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sur 31927 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est bien de relire un classique avec la maturité. On lit ces romans trop jeune parfois. Camus pose la question de l'absurdité de l'existence. A quoi bon vivre ? Quelle différence de mourir à 20, 40 ou 70 ans. Alors que des millions d'êtres humains arriveront après nous ? Quelle est la valeur de la vie ?
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L'Etranger, un livre étonnant dans sa narration et qui mérite largement son classement parmi les grands classiques de la littérature mondiale.

Le personnage de Meursault est unique. Son comportement « détaché » des événements révèle en fait la profondeur d'un esprit certes « étrange » mais ô combien affirmé et anti-conformiste. Finalement, Meursault est-il accusé d'avoir tué un homme ou de n'avoir pas pleuré à l'enterrement de sa mère ?

Au-delà des questions métaphysiques que pose ce roman sur la mort ou encore le destin, l'auteur réussit la prouesse de nous faire ressentir avec justesse les ambiances de ce roman. Comme Meursault, le lecteur perçoit la chaleur du soleil d'Alger et de ses environs ou encore le sentiment d'incompréhension auquel doit faire face le personnage. Un grand roman !
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Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J'ai reçu un télégramme de l'asile: "Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués." Cela ne veut rien dire. C'était peut-être hier.

Ces quelques lignes introductives de ce court roman sont parmi les plus connues de notre patrimoine littéraire. le personnage principal, Meursault est une sorte d'anti-héros. Un "étranger" non pas dans l'acception habituelle (venant de l'extérieur) mais par ce que le monde extérieur lui semble étranger . On est dans la littérature de l'absurde, née au moment de la Seconde guerre Mondiale , illustrant le désarroi de l'homme face à un monde, une vie dont il ne saisit plus le sens. Camus en sera un de ses principaux promoteurs
Dans la seconde partie , on retrouve les engagements de l'auteur contre la peine de mort et son athéisme.

Incontournable


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Parce qu'il est "le frère de l'arabe tué par un certain Meursault dont le crime est relaté dans un célèbre roman du XXe siècle" je ne peux entamer le Goncourt du premier roman 2015 sans revisiter mes classiques.
Alors relecture près de cinquante ans plus tard de ce roman.
Il me reste les mêmes impressions que dans mon adolescence, un style épuré, des phrases courtes, des pensées si simples qu'elles ne semblent pas nécessaires d'être relatées .... Et puis le récit s'enchaîne et nous accompagnons Meursault jusqu'au crime sans douleur, avec une simplicité calme en sentant que tous les gestes sont inéluctables ....
Quelle force dans le texte !
Des extraits juste pour vous rappeler
que l'on pouvait avoir " la tête tranchée sur une place publique au nom du peuple français"
"Qu'un homme qui n'aurait vécu qu'un seul jour pourrait sans peine vivre cent ans dans une prison. Il aurait assez de souvenirs pour ne pas s'ennuyer."
Que l'on comprenait "à quel point les jours pouvaient être à la fois longs et courts. Longs à vivre sans doute, mais tellement distendus qu'ils finissaient par déborder les uns sur les autres."
Savoir que " Mais j'étais sûr de moi, sûr de tout, plus sûr que lui, sûr de ma vie et de cette mort qui allait venir. Oui, je n'avais que cela. Mais du moins, je tenais cette vérité autant qu'elle me tenait. J'avais eu raison, j'avais encore raison, j'avais toujours raison. J'avais vécu de telle façon et j'aurais pu vivre de telle autre. J'avais fait ceci et je n'avais pas fait cela. Je n'avais pas fait telle chose alors que j'avais fait cette autre. Et après ? "
Lire et relire l'étranger pour ne jamais rester étranger à nous même, pour avoir envie, comme la mère de Meursault, à la fin d'une vie d'être prêt à jouer à recommencer.
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Sociopathe ou simplement blasé, voici les termes qui me sont venus à l'esprit pour qualifier notre personnage. Et quand bien même ce dernier accomplira un meurtre, je ne peux me résoudre à penser que ce geste soit celui d'un être agressif. Par conséquent, le comportement de Meursault m'évoque celui de ces êtres que l'on dirait comme de passage sur notre terre. Ceux qui déchaînent les foules parce que trop décalés dans leurs émotions, ceux dont le simple désir de mesure dans leurs sentiments, de discrétion dans leur propos les rend coupables aux yeux de leurs congénères...
A celui qui pense avoir tout saisi du roman de Camus, je dis qu'il fait erreur . Parce qu'à bien y regarder on y voit de nombreuses significations, et ce à tel point que chacun peut avoir une lecture différente selon son propre vécu. Camus nous dresse donc le portrait d'un être bien fade à première vue mais avec quelle écriture ! : ce soleil baignant notre scène de lumière, cette mer qui ne cesse de scintiller... à tel point que comme notre personnage j'ai vécu ce meurtre comme un rêve, comme lui j'ai eu chaud, comme lui mon regard a quelque peu vacillé... Mais de quoi condamnera-t-on Meursault, d'avoir tué un homme ou de n'avoir pas fait l'effort d'exprimer son repentir comme nous le ferions tous. parce que ce n'est pas d'avoir tué que notre personnage est incriminé mais c'est surtout de n'avoir pas eu la finesse de simuler ses émotions, d'avoir cru que la franchise émotionnelle ne ferait pas de vagues, de n'avoir pas pris part avec cette grande comédie humaine où nous avons tous un rôle, d'avoir cru qu'il n'était pas nécessaire de sur-jouer pour obtenir gain de cause...
Mais l'étranger ce n'est pas uniquement Meursault c'est aussi cet appétit de vivre qui naît lorsqu'on est condamné, c'est de se demander ce qui nous stimule et de se dire que c'est bien lorsqu'on peut tout perdre qu'on apprécie le goût des choses passées... Enfin c'est quelque part aussi une esquisse sur la justice des hommes qui parfois s'égare quelque peu des faits pour devenir subjective.. parce que dans justice il y a juger, et dans le jugement il y a souvent aussi une bonne part d'appréciation.
J'ai lu ce roman il y a une quinzaine d'années et je crois avoir compris, encore aujourd'hui, que pour certaines lectures il faut avoir un peu vécu.
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Meursault vit sans grand intérêt et semble insensible, comme étranger à toute émotion.
L'absence d'émotion est accentuée par l'écriture directe de Camus, au style simple et renforcé par des phrases courtes et percutantes.

Il ne verse aucune larme suite au décès de sa maman, au grand étonnement de son entourage.
Une femme, Marie, l'aime et souhaite l'épouser. Il reste de marbre face à cet amour et accepte de se marier à elle pour ne pas lui faire de peine.
L'indifférence aussi, face à Raymond, qui sollicite son aide pour rédiger un courrier.
Un détachement face aux événements de la vie et aux personnes qui l'entourent.

Et un jour de forte chaleur, ébloui par le soleil, Meursault tue.
Pas par accident, car une seule balle aurait suffi. Il tire une balle puis s'approche et achève son meurtre par quatre autres balles.
Lors du procès, Meursault n'exprimera aucun regret, aucune compassion.
Mais au final, ce n'est pas tant pour son geste d'assassin qu'il sera condamné. Son procès est en réalité celui d'un homme qui n'a pas montré le moindre signe de tristesse lors des obsèques de sa mère. Un acte non conventionnel et condamnable aux yeux de tous.

Une belle réflexion sur la société et ses moeurs.
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J'ai adoré ce roman. Je ne suis pas originale certes mais c'est celui que je préfère de Camus.

L'Etranger est le roman illustrant selon moi le mieux le style de Camus : un style épuré, se concentrant sur l'essentiel. Et c'est ainsi que l'histoire reste plus profondément marquée au sein de l'esprit. On y voit le fatalisme. l'expression "les choses ne se sont pas passées comme prévues" prend tout son sens ; l'Homme est incapable de contrôler son destin. Un geste seulement et tout peu basculer.
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"Il me semble que... Je crois avoir entendu... Il y avait peut-être... Je ne m'en étais pas aperçu... Je ne suis pas sûr... " L'Etranger est le roman du doute, le roman d'un homme qui ne prétend à aucune vérité, qui vit ici et maintenant. Doute qui s'efface définitivement lors du dénouement final pour laisser place à la certitude d'avoir raison. C'est évidemment insupportable pour ceux qui sont confrontés à cette présence insensée. C'est peut-être aussi insupportable aux lecteurs qui ont des "vérités", des attentes, sur la littérature.
Enfin, on clame que "L'Etranger" est le roman de l'absurde, sans doute. C'est aussi, pour moi, le roman de l'absurdité. Celle d'une justice qui supporte moins le non respect des convenances face à la mort d'une mère que le meurtre d'un homme. Celle de la présence française en Algérie, où les colons vivent entre eux, où les Arabes n'ont pas de noms et figurent dans l'histoire comme le soleil, la lumière et le sel.
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Voilà un livre qui m'a surprise ! N'ayant pas lu la quatrième de couverture, je m'attendais à une histoire sur l'exil, le racisme ou encore l'échange entre les êtres... Et voilà que le personnage principal est un anti-héros que l'on condamne à mort pour... heu... et bien sa bizarrerie en fait ! Néanmoins ce livre laisse plein de questions en suspens sur le droit à la différence et les aléas de la vie... On en ressort un peu mal à l'aise et grandement bousculé !
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Que dire d'un livre dont tout a été dit ?
Je dirai simplement deux choses, très personnelles.

La première est que mon seul regret est d'avoir lu ce livre si tard. C'est un livre qui construit notre vision de la littérature et j'aurais préféré le lire dix ans plus tôt.

La seconde est que je suis heureuse de n'avoir pas lu ce livre par l'école. Sa force ne réside pas dans l'analyse qu'on peut en faire. le décortiquer jusqu'au bout, d'accord, mais après en avoir saisi l'essence - je ne suis pas sûre que j'en aurais été capable il y a 20 ans.

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