m'explique aussi pourquoi tu bois tant.
- Brillante analyse, Jeannie. Et encore tu oublies nos centrales nucléaires !
- C'est vrai. En définitive, vous n'avez pas su vous arrêtez à temps, vous avez creusé votre propre tombe. »

Ce mec était un génie. J'aime son écriture, ses pensées et son humour. Je me suis régalée avec cette lecture. On croit que ça part dans tous les sens mais non. Pas du tout. Il dit ce qu'il veut nous dire et nous fait passer un bon moment en sa compagnie. Au quotidien, ça devait pas être facile, mais en concentré dans un bouquin, quel bonheur. Moi j'adore cet humour grincheux, grinçant et plein de dérision.
« Regardons les choses en face : j'étais assis entre l'Espace et la Mort. Qui portaient jupes moulantes et hauts talons. Avais-je la moindre chance ? »
C'est Belane qui parle, l'homme sans nom. Mais bien évidemment Belane a un nom : Bukowski. Alors quand Belane reprend la Grande Faucheuse qui annonce « vous êtes un piètre philosophe », Bukowski s'amuse et lance « au contraire, je m'estime l'un des meilleurs. »

C'est l'histoire d'un détective, Belane qui doit résoudre plusieurs enquêtes :
«  1. Découvrir si Céline est Céline. (...).
2. Loger le Moineau Écarlate.
3. Vérifier si Cindy est bien en train d'entortiller Bass. Si oui, la coincer.
4. Débarrasser Grovers de la monstresse de l'espace. »

Tout un programme. Un privé qui se la joue comme au bon vieux temps, qui rencontre Céline (si si, l'écrivain – mouai, moi aussi je croyais qu'il était mort, mais bon... un petit coup de reveniez-y, ça fait toujours du bien). Bref, je disais : un privé qui se la joue comme dans les années Marlowe et qui vous entraîne avec des bookmakers et des Moineaux écarlates, moi je dis, vive la Grande Faucheuse ! Elle aussi elle y est dans son histoire. Normale, elle nous attend tous « homme, oiseau, ruminant, reptile, rongeur, insecte, poisson, tous, nous sommes logés à la même enseigne. Des morts à crédit. Et je vois mal comment y couper. »

« Oh, et puis merde, tapons-nous une vodka ! » en (re)lisant ce livre, vous en saurez autant que moi, sûrement plus même.

Je garde précieusement deux grandes pensées de Bukowski :
« Pouvoir encore enfiler ses chaussures chaque matin que Dieu fait, n'est-ce pas la plus grande des victoires ? »
« J'étais sorti d'un trou et je me préparais à finir dans un autre. »

Garçon, un autre s'il vous plait. Merde, il comprend rien celui-là. Oui, un double. Dans deux verres, que j'ai l'impression d'en avoir encore quand y en a plus.
Commenter  J’apprécie          482
Nick Belane détective privé, fauché, minable, alcoolique, solitaire, menacé d'expulsion par son propriétaire se voit proposer une mission étrange par la Grande Faucheuse, retrouver l'écrivain Céline qui ne serait pas mort à Meudon en 1961 !
Le lendemain, un autre client John Barton lui confie également une mission, retrouver le fameux moineau écarlate, mission alléchante car ce dernier lui propose une rente de 100 $
jusqu'à la fin de sa vie.
Quelques temps après Jack Bass homme blindé de thunes demande à Nick de surveiller sa femme Cindy qu'il soupçonne de s'envoyer en l'air avec un voire plusieurs mecs...
Les affaires reprennent pour notre détective mais au fil du temps, ces 3 enquêtes se rejoignent étrangement...
Sous couvert d'un roman policier, Bukowski se livre sous les traits de Nick Belane, un détective paumé qui revient sur sa vie, ses échecs mais c'est également un regard sur le sens de la vie et on comprend bien que ce cher Bukowski n'a jamais trouvé un sens à la sienne !
Dans « Pulp » nous retrouvons l'univers déjanté de l'auteur, tout y est, l'errance, l'alcool, le sexe, les femmes, les courses de chevaux...
Du bon Bukowski avec une plume fidèle à son style brut, direct, spontané, drôle un Bukowski qui ne cesse d'exprimer son cynisme et ses émotions avec beaucoup de sincérité.

Le dernier roman de Bukowski est un roman sur sa mort, comme un adieu...
Commenter  J’apprécie          420
Je tiens tout d'abord à remercier les éditions 10/18 et l'opération Masse critique qui m'a permis de découvrir le dernier roman de Bukowski.

« Dernier » signifiant ici, et le dernier titre sorti par l'auteur et son ultime chef-d'oeuvre puisque publié en 1994, juste avant sa mort.
Pulp, dédié « à la littérature de gare », suit le meilleur détective de L.A, Nicky Belane traquant à la fois l'auteur classique français Céline (oui, Louis-Ferdinand Destouches vit à LA) et un mystérieux Moineau écarlate.
« Pulp », c'est aussi l'abréviation de « pulp magazines » qui désignait les magazines populaires américains du début du XXe siècle qui publiaient indifféremment histoires à l'eau de rose, série Z, et polars.
Comme dans ces magazines, on retrouve dans cet ultime opus des nanas aux formes généreuses, des mecs qui se branlent tout le temps et des monstres de l'espace, le tout arrosé au whisky bon marché.
Bukowski/Belane tente un dernier pied de nez à son époque, dans un ultime face à face à la plus pulpeuse des garces : la Mort. Mais la fin est inéluctable. "Le vieux dégueulasse", comme il s'était lui-même baptisé, sera emporté par une leucémie tandis que son héros disparaîtra dans un tourbillon jaune pisseux.
Lire Pulp, c'est cette impression d'avoir en permanence la gueule de bois, avec des relents de mélanges douteux, la réalité dansant au-dessus des gogues un rouleau de PQ à la main, on a hâte que ça se termine tout en sachant qu'il n'y en aura plus.
Adieu et merci Chinaski.
Commenter  J’apprécie          320
Même lorsqu'il écrit un polar, Bukowski ne peut pas s'empêcher de faire du Bukowski. Et c'est tant mieux.
Pulp, roman foutraque où l'on croise pêle mêle Céline, La Grande Faucheuse, des extraterrestres peu commodes, un mari trompé, le Moineau Ecarlate, un privé pour le moins lamentable, un voisin postier (tiens tiens) et évidemment pléthore de "casse-burnes" en tout genre. le tout arrosé, que dis-je, inondé de whisky et de réflexions métaphysiques confortablement planquées sous le voile de l'ironie. Ultime pied de nez d'un auteur se sachant condamné, Pulp est de l'aveu de l'auteur, une parodie de roman policier et un hommage à la littérature de gare. Ne vous attendez donc ni à une intrigue rocambolesque, ni à une cascade de péripéties. Nick Belane, puisque que c'est ainsi que notre "héros" se nomme, passe plus de temps au rade du coin à se noircir qu'à tenter de se résoudre ses deux principales affaires: retrouver Céline pour le compte de la Grande Faucheuse et dénicher le légendaire Moineau Ecarlate. Tout un programme.
Comme toujours chez Bukowski l'humour et le trivial ne sont qu'une façade, un vernis qu'il suffit de gratter pour voir poindre le regard acéré et désabusé. Jubilatoire mais finalement assez sombre dans son propos, ce livre, bien que singulier dans l'oeuvre de l'auteur, porte en fait en lui les mêmes caractéristiques, la même vision que ses précédents romans.
Un rafraîchissement grisant, à savourer sans modération en ces temps d'hypocrisie généralisée et de politiquement correct.
Commenter  J’apprécie          311
Louis-Ferdinand Céline n'est pas mort, il fréquente assidument une librairie de Los Angeles et semble ne pas avoir vieilli d'un pouce. Pour réparer ce couac du destin, la Grande Faucheuse en personne engage Nick Belane le détective le plus looser de tous les temps. Là dessus, un homme le charge également de retrouver le Moineau Ecarlate. Vous n'avez aucune idée de ce que c'est ? Nick Belane non plus. En parallèle, le voilà également recruté par un mari jaloux afin de prendre sa femme en flagrant délit d'adultère. Mais Nick Belane est le meilleur, il réussira à débarquer en plein milieu des ébats de l'épouse volage avec … son mari… Vous trouvez que ça fait beaucoup ? Eh bien ce n'est pas fini. Ajoutez à ça une inquiétante histoire de monstres venus de l'espace pour prendre possession de notre si belle planète.

Déjanté, loufoque, complètement barré, voilà ce qu'est Pulp, dernier roman du grand Buck. Mais attention, ne vous attendez pas à de la grande aventure. le résumé est alléchant mais ça reste du Bukowski. Et comme il le dit lui-même, Pulp n'est qu'une parodie de roman policier qu'il dédie à la littérature de gare. C'est tout dire. En conséquence, les péripéties de notre détective en or ne sont pas le plus intéressant.
Ecrit alors qu'il était très malade et se savait condamné, Pulp reflète l'état d'esprit dans lequel se trouvait Bukowski à cette époque de sa vie. L'ombre de la mort si proche plane sur tout le roman et Buck porte un regard d'ensemble acéré sur le sens de la vie. En résultent de nombreux passages assez pessimistes mais pourtant plein de lucidité.

Bref, on y retrouve bien la patte Bukowski et les éléments qui ont fait son univers, alcool, femmes, mais aussi la littérature avec quelques clins d'oeil à ses auteurs préférés comme Fante et bien sûr Céline.
Voilà, 3ème roman que je lis de cet auteur et il m'a encore surprise et conquise.


Lien : http://booksandfruits.over-b..
Commenter  J’apprécie          220
Sacré chantier !

Attiré Par Buko depuis un petit bout de temps, j'ai attendu d'avoir quelques verres dans le gosier et que quelqu'un pisse dans la piscine avant de me jeter à l'eau, histoire d'être ambiancé.

C'est indubitablement la couverture de l'édition 10/18 avec ses canettes dessinées en style ignorant qui auront déclenché l'envie de me lancer dans l'aventure, si seulement je savais dans quoi j'allais foutre les pattes..

Passé l'excitation des premières lignes, je me suis demandé si ce cirque constant, cette écriture mordante trempée dans la vodka bon marché n'allait pas s'essouffler sur la longueur, fort heureusement ce n'est pas le cas, faut dire que Buko' et son héros s'envoient une quantité suffisante carburant dans le cornet pour refaire le monde à leur façon.

L'ébriété et la déchéance semblent etre les deux fils rouges conducteurs de ce récit hallucinant, ca part à droite, à gauche, ca vacille et ca trébuche puis regimbe, ca sent bon la vinasse et le langage fleuri.

Ca dérape constamment tout en allant à cent à l'heure, mais bordel y'a quelqu'un aux commandes ?

Ce génie du mal qu'est Bukowski nous sert un privé désabusé qui trinque avec la mort, un bon vieux crabe au bout du rouleau avec un cigare du mois dernier au bec. Il manie son thriller foutraque avec une audace pernicieuse, il a toujours une pince sur le volant et l'autre sur la bouteille, et malgré le strabisme carabiné du au regard partagé entre les formes aguicheuses des beautés fatales, et la paye du mois claqué au tiercé sur le pire canasson du coin, ca tient le parquet!


J'y ai retrouvé des relents d'alcool d'un roman de Ken Bruen associées au privé rêveur de Richard Brautigan, saupoudré de l'excentricité goguenarde d'Hunter S. Thompson.

Toute la subtilité réside dans l'apparence trompeuse de foutoir hilarant, long fou rire éméché, un véritable hard-boiled plus très conscient qui frise la cirrhose et le génie.

Foncez, pauvres fous, (mais n'oubliez pas l'Efferalgan)!
Commenter  J’apprécie          1914
Petit roman hilarant de Bukowski où la mort est une femme fatale qui cherche Louis Ferdinand Céline et engage Nick Belane pour le retrouver. Evidemment c'est un contrat qu'il ne peut refuser. Ce livre est complètement loufoque, bourré d'humour noir et de verres bien tassés. Belane est un Philip Marlowe encore plus déglingué qui se sort de toute situation dans la joie et la nonchalance la plus totale. C'est très différent de ce qu'écrit Bukowski habituellement mais on retrouve sa tendance naturelle à se moquer des choses de la vie.
En tout cas ça met de bonne humeur et on se tord de rire !
Commenter  J’apprécie          70
J'ai connu Bukowski avec ce livre , un polar génial, brillant, poétique .... un de ces livres qu'on dévore en une soirée et on y penses ensuite pendant des semaines.
Commenter  J’apprécie          61
C'est la troisième fois que je lis ce roman et ce n'est pas peu dire car je relis rarement des oeuvres déjà écumées - il y a vraiment trop de bouquins à découvrir la dehors!
Alors pourquoi relire celui-ci? Parce que ce bouquin est un ovni. Une oeuvre qu'on ne peut classer dans aucune catégorie: faux polar, vrai hymne à la poésie; et le tout dans un langage on ne peut plus imagé - délicieux.
L'histoire est celle de Belane, un détective privé de Los Angeles, un peu raté et carrément alcoolique. Pour ses dernières enquêtes, il nous emmène dans des univers loufoques - à la recherche d'un Céline qui aurait dû être mort il y a des années, sur les traces d'extraterrestres ou encore à la poursuite d'un certain moineau écarlate - et tout ça sans se priver de nombreux passages aux bars.
Tout cela vous parait décousu? Et bien le génie de Bukowski c'est justement d'emmener un lecteur ébahi dans cette fable improbable. On se laisse prendre par cette épopée vers l'abîme; étonnés des succès de Belane et curieux de ses infortunes. Finalement, ce drôle de chemin tortueux, c'est un peu celui de la vie et ces enquêtes le miroir nos grands questionnements. Et tout ça , sur le ton de la farce.
Lisez Pulp, c'est un chef d'oeuvre!
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (1624) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur la vie et l'oeuvre de Charles Bukowski

Charles Bukowski, écrivain américain d'origine allemande est auteur ...

De romans
De poésie
De délits alcoolisés
Les trois

7 questions
585 lecteurs ont répondu
Thème : Charles BukowskiCréer un quiz sur ce livre

{* *}