AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070743926
144 pages
Gallimard (23/04/1996)
4.3/5   5 notes
Résumé :
Résumé
« Quant à sa forme, ce livre est issu d'une réflexion qui m'agite depuis bien des années, et dont les variations, déjà, se dessinent dans quelques autres de mes travaux, concluant à la nécessité d'un remodelage de la consistance narrative.
Je ne la tiens, certes, aucunement pour exemplaire, ni ne lui suppose nulle poursuite obligée de ma part ; mais la recherche n'est-elle point l'une des plus claires justifications de la tâche de l'écrivain ?... >Voir plus
Que lire après Le monologueVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« Pourtant il faut survivre », « Pourtant nous avons besoin du bonheur » alors « il faut voler quelques minutes au malheur », puisque « L'essentiel est cependant de vivre »
« Serait il concevable de pleurer dans le lit d'une femme aimée ? » alors aimer en corps, aimer sentir le souffle, comprendre le langage de ces larmes, des fleurs déposées devant l'océan de se savoir seul naufragé. « Personne n 'écoute », »personne n'a pitié »...le monde est une araignée noire qui flotte à la surface troublante des jours de nos semaines, bruit de cuisine, amoncellement des gestes répétés, oubliés, fatigue du quotidien et pourtant instant d'une beauté simple et sidérante
mots en cascades, un inventaire de soi et de tout autre, un miracle d'être en vie à l'hiver du monde,
sept ans de deuil et s'étonner de se voir tenir tout entier dans la paume du ciel, se réveiller en solitude, fuir le cauchemar des hommes, tater, palper, le monde le prendre contre soi entre la peau et le crépi des murs, contraste des lignes, entrechoquement et chevauchement des bruits, des murmures de la rue , des cafés, respirer, gouter. Appeler l'enfance, chasser la désespérance du sexe, redouter le désespoir des corps, le meurtre seconde , l'abandon, l'étroitesse des pas, l'achèvement, l'inaccomplissement. Vivre au jour.
Revenir soudain à la beauté inconnue , à la la beauté de nos désordres qui heurtent la lassitude de nos espaces. de la pulpe pensée en un corps sage, de l'oeuf à la page, du sein au rebord de sa cage. le goût de monde tient tout entier dans notre plat. L'oeuf déposé. L'ovale fécondé. Et voilà que « le morceau de pain crève l'oeil solaire ». Incrustations vibrantes du vivant dans l'inconcevable réalité du temps. Tailleur, orfèvre, ravaudeur du temps présent. Tout fait acte, don, douleur et mise en pièce. Inventaire de la nos frénétiques couleurs ,intrépides barbaresques , humaines infanteries. Tout est ensemble, concerto des matières, des odeurs, du ventre de la putain, au suaire du défunt, de la rage obscène de nos gueuloirs à la crépitance de nos cierges, tout peut être infiniment dit. C'est une chose étrange, la Poésie. Fragile et tendre transparence de l'humain. La langue de Calaferte nous rassure, nous touche, nous enveloppe. On s'y sent amoureusement, véritablement bien. Nous en en avons tellement besoin.
Astrid Shriqui Garain
Commenter  J’apprécie          80
Poésie du quotidien

Ni mystique, ni envolée lyrique dans ce receuil de poèmes de Louis Calaferte. le Monologue déroule une poésie du quotidien, des mots et des faits de tous les jours sont disséqués jusqu'à l'os et brillent de manière sombre sous nos yeux. Il y a plusieurs poèmes dont le phrasé saccadé empêche le lecteur de prendre sa respiration jusqu'au point final. L. Calaferte fait rendre gorge au quotidien au point où sa poésie tutoie la mort. Ces poèmes ne laissent jamais son lecteur tranquille.

Lien : http://xg-melanges.tumblr.co..
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Dans la nuit sur la route.
Les autres étaient là.
Ils riaient en marchant dans la neige.
Filles et garçons enlacés.
Rien n'explique de quelle façon ils ont soudain pu disparaître.
Se sont-ils évanouis ?
Sont-ils morts dans l'ombre ?
Se pourrait il que jamais ils n'eussent existé ?
Se pourrait-il que l'imagination seule les eut inventés ?
Que depuis le début ont ait été abandonné ?
Tout alors serait faux.
Peut être n'y a -t-il ni nuit ni route.
Peut être n'y a t il nulle maison où rentrer.
Peut être personne n'est il inquiet en attendant sur le pas de la porte.
Peut être vaudrait-il mieux se laisser tomber dans la neige et ne plus bouger.
Le ciel blanc.
Epais.
Le ciel de grosse laine rêche.
Des arbres
Des profondeurs noires
Des bruissements
La nuit.
Crier serait inutile
Tout est trop loin
Trop étouffé
Il fait froid
Le corps se raidit de froid.
Les genoux font mal.
Les mains cuisent dans les poches
Personne ne viendra
Personne ne saura
Quel mal
Quelle peur
Ce qu'il faudrait attendre est trop incertain
il suffirait d'une voix
Maintenant
D'un pas sur la route
D'une voix
Des bras qui vous portent
Qui étreignent
Une chaleur
Une odeur de tabac
Pleurer
Rassuré
Être bien
Vivant
Commenter  J’apprécie          00
L'homme allumait sa pipe.
Le gros livre rouge était posé à côté de lui.
Des guêpes zinzulaient aux oreilles.
Autour de la tête.
Quand une guêpe tourne autour de la tête il ne faut pas bouger.
Ne pas s'affoler.
Ne pas avoir peur.
L'homme disait que tout le mal vient de la peur.
Dans une maison comme celle ci il était facile de ne pas avoir peur.
Mais venait le moment où il fallait s'en aller..
Retourner dans la rue.
Avec le bruit.
Les gens
Les autres
La peur.
Commenter  J’apprécie          10
Un matin quelque chose dans l'air aura changé.
Une douceur.
Une transparence.
Des oiseaux.
Des pousses vertes.
Un matin les arbres seront en fleurs.
Le ciel bleuira
Un mince soleil de poudre
Un matin ce sera quand même le printemps.
Commenter  J’apprécie          20
Un poète a vécu et il est mort ici.
Vieux magasin de chapeaux.
Rien ne presse.
Rien ne presse.
Dans cette rue montée et dévalée quatre à quatre.
Peu à peu supprimée de la mémoire.
Annulée par la précipitation.
Que ceux qui ont à attendre attendent.
Il fait gris et chaud.
Rien ne presse.
Commenter  J’apprécie          10
La vie nerveuse est au-delà des fenêtres fermées.
Commenter  J’apprécie          70

Videos de Louis Calaferte (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Louis Calaferte
Virginie Despentes accompagnée par le groupe Zëro : Éric Aldea (guitare), Ivan Chiossone (claviers), Frank Laurino (batterie) Son : Wilo
Depuis Baise-moi en 1994, Virginie Despentes s'est imposée comme une écrivaine majeure avec notamment Les Jolies Choses (prix Flore 1998), Teen Spirit, Apocalypse bébé (prix Renaudot 2010) ou encore son essai King Kong Théorie. C'est qu'il y a chez elle une énergie d'écriture salutaire et sans concession, mais aussi une intelligence rare. L'acuité de son regard sur le monde contemporain (tantôt hilarant, tantôt glaçant de vérité), on la retrouve dans la « série » Vernon Subutex, fresque incroyable en trois tomes. Personne n'échappe à Virginie Despentes et, en même temps, elle sait très bien qu'il est jouissif de canarder à tous crins. Elle s'efforce donc de prendre à bras-le-corps, et d'aimer aussi, cette galerie de personnages ultramodernes qu'elle met en scène.
Ce soir elle vient accompagnée du groupe de rock Zëro pour payer une dette littéraire : celle qu'elle doit au mythique Requiem des innocents de Louis Calaferte.
À lire – Virginie Despentes, Vernon Subutex 3, Grasset, 2020. À écouter – Zëro, « Requiem des Innocents » (avec Virginie Despentes), 2LP Ici d'Ailleurs, 2020.
+ Lire la suite
autres livres classés : louis calaferteVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (10) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1226 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}