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sur 1983 notes
Cette pièce de 1949 relate un événement historique, l'assassinat du grand-duc Sergueï le 17 février 1905 par un groupe de socialistes révolutionnaires à tendance anarchiste. Il montre les différences de sensibilité entre les personnes. Kaliayev (NB plutôt porte-parole des idées de Camus) refuse dans un premier temps de lancer la bombe car le grand-duc est accompagné ce jour là de deux enfants. Il se fait reprocher ce recul par Stepan Fedorov (NB plutôt porte-parole des idées de Sartre). Il lancera la bombe lors d'une deuxième tentative et sera arrêté et pendu. La pièce est une réponse à celle de SartreLes Mains sales (1948) et reflète les doutes et les tendances diverses des révolutionnaires, comme le faisait Tourguéniev. On y discute beaucoup de terminologie: exemple: assassin ou justicier?
Citations:
Stepan: L'honneur est un luxe réservé à ceux qui ont des calèches.
Kaliayev: Non, il est la dernière richesse du pauvre.
Dora: Pourrais-tu, Stepan, les yeux ouverts, tirer à bout portant sur un enfant?
Stepan: Je le pourrais si l'Organisation le commandait.
Fora (boureau et condamné): Ils m'ont proposé de faire ce travail, et pour chaque pendu, ils m'ôtent une année de prison. C'est une bonne affaire.
Kaliayev: J'ai lancé la bombe sur votre tyrannie, non sur un homme.
Skouratov: Sans doute, mais c'est un homme qui l'a reçue.
Dora (de manière prémonitoire): Sommes-nous surs que personne n'ira plus loin? Parfois, quand j'écoute Stepan, j'ai peur. D'autres viendront peut-être qui s'autoriseront de nous pour tuer et qui ne paieront pas de leur vie.


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Un groupe de terroristes fomentent un attentat contre le grand-duc de Russie au début du XXe siècle. Ils entendent libérer le peuple russe de la misère et de l'oppression du tsar. Mais les choses ne sont jamais aussi simples que ce que l'on croit...
Une très belle pièce de théâtre qui interroge le spectateur sur ce que l'on est prêt à sacrifier pour ses idéaux, sur la légitimité de la violence, sur le bonheur et l'amour. Détails sur le blog.
Lien : http://bibliblog.net/les-jus..
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Créée fin 1949 au théâtre Hébertot à Paris, « Les justes » est une réponse à la pièce de Jean-Paul Sartre « Les Mains sales » situant un groupe de révolutionnaires socialistes cherchant à éliminer un traître du Parti.
Comme le dit Camus lui-même, son texte est inspiré d'événements historiques et de personnages réels ayant eu lieu en 1905, sa source étant le livre de Boris Viktorovitch Savinkov, « le Cheval blême : Journal d'un terroriste ».

En 1905 à Moscou, un groupe armé appartenant au Parti Socialiste Révolutionnaire, prépare un attentat à la bombe contre le Grand-Duc Serge qui gouverne la ville en despote.
Cet attentat et les circonstances singulières qui l'ont précédé et suivi font le sujet des Justes.
Au-delà des faits et des actes, se dessine en toile de fond une lutte intérieure en chacun d'eux entre la nécessité de tuer et le caractère inexcusable du meurtre, le devoir de servir la justice et les sentiments pour un être aimé.

Le théâtre de Camus n'est pas un théâtre à thèse. La pièce n'affirme rien, les personnages eux-mêmes ne sont sûrs de rien. Ils ne savent pas comment leur action va s'inscrire dans l'Histoire de la Russie. Et puis, cette pièce est importante et intemporelle car elle traite de thèmes tels que la révolte, le doute, la fraternité, le renoncement et l'amour.


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Une petite pièce de théâtre de Camus que je m'étais promis de lire pendant les vacances. Une lecture assez rapide puisque la pièce est courte (150 pages dans l'édition Folio), mais c'est une grande oeuvre autour de la justice, de l'amour et de la haine.
Ses personnages sont des révolutionnaires russes qui ont réellement existé et qui ont assassiné un membre de la famille du tsar en 1905. Tout en préparant cet attentat, ils ont envie de continuer à vivre, à aimer, à rêver. Ils pouvaient le faire dans l'insouciance de leur vie d'étudiants, peuvent -ils encore y penser maintenant qu'ils sont dans l'Organisation ? Finalement, le seul endroit où l'amour est possible, c'est la mort. C'est là que Dora espère rejoindre Kaliayev quand elle sera elle aussi pendue : « Une nuit froide, et la même corde ! Tout sera plus facile maintenant. » Tout en refusant l'Eglise qu'ils accusent d'avoir abandonné la charité et la justice, ces jeunes révolutionnaires croient en l'éternité, c'est assez paradoxal.
Ce qui est aussi intéressant, c'est de poser un regard contemporain sur ces événements. Les idéaux des révolutionnaires étaient sans doute sincères ; ils étaient convaincus qu'ils devaient devenir des meurtriers pour permettre l'avènement d'une société plus juste dans leur pays. Etait-ce le cas en 1949 quand Camus a écrit la pièce ? Est-ce le cas aujourd'hui ? Que diraient Kaliayev, Dora et les autres ?
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Peut-on tuer et être juste? Peut-on aimer a vie et chosir de mourir? Pour être juste, il faut aimer la vie et tuer sans haine, non pas tuer pour une idée abstraite mais qpour qu'il ne soit plus nécessaire de tuer.
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Cette pizce d'Albert Camus traite des preparatifs de l'attentat a la bombe contre le tsar Nicolas 2 qui a eu lieu en 1905 par des sympathisants communistes.Elle nous decrit les hésitations morales des instigateurs,le fait on ou pas ? Allons nous jusqu'au bout ? Piece forte,credible,elle représente un pant moins connu de l'oeuvre de cet auteur prolifique mais reste une référence du point de vue de l'analyse morale des personnages.
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Et bien non, je l'avoue, je n'avais jamais lu "Les Justes". "La peste" et "L'étranger" au lycée, avec quelques difficultés car manquant vraisemblablement de maturité.
Aujourd'hui, j'ai apprécié à sa juste valeur l'immense talent de Camus et ce fut un bonheur. Douloureux, le bonheur, car cette pièce est un concentré de haine et de souffrance, mais aussi d'amour et de courage. Je pense que je vais relire les livres cités ci-dessus.
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J'ai un immense faible pour la lecture de pièces de théâtre, et je suis très sensible au style épuré et froid de Camus. Solution aisée à cette équation : j'ai aimé ce livre. La ligne de réflexion est belle : mourir pour des idées, oui, mais qu'en est-il de tuer pour des idées ? Faut-il alors mourir deux fois ? Quid de l'amour ? de la haine ? du pardon ? de l'après ? Des thématiques générales qui sont abordées d'une superbe manière. Mais je ne suis pas objective, j'aime Camus... ! Bref, foncez !!
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Un classique de la littérature française, un texte fort et puissant, un texte qui pose des questions auxquelles l'Homme, au vue de l'actualité, n'a jamais su répondre. La fin justifie-t-elle les moyens? Peut-on, au nom d'une Idée, d'un Principe, d'un Dieu, tuer? Peut-on assassiner, torturer, annihiler l'être humain pour ce que l'on considère être le bien de l'humanité? Assassiner pour l'idée que l'on se fait de la Liberté, de l'Egalité et/ou de la Justice n'est-il pas contradictoire avec l'Idéal même que l'on défend? Jusqu'où peut-on aller pour changer le monde qui nous déplaît? Quels moyens doit-on employer pour concrétiser le projet politique et social que l'on défend? Albert Camus signe ici une pièce de théâtre pleine d'intelligence et de génie. Sans fioriture, il révèle les contradictions qui se pointent dans tout projet révolutionnaire. La Révolution, parce qu'elle est radicale, parce qu'elle ne se fait pas sans opposants, souvent beaucoup plus puissants, « oblige » en règle général ses penseurs et hommes de mains à employer des méthodes d'actions souvent, pour ne pas dire toujours, criminels; des crimes que le révolutionnaire justifie par son projet politique qui, à ses yeux, mérite tous les sacrifices: celui des êtres humains qu'il s'autorise à éliminer et sa propre vie. Il tue et se tue pour l'Idée, pour une abstraction, une utopie qu'il voudrait concrétiser. Que doit-on en penser? le crime peut-il, dans ces conditions, se justifier? Est-il même justifiable? Comment, sinon, se défendre contre la toute puissance? Comment le démuni, l'être sans pouvoir peut-il s'opposer à celui qui en détient? Avec quelle(s) arme(s) peut-il lutter quand l'opposant ne lui en accorde aucune? le crime, signe de sa rébellion, de sa défense, n'est-il pas la seule qu'il lui reste? N'est-ce pas le puissant qui le fait devenir criminel; un criminel qui finit par justifier toutes ses actions par le Principe, l'Idée pour lequel il prétend se défendre? En bref, j'ai beaucoup aimé – plus que ça j'ai adoré – la lecture de ce classique français et je ne peux faire autrement que le conseiller.
Lien : http://kanimezin.unblog.fr/2..
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J'ai été très agréable surprise par cette pièce. Connaissant un peu son thème, je pensais que celui-ci me prendrait à rebrousse poil... Mais non, même pas ! Les idées ont beaux être totalement contraire aux valeurs que je défends, elles sont expliquées avec tellement de douceur et d'amour, que je n'ai pas pu rester insensible !


J'ai vraiment aimé la force de persuasion des différents personnages et leur explication sur leur vie et sur leur geste. On sent tout de suite, qu'ils ne voient que la finalité de ce que leur apportera la mort du Grand-duc et non les conséquences immédiates.
Par contre, le passage avec les enfants m'a dérangée, surtout les remarques d'un des personnages. J'ai déjà du mal à comprendre qu'on puisse vouloir tuer des gens alors lire que tuer des enfants ne pose pas de problème à quelqu'un, ça me met vraiment mal à l'aise...


Je ne pourrais pas dire que j'ai apprécié les différents personnages, par leurs idées opposées aux miennes, ils ne m'ont pas paru particulièrement sympathique. Cela dit, j'ai beaucoup apprécié la manière dont ils se dévoilent et dont ils expliquent leurs motivations. Ils sont très "vrais" et crédibles.


C'était - je crois - la première fois que je lisais Albert Camus et c'est vraiment une bonne découverte : je ne pensais pas que son style serait aussi abordable ! En tout cas, Les justes, en parlant de terrorisme, est un texte malheureusement toujours d'actualité...
Une pièce à découvrir !
Lien : http://lunazione.over-blog.c..
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