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Marcelle Mahasela (Collaborateur)
EAN : 9782749910871
206 pages
Michel Lafon (05/11/2009)
4.43/5   15 notes
Résumé :
Albert Camus, prix Nobel de littérature, disparaît brutalement en 1960. Il a quarante-six ans. Il laisse une oeuvre considérable et inachevée d'une beauté et d'une force exceptionnelles. Ecrivain, journaliste, penseur, dramaturge et metteur en scène, ce fervent défenseur de la liberté, animé d'une grande vitalité, est un artiste au service de la dignité humaine. Sa lutte constante contre l'oppression ne cesse de dénoncer la démesure et fait écho à notre temps. A tra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Camus intime à travers des photos, des documents, mais sans texte d'accompagnement, car les mots de Camus lui-même suffisent à l'entreprise mémorielle.
L'ouvrage Albert Camus. Solitaire et Solidaire puise sa singularité dans les citations et les morceaux choisis de son oeuvre. Catherine Camus sa fille, et Marcelle Mahasela ont construit le livre sur quatre grandes périodes: La Genèse (1913-1936), L'Eveil, L'Action (1937-1945), La Révolte (1946-1951), et Solitaire. Solidaire (1952-1960).
En parcourant l'album de sa vie, de cette vie d'homme dont l'oeuvre est universelle puisqu'elle touche toujours des milliers de lecteurs dans le monde, et dont la fraternité nous console encore, on ne peut que s'interroger sur ce que sont devenus les intellectuels français, si éloignés de nous et de tous les autres, quand Camus lui écrivait: « La pauvreté d'abord, n'a jamais été un malheur pour moi, la lumière y répandait ses richesses. Même mes révoltes en étaient éclairées. Elles furent presque toujours, je crois pouvoir le dire sans tricher, des révoltes pour tous, et pour que la vie de tous soit élevée dans la lumière. » (L'envers et l'endroit).
Lire Albert Camus. Solitaire et solidaire, c'est revenir aux sources et retrouver tout ce qui a alimenté son oeuvre, ses origines modestes, son père tombé en octobre 14 sur le front de la Marne, l'Espagne de sa famille maternelle ("inlassablement toute ma vie j'ai essayé de rejoindre ce que l'Espagne avait laissé dans mon sang et qui selon moi était la vérité », in Carnets 1949-1959), l'Algérie, le lycée où il est le pauvre parmi tous les autres, le sport (« Avez-vous fait du théâtre au lycée? Non, je faisais du football », in Questionnaire de Carl A Viggiani), les femmes, jusqu'à l'Eveil en 1937.
On ressort de cette lecture encore plus touchée par l'homme, avec une furieuse envie de relire ses écrits. On s'interroge sur ce qu'il aurait pu écrire aujourd'hui, alors qu'il y a tant de choses à dire. Pas que l'on soit à la recherche à tout pris d'un homme providentiel mais lire Camus c'est ressentir paradoxalement le manque de fraternité et surtout de dignité dans un monde qui en est aujourd'hui tristement dépourvu.
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Magnifique ouvrage, hommage de Catherine Camus à son père (assistée de Marcelle Mahasela), qui évoque Albert Camus dans toutes ses dimensions, dans tous ses engagements, journaliste, romancier, essayiste, auteur et metteur en scène de théâtre.
Camus par l'image (superbe iconographie), Camus au plus proche (nombreuses et fascinantes archives, manuscrits comme épreuves retravaillées), Camus intime (où l'on lit, au fil des années, sur le si beau visage de sa femme Francine, combien la vie, peu à peu, les éloigne).
Camus, surtout, en ses mots, avec des extraits toujours subtilement choisis de ses ouvrages publiés, de ses carnets, de ses discours ou de ses interviews.
Camus lumineux, Camus combattant (« la lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir le coeur d'un homme »), épris de soleil et de vérité, traçant son chemin d'homme.
Esprit curieux, toujours en alerte, coeur noble, toujours en mouvement, jamais insensible, jamais silencieux face aux douleurs humaines, mais aussi plein du courage de rêver.
Camus doutant, Camus dans ses souffrances comme dans sa compassion, ne restant pas à l'abri, se confrontant au monde. Solitaire et Solidaire.
De la vie, il prend tout (« il y a ainsi une volonté de vivre, sans rien refuser de la vie, qui est la vertu que j'honore le plus au monde »), il fait face, s'efforçant de garder les yeux, le coeur, l'esprit ouverts.
Au milieu de la vie, parcouru par son souffle, il le sent, l'essence même de tout son être, c'est le besoin irrépressible de créer : « la vie, la merveilleuse vie, son injustice, sa gloire, sa passion, ses luttes, la vie recommence encore. Force encore de tout aimer et de tout créer. »
Alors, encore et toujours, relire Camus comme on s'abreuve à la source d'eau vive, son écriture dense, où chaque mot pèse de tout son sens, cette faculté merveilleuse d'aller tout droit en la vérité de chaque être, de la toucher sans faux-semblant, en frère.
Pour finir par ces lignes, si belles. Tout Camus est là : « Et cette admirable volonté de ne rien séparer ni exclure qui a toujours réconcilié et réconciliera encore le coeur douloureux des hommes et les printemps du monde ».
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Quand j'ai vu ce magnifique ouvrage, je me suis jeté dessus ! C'est merveilleux de lire la vie de Camus accompagnée de merveilleuses photos. Rien que pour la beauté de l'objet, il faut avoir ce livre, si vous aimez Camus.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Il y a une mer Méditerranée, un bassin qui relie une dizaine de pays. Les hommes qui hurlent dans les cafés chantants d'Espagne, ceux qui errent sur le port de Gênes, sur les quais de Marseille, la race curieuse et forte qui vit sur nos côtes, sont sortis de la même famille. Lorsqu'on voyage en Europe, si on redescend vers l'Italie ou la Provence, c'est avec un soupir de soulagement qu'on retrouve des hommes débraillés, cette vie forte et coloré que nous connaissons tous. J'ai passé deux mois en Europe centrale, de l'Autriche à l'Allemagne, à me demander d'où venait cette gêne singulière qui pesait sur mes épaules, cette inquiétude sourde qui m'habitait. J'ai compris depuis peu. Ces gens étaient toujours boutonnés jusqu'au cou. Ils ne connaissaient pas de laisser-aller. Ils ne savaient pas ce qu'est la joie, si différente du rire. C'est pourtant avec des détails tels que celui-ci que l'on peut donner un sens véritable au mot de Patrie. La Patrie, ce n'est pas l'abstraction qui précipite les hommes au massacre, mais c'est un certain goût de la vie qui est commun à certains êtres, par quoi on peut se sentir plus près d'un Génois ou d'un Majorquin que d'un Norma ou d'un Alsacien. La Méditerranée, c'est cela, cette odeur ou ce parfum qu'il est utile d'exprimer
: nous le sentons tous avec notre peau.

La Culture Indigène, La Nouvelle Culture Méditerranéenne, II, Évidences, OCI, p. 566



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