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Avec ce court roman noir, Andrea Camilleri semble s'être donné un objectif de style : écrire avec la plume de Simenon un scénario typiquement hitchcokien.

La patte de l'écrivain est sensible dans ce texte où l'ambiguïté règne et dont le personnage principal, au seuil de sa vieillesse, est pris au piège des choix de son existence et de son énigmatique épouse. L'ambiance glauque, le drame dans l'ordinaire des jours, l'immersion dans la psychologie du personnage avec ses routines, son déni, ses moments d'égarement.

Adele, fascinante et sensuelle dans son tailleur gris, évoque irrésistiblement les blondes et élégantes héroïnes des films du maître du suspense et son fantasme pervers du feu sous la glace. La description de la maison du couple est également très cinématographique avec ses réorganisations, cloisonnements, ses jeux de couloirs et de portes qui s'ouvrent et qui se ferment. La main mise d'Adele qui s'exprime sur l'espace domestique dit tout sur la perte de contrôle du narrateur sur sa propre existence et son sentiment de désorientation.

Résulte de cette lecture une ambiance de huis clos décadente et une vision de Kim Novak dans le tailleur gris de Vertigo.
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Nom d'une pipe ! Pourquoi ai-je mis autant de temps à découvrir cet auteur italien, qui a un petit succès notamment avec les enquêtes du Commissaire Montalbano?

J'ai passé un très très bon moment avec ce trop court roman de seulement 135 pages. Pas vraiment un polar, cette histoire où se mêlent mafia, tromperies et personnages non conventionnels, n'en est pas moins oppressante et tendue. Andrea Camilleri possède un style bien à lui et je suis curieuse de savoir si je le retrouverais dans d'autres titres. En effet, de prime abord, l'écriture apparaît comme toute simple et un peu trop classique... et le lecteur tombe sur des termes et expressions un chouïa modifiés. « Rien » devient alors « Rin », « Parce que » se transforme en « passque ». Quant à « se réveiller », ça évolue en « s'arréveiller ». Attendez avant de prendre peur ! Cela reste assez rare dans le roman pour ne pas freiner lecture et bonne compréhension. Ça indique aussi un énorme et excellent travail du traducteur pour rendre au mieux l'écrit original... Combien de traductions j'ai lues en français dont les jeux de style ne marchaient pas. le premier qui me vient à l'esprit, c'est L'Attrape-Coeur de Salinger. de plus, il faut lire le Tailleur Gris pour l'étude psychologique aussi cruelle que véridique.

Une belle porte d'entrée pour développer ma culture littéraire italienne !
Lien : https://lireparelora.wordpre..
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Camilleri nous offre ici un nouveau visage dans ce roman qui n'est pas un polar.
C'est une histoire empreinte d'une réelle tristesse et qui a pour figure centrale une très belle femme assoiffée de sexe et de prestige social.
Son tailleur gris qui donne le titre est le vêtement qu'elle ne porte qu'en des circonstances bien particulières: à l'approche de la mort d'un parent ou après le deuil;
Adèle est une femme à la double personnalité: celle visible, publique, irréprochable, et celle, privée, à la conduite dissolue, froide et insensible.

C'est donc un roman psychologique à deux personnages principaux:
-la femme fatale totalement insensible,
-le vieux second mari, haut fonctionnaire de Banque,
Pitoyable mari,riche mais sans qualités particulières, soumis aux événements et à la femme aimée.

Un peu de satire sociale: les actions humanitaires sont un dérivatif à l'ennui et une façade qui recouvre une certaine vulgarité intérieure.

Ce roman est écrit en italien littéraire à l'exception des premières pages du narrateur dans lesquelles Camilleri utilise "son" langage italo-siculo.

Un bon livre, un bon moment de lecture.
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vraiment un bon Camillieri et effectivement , sombre, noir, triste, sans l'ombre d'un prémisse d'humour que l'on retrouve si fréquemment ( et avec délice) chez Camillieri. Finalement aucun des personnages n'est vraiment sympatique mais cela n'enleve rien à la profondeur de l'histoire , à l'intrigue et à la montée du récit jusqu'au dénouement final. Etonnant, différent, plaisant.
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« le tailleur gris » Andrea Camilleri (Métaillé noir, 125 pages).
Quand le père du célèbre commissaire Montalbano fait du Simenon sans Maigret, c'est plutôt réussi. En Sicile, un directeur de banque, modèle absolu de rigidité, prend sa retraite, et se retrouve perdu devant le vide du temps qui se profile. Les contacts dangereux que les franges de la Mafia cherchent à nouer avec lui pourraient lui permettre de noyer ses angoisses. D'autant que son inactivité nouvelle le confronte encore plus quotidiennement aux infidélités récurrentes de la très jeune veuve (25 ans de moins que lui) qu'il a épousée en secondes noces ; Adèle, poupée magnifique, aussi gourmande de sexe que de notoriété respectable, a rapidement pris le pouvoir sur le vieil homme éperdument amoureux, qui se comporte en toutou devant elle, ignorant les cornes plus qu'il n'est possible de le faire. La nouvelle d'une grave maladie va décupler les interrogations du jeune vieux retraité, qui cherche, contre toutes les évidences, des indices encore mesurables de l'amour de sa jeune épousée. le pire, c'est qu'il finit par en trouver, malgré les appartements séparés dans la grande maison, alors qu'elle héberge sans vergogne son dernier jeune amant en date. Et tout le talent de Camilleri, en nous faisant entrer dans la tête du pathétique banquier et voir les choses de son point de vue, c'est de laisser planer des doutes et des ambiguïté sur la jeune femme, au fur et à mesure de l'évolution calamiteuse de la santé de l'homme. Jusqu'au moment où… Mais chut. Si j'ai été un peu dérouté par l'emploi de mots déformés et fabriqués (qui ont peut-être tout leur sel en patois sicilien, mais qui le perdent dans la traduction française), le livre, qui n'est donc pas un polar, plutôt un livre d'ambiance amère avec un beau suspense, est très vite lu, et je m'y suis agréablement laissé prendre. A déguster sur la plage, ce que j'ai fait.
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L'écrivain italien Andrea Camilleri n'est pas seulement le père du Commissaire Montalbano ; il est également un excellent auteur de nouvelles et de romans noirs, sans de véritables héros récurrents. Dans « le Tailleur gris », il s'arrête dans la région de Catane, en Sicile (évidemment ! en Sicile.) Là, il nous présente un banquier remarié, après un veuvage, avec une femme de vingt-cinq ans sa cadette. Fraîchement retraité, il fait le bilan de sa vie professionnelle et privée. Surtout, il prend conscience, étape après étape, comment son épouse s'est éloignée de lui, l'a trompé avant d'installer son amant sous le toit conjugal. Alors qu'il fut complaisant pendant des années, le voilà qui se pose des questions que celle qui partage (mais si peu) sa vie.
Comme le fait si bien Georges Simenon dans ses romans noirs, Camilleri décrit, ici, une certaine bourgeoisie italienne, façonnée par l'argent et non par la culture (la description de la bibliothèque du salon vaut son pesant d'or). Par petites touches, il révèle les travers de ce couple, prisonnier de sa condition de personnes en vue. le banquier se soucie des apparences, des lettres anonymes, des rumeurs. Mais seulement pour parvenir à les contrôler. Si bien que ce n'est que quand il n'occupe plus aucun poste à responsabilités qu'il perd le contrôle (normal ! A force de vouloir tout contrôler, il ne contrôle plus rien.) Mais la vie rattrape tout le monde, à un moment ou l'autre.
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Le récit commence au premier jour de retraite du personnage de ce roman dont le nom n'apparaît jamais. Directeur d'une banque, il a épousé en secondes noces une veuve bien plus jeune que lui : Adele. Comment va t-il désormais occuper ses journées? Sa femme installe son jeune amant chez eux. Il tente de comprendre la personnalité si contradictoire et si ambiguë de sa femme.

Le narrateur ressasse le passé en quête de la vérité et analyse les comportements de sa femme. L'a t-elle déjà trompé dans le passé, éprouve-t elle de l'amour envers lui ? Quand tout semble indiquer qu'Adele ne l'aime pas, on la découvre soucieuse de son bien-être. Sauf que je me suis très vite aperçue du manège d'Adele ... A plusieurs moments, j'ai eu envie de secouer le mari et de lui dire mais tu ne comprends pas qu'elle agit dans ton dos?

Une histoire qui tourne autour du pot et une fin largement prévisible.

Une déception en ce qui me concerne...
Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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Je connais Camilleri par le commissaire Montalbano que j'adore ! Ici, dans le tailleur gris, c'est différent. Pas d'enquête, pas de rebondissement mais une façon de voir la vie. Une vie pas très heureuse finalement pour cet homme, quoique, je pense, qu'il l'a choisi ainsi.
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Camilleri Andrea - "Le tailleur gris" – Points, 2009 (ISBN 978-2757821909) – cop 2008 pour l'original en italien "Il tailleur grigio"

Un riche directeur de banque prend sa retraite, après avoir pris soin quelques années auparavant de se remarier avec une poupounette bien plus jeune que lui. Dès qu'il veut s'installer dans ses meubles comme retraité, elle le refoule dans d'autres pièces, car (il le sait fort bien) elle passe son temps à le tromper avec des jeunots, tout en jouant officiellement la grande dame respectable...
Bof, plutôt décevant...
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Waou...!
Un roman d'une incroyable noirceur qui vous scotche et vous laisse une petite amertume en fin de lecture.
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la vie et les polars d'Andrea Camilleri

Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
1998

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