Encouragé par ses premiers succès, Vollard réussit à accroître son stock de Van Gogh en ratissant en dehors de Paris. Il obtient par l'intermédiaire du propriétaire de la revue "Provence artistique" un magnifique portrait, l'Arlésienne (Mme Ginoux), pour la somme dérisoire de 60 francs versée à Joseph Ginoux, le patron du café de la gare d'Arles. En janvier 1896, il s'empare dans les mêmes conditions de deux toiles exceptionnelles, La Alyscamps et Les Spectateurs dans les arènes d'Arles (Saint Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage). Les prix fixés par Johanna Van Gogh-Bonger, mieux avisée que les propriétaires arlésiens, sont plus élevés. En août 1897, elle cède à Vollard six tableaux, dont un Portrait du Dr Gachet, et une dizaine de dessins pour 2000 francs. Vollard ne se tourne vers elle qu'après avoir épuisé toutes les possibilités de trouver des œuvres par l'intermédiaire de commissionnaires moins gourmands. On imagine sa satisfaction lorsqu'il obtient pour 100 francs, le 5 juin 1900, deux toiles provenant du facteur Roulin puis, à nouveau, deux tableaux, le 29 juin, pour 140 francs. Vollard est un négociateur retors, patient, persuasif et charmeur, il n'éprouve aucun scrupule à faire d'excellentes affaires en profitant de l'ignorance de ses interlocuteurs.
La vie de Degas, raconte Vollard dans ses "Souvenirs", est réglée comme du papier à musique. Le marchand, qui apprécie son talent et sa conversation, s'enhardit à l'inviter à ses fameux dîners. "Volontiers, Vollard : seulement écoutez-moi bien. Il y aura pour moi un plat sans beurre. Pas de fleurs sur la table. Très peu de lumière...Vous enfermerez votre chat, je sais, et personne n'amènera de chiens. Et s'il y a des femmes, priez les de ne pas se mettre d'odeurs...Des parfums! [...] Et on se mettra à table à sept heures et demie précises."
Tout à priori les sépare, l'âge, les origines sociales et géographiques et pourtant Degas sait tout de suite apprécier en Vollard son oeil. Il fréquente sa galerie pour en visiter les expositions et acheter des Manet et des Cézanne, payés parfois par un échange avec ses propres oeuvres. Vollard est émerveillé par ses dessins, ses pastels et ses monotypes.
A la fin des années 1880, en réaction contre l?académisme et l?imitation illusionniste du réel, un groupe d?artistes se faisant appeler « les Nabis » veut abattre la frontière entre beaux-arts et arts appliqués. Les plus connus sont Bonnard, Vuillard et Maurice Denis. Isabelle Cahn, co-commissaire de l?exposition « Les Nabis et le décor », revient sur le parcours de cette exposition exceptionnelle qui réunit une centaine de peintures, dessins, estampes et objets d?art et présente aux visiteurs des ensembles décoratifs aujourd?hui dispersés.
« Les Nabis et le décor. Bonnard, Vuillard, Maurice Denis, ? » du 13 mars au 30 juin 2019 au Musée du Luxembourg.
Cette exposition est organisée par la Réunion des musées nationaux - Grand Palais et les musées d?Orsay et de l?Orangerie, Paris.
« Les Nabis et le décor. Bonnard, Vuillard, Maurice Denis, ? » du 13 mars au 30 juin 2019 au Musée du Luxembourg.
#ExpoNabis
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